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MMP présente
The Freakening

Il (Amaury Kirdar) la regarde, baillonnée sur cette chaise. Cette gamine, c'est Sarah (Cecilia Hardy), sa belle-fille. Son fils lui avait fait promettre de "toujours la protéger". Mais son fils, celui qui l'avait épousée, était mort depuis longtemps.  

Alors il la protègeait. De lui-même. Des autres. De l'extérieur.  

 

Surtout de l'extérieur. Dehors, la guerre fait rage : les vivants contre les morts. Avantage aux morts pour le moment, la radio est silencieuse désormais et lui aussi. Jusqu'à présent, il pouvait encore parler, commenter ce qu'il entendait. Plus maintenant. Terminé. Il ne peut même plus fumer. Plus de clopes. Ca ne s'arrange pas.  

 

Alors, il tourne en rond dans la "chambre de panique" de feu-ses patrons (pas sa faute, légitime défense). Il remarque déambuler parfois les créatures dans le couloir par la petite caméra infrarouge - elles sont rentrées et ont investi le petit immeuble collectif cossu au coeur de la ville.  

De toute façon, ces saloperies finissent toujours par rentrer.  

 

Deux semaines qu'ils étaient là. Au début, Sarah était juste blessée - une mauvaise morsure d'une de ces choses l'infectait progressivement. Il l'avait vue mourir à petit feu, ça n'avait jamais été agréable. Elle était décédée il y a trois jours. Il l'avait ligotée là, sur la seule chaise, solidement attachée. Il avait failli se faire boulotter l'oreille quand elle s'était réveillée.  

 

Elle geignait et grognait à son encontre, tel un animal sauvage pris au piège, complètement à sa merci mais lui promettant mille morts. Et lui ne savait qu'en faire.  

Elle était crevée. Elle puait, des morceaux de chair commençaient à putréfier. Mais elle bougeait, voulait se libérer pour le bouffer.  

Devait-il la tuer d'une balle dans la tête, quitte à se faire repérer de l'extérieur ?  

 

D'un autre côté, combien lui restait-il de vivres ? De l'électricité - le transfo pouvait encore tenir un peu. Une, deux semaines de répit. Pouvait-on vraiment parler de "repos" et de "répit" quand on avait un monstre sanguinaire dans les quinze mètres carrés qui vous servaient de refuge ? C'est vrai qu'il voulait en finir, rapidement. Il y avait aussi cette promesse qu'il avait faite : la "protéger". Qu'est-ce que ça signifiait maintenant, être "protégé" quand on était un zombie ? Une balle et on en parlerait plus, son fils n'en saurait jamais rien. Mais ce serait se renier. Trop de sang avait déjà coulé. Trop de sang qu'il avait versé, lui, l'ancien ferrailleur de Boston.  

 

Et puis il y avait ce doute. Ce doute terrible : Sarah avait les yeux vides désormais - il ne comprenait pas comment, physiquement, elle pouvait encore essayer de se libérer. Mais il y avait pire.  

Etait-t'elle - à quelque degré que ce soit - consciente de son état ? L'abattre serait alors un meurtre.  

 

Ils étaient coincés comme des sardines dans ce bunker urbain. Et lui finissait par tourner en rond dans sa tête, passant par tous les stades de l'angoisse et de la névrose.  

 

Il devrait bien finir par prendre une décision.  

 

 

Chanson du générique de fin : Radio Silent de Brian Eno  

 

(Script original)

Scénario : (2 commentaires)
une série Z thriller (Drame / Horreur) de Olav Joseph

Amaury Kirdar

Cecilia Hardy
Musique par Coralie Leonard
Sorti le 08 avril 2017 (Semaine 640)
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