Le corps gisait par terre, sur le ventre, au milieu du champ où il avait été découvert. Le visage enfoncé dans l'herbe, l'homme était immobile, les bras en croix. Son dos était zébré de marques de fouets, preuves de très violents coups qui avaient déchiré la peau de la victime, lui infligeant une douleur attroce à laquelle elle avait succombé.  

Penchée sur le cadavre, le lieutenant Rebecca Jones (Lacey de La Colonie) releva la tête en direction des corbeaux qui croissaient depuis l'arbre où ils avaient été se réfugier lorsque les premiers policiers arrivés sur les lieux les avaient chassés au beau milieu de leur festin. A plusieurs endroits, la chaire avait été attaquée par les animaux, mais le corps était encore en assez bon état pour qu'on puisse l'analyser et étudier les marques qu'il portait. Non loin de la victime qui ne portait sur elle que ses sous-vêtements, le reste de ses habits avaient été abandonnés en tas, avec ses papiers.  

L'homme se nommait Ethan Uriel. C'était un chauffeur de taxi sans histoire, d'après les premiers éléments découverts par le policier chargé de faire son portrait. Marié, deux enfants, il n'avait jamais eut d'histoire avec la police, et était selon son patron l'un de ses meilleurs éléments.  

Uriel. Le nom de cette quatrième victime venait confirmer les propos de Walter Parker (Pierre Mirren), qui attendait non loin derrière le lieutenant Jones. Lorsqu'on avait prévenu la jeune femme qu'une nouvelle victime avait été découverte, elle avait demandé à Parker de l'accompagner sur les lieux, mais elle avait préféré qu'il garde ses distances malgré tout.  

Une semaine plus tôt, on avait découvert dans un squat en plein coeur de New-York le corps d'un homme, immolé. Sur le mur, avec le sang de la victime, on avait écrit ces quelques mots : "Afin que l'oeuvre de Walter Parker soit achevée".  

Walter Parker avait été arrêté une dizaine d'années auparavant après avoir assassiné deux hommes. Le premier, un dénommé Michael Smith, avait été noyé, et on avait retrouvé le chiffre "1" tatoué sur sa nuque. Le second, Gabriel Baldwin, avait été retrouvé dans sa baignoire, les poumons remplis de sang de porc, et le chiffre "2" tatoué sur sa nuque. Grâce à la police scientifique, Parker avait été rapidement arrêté, puis emprisonné.  

Mais avec cette nouvelle vague de crimes, le lieutenant Jones chargée de l'enquête s'était retrouvée forcée de faire appel au tueur pour tenter de comprendre les intentions de son copycat. Soigné pendant plusieurs années, Walter Parker était à présent guéri de sa folie, selon les médecins. Lorsqu'on lui avait expliqué qu'un homme, dix ans après lui, semblait avoir décidé de poursuivre son travail, il avait immédiatement accepté d'aider la police. Selon lui, cela lui permettrait en quelque sorte de racheter ses fautes.  

Et ce nouveau cadavre, découvert dans la campagne non loin de New-York venait confirmer les déclarations de Parker. Selon lui, dix ans plus tôt, il souhaitait assassiner sept hommes, les sept archanges de Dieu. Le premier fut Michel, et le second Gabriel. Mais la police l'avait arrêté avant qu'il ne poursuive son oeuvre. La première victime du copycat, celle qui avait le numéro "3" tatoué sur la nuque, se prénommait Raphaël, nom du troisième archange de Dieu, et preuve que ce tueur poursuivait bien le travail non achevé dix ans plus tôt. Avec cette quatrième victime nommé Uriel, Rebecca Jones avait la preuve que Parker disait vrai.  

A en croire ses déclarations, trois autres victimes allaient donc encore suivre, avant que l'assassin ne disparaisse de la circulation. Michel, Gabriel, Raphaël, Uriel, Raguel, Sariel et Remiel, tels étaient les noms des sept archanges d'après Parker. Les derniers noms n'étaint pas courants, et à partir de ça, le lieutenant Jones espéraient pouvoir anticiper le prochain coup du tueur, en surveillant ses potentielles victimes.  

Pourtant, Rebecca Jones avait l'impression qu'il lui manquait un élément. Elle avait pourtant interrogé Walter Parker à plusieurs reprises, à la recherche du moindre petit élément qui pourrait la mettre sur une piste plus sérieuse pour coincer le tueur, mais ça avait été en vain.  

Pendant toute la journée, aidée de l'assassin repenti, elle enquêta sur la nouvelle victime, puis étudia les résultats de la première autopsie lorsqu'on les lui transmit. Comme c'était toujours le cas dans ce genre d'enquête, elle tenta de trouver ce qui liait cette victime à la précédente. Mais elle chercha également des liens entre ces deux victimes et celles d'il y a dix ans, toujours sans succès.  

Après une dure journée, le lieutenant Jones rentra chez elle, épuisée, où elle retrouva sa petite amie. Katie Greyson (Isabel Rasmuson) n'arrivait toujours pas à comprendre comment Rebecca parvenait à ne pas perdre la tête dans ce métier. Elle savait qu'elle n'aurait jamais pu le faire. Pourtant, les énigmes était quelque chose qui la passionnait, mais vivre quotidiennement dans cet univers morbide la rendrait folle.  

Lorsqu'elle rentrait chez elle le soir, Rebecca appréciait de retrouver Katie, qui parvenait à lui faire oublier sa journée. Mais ce soir là, son esprit ne parvenait pas à décrocher de son travail. Pour cette enquête, le temps était compté. Si elle voulait éviter une autre victime, et si elle ne voulait pas perdre définitivement son assassin qui une fois la septième victime assassinée disparaitrait, il fallait qu'elle déouvre rapidement comment le coincer.  

Mais comme c'était le cas depuis le début de son enquête, elle craignait que son "associé" ne lui disait pas tout. Après tout, était-il vraiment guéri comme le disaient les médecins ou bien ne serait-il pas à la tête de tout ça ? Evidemment, il ne pouvait pas être l'assassin puisque chaque soir il était raccompagné en prison, et que les seuls instants qu'il passait en dehors, il était avec le lieutenant Jones, et sous haute surveillance. Mais peut-être avait-il un complice qui exécutait pour lui le travail qu'il n'avait pas achevé dix ans plus tôt.  

Tandis qu'elle jetait un oeil à ses notes, assise dans le canapé aux côtés de sa petite amie, Rebecca cherchait toujours à trouver l'élément qui lui manquait. Jetant un coup d'oeil curieux à ses papiers, Katie lui fit part d'une chose qui l'intriguait. Une première victime noyée, une seconde ayant bu du sang, une troisième tuée par le feu et une quatrième fouettée. Cela lui faisait penser aux sacrements de l'Eglise. L'eau représentait le Baptême, le sang l'Eucharistie, le feu la Confirmation, et le fouet la Pénitence.  

Soudain, Rebecca crut avoir trouvé le fameux élément qui lui manquait. Ce n'était pas seulement sept archanges que le tueur attaquait, mais il les attaquait en appliquant à sa manière les sept Sacrements de l'Eglise. Pour ses trois dernières victimes, il lui restait donc l'Onction, le Mariage et l'Ordre.  

Voilà un élément que Walter Parker ne pouvait pas ignorer. A présent convaincu que son associé était plus lié à cette affaire qu'on ne le pensait, elle allait devoir mener son enquête stratégiquement pour piéger les deux assassins avant qu'ils ne mettent un terme à leur oeuvre maccabre.