Les plus grandes difficultés rencontrées par le programme spatial n'ont jamais été d'envoyer les Hommes sur des astres éloignés. Cela a toujours été de les séparer de leurs semblables.  

Jelen Rees (Julia Tilford) est une jeune astronaute de la WSO/World Space Organization, chargée du programme de Terraformation de la Lune. En effet, depuis que l'on sait, grosso-modo dès la fin des années (20)10, que notre satellite dispose d'importantes quantités d'eau et d'hydrocarbure, il est devenu impératif pour les gouvernements de remodeler cet ancien morceau de Terre à leur profit. Jelen a été sélectionnée parmi des centaines de postulants, a passé un très grand nombre de tests physiques, psychotechniques, a eu affaire aux meilleurs "simulateurs de crises" de la NASA. Elle est aujourd'hui prête à faire face.  

Seulement, entre le moment de son incorporation dans le programme "LAND" et son départ, elle a rencontré Tobias Reichmann (Joel Nicotero), étudiant en Planétologie aux idées très différentes des siennes : lui plaide pour que l'on essaye de sauver la Terre, pour une forme de décroissance et l'amélioration du rendement des énergies alternatives, au lieu d'aller gaspiller selon lui des milliards d'argent semi-publics dans des programmes dont les résultats ne sont même pas assurés.  

C'est cette opposition intellectuelle avec ce jeune homme qui a tout de suite séduit Jelen. Le reste fait partie de leur intimité commune.  

Non, bien sûr, ce n'est pas la première fois qu'elle tombe amoureuse, mais ce doux sentiment et le souvenir de Tobias la taraudent désormais, alors même qu'elle contemple la voûte céleste et le "clair de Terre", dans sa petite base - la distance fait le reste.  

L'équipe qui l'accompagne est constituée de scientifiques comme elle, du personnel logistique et de sécurité. Aucun militaire, selon les accords passés entre Pékin, le Kremlin, Kinshasa et Washington : seule Sala Karmody (Ella D.Chenz) une représentante spéciale de la NCE (Nouvelle Communauté Européenne) a été assermentée en tant qu'observatrice politique indépendante.  

Et puis il y a Fred (Bradley Gilstrap). Fred est un opérateur de télécommunications, un relais entre la planète et son satellite. Fred est en orbite géostationnaire au-dessus du globe : il récupère les messages, les nettoie de ses parasites résiduels grâce à ses puissances fermes de calcul, et les communique en temps réel. C'est grâce à ce technicien d'un anonyme provider privé que le couple peut se voir, discuter, dialoguer et se raconter des petites banalités d'amoureux séparés par 384 000 kilomètres.  

Mais cela, bientôt, ne suffira plus : Jelen sent dans sa chair qu'un feu passionnel la brûle... Elle est de moins en moins attentive à son travail, commence à se déconnecter de ses priorités professionnelles. Elle se confie à Karmody qui en avise ses supérieurs : de tels cas étaient prévus, Jelen le sait : elle a signé un contrat de mission très clair quant à ses objectifs.  

En représailles de cette désaffection progressive au travail et dans la crainte qu'elle s'étende au reste de l'équipe, la WSO décide de suspendre les communications entre la Lune et la Terre pendant un mois, officiellement pour un motif technique, officieusement afin que les "luniens" se focalisent uniquement sur leur ouvrage.  

Fred n'est pas dupe - et il est furieux ! Lui, entre deux astres, est rémunéré au message - lui couper les communications, c'est lui sucrer un mois de salaire !  

Il décide dans le plus grand secret "de prendre le gauche" avec ses meilleurs "clients" - et cette petite meuf en particulier, cette Jelen qui lui rapporte tellement...  

(Script original, titre d'après la chanson du Rah Band)