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Studios Nanoyo présente
Les rizières de feu et de sang

(B.O. conseillée durant la lecture : https://www.youtube.com/watch?v=9nsKPursiPg )  

 

Chang-An, cité confluante du Fleuve Jaune  

 

Puissant et indomptable, le Fleuve Jaune vrombissait dans une cité en proie aux flammes. Les maisons de la ville-basse avaient déjà brûlé et laissaient entendre l'horizon sonore de multiples cris d'agonie. La maison noble du Seigneur Zwang Hei (Akisugi Takeaka) ne résiterait pas, cerclée par les flammes. La sensation de brûlure gagnait tout son corps, le cri déchira l'air.  

Une main se posa sur la poitrine, rassurante  

- C'est un cauchemar, calmez vous !  

Pành Zegh (Maria Yuen), sa délicieuse femme, avait l'habitude de ces réveils en sursauts. Les années difficiles et l'appauvrissement de la région angoissait son époux qui peinait à assurer son rôle de Seigneur.  

- Le feu ! Partout !  

- C'est faux, rien ne brûle, tout va bien.  

Zwang se leva pourtant du lit, nu, et s'en assura au balcon de la maison. La nuit engloutissait la ville qui ne se trahissait que par quelques rares lueurs isolées. Le calme relatif de la cité, ébranlé par le flot incessant du Fleuve Jaune, rassura l'homme.  

- Allons, revenez dormir. Vous n'aimeriez pas accueillir mon frère dans cet état, non ?  

- En effet, en effet... concéda-t-il en revenant aux côtés de sa femme.  

Onang Zegh (Jee-Han Hiseng), son plus précieux conseiller et beau-frère, revenait d'une discussion avec les autres Seigneurs vassaux de l'ouest. Les derniers raids Tangut avaient terriblement affaibli ces provinces et l'empereur ne répondait pas aux appels à l'aide. Ces dernières années, la Dynastie Shang avait affronté une grande famine et perdu l'accès aux mines de l'Ouest, désormais aux mains des Tangut. Onang ne faisait pas partie de la noblesse comme Zwang, mais l'amitié qu'ils avaient lié permirent à sa famille d'en approcher en mariant sa soeur. Sa magnifique soeur. L'étreinte du Seigneur se raffermit autour d'elle avant de sombrer dans un sommeil apaisé.  

 

Le lendemain, dans la salle d'audience, Onang et Zwang se trouvaient agenouillé face à face devant les deux tasses en céramique qui fumait. Le Seigneur se réjouissait de revoir son ami sain et sauf, mais celui-ci laissa apparaitre un visage grave lorsqu'il prit la tasse entre ses mains. La situation s'empirait et les Seigneurs de l'Ouest venait de prendre un chemin dangereux.  

- La révolte ?! étouffa Zwang qui refusait que qui que ce soit n'entende ce mot en dehors de cette pièce.  

- Hélas, ils se sont déjà mis en marche. Ils désirent renverser l'empereur. Certains parlent de faire renaître la dynastie Xia.  

- Les Xia ? Mais c'est un mythe.  

Onang fronça les sourcils, offusqué par la remarque. Mais il devait se rendre à l'évidence : Zwang était un noble. Son éducation, celle d'un Shang, refusait l'évocation de la dynastie Xia.  

- Quoi qu'il en soit, les Seigneurs veulent connaître votre position.  

Ils se regardèrent dans un long moment de silence qu'interrompit Pành de son pas délicat. Elle vint remplacer la théière, saluant son frère au passage, avant de repartir de la pièce sous les regards soutenus des deux hommes.  

- Ma position est claire. Je défends mon peuple. Relanca le Seigneur. Toutefois, je refuse de me battre contre l'Empereur.  

- Dans ce cas, puis-je au moins vous suggérer de garder les portes ouvertes ? Chang-An est un point de passage clé et stratégique pour...  

- Non. Ce serait de la trahison !  

Le conseiller écarquilla les yeux puis inclina la tête. Il désirait aborder les points suivants, mais Zwang le convia à sortir. Son humeur s'étant envolée, d'après lui. Onang se retira, laissant le Seigneur seul dans la salle d'audience. Il en profita pour retrouver sa soeur, le visage rongé par des émotions complexes.  

- La discussion s'est mal passée ?  

- Oui, un gouffre nous sépare. Il nous fera tous tuer s'il refuse de changer de décision.  

Elle soupira car elle vivait ce sentiment au quotidien, liée à cet homme qu'elle n'aimait pas particulièrement. Son frère lui présenta également la situation et elle réalisa la gravité de celle-ci. Zwang devait changer d'avis dans les deux semaines à venir, sans quoi les armées rebelles raseraient la cité, Onang et Pành avec.  

- J'en viendrais à penser que pour survivre, il nous faudra le tuer. Lanca Onang, sans trop y réfléchir.  

- Vous n'y pensez pas mon frère... ?  

- Nous n'avons pas le choix. Va lui servir du thé. Son dernier thé.  

 

Un mois plus tard  

Village de Sen Lan Lang  

 

La chaleur accablante inondait les rizières en bordure du fleuve Jaune. On l'avait nommé ainsi par la couleur ocre que le fleuve prenait en charriant la vase et les sels sulfureux des mines de l'Ouest. Taï Li (Chao Hành) soufflait quelques instants en observant le flot du fleuve. Elle avait remarqué que la couleurs des flots s'assombrissaient et des morceaux de bois noircis flottaient à la surface.  

- Mia, viens voir !  

- Venir voir ? Avec tout ce qu'il faut encore planter ? S'énerva la jeune fille (Kyoko Anekawa), les mains dans l'eau de la rizière à quelques mètres de sa soeur.  

- Mais je suis inquiète, il y'a du bois brûlé qui flotte, ça n'annonce rien de bon.  

- Allons bon, tant que tu ne vois pas un corps flotter, ce n'est rien...  

Le sang de Taï Li se glaça lorsqu'elle aperçut un corps inanimé, aggripé à une longue planche en bois fendue en deux. Les vêtements semblaient raffinés, mais tâchés de sang. Elle n'eut pas le temps de l'observer plus longtemps, car celui-ci lâcha prise et s'engloutit dans le fleuve. Elle lâcha ses outils et s'élança vers le fleuve.  

- Taï Li ?! S'inquiéta sa soeur qui la vit plonger dans l'eau du fleuve. Elle se releva et pataugea hors de la rizière pour la rejoindre. Taï Li, qu'est-ce que tu fais, le courant est trop fort !  

La jeune fille ressortit la tête de l'eau, reprenant son souffle, et peinait à sortir le corps de l'eau. Elle s'aggripa au baton que lui tendait sa soeur et ramena l'homme sur la berge. Il s'agissait de Zwang.  

- Bouge de là. Grogna Mai qui se pencha aussitôt sur l'homme pour lui faire du bouche à bouche.  

Il recracha un peu d'eau, toussa, mais ne se réveilla pourtant pas.  

 

Les deux filles transportèrent l'homme jusque dans leur cabane et passèrent plusieurs jours à lui faire boire le thé purifiant que Mia préparait. Il fallut tout ce temps pour qu'il rouvre les yeux, faisant face à Taï Li qui s'apprêtait à lui mettre un tissu humide sur le front. Elle le lâcha de surprise sur son visage.  

- Oh, pardon ! Pardon ! Dit-elle en retirant aussitôt le tissu tandis que l'homme cherchait à se débattre. Mais il manquait de force.  

- Où suis-je ? Finit-il par demander en serrant le bras de la fille.  

- Sen Lan Lang, vous pouvez repartir quand vous le désirez.  

L'inquiétude s'estompa et il relâcha son emprise. Ses pensées restaient floues, ses souvenirs incertains. La voix de la jeune fille le rappela à la réalité.  

- Et vous, d'où venez-vous ?  

Le visage de l'homme resta vide, il n'en savait rien.  

- Vous avez bien un nom ?  

La deuxième soeur entra dans la cabane et s'approcha, se félicitant de le voir réveillé.  

- Vous avez frôlé la mort, vous savez. Avoua-t-elle.  

- Je... je vous remercie. Mais je ne me souviens pas de mon nom.  

- Comme je le craignais... Vous aviez du poison dans vos veines, expliqua Mia, un poison dont on ne survit pas, normalement.  

- Cela fait quelque jours que vous êtes ici. Monsieur « Xingcún zhe » (« Le survivant » en chinois)  

- Xingcún... souffla l'homme allongé. Appelez moi comme ça tant que je ne retrouve pas la raison...  

Mia lui expliqua qu'il devait encore se reposer mais qu'il pourrait se relever prochainement.  

 

La notion du temps avait disparu et lorsque Xingcún eut l'occasion de se relever, il réalisa que le temps avait raffraichi à l'extérieur. L'automne s'était installé et l'hiver approchait à grand pas. Il fit de son mieux pour aider le village à stocker les grains et préparer les réserves dont ils auraient besoin pour survivre. Quelque chose semblait anormal dans ce village où ne restaient que des femmes et des enfants. Il osa poser la question à Mia qui lui expliqua que les hommes avaient été enrôlés par les rebelles Zhou, peu de temps après qu'elles aient retrouvé son corps dans le Fleuve Jaune.  

 

Chaque soir, elles essayaient de lui faire retrouver la mémoire, mais il lui était impossible de remonter au delà du souvenir de ce village. Le poison embrouillait ses souvenirs, mais sa présence rassurait les femmes et les enfants du village. L'automne laissa place à l'hiver, aux nuits froides et à l'amour. Cette relation paisible ne fut que de courte durée.  

- Au feu ! Hurlait-on à l'extérieur.  

Les lueurs rougeoyantes des flammes tracaient sous la porte de bois. Xing s'extirpa de la cabane vivement, prêt à apporter son aide et éteindre le feu. Mais ce qu'il se passait n'était pas accidentel. Les femmes hurlaient et protégeaient leurs enfants que des soldats tirèrent de leurs bras. Serrant leurs poignets, ils entrèrent deux par deux dans les cabanes, se préparant à violer les femmes. La rage gagna Xingcún qui assomma avec force le premier soldat qu'il croisa. Il ramassa l'épée et cru sentir un frisson derrière lui. Instinctivement, il fit un mouvement retourné et para le coup d'épée d'un autre soldat, venu dans son dos. D'un mouvement de jambe simple, il le destabilisa et fit siffler la lame dans la gorge du mécréant. Ses gestes exprimaient des souvenirs ancrés, une mémoire martiale stupéfiante qu'il ne s'imaginait pas capable. Dans le passé qu'il avait oublié, peut-être avait-il eu droit à une éducation militaire. Son être lui disait de se saisir de l'autre sabre, les présentant fièrement en direction des autres hommes venus piller le village.  

- Il ne devait plus y avoir d'homme, tuez-le. Ordonna l'un des soldat (Yun Tséong) dont l'armure se trouvait ornée de joyaux.  

 

Dix hommes s'élancèrent vers Xingcún « le survivant » qui fit une démonstration de maitrise au sabre épatante. Le vent sifflait et les éclaboussures marquaient le sol devant lui, stoppant net l'attaque des quelques hommes restant. En un instant, il avait mis à terre trois assaillants.  

Deux hommes, armés de piques, voulurent profiter de leur avantage de portée, mais le défenseur esquiva le premier coup de lance et destabilisa le second piquer. Un mouvement de jambe le rapprocha suffisamment et il n'eut qu'à tendre ses deux bras pour transpercer les piquiers.  

- C'est un démon ! Hurla l'un des hommes qui s'enfuya à toute jambe, suivi par les autres.  

Xingcún ne les poursuivit pas et s'avança en direction du soldat qui leur avait donné des ordres. Sa posture impressionnante figea l'homme sur place qui reconnut la technique martiale de la maison des Chang. Les flammes illuminèrent le visage du défenseur.  

Non, c'est impossible...! se dit le soldat qui retombait au sol. Voyant les deux sabres s'élever, prêt à le tuer.  

- Arrêtez, maître Zwang, arrêtez ! S'écria-t-il.  

Xingcún se figea.  

- Pourquoi m'appelez-vous Zwang ? Je suis Xingcún. Que savez-vous de mon passé ?!  

- Mais c'est moi, Tang Ji Wah, votre élève !  

Xingcún ne comprenait pas, mais cet homme connaissait son histoire, il devait l'épargner.  

- Si j'ai été votre maître, montrez-vous en digne et réparez les dégâts que vous avez fait. Grogna-t-il en montrant les flammes qui rongeaient plusieurs cabanes.  

Le soldat se releva, tandis ses armes et porta secours aux villageoises. La nuit fut agitée mais l'incendie fut contenu. Toutefois, c'est ce que son élève lui expliqua qui rongea Xingcún.  

 

Lui qui venait de découvrir sa maîtrise en art martial entendit son histoire. Héritier d'une famille noble, proche de l'empereur, il fut gouverneur de Chang-An mais il disparut du jour au lendemain.  

- Un officier de votre beau-frère, Onang, m'a raconté qu'il vous avait fait empoisonner par votre femme, puis jeté dans le fleuve Jaune. On vous croyait mort. Il a pris le pouvoir dans la cité et a permis aux rebelles Zhou d'avancer... L'Empire est sur le point de s'effondrer.  

- Pourquoi étiez-vous ici, en train de piller le village ?  

- Nous avons fui. Nous n'avions plus rien à manger et il nous fallait rejoindre la capitale avant les troupes Zhou.  

- Comment ça, ils arrivent ?!  

Tang hocha la tête. Les troupes ennemies approchaient avec, à leur tête, Onang Zegh. Celui qui avait manigancé sa mort longeait le fleuve et passerait immanquablement par ce village. Le pillage sera terrible, et les femmes massacrées. Xingún réalisait que la situation s'annonçait grave.  

- Combien de jour avons-nous ? demanda-t-il  

- Une dizaine, peut-être deux semaines. Pourquoi ?  

- Ce village m'a secouru, soigné, sauvé. Je vais réunir le village.  

 

Les femmes anxieuses apprirent la nouvelle et Xingcún expliqua qui il était, d'où il venait.  

- Je ne suis plus cet homme, je suis Xingcún et je vous protégerais coûte que coûte.  

- Mieux vaudrait fuir le village, avoua l'élève.  

- Pas question ! Grogna Mia. Si nous fuyons, nous ne survivrons pas à l'hiver. Je me battrais pour défendre ce village !  

D'autres femmes se levèrent, grognant leur approbation.  

Xingcún avait appris, durant ces quelques mois, le terrain qui entourait le village. Il leur serait sûrement possible de mettre en place des pièges et bloquer de nombreux accès, mais il restait un problème. Mis à part lui et Tang, personne ne savait réellement se battre. Il tâta la poignée de l'une des épée que la troupe de pilleurs avait laissé sur place, de la mauvaise qualité.  

- C'est d'accord. Si vous souhaitez vous défendre, je vous entraînerais.

Scénario : (1 commentaire)
une série A d'action (Historique) de Danny Ireland

Akisugi Takeaka

Chao Hành

Jee-Han Hiseng

Kyoko Anekawa
Avec la participation exceptionnelle de Yun Tséong, Maria Yuen
Musique par Sharon Ireland
Sorti le 09 novembre 2035 (Semaine 1610)
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