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MMP présente
Spanking Machine

"Votre femme vous trompe ? La seule solution à ce toupet : la Machine à Fesser."  

 

Voici Lord Victor Masterson (Reginald Attree), richissime bourgeois de cette fin de XIXème siècle. Propre sur lui et heureux en affaires, il est hélas marié à une gueuse (Lydia Hansard) qui ne jure que par le nombre de fois qu'elle se fait lutiner par son fleuriste, son laitier, son boucher, son cuisinier, son coiffeur (non, pas celui-là - d'ailleurs c'est une femme... Se pourrait-il que... ?) - bref, par tout ce que le petit personnel compte de membres tendus et luisants autour de chez eux. Inutile de préciser que Lord Victor Masterson est un homme fort contrit et frustré.  

 

Et voici que cette Exposition Universelle continentale dont il parcourt les travées à la recherche de la prochaine bonne idée lui offre une opportunité inédite. Le camelot vend sa marchandise sur le fait même que la femme occidentale est volage, qu'elle le trompera toujours...  

Face à lui, une machine d'environ un mètre cinquante de haut sur un de large, faite de bois et d'acier et d'un banc autour duquel un appareillage sophistiqué déclenche des cris de surprise de ces Messieurs. Une machine assez étrange sur laquelle la femme du camelot a été harnachée et à qui on inflige une sévère correction. Cette pauvre femme a beau faire office de mannequin grandeur nature, c'est à se demander si elle n'y prend pas quelque plaisir à force ! Le bourgeois n'ose imaginer l'état du séant de la dame le soir venu...  

"Quand elle ne pourra plus s'asseoir d'une semaine, vous verrez que courir le guilledou sera devenue la dernière de ses priorités." En plus, la force de la fessée, sa durée et sa vitesse sont parfaitement modulables par un ingénieux système vaguement inspiré des cylindres de Leibniz.  

 

La technique moderne, voilà ce que c'est. La technique au service de l'homme moderne. Victor est séduit, autant pour son chez-soi que pour les acheteurs éventuels de l'objet. Très cher certes, mais inédit - Masterson se positionne comme revendeur exclusif pour l'Empire Britannique. L'homme refuse mais il peut lui concéder le Pays de Galles, région du Lord.  

"Vous comprenez mylord, si vous m'en commandez trop, je risque d'avoir du mal à fournir..."  

 

Les deux hommes font ainsi affaire, Masterson récupérant immédiatement une machine pour son usage privé, la seconde devant lui parvenir sous quinzaine. Il compte bien démonter cette dernière afin d'en percer les secrets et la faire fabriquer ici - Rule Britannia !!  

Revenu à Carmarthen, il menace vertement Madame du pire châtiment : Dieu a mis son pire cauchemar sur sa route. Mais Madame n'écoute pas, perdue dans ses pensées et les délices de la chair qui ont été siens durant l'absence de son mari.  

 

Il prend donc violemment la drôlesse par les cheveux et sous le regard médusé du personnel de maison qui l'a aidé à installer l'engin dans le salon, l'attache avant de lancer une fessée comme à nulle autre pareille.  

Alors que Masterson, plutôt fier de son effet, sourit à pleine dents, le reste de la maisonnée reste coi, entre ébahissement et incrédulité - une des bonnes s'évanouit, la cuisinière va pleurer dans un coin tandis que James le Majordome (ils s'appellent tous James) hausse un sourcil.  

 

La "bonne leçon" prodiguée, Madame maudit son mari et s'en retourne dans ses appartements. Inutile d'épiloguer sur les anathèmes qu'elle lui jette.  

Le coeur léger, il dîne comme quatre ce soir-là en l'absence de Madame, confinée. Il passera la nuit dans son bureau à écrire à quelques amis ingénieurs de renom.  

 

Le lendemain, après qu'il se soit un peu reposé sur le canapé de son office, James vient lui apporter une collation et la presse.  

"- Monsieur a veillé tard hier ?  

- Oui, quoi de neuf mon bon ?  

- M... Monsieur n'a rien entendu... de spécial cette nuit ?"  

Que diable James avait-il à lui raconter ?  

 

Le brave homme s'était levé au milieu de la nuit, son service fini, réveillé par d'étranges bruits dans la cuisine. Descendu immédiatement avec la fidèle batte de cricket de sa jeunesse, il avait alors surpris ... un nain bossu au regard fourbe et chassieux en train de dévaliser le garde-manger.  

"- Un... nain ?  

- Oui Monsieur. Bossu. Et au regard mauvais. J'ai bien sûr cru que je rêvais..."  

La course-poursuite avait été de courte-durée, l'étranger avait pris la poudre d'escampette et s'était réfugié dans le salon. Là, James avait distinctement entendu le bruit d'un panneau que l'on refermait. Panneau de la ... machine, à tous les coups. Le Majordome avait alors veillé pour le restant de la nuit.  

 

"- Enfin, James, il n'y a pas de... nain dans cette machine à fesser - vous n'êtes pas dans votre état...  

- J'ai hésité, Monsieur, avant de vous en faire part..."  

Il n'y avait aucune raison de sanctionner James. Celui-ci avait toujours été à son service et s'ils avaient sensiblement le même âge, le poids des ans conférait à cet honnête homme un port altier presque noble. Une noblesse que l'on retrouvait parfaitement dans l'éthique de son travail. Non - James était juste un peu fatigué. Victor pensait même que cela avait encore à voir avec les turpitudes de sa femme.  

 

Il congédia le domestique, lui assurant au passage qu'il s'occuperait de cette bien étrange affaire. Il demanda à ce qu'on lui coule un bain, puis s'habilla dans le dressing avant de reprendre sa correspondance commerciale.  

Il repassa dans le grand salon avant le bureau. La machine était toujours là.  

Un nain. Là-dedans. Imaginait-on des centaines de ces machines livrées à travers le monde, avec dans leurs entrailles un aussi petit personnage. "Fourbe et cruel" de surcroît.  

C'était ridicule et surréaliste.  

 

Mais vrai, comme ils n'allaient pas tarder à s'en rendre compte - lui et Madame... et surtout Madame. Pour son plus grand plaisir.  

 

(Script original)

Scénario : (1 commentaire)
une série Z comique (Bizarroïde) de Bobo-Jordan

Reginald Attree

Lydia Hansard
Musique par Fabrice Hardy
Sorti le 15 mars 2019 (Semaine 741)
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