Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

MMP présente
De Si Beaux Esprits

*** ATTENTION : DIALOGUES CRUS, VULGAIRES ET GROSSIERS - MERCI D'ÉLOIGNER LES PLUS JEUNES ***  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

*** EH GAMIN, TU CROIS QUE JE T'AI PAS VU !?! ***  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De nos jours dans la petite commune de Sansouillac sur Mayne (300 habitants, 70 l'hiver), dans les appartements au-dessus de l'unique épicerie du village.  

 

"- Grosse truie !  

- Espèce de connaaaaaaard !! Tu crois pas que j't'ai pas vu faire la causette à cette CATIN de Joséphine ! Tu m'dégoûtes, ptui! (crache par terre)"  

 

Voici Maurice et Ginette Ricoud (Manfred Ribic et Violette Purodor), propriétaires de "La Fontaine", seul magasin ouvert toute l'année à Sansouillac. Nés à Sansouillac. Jamais sortis de Sansouillac. Et très heureux ainsi.  

 

Leurs homériques disputes ont fait la réputation du village - on vient de loin dans la région essayer d'écouter le couple se rentrer dans le lard, se donner des noms d'oiseaux. La Police Municipale de Cauterreux à 25 km d'ici, n'intervient plus. D'ailleurs, plus personne n'aurait l'idée d'appeler la maréchaussée désormais : Sansouillac est une commune où la moyenne d'âge avoisine les 70 ans et on s'y ennuie ferme ou on y meurt.  

 

Si Maurice et Ginette gardent contenance pendant les périodes d'ouverture du magasin, quatre heures tous les jours sauf le dimanche, tout le monde sait qu'il ne s'agit que d'une façade. Store levé ou baissé, qu'importe : ils se détestent mais sont trop âgés pour aller voir ailleurs. Alors ils se supportent, tout en multipliant les insanités verbales et physiques l'un contre l'autre. S'ils sont une distraction pour les gens d'ici, nul n'aurait l'idée de vivre à leurs côtés. La Place de la Fontaine ne compte plus qu'un seul habitant, en plus du couple. Et il est sourd.  

Le reste des habitants de l'endroit est soit parti (désertification rurale oblige) soit occupe une des tombes du cimetière local.  

 

Le curé de la paroisse a bien essayé de les rabibocher un jour, allant jusqu'à proposer qu'ils renouvellent leur voeux pour leurs 40 ans de mariage. Il est très vite sorti de chez eux, convaincu qu'il n'y avait plus rien à faire : quand un homme de Dieu agit ainsi, vous pouvez le croire : l'amour a cédé la place à la haine.  

 

Ca n'a pas toujours été ainsi, et Sansouillac aurait pu être le cadre bucolique, charmant et alpestre d'une jolie comédie sentimentale qui se serait déroulée en pleine seconde guerre mondiale. Il aurait été question d'un jeune revenu du STO et recueilli par une jeune paysanne au physique ingrat. Il aurait été question d'acceptation de la différence, de beauté intérieure.  

Mais non.  

 

"- Si j'avais voulu me la faire, la Joséphine, tu crois que j'aurais attendu d'avoir 71 piges, espèce de grosse conne trisomique ?!!?  

- Ah ! T'avoues qu'elle t'excite le gland, c'te pute !!! - tant mieux pour toi parce que j'imagine que depuis le temps que tu t'en sers plus, ta queue a du se fossiliser !! Elle est bonne pour le MUSÉE DES HORREURS !"  

 

Maurice et Ginette ne sont ni beaux, ni riches, ni instruits : faiblement lettrés, ils regardent la télévision quant ils ne s'occupent pas de leur commerce périclitant. Ils auraient pu garder ce bon sens des gens de la terre. Mais les terriens, ils sont comme tout le monde : ils réagissent quand on les embête. Et les embêtements du couple ont commencé tôt, quand ils ont appris la stérilité de Ginette. Les enfants, c'est un peu la seule chose pour laquelle sa mère l'avait éduquée - ça a été le choc : on a jamais parlé de divorce (divorcer ?), mais le ressentiment s'est accumulé. Maurice n'a beau jamais être "allé voir" ailleurs, le doute s'est installé. Un regard un peu trop appuyé sur le pli d'une jupe et c'était l'enfer pour lui pendant une semaine.  

 

Ginette travaillait déjà dans ce commerce toute petite, elle en héritera de son oncle au décès de ce dernier. Reprendre l'établissement sauvera et le village et les finances du couple, Maurice souffrant d'un accident de travail mal soigné en Allemagne, il ne pouvait plus postuler pour un emploi aux champs.  

 

Mais voici qu'une équipe de la télévision publique Belge vient installer ses caméras pour quinze jours dans la commune. C'est l'événement de l'année ! On en parle même dans la presse quotidienne régionale !! Que se passe-t'il ?!?  

Rien d'autre qu'une émission de "réalité filmée" qui vient rendre compte de manière brute du quotidien de la petite commune - choisie "totalement au hasard", ce que personne ne veut croire.  

Pour Maurice et Ginette, il n'est pas question de tirer un trait sur leurs habitudes : si ces Messieurs ne sont pas heureux de l'accueil, qu'ils aillent se faire foutre !  

 

Pendant que les caméras tournent, la haine continue.  

 

(Script original)

Scénario : (2 commentaires)
une série Z comique (Drame) de Peter Winstone

Manfred Ribic

Violette Purodor
Musique par Cecilia Klimek
Sorti le 10 janvier 2015 (Semaine 523)
Entrées : 15 964 209
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=11088