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Studios Nanoyo présente
Le miroir aux deux visages

- Classe élémentaire de Farnsworth, Royaume-Uni -  

 

Madeleyn Berry (Adrienne Fishburne) circulait entre les rangées d'éleves de la classe de deuxième de l'école élémentaire de Farnsworth. Après quelques heures de cours variés, son expérience lui avait appris que la fatigue ne permettrait plus d'avancer dans un quelconque programme et comme chaque jeudi après-midi, les élèves pouvaient s'adonner au dessin dans un certain calme. La notion de calme était bien différente d'une classe à l'autre mais cette année, Madame Berry se vantait d'avoir l'une des classes les plus calmes. Les jeunes de 7 à 8 ans appréciaient la gentillesse de leur institutrice et la patience de celle-ci.  

"Quel beau dessin Neil, c'est un pokémon ?" demanda-t-elle un instant. Malgré son âge, elle restait très à jour des divers gadgets qui amusaient ses élèves, de quoi leur permettre de se sentir compris.  

Neil répondit aussitôt avec fierté en donnant le nom du pokémon, ses caractéristiques, ses grands ennemis et les autres détails du dessin. Madame Berry s'empressa d'acquiéscer pour porter son attention vers les autres élèves. Mais son visage se fronça quelques peu en reconnaissant le dessin que faisait Matthew (Damien Leblanc). Divisé en deux, la partie gauche du dessin était grise, pluvieuse et les maisons rappelaient celles de Farnworth. La partie droite, elle, s'empourprait de multiples couleurs et animaux et de formes bien étranges. Au centre du dessin, à la scission entre ces deux parties, se trouvait Matthew tenant la main à un autre garçon.  

 

Le crayon de Matthew avait cessé de s'agiter depuis que l'institutrice observait le dessin. Il se sentait un peu mal à l'aise.  

"Je suis désolé madame..." s'excusa-t-il.  

"Ce n'est pas grave. C'est Wehttam, non ?" répondit-elle en pointant le deuxième personnage de son doigt.  

"Oui madame..."  

"Il a changé depuis ton autre dessin, tu lui parles encore ?"  

Matthew tourna légèrement la tête vers le miroir rectangulaire accroché au mur de la classe, celui sur lequel les élèves de l'an dernier avaient travaillé pour remercier madame Berry.  

"Oui, madame..."  

"Ce n'est pas grave, pourrais-tu quand même me faire un autre dessin ? Tu garderas celui-là pour toi." lui demanda-t-elle gentiment en cachant le dessin sous le cahier de Matthew. Il hocha la tête tout en gardant les yeux rivés vers son banc et prit une nouvelle feuille de papier.  

"Dessine l'école, ça lui fera plaisir...!" lui disait une nouvelle voix résonnante, à l'autre bout de la pièce. Il sourit et commença son dessin tandis que la voix reprit. "Tu sais bien que les adultes n'aiment pas entendre parler de nous..."  

Cette idée que ne cessait de lui répéter Wehttam, il ne la comprenait pas. A peine avait-il commencé son nouveau dessin qu'il se tourna en direction de la voix, fixant le miroir mural. Sous le regard adulte ce miroir ne reflétait que la réalité, mais sous le regard de Matthew vivait un monde composé des reflets de ses camarades, dotés de milliers de couleurs et de douces odeurs tout comme il l'avait dessiné.  

"Pourquoi ?" demanda-t-il finalement à haute voix devant la surprise générale de la classe. Les élèves et le professeur se retournèrent, voyant Matthew parler en direction du miroir. Quelques élèves pouffèrent de rire, rapidement suivi par d'autres tandis que Madame Berry se replaca devant Matthew.  

"Silence les enfants !" ordonna-t-elle avant de s'adresser à Matthew "Pourquoi quoi Matthew ?"  

Il avait automatiquement baissé les yeux et marmonna un petit "Rien du tout"  

 

 

- Manchester, Royaume Uni -  

 

Des regards pesants, angoissants et un sentiment constant d'être inférieure aux autres... écrivait Kelly McGuire dans l'article quasi quotidien de son blog internet. Dissimulée dans sa chambre du 28 Merrilyn Street qu'elle avait transformé en un cocon obscur et protecteur, c'est dans ces mots qu'elle décrivait l'étouffant ressenti de son quotidien scolaire au Lycée Shakespeare II. Cela ne se liait pas à du harcèlement fait par d'autres élèves, l'adolescente exprimait là simplement ce qu'elle voyait malgré elle dans le miroir chaque matin. Des idées dures qui l'emmenaient vers le bas et qui cinglaient par leur exactitude.  

"Tu sais bien que tu ne vaux rien, observe les autres élèves, ils ont tout pour eux. Cathy a beaucoup de succès, Jack a de l'argent, France est belle... Et toi, tout le monde t'ignore." lui sussurra une voix sombre. Kelly ne détourna pas du regard, elle savait que cette voix venait de son imagination et de son mal-être. La logique et la réalité lui hurlaient de ne pas l'entendre, mais elle ne pouvait s'empêcher de capter ces mots et de les intégrer dans ses jugements.  

 

Je suis dépressive depuis le jour où l'on m'a fait comprendre que celle qui me parlait dans le miroir n'était autre que mon amie imaginaire. Depuis ce jour, elle est mon ennemie imaginaire. Je sais qu'elle est en moi, qu'elle est en quelque sorte moi, mais pourtant elle s'exprime en dehors de moi. continuait-elle d'écrire. Son blog avait un petit succès depuis quelques mois bien qu'il existe depuis quatre ans. L'adolescente de 16 ans avait pris soin d'y garder l'anonymat. Ainsi "Les Malheurs de Jenny" racontaient ses histoires, ses malheurs, ses réflexions. Des gens répondaient en commentaires, l'insultant ou voulant l'aider : la dure loi des extrêmes sur Internet. Mais il arrivait parfois que quelques personnes témoignent aussi au sujet de leurs amis imaginaires sous le couvert de l'anonymat, là aussi. L'imaginaire peut parfois sembler tabou pour le monde réel.  

 

 

- Hopital Psychiatrique "Georges IV", Manchester, Royaume Uni -  

 

La plateau metallique claqua sur la table, l'infirmière regardait la patiente (Anna Vodianova) d'un air désolé.  

"Allez Tatiania, ce n'est qu'un peu de purée..." demanda doucement l'infirmière qui gardait son regard sur le visage fuyant de Tatiana. Des marques étaient visibles sur les commissures des lèvres et l'ossature des pommettes ressortaient fortement. Malingre, elle ne semblait pas avoir la force de résister à quoi que ce soit mais l'infirmière savait pertinemment que ce serait encore une fois la guerre.  

"Non" souffla finalement Tatiana.  

"S'il te plait, ne nous force pas... Ca t'évitera des problèmes."  

"Non..." répondit-elle de nouveau.  

La moue dépitée, l'infirmière se redressa et fit un bref signe de la main. Deux infirmiers musclés empoignèrent Tatiana qui hurla et tentait de les mordres. Mais ils étaient habitués et ils mirent un outil métallique de part et d'autre de la bouche pour que celle-ci ne puisse plus refermer les machoire. Par automatisme, la patiente bloqua l'entrée de sa bouche avec sa langue mais les cuillères forcèrent le passage.  

Elle toussait la purée mais elle en avalait malgré tout.  

"Va chercher la camisole..." rajouta sèchement l'infirmière.  

 

Les bras attachés dans le dos, elle ne pourrait plus se faire vomir ni même se déplacer facilement. Elle se laissa alors trainer. Les deux infirmières portèrent ce poid plume dans le couloir où Tatiana croisa le regard de sa tortionnaire.  

"Tu es laide. Tellement grosse. Tu ferais mieux de mourir." lâcha son ennemie aux yeux noirs au travers d'un miroir accroché dans le couloir.  

Tatiana laissa retomber sa tête, désespérée, mais la voix continuait de résonner.  

"Je te déteste, tu le sais ! Je les déteste tous ! Toute cette réalité est puante ! J'espère que vous disparaitrez bientôt !"  

"Allez Tatiana, on te pose sur ton lit et tu restes sage, d'accord ?" expliqua l'un des infirmiers en mettant le geste à la parole. Mais Tatiana ne bougeait pas, elle semblait inoffensive. L'outil métallique avait renforcé les marques sur les joues. Depuis quelques mois, un temps indéfinissable pour Tatiana, elle vivait ce calvaire dans l'Hopital Psychiatrique. Mais Anaitat, sa voix venant du miroir, l'accompagnait depuis toujours. L'amie imaginaire devint ennemie jusqu'à se transformer en véritable tortionnaire. La réalité de Tatiana se pliait lentement, perdant doucement pied.  

 

 

 

- Ecole élémentaire de Farnsworth, Royaume Uni -  

 

"Mais ce n'est pas si grave d'avoir un ami imaginaire... moi-même j'en ai eu un pendant..." commença Mickael Stattham (Axel Winthorp) le père de Matthew avant d'être interrompue par l'institutrice.  

"Pas à son âge, pas de cette importance. Votre fils parle seul, il parle à lui-même."  

Le silence s'installa dans le petit bureau de l'institutrice tandis que Matthew jouait dans le couloir avec sa Nintendo3DS. Il n'entendait rien de la discussion mais savait pertinemment de quoi il s'agirait.  

Inquiet, Mickael demanda ce qu'il pouvait faire.  

"Je préconise de voir un pédopsychiatre pour régler ça..." mais déjà Mickael semblait se brusquer à cette idée "ou bien vous vous intéressez à ce monde imaginaire et laissez votre enfant l'exprimer ouvertement. En partageant cela, vous découvrirez vous-même l'ampleur du problème."  

Le père soupira et se releva lentement en remerciant l'institutrice.  

"Merci... Je vais essayer ça pour commencer. Vous savez, sans sa mère, je crois qu'il cherche une seconde figure comme support."  

Madame Berry admit que l'absence de sa mère jouait sûrement dans la balance. Ils se serrèrent la main et Mickael sortit du bureau. Lentement, Matthew releva la tête, les yeux de chien battu.  

"J'ai rien fait papa..."  

"Non, tu n'as rien fait. Tu n'as rien fait..." répondit-il en soupirant "Allez, on rentre à la maison et on se mange des Cinnamon Grahams, ça te dit ?"  

Le grand sourire de Matthew fut la meilleure réponse.  

 

Tout en conduisant jusque chez eux, Mickael garda en mémoire les mots de l'institutrice et tenta de mettre en application ce qu'on lui avait dit.  

Il passa la main dans les cheveux de Matthew qui racontait les grandes épopées de la cour de récréation et les plus beaux jouets qu'avaient d'autres enfants. Puis il aborda le sujet sensible.  

"L'institutrice m'a parlé de ton dessin..."  

Le silence s'installa aussitôt, mais il se voulut rassurant.  

"Moi, j'aimerait bien en apprendre plus sur ton ami. Tu me le présenterais ?"  

Mais Matthew parut gêné.  

"Non... Il m'a dit que les adultes sont leurs ennemis."  

"Comment ça ?" s'interloqua Mickael  

"Bah en fait, c'est parce que dans le miroir se trouve un autre monde. Mais il est tellement beau que les gens d'ici préfèrent dire qu'il n'existe pas. Du coup ils ne le voient pas."  

"... Les gens d'ici...?"  

Matthew tourna un peu la tête vers son reflet dans la vitre  

"Les gens du monde réel, plus ils grandissent, plus ils nous oublient et ..."  

"... et du coup quand les gens du monde du miroir grandissent aussi, ils disparaissent. Ils deviennent triste et ils veulent aussi oublier le monde réel. Il parait que certains font même la guerre..."  

 

Surpris par autant d'imagination, Mickael s'intéressa malgré tout à cette histoire.  

"Mais pourquoi je ne les vois pas ? Ca ne me dérangerait pas de les voir, tu sais." dit-il doucement.  

"C'est parce que Leakim est mort." annonca Matthew en prenant une bouchée dans sa tartine au beurre de cacahuète.  

Leakim...?! s'étonna le père qui avait le sentiment de connaître ce prénom. Il resta silencieux un instant pour comprendre d'où cela provenait.  

"Qui est... Leakim...?"  

Matthew eut un rire amusé qui, dans la situation, sonnait bien glauque.  

"Bah c'est le papa de Wehttam. Mais Wettham m'a dit que Leakim ne t'en a pas voulu."  

Soudain, les souvenirs d'enfance revinrent en mémoire de Mickael tout comme les coups de ceintures qu'il reçut lorsqu'il évoqua son ami imaginaire... Leakim.  

"Où as-tu entendu ça ?!" s'excita-t-il soudainement, presque fâché, mais il s'excusa aussitôt en remarquant le changement de regard de son fils.  

"Ecoute... Je suis fatigué, mais est-ce que tu pourrais me parler de ton ami imaginaire demain ? On ira au parc, il fera peut-être beau..."  

Matthew se contenta de hocher la tête entre crainte et surprise, il ne savait pas si son père était fâché ou non.  

"Ton papa est gentil comme l'était le mien... Mais tu n'aurais pas dû lui parler de la guerre... J'aurais pas dû non plus d'ailleurs..."  

 

Le garçon remonta dans sa chambre avant de répondre.  

"Tu crois que mon papa pourrait te voir un jour ?"  

"Je ne sais pas. Les adultes de ton monde n'aiment pas ce qui vient de notre monde. Mais ici aussi quand les nôtres grandissent, ils deviennent de plus en plus sombres... Les couleurs disparaissent."  

"Ca t'arrivera aussi ?"  

"Ca dépendra de toi... Mais je ne t'en voudrais pas."  

De l'autre côté de la porte, Mickael écoutait discrètement la discussion à laquelle participait son fils seul dans sa chambre. Ca lui rappelait des souvenirs et la question lui revenait encore une fois, comment pouvait-il connaître le nom de Leakim ?  

"Qu'est-ce que je pourrais faire ?"  

"Je sais pas, mais j'aimerais que cette guerre s'arrête, que les gens de mon monde et de ton monde cessent de s'entre-tuer..."  

"Qu'est-ce que je peux faire pour les empêcher de se tuer ?"  

Le mot venait d'être lâché et glaça le sang du père.  

"Les gens d'ici ne t'écouteront pas..."  

"Et ceux de mon monde ?"  

Mickael frappa à la porte, il ne voulait pas intervenir à la base mais il avait peur du sujet de la discussion.  

"Je peux entrer ?"  

La question n'en était pas vraiment une puisqu'il entra malgré tout et demanda à son fils d'expliquer ce qu'il venait de dire. Matthew eut un temps de gêne, mais poussé par Wehttam, il se livra et expliqua l'idée qu'il avait en tête. Après un temps d'écoute important et un visage froncé par la concentration, Mickael finit par sourire.  

"C'est d'accord, on essaiera demain."  

 

 

- Le lendemain, Parc Royal Elizabeth II, Manchester -  

 

"Vous sentez comme l'air pur vous fait du bien? Le monde bouge, le monde vit..." expliquait le psychologue qui poussait la chaise roulante dans laquelle se trouvait Tatiana, repliée sur elle-même.  

"Nourrissez-vous de cette vie, de ces joies, car tout être y a droit."  

"Mais pas toi, je serais toujours là pour te rappeler ce que tu as fait."  

Tatiana eut un geste de repli sur elle-même aussitôt qu'elle entendit la voix de sa tortionnaire. Mais le psychologue y était habitué et continuait à faire ses commentaires en la promenant dans le parc en direction d'un banc libre.  

 

 

"Kelly, lâche ta tablette et vient manger." ordonna sèchement le beau-père de l'adolescente à sa fille. Lui et sa mère avaient eu l'idée de se rendre au parc pour faire un pique-nique familial. Il fallait de toute évidence resserer les liens depuis la recomposition entre les deux familles. Kelly l'aînée avait un beau frère de 14 ans, partiquement son âge, et qui passait lui aussi une période sombre.  

"Je te l'avais dit, ils ne savent pas te laisser tranquille."  

Elle déposa sa tablette numérique et commenca à engouffrer quatre à quatre les aliments. Plus vite ce serait ingéré, plus vite elle serait tranquille.  

 

 

Un miroir à visage en main, Matthew le faisait pivoter pour voir l'ensemble des gens assis dans le parc tout en se promenant avec son père.  

"Tu en vois ?" demanda celui-ci  

"Oui, mais il y a beaucoup d'enfants..."  

"Et c'est grave ?"  

"Lorsque les miens sont enfants, ils sont encore gentils parce que..."  

"... parce que les enfants de notre réalité ne les oublient pas encore."  

Mickael hocha la tête comme s'il comprenait même s'il se demandait intérieurement dans quel délire il enfoncait peut-être son fils.  

"Il faut donc commencer par une adolescente, c'est ça ?" fit-il "Que penses-tu d'elle ?"  

Son doigt montrait une jeune fille habillée en noir qui se tenait à l'écart de sa famille, en train de lire sur sa tablette numérique. Matthew tourna le miroir pour voir Kelly et son amie imaginaire, il eut un sursaut de frayeur.  

"Ca va pas être facile..."  

"Qu'est-ce qu'il y a Matthew ?" s'inquiéta Mickael.  

"J'ai peur..."  

"On peut s'arrêter là tu sais..."  

Matthew ferma un instant les yeux puis se mit en marche d'un pas assuré.  

"Hey attend, n'y va pas tout seul !" suivit son père.  

 

 

Pourquoi ce garçon se dresse-t-il devant moi ?  

Essouflé, Matthew tenta d'articuler un mot, mais il posa ses mains sur ses deux genoux car son coeur battait la chamade.  

"Hey petit, ça va ?" demanda doucement Kelly, à l'écart de sa famille qui n'avait même pas remarqué la présence du garçon.  

Matthew hocha la tête et Kelly put voir que son père s'approchait d'un pas pressé également. Avant que celui-ci n'arrive, le garçon regarda Kelly dans les yeux.  

"Yllek !"  

"Pourquoi es-tu si méchante avec Kelly ?" compléta la voix de Wehttam que purent entendre le garçon et l'adolescente également. Celle-ci écarquilla les yeux.  

"Parce que comme les autres, elle fait comme si j'existais plus..." répondit la voix assombrie du double de l'adolescente.  

"Matthew !" gronda son père en lui prenant l'épaule "Qu'est-ce qui te prend de partir comme ça, j'étais pas d'accord pour ça !"  

"Mais tu voulais voir les gens de l'autre monde, non ?" répondit avec énervement le garçon. Les parents de Kelly se retournèrent, légèrement inquiets.  

"Arrêtez monsieur, il ne m'a rien fait de mal..." expliqua doucement l'adolescente. Puis elle jeta un regard vers ses parents. "C'est bon, tout va bien, c'est un petit garçon que j'ai rencontré sur le chemin de l'école..."  

Elle se releva sans que ses parents ne bronchent, ils étaient surpris qu'elle décide de parler à des étrangers et ne souhaitaient pour rien au monde intervenir.  

 

"Vous êtes sûre que ça ne vous dérange pas mademoiselle ?"  

"Mais non... Votre fils connait le nom de mon reflet... Je veux savoir comment ça se fait." répondit l'adolescente sobrement.  

"C'est parce que j'en ai un aussi. Tu ne les entends pas parler entre eux ?"  

En effet, dans l'autre monde une discussion avait lieu et le garçon expliqua à Kelly ce qu'il avait compris de l'autre monde sous le regard médusé du père qui ne savait plus dans quel folie il s'engageait.  

"Tu penses vraiment que ça y changera quelque chose ?" demanda-t-elle finalement, défaitiste.  

"Si le monde réel accepte notre existence, tu ne seras plus la moins que rien que je te décrivais. Tu seras une personne exceptionnelle." répondit son double avant que le garçon n'ouvre la bouche. Cette réponse mit les larmes aux yeux de Kelly, toute cette histoire semblait vraie et pour la première fois depuis des années, l'ombre intérieur laissa entrevoir la lumière.  

"Ok, je marche."  

"Pas moi" trancha aussitôt Mickael. "On nage en pleine folie là ! Et toi tu ferais mieux de grandir un peu, jeune fille !"  

"Papa ! Tu m'avais promis !"  

"Tu vas devoir le lui dire, Matthew..."  

"Non Matthew, ça suffit, on y va !"  

"Leakim était là !... Leakim..."  

"Quoi Leakim, quoi ?! Tu crois que je suis étonné que tu inverses les lettres de mon nom ?!" gronda le père avec une colère réelle sous les yeux de l'adolescente.  

"Leakim était là quand Maman est morte... Leakim était là quand elle t'a dit de m'appeler Matthew..."  

 

Mickael regarda son fils puis ses yeux tombèrent sur ses mains, il l'aggrippait de colère. Mais ça, comment aurait-il pu le savoir. La mort en couche de la mère de Matthew était un secret. Il desserra sa prise, se calma et trembla des jambes.  

"D'accord..." dit-il finalement  

"Je suis désolé papa..." commençait à pleurer le garçon.  

"On va continuer, mais cette fois... Tu me laisses parler."  

 

 

"Parler à Tatiana ? Si vous y parvenez, pourquoi pas ! Vous vous connaissez?" s'amusa un peu le psychologue qui ne voyait rien d'inquiétant dans la figure paternelle.  

Pas encore...  

Scénario : (1 commentaire)
une série A fantastique de Cordelason Forza

Axel Winthorp

Anna Vodianova

Damien Leblanc

Earinn Stone
Avec la participation exceptionnelle de Adrienne Fishburne
Musique par Lisa Kelly
Sorti le 31 juillet 2032 (Semaine 1439)
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