Sarah Branca (Whitney Salmon) est agent spécial à la CIA. Dans le cadre de ses investigations, l'agence dispose d'un département de protection des témoins chargés d'encadrer les personnes les plus fragiles susceptibles d'être menacées du fait de leur témoignage dans des affaires de terrorisme ou de trafic de drogue. Le job de Sarah, c'est ça : la survie des plus faibles face aux barons de la drogue et aux cinglés qui - plus généralement - en veulent à l'Occident pour tout un tas de raisons - irrationnelles ou infondées pour la plupart. Sarah Branca est mexicaine d'origine. Elle connaît le prix que ses parents ont payé pour avoir témoigné il y a 25 ans de cela, dans leur pays, lors d'un procès retentissant. A peine étaient-ils sortis du tribunal qu'ils explosaient avec leur véhicule. Ils avaient été protégés jusqu'au procès. Une fois leur témoignage enregistré, la protection s'était évanouie. Elle s'était jurée que jamais personne n'aurait à souffrir d'une telle ineptie tant qu'elle serait à la tête de son service. Il y a 25 ans au Mexique, l'homme dans le box des accusés était sorti libre.  

Et c'était son fils aujourd'hui qui menaçait le témoin de Sarah. José Diaz Rodrigue (Malcom Stewart), fils d'Armando Peron Rodrigue exilé en Argentine après ses soucis judiciaires, refaisait parler de la famille. Mais si Armando s'était en son temps spécialisé dans le trafic de l'héroïne, le rejeton avait ouvert le business familial au trafic d'humains en pièces détachées, fournissant à peu de frais une excellente matière première aux cliniques et hopitaux privés des pays de l'Est européen ou du sous-continent asiatique. Parce que José avait au moins compris une chose, c'est qu'il n'était plus en odeur de sainteté avec les autorités de la région : son trafic, on pouvait fermer les yeux dessus à partir du moment où l'on ne retrouvait pas les cadavres ni les "pièces détachées" des personnes kidnappées en Amérique du Sud.  

Tout s'effectuait donc dans les eaux internationales, puis par hydravion et avion-cargos selon un processus bien rôdé.  

Ramona Pais (Shannon Colloff), nouvelle vice-présidente d'une compagnie d'armateurs utilisée par les Rodrigue, avait découvert le pot aux roses lors d'une inspection-surprise qu'elle avait mise en place. Ce qu'ils avaient trouvé dans les cales de leur navire les avaient retournés : des coeurs, des yeux, des poumons, des cheveux, des mains, divers organes - le tout dans des quantités industrielles.  

Cette semaine-là, José Diaz avait perdu 6 millions de dollars. Il n'avait pas apprécié. La plupart des témoins de cette découverte - policiers de la Navale, représentants de l'administration, marins et salariés de l'armateur - avait promis de garder le secret en échange d'une certaine somme d'argent. D'autres avaient été moins conciliants : ils avaient disparu. Restait Ramona Pais, la plus dangereuse de tous - celle qui avant-même les premières menaces avait effectué une enquête en profondeur sur les agissements de la compagnie - et avait envoyé le tout aux USA par le biais de la valise diplomatique. Si un des employés du consulat ne l'avait personnellement renseigné, José Diaz ne se serait pas rendu compte de la gravité de la menace qui pesait désormais sur lui.  

A la suite de cette "malencontreuse découverte", les autorités internationales avait arraisonné un de ses bateaux-laboratoires au large des côtes brésiliennes. Là, ils y avaient trouvé des cobayes (hommes, femmes, enfants, tous de moins de 25 ans) assassinés peu de temps auparavant mais aucun boucher, scientifique, chirurgien ni personnel de bord - il s'en était fallu de peu qu'il perde, en plus du matériel et de son capital, son personnel. Là aussi, quelque connaissance bien placée lui avait soufflé l'information de cette opération.  

Tout cela à cause de Ramona. José avait un peu étudié son pedigree : des parents fonctionnaires à la retraite du côté de Miami, issus d'une vieille artistocratie qui haïssait la bourgeoisie et les nouveaux riches. Des gens très catholiques qui avait éduqué Ramona dans le sillage de Jésus-Christ et du sens commun. José ne pouvait s'empêcher d'avoir presque de l'admiration pour elle : il avait fait assassiner son chien et son petit copain, elle était restée droite dans ses bottines à 200$ - quelque part du courage, de l'inconscience ou du fanatisme. Mais elle devait disparaître définitivement. Même si aucune date de procès à l'encontre de José Diaz (il était même douteux qu'il soit directement menacé) n'était prévue, il ne voulait surtout pas prendre de risque. Ses avocats étaient confiants sur l'issue de la chose - ils avaient eu vent que les USA souhaitaient l'extrader mais rien de politiquement concret pour le moment : la CIA ne souhaitait pas prendre de risque - pour le moment - avec la nouvelle administration argentine élue. Et les Rodrigue, dans leur nouveau pays d'adoption, étaient un peu comme des coqs en pâte : bienfaiteurs à la tête de nombreuses fondations, entrepreneurs respectés et respectables.  

José Diaz Rodrigue avait donc décidé d'envoyer son meilleur tueur afin de transformer Miss Pais en doux souvenir. Ce "nettoyeur"-là se faisait appeler Alpha Blondy (Barclay Lee), ce qui ne lui disait rien et ressemblait plutôt à un nom de catcheur - mais il était le plus compétent, on pouvait lui pardonner ses fantaisies. Ses hommes de main s'étaient déjà chargés de la négociation : à l'heure qu'il était, "Alpha" était probablement déjà en route pour les USA. Ramona avait été discrètement exfiltrée d'Amérique du Sud pour la Louisiane - Rodrigue regrettait presque de ne pas être du voyage : il adorait la Louisiane, son jazz, ses bayous, ses cajuns, ses marais, ses cyclones et son taux de criminalité maximal. Un endroit rêvé pour faire disparaître un gêneur.  

(Script original)