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YUCare Company présente
La pièce d'Anaximandre

*9h23 A.M*  

 

"Un petit coup vers la droite. 340 millivolts ? Non, ce ne sera pas assez. 400 ? Mes calculs... où sont-ils ?"  

 

Andréi (Dwight Bremner), des poches sous les yeux témoignant des incessants coups de poings du marchand de sable, cherche quelque chose dans des piles de feuilles éparpillées un peu partout dans son laboratoire. Malgré la fatigue, il est excité. Il est persuadé qu'il est sur le point de trouver la solution pour faire marcher "la machine".  

 

"La machine" c'est le nom provisoire qu'il a donné à son prototype de détection du Graviton.  

 

Le Docteur Andréi Everett s'en fiche pas mal si le nom n'est pas très joli. Il reste un scientifique. Son métier à lui c'est de découvrir des trucs. Il préfère laisser la romantisation de ses recherches aux journalistes et aux personnes qui auraient plus de temps pour ces futilités.  

 

Ah, voilà ! 370 mV.  

 

L'oeuvre de sa vie tenait à ces 3 chiffres. Un de plus ou de moins et tout pouvait partir en fumée.  

La dernière chose qu'il veut c'est que 20 ans de ses 43 années de vie disparaissent à cause d'une erreur mathématique.  

Il a sacrifié famille et amis pour en arriver là... Et pouvoir peut-être être celui qui allait unifier la physique avec le graviton.  

 

Le graviton ? C'est cette particule élémentaire hypothétique que les scientifiques ont théorisé et qui est supposée transmettre le champ de la force gravitationnelle.  

Toutes les autres forces physiques ont droit à leur "particule" physique : La force électromagnétique, la force nucléaire faible et la force nucléaire forte.  

Seul la force gravitationnelle manquait à l'appel et était générée sans qu'il n'y ai, à priori, "rien" de physique... Pas d'électrons, pas de quark, pas de boson...  

 

Andréi est convaincu que sa machine allait enfin pouvoir lui permettre de détecter ce fameux graviton.  

 

Bon... Il est temps de la mettre en marche.  

 

Pas de bouton rouge. Pas de levier, ni d'interrupteur avec écrit (on) dessus. Andréi souris en pensant aux idées véhiculées par les médias sur les scientifiques. Il était loin de l'image du scientifique : vieux, cheveux blancs en pétard sur les côtés et rongés par la calvitie.  

Il avait même pas de blouse.  

C'est un mec tout à fait normal, en bonne santé physique et plutôt attirant pour son âge.  

Il avait juste 10 ans de sommeil en moins que la moyenne mondiale. Mais eux n'allaient pas devenir mondialement célèbres...  

 

Andréi branche l'alimentation de la machine. Elle gronde. C'est bien. C'est censé faire ça. Mais maintenant il devait la laisser 4 heures pour accélérer les particules. Peut être qu'il est temps de faire une sieste ?  

 

*1h58 PM*  

 

La machine gronde toujours, mais il se passe rien de particulier. L'écran de l'ordinateur ne détecte rien "d'anormal" : quelques electrons, des neutrinos, des positrons... Aucun signe de graviton. Andréi n'est pas inquiet. Si la science était aussi précise que les mathématiques, on aurait pas besoin d'en faire l’expérience. L'imprécision fait partie des règles du jeu.  

 

*5h19 PM*  

 

La machine est passée à 50°. Il y a quelques anormalités que l'écran détecte. Andréi est figé. Ses calculs seraient-ils erronés ? Il aurait déjà dû détecter le graviton. Il voit bien que ses suppositions semblent correctes concernant le champ gravitationnel mais toujours aucune trace du graviton. Et s'il n'existait pas ? Non ! Une force transmise par rien de matériel ? C'est impossible !  

 

Qu'est ce que ce bordel ?  

 

La machine vient de faire un drôle de bruit. Enfin. Pas vraiment. Un drôle de silence plutôt. Quelques secondes seulement, mais suffisantes pour être anormales. Puis tout à coup un bruit métallique. Comme... Une pièce ?  

 

Andréi arrête la machine. Un vis aurait sauté ? C'est dangereux de le laisser comme ça.  

 

Il laisse la machine refroidir et se vider des particules. Elles pourraient être radioactives.  

 

Andréi ouvre la machine car il lui semble que le bruit provenait du tube à particules. C'est bizarre, toutes les petites pièces métalliques se trouvaient en dehors du tube.  

 

What... The... Fuck ?!  

 

Une pièce de monnaie. Une putain de pièce de 10 centimes. Des euros ? Ca fait 10 ans qu'il est pas sorti de Glasgow. Que fout une pièce de 10 centimes d'euros dans sa machine ?  

 

ΛΕΠΤΑ ?  

 

Du grec. Cette pièce a été frappée à Athènes. Le type sur le côté "face" était barbu et portait l'inscription ?ναξ?μανδρος.  

Andréi ricanne. Il se fait la réflexion que tous les guignols sur les pièces de monnaie étaient barbus.  

 

Le nom de e guignol là était Anaximandre.  

 

Andréi relance la machine. Si ça se trouve, c'est Hélène (Melinda Nidalet - Amateur) , son assistante, le seul autre être humain avec qui le docteur a eu un contact ces 3 derniers mois, qui a dû la laisser traîner dans le labo.  

 

*9h14 PM*  

 

Andréi continue à observer la pièce pendant que la machine vibrait et grondait de plus en plus fort.  

Il a appelé Hélène, qui jure ne pas avoir mis les pieds dans l'Union Européenne, et encore moins en Grèce.  

Il regarde la pièce, comme si sa présence avait quelque chose à voir avec la machine.  

Il a fait de rapides recherches sur le net et s'est rendu compte qu'Anaximandre n'était pas le personnage gravé sur les vraies pièces de 10 centimes, mais un écrivain du nom de Rigas Féréos.  

 

Anaximandre était un philosophe grec qui a bel est bien existé vers 600 A.J-C mais Andréi n'arrivait pas à s'expliquer sa présence dans cette foutue pièce de monnaie.  

 

Conneries.  

 

La machine se tait. Là, c'est plus un bruit métallique mais comme si le tube était bouché. La température monte à 80°.  

Andréi, pris de panique en oublie même d'éteindre la machine. Il ouvre le tube. Tout à coup, le tube crache un morceau de papier sans crier gare faisant sursauter Andréi. Il fait tomber la pièce d'Anaximandre qu'il tenait dans sa main. Elle a glissé à l'intérieur du tube.  

 

Andréi se rends compte qu'il n'a pas éteint la machine. Ce qu'il fait directement.  

 

Bordel, bordel, bordel...  

 

Il cherche la pièce à l'intérieur du tube. Mais elle semble avoir disparu. Il est sûr qu'elle est tombée dedans pourtant. Il a même entendu le tube aspirer le métal dans ses entrailles.  

 

Andréi se souvient du morceau de papier que sa machine a craché. Il le retrouve par terre.  

 

En le ramassant, son teint vire au blanc pâle.  

 

- Bégaye en lisant La machine remonte le temps de quatre heures à l'intérieur du tube.  

 

Andréi est paralysé. Pas parce qu'il a lu... Ca aurait pu être une farce d'Hélène. Pas parce qu'il a reconnu sa propre écriture dans la lettre craché par la machine...  

 

Non.  

 

Lui ce qui l'inquiète : C'est la pièce.  

 

Il regarde sa montre. 9h23. Ca fait exactement 4 heures que la pièce est apparu.  

La pièce aurait voyagé 4 heures dans le passé pour se retrouver chez l'Andréi du passé ?  

 

Si la pièce que j'ai reçu vient du futur et que celle-ci est repartie vers le passé... D'où vient cette foutue pièce ? Où elle a été frappée ?! Qui l'a construite bon sang ?!  

 

Pris de panique, Andréi rebranche la machine qui se remet à gronder. Il laisse cette fois-ci le tube ouvert.  

 

*11h12 PM*  

 

André a appelé Hélène pour qu'elle vienne observer sa découverte.  

Elle doit venir d'Edimbourg mais elle est en chemin.  

 

La machine se remet à bloquer. Une autre feuille en sort. Il court la récupérer. La feuille semble calcinée et une partie du texte qu'Andréi reconnait comme venant de lui est illisible :  

 

"DANGER. Arrêter les recherches. NE PAS FAIRE CONFIANCE A HELENE. ELL..."  

 

 

DIIIIIIIIIIIING  

 

- Au loin Andréi ! Ouvre ! C'est Hélène  

 

Andréi regarde sa montre. Il a quatre heures.

Scénario : (2 commentaires)
une série Z de science-fiction (Hard Sci-Fi) de Pamela Froese

Dwight Bremner
Sorti le 30 juillet 2044 (Semaine 2065)
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