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Walken Production présente
Histoire notoire d'une chaussure de Montbéliard

Bonjour, je me présente, mon nom est Dick. Je préfère vous le dire de suite, je suis une chaussure !  

Je suis né dans la fabrique de Montbéliard, et comme toute chaussure fraichement née, je rêvais de gloire, de chausser une star hollywoodienne ou un puissant entrepreneur, de dormir dans une boîte rembourrer, et de loger dans un sublime placard de trois mètres carré.  

J'avais tout pour réussir, daim pur, teinte crème à vous en faire éviter de me porter de peur de me salir, et surtout, une semelle finement brodée me donnant une exquise apparence artisanale.  

Et me voilà dans une des rues de la Capitale de la mode, Paris, là sous la pluie, seul et perdu.  

Ma tige s'enrhume - je suis malade, complètement malade - , mais je vais quand même vous compter la façon dont j'en suis arrivé là.  

 

Tout a commencé quand mon frère Jack (oui, nous allons toujours par deux) s'est pris d'admiration pour Lewis Clark, une rangers qui rêvait de liberté, et qui ne voulait pas passer sa vie au pied d'un homme, pour finir dans une décharge municipale. Il multipliait les tentatives d'évasion de la fabrique, et les opérations « coup de pied ». Bien vite sa réputation s'étendit sur toute la France, et les chaussures se mirent à rêver de liberté. Elles se remplissaient de gravier, se déformaient pour se rendre inconfortable, et les mesures des hommes furent immédiates. Matières inflexibles, liberté de mouvement inexistante, nous étions prisonniers. Pire, les « rebelles » étaient jetés à l'incinérateur !  

Et donc, pour en revenir à moi, mon frère s'est fait pincer à un bain de gravier – ça consiste à se jeter dans des graviers afin de nous en remplir – et il fut déporté vers un camps d'extermination.  

 

Orphelin du frangin, je devais fuir, car une chaussure seule, c'est une chaussure morte. Et me voilà parti seul, adieu mes rêves de gloire, moi qui ne demandais qu'une petite boîte douillette et une petite vie rangée au pied d'un honnête citoyen. Et c'est alors que d'aventures en aventures, de trains en trains, de ports en ports, j'ai rejoint Paris la belle. Et c'est surtout là que je l'ai rencontré Clotilde du Lacet, une magnifique ballerine au tempérament de feu, et de suite je me suis épris d'elle. Elle était présidente du groupe « ni botte, ni soumise », et avec ses acolytes, ils avaient prévu de libérer toutes les chaussures du plus grand camp d'extermination de chaussures Austritz.  

Par le plus grand des hasards, c'est le camp où est détenu mon frère. Voilà l'occasion de faire d'un mocassin deux coups. Je délivre mon frère et je le convainc de venir avec moi au pied d'un gentilhomme, et je séduis Clotilde la ballerine grâce à mon courage débordant. Bon, le problème, c'est que pendant l'opération je l'avoue, j'ai perdu pied. A cause de moi la sécurité nous a tous repérés, et ils se sont tous fait prendre. Demain, exécution générale à titre d'exemple.  

 

Et me voilà, sous la pluie, à pester devant mon incompétence, et repensant à la dernière phrase de Clo : « C'est pas possible, tu es pire qu'un sabot dans ton genre ! ».  

Ma vie est fichue... Oh et puis non, je suis une chaussure en daim sacrebleu de richelieu de... de... je suis pas content ! Faut pas pleurer comme ça, pleurer pour qui, pour quoi ?  

Cette nuit opération « le daim est dans la bergerie ». Je m'introduis dans le camp, je sauve tout le monde, Clo m'aime, mon frère m'admire et me suis, et c'est dans la semelle !  

 

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Dick et Jack - Peter Kordic  

Clotilde du Lacet - Joanna Jones  

 

Un scénario de Ralphaez  

Merci aux graphistes de l'AtPenumbra Production pour l'affiche.

Scénario : (3 commentaires)
une série Z d'animation (comique) de Elizabeth Clarke

Peter Kordic

Joanna Jones
Musique par Brendan Frederick
Sorti le 05 juin 2015 (Semaine 544)
Entrées : 6 538 149
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