"- Helmut ? Troisième Porte sur la Gauche"  

Helmut von Daniken (Daniele Taufen), 17 ans, a une machine de chaos dans la tête... Un brouillard sonore qu'il n'arrive à apaiser que sous l'action conjuguée de puissants anti-dépresseurs et de morphine. Il n'arrive pas à interpréter ce qu'il est seul à percevoir. Ses seuls instants de répit sont le sommeil et ses rêves.  

Les rêves. Toujours les mêmes.  

Il est seul dans une petite pièce sombre quand soudain, il perçoit d'étranges lueurs provenant de l'extérieur. Des lueurs multicolores que les stores reflètent et qui se projettent sur son visage. Très vite, il remarque une lueur accueillante et chaleureuse similaire derrière la porte.  

Une porte qu'il n'arrive jamais à ouvrir. Cette porte dont son esprit refuse de lui refiler la clé.  

Helmut est le patient 0254 du Universitätsklinik für Neurochirurgie de Vienne, Autriche. L'année est 1988.  

Renee Radish (Elaine Chusid) est une jeune scientifique de l'université de Mannheim. Helmut est un des cas les plus étranges qu'elle ait jamais étudiés.  

Renee pense également détenir la clé des songes d'Helmut. Ufologue par passion, elle a développé une théorie selon laquelle le jeune homme serait un "relais" entre une source d'informations (la terre) et un récepteur lointain. Non, les petits gris ne sont pas parmi nous - du moins elle dans la communauté, ne le croit pas - elle pense surtout qu'il y a tentative de contact entre cette forme de vie intelligente et nous.  

Maintenant, qu'Helmut rêve en couleurs n'est en soi pas exceptionnel. Ce que Renee souhaiterait, c'est qu'il apprenne à interpréter et surtout à se souvenir des suites de couleurs qu'il perçoit. Elle dispose de contacts universitaires assez influents pour ensuite essayer de "décoder" tout ça.  

Helmut collabore avec Renee. Non pas qu'il apprécie le contact de la gent féminine plus que de raison ou qu'il croie un instant à ses balivernes ufologiques. Non : il accepte de la recevoir et ses traitements parce qu'il sent qu'elle est la seule bouée de sauvetage lui permettant de se raccrocher à la réalité. Ses parents eux, ont jeté l'éponge depuis longtemps, croyant à un cas d'autisme mal diagnostiqué.  

Récemment encore, il s'est demandé si son cerveau n'était pas un récepteur de messages de la CIA et autres services secrets. Le chaos sonore intense auquel il est soumis depuis l'âge de 13 ans est parfois traversé de messages dans des langues étrangères... et même allemande, des messages sans phrases, des suites de mots... Il a pensé un instant se retirer les ongles, persuadé qu'ils faisaient office d'antennes*... Les infirmiers ne l'ont pas entendu de cette oreille.  

L'oreille. Il a également tenté de se percer les tympans pour ne plus entendre. C'est pourquoi il est très surveillé ces temps-ci. Renee lui a expliqué que cela n'arrêterait pas cette folie : le chaos sonore qu'il vit éveillé serait, selon elle, un "effet secondaire". Comme une télévision qu'on aurait mal réglée en quelque sorte.  

Lui ne veut pas entendre parler d'UFO qui règlent mal son cerveau - ce qu'il souhaite plus que tout au monde, c'est qu'on stoppe ces bruits dans sa tête ! Il le fait savoir, de plus en plus violemment.  

Tendance à l'autodestruction, illusions sonores répétées et constantes : les électroencéphalogrammes qui n'aboutissent à rien, l'hypnose régressive non plus - les troubles psychotiques et dissociatifs qui se multiplient. Renee étudie de près le dossier d'Helmut avec son médecin traitant - la situation empire, la drogue le maintient dans un état de semi-sommeil léthargique mais limite de moins en moins les "intrusions sonores" dont il souffre. Un des chirurgiens de l'hôpital a proposé à la famille de tutelle une opération, avec le risque ("minime" cependant) de le transformer en légume pour le restant de ses jours.  

Renee a trop tardé - en trois semaines qu'elle ne l'a pas vu, sa santé s'est dégradée, "ils" doivent désormais accepter d'envisager ses techniques pour apaiser le patient.  

Le cercueil de confinement.  

(Script original, titre et image de l'affiche empruntés à l'album éponyme de Klaus Schulze / * big up à Lodge Kerrigan)