Super 8Les années 1980 ont été en grande partie marquées par les productions et réalisations Spielbergienne, souvent nommées productions Amblin (Société créée par Spielberg du nom de l'un de ses premiers courts-métrages. Le logo représente Elliott et E.T. sur le vélo, devant la lune lumineuse, scène mythique d'un film qui représente l'essence de ces productions). J.J. Abrams a grandit avec ces films. L'occasion pour le créateur de Lost d'y rendre hommage dans Super 8, ainsi qu'aux premiers films, les jeunes héros tournant un court-métrage (qu'on a le plaisir de voir pendant le générique), qui rappelle évidemment ceux que Spielberg et Abrams ont réalisé étant âgés du même âge. Un hommage, un film intemporel.
Super 8 n'est pas qu'un simple hommage aux productions Amblin, c'est aussi à un hommage grandiose au cinéma, au fantasme, aux rêves, à l'enfance, à l'innocence, à la cinéphilie et à la persévérance. La simplicité du scénario, tout en douceur et en beauté, est voulue, et on connait la fin dès qu'elle est en partie annoncée. Le jeune prince qui conquiert la belle princesse, le tout sous une mise en scène nostalgique d'un J.J. Abrams qui réalise ici son meilleur métrage. Direction artistique parfaite (tous les acteurs sont superbes, mention spéciale à Joel Courtney, Elle Fanning et Kyle Chandler, les trois s'annonçant d'ors et déjà comme des potentiels énormes pour l'avenir). Une musique de Michael Giacchino dont les petites notes nous rappelle Cocoon de James Horner, ou encore les envolées symphoniques celle d'E.T. de John Williams : Oui, car Super 8 est indéniablement le nouveau E.T., il fera rêver des générations d'enfant, avec certes un impact plus mineur, mais pas forcément moins fort. Certes, Super 8 ne fera pas l'unanimité, de nombreux défauts techniques et scénaristiques que ne se gênent pas de relever certains pseudo-cinéphiles élitistes, mais pour moi, et pour beaucoup, c'est un retour en enfance. Super 8 réussit ce qu'aucun film ne m'avait fait ressentir depuis le premier Harry Potter : rêver. De la magie, du fantastique. Le tout sublimement réalisé avec ses plans old school et ses acteurs superbes. Je n'ai pas de mot, mais Super 8 est un coup de cœur comme on en a très rarement. Après la nostalgie lancé par le dernier Harry Potter, voilà Super 8 qui nous fait regretter Stand By Me, E.T., Les Goonies ou encore Rencontre du Troisième Type.
Les mots me manquent pour dire ce que j'ai ressenti en voyant Super 8 : nostalgie, rêverie... Certains y trouvent des défauts techniques, mais moi j'y vois un retour à l'essence même du cinéma, qui n'est pas de donner un spectacle où les plans, les histoires et les maquillages sont parfaits, non. Mais de nous donner un film qui nous fait rêver, nous fait ressentir, nous émeut, nous fait pleurer, rire, peur. Super 8 a ses défauts, mais tous sont embrumés par sa simplicité et sa nostalgie contagieuse. Pas un chef d’œuvre technique, mais un chef d’œuvre de passion et de magie. Une réussite. Merci J.J..La Planète des Singes : les originesLa Planète des Singes était à l'origine un conte philosophique cachée sous le récit de roman post-apocalyptique de l'écrivain français Pierre Boulle, datant de 1963. A peine cinq ans plus tard sort une adaptation d'Hollywood qui n'a pas résisté à cette histoire de singes prenant le dessus sur les Hommes. Le film de Schaffner restera dans les mémoires pour sa morale anti-nucléaire, et marquera le début du retour de la Science-Fiction au cinéma, et du film catastrophe. Un classique qui donnera lieu à quatre suites plus ou moins risibles, et plus ou moins engagées, qui ne resteront pas dans les mémoires. Une série ne contenant qu'une saison existera en 1974, mais restera un flop. Une série animée sortira un an plus tard, Return to the Planet of the Apes, et restera elle aussi un ratage complet. Ces multiples échecs laisseront la franchise en or en stand by, et on la crut morte pendant des années. Il y a certes eu en 1987, Le Temps des Singes chez nos amis nippons, mais le temps fera du film de Schaffner un classique de la Science-Fiction. C'est en 2001 que contre toute attente sortit une réadaptation (qualifiée injustement de remake, car la version de 2001 respecte bien plus le livre de Pierre Boulle que le film de 1967) du réalisateur gothico-fantastique Tim Burton. Le film décevra les fans de Burton, mais les amateurs de SF et du roman d'origine - comme moi - y trouveront leur compte dans ce blockbuster pleine d'action et avec une certaine philosophie non-négligeable. On annonce une suite, mais Burton la refuse. Le projet tombe à l'eau. C'est en 2009 qu'on entend de plus en plus parler d'une possible préquelle très proche de La Conquête de la Planète des Singes, quatrième volet de la saga des années 70. La réalisation est confiée au quasi-inconnu Rupert Wyatt, qui annonce déjà que, même si le film se rapproche plus du film de Burton que celui de Schaffner, il s'agit d'une préquelle à part, totalement détachée du reste, qui s'inscrit dans la mythologie et non dans la saga. Les singes sont créés pour la premier fois en images de synthèse (motion capture pour le coup, comme Gollum).
Autant dire que même si on a pas affaire à un classique, ce nouveau volet est une claque : dénonçant l’esclavagisme, la maîtrise de la nature, les manipulations génétiques et l'Homme en général, le film réalise le pari insensé de se révéler supérieur techniquement et philosophiquement à celui de 1968. Il n'aura surement pas le statut de classique, mais a le mérite de le surpasser dans ces domaines. Mais le plus bluffant est sans doute le singe César : interprété en motion capture par Andy Serkis (qui a déjà interprété de la même façon Gollum, King Kong et le capitaine Haddock), le singe, comme les autres d'ailleurs, dégage un réalisme implacable qui donne déjà l'évidence que la motion capture fait un nouveau bond de géant dans le cinéma moderne. César est sans doute la meilleur création informatique depuis le Clu de Tron Legacy. Le film est bourré de scènes excellentes : on pense à la scène du "NON!", qui a donné suite à un silence terrifiant dans la salle. Pas un bruit. Le silence des spectateurs, pourtant nombreux, choqués par tant de réalisme et de perfection dans cette scène. Le film a certes ses défauts, mais dégage surtout, contrairement aux autres adaptations, de l'émotion. De la véritable émotion. Certes, le film critique la maltraitance des singes, mais livre un hommage excellent à la relation entre James Franco et César. La scène de la séparation finale est troublante de beauté. On a plaisir à voir Tom Felton dans un nouveau rôle de bad guy qu'il interprète à merveille.
La Planète des Singes : les origines n'est peut-être pas un chef d’œuvre mais livre une claque resplendissante: un film qui choque, qui marque, qui fait même presque peur (pas une peur instantanée mais à long terme, comme Les Dents de la Mer). Techniquement parfait et révolutionnaire, scénaristiquement inventif, intelligent, engagé et émouvant, un excellent film à découvrir car il se révèle un enrichissement certain.