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Baker Films Production présente
Count to Ten

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Boost Films Production  

vous présente  

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COUNT TO TEN  

 

Une superproduction écrite par Kim Birdnam & Laïla Drexler  

 

Réalisation : Julia Cummings  

Musique composée par Kerrilyn Harris  

 

Distribution :  

 

Vincent Vinding dans le rôle de Philip Jenkins  

Tanya Johnson dans le rôle de Karolyn Benett  

Adam Lyons dans le rôle de Ed Ballister  

Ruth Chambers dans le rôle de Martha Jenkins  

 

Guest-star :  

Vivian Gold dans le rôle de Geoffrey McBride  

Sabrina Sbrizi dans le rôle de Joselita  

Jeff Collins dans le rôle de Georges Badelt  

Joan Krumholtz dans le rôle de Helen Badelt  

Sean Bright dans le rôle de Thomas Jenkins  

 

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Nous avons également l’immense joie de vous proposer pour la première fois dans l’histoire du studio une véritable bande originale conçue pour ce film, notre deuxième superproduction. Touchante et intimiste, nous espérons sincèrement qu’elle vous plaira ^^  

 

1. Mia Doi Todd – « Spring »  

https://www.youtube.com/watch?v=Tu4xTiQhLb4  

 

2. Beck – “Missing”  

https://www.youtube.com/watch?v=kuvfI59LXyI  

 

3. Live – “Shit Town”  

https://www.youtube.com/watch?v=9Tfxasm8o8g  

 

4. Emily Haines & The Soft Skeleton – “Crowd stuff off a Cliff”  

https://www.youtube.com/watch?v=Qg56JgRg_K0  

 

5. Snow Patrol –“ Lifeboats”  

https://www.youtube.com/watch?v=5bttw8yqox8  

 

6. Beck – “Everybody’s got to learn sometime”  

https://www.youtube.com/watch?v=7LZxENkyAaY  

 

7. Eels – “Daisies of the Galaxy”  

https://www.youtube.com/watch?v=GUg9nHU9LBk  

 

8. Richard Ashcroft “Keys to the world”  

https://www.youtube.com/watch?v=H8svJ3ZFoRk  

 

9. Apollo 440 – “Electro Glide in Blue”  

https://www.youtube.com/watch?v=sGjfLuVn44Q  

 

10. Tina Dico – “Count to Ten”  

https://www.youtube.com/watch?v=xPQZl1oIOM8  

 

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Bonne lecture.  

 

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Pour des parents, l’idée même de perdre un enfant, son propre enfant, était déjà en-soi quelque chose d’intolérable mais lorsque cette perte était délibérée, autrement dit un suicide … tout ou presque en ce monde ne signifiait plus rien pour une famille, un couple, des parents : Philip et Martha Jenkins.  

 

 

… Un …  

 

Les mains robustes de ce père de famille, qui ne l’était plus, se frayèrent un chemin entre celles de son épouse, assise sur le bord d’un lit, dans la pénombre d’une chambre qui serait dorénavant plus celle de Thomas. Les posters des groupes de Rock encore placardés sur les murs étaient là pour rappeler combien ce jeune garçon était vivant, enjoué et loin d’en devoir en finir avec lui-même … Le moins que l’on puisse dire était que son geste fut un véritable choc dans l’entourage de la famille, loin d’imaginer qu’il subsistait un malaise profond et sous-jacent. Le silence qui régnait dans la maison victorienne du couple se brisa soudain, quelqu’un frappait à la porte et Philip embrassa tendrement sa femme avant de prendre le chemin de l’entrée.  

Bien évidemment, il subsistait des cadres, photos du jeune ado un peu partout sur les murs empreints de souvenirs, chargés d’histoire.  

Sous un soleil radieux apparu Ashley Mantle, toute chétive. Philip plissa ses yeux rougis alors qu’un rayon de soleil entra et éclaira puissamment l’intérieur de la maison …  

La situation était délicate mais Ashley Mantle était à vrai dire la première, la véritable amie de Thomas et c’était tout naturellement qu’elle avait prit les devants pour donner un peu de chaleur et du soutien, important.  

« Ashley … » susurra Philip à demi-mot alors qu’il s’avança bras ouvert pour envelopper Ashley, qui se laissa faire, surprise  

« Je suis désolé … vraiment désolé » fit elle en hoquetant. Ce qui s’était passé fût un véritable drame, à tout point de vue et Ashley était là également pour livrer ses sentiments, ce qu’elle savait de Thomas, son confident … en apparence.  

 

… Deux …  

 

Le couple de retraité qu’était Georges et Helen Badelt était de ceux qui, comme un bon paquet de voisin derrière leur fenêtre à ce moment-là, s’était suffisamment alimenté en ragots pour pouvoir tenir en haleine leur public lors de leur après-midi de bridge avec le club des anciens. Et pourtant, Helen comme Georges éprouvaient une tristesse véritable envers les Jenkins mais une certaine angoisse aussi, sans doute. Ils connaissaient Thomas, bien même, avant qu’il ne « change » de comportement car ils le voyait de là où ils habitaient, à quelques mètres de la résidence des Jenkins.  

Mourir si jeune paraissait si inconcevable qu’Helen avait le cœur lourd en s’asseyant dans la vieille Lincoln ronronnant tranquillement dans le garage. Georges revînt, il avait ouvert le portail puis manœuvra pour enfin partir rejoindre leurs amis, bien vivants, eux.  

Georges était touché, autant que sa femme, même s’il se le refusait de l’admettre … Thomas lui avait joué quelques tours, il s’en souvenait comme si s’était hier mais le bougre ne méritait pas cela … Il ouvrit la fenêtre du véhicule pour sentir l’air frais du dehors, histoire de penser à autre chose. Au moins la vie urbaine et vivante de San-Francisco avait la faculté de faire oublier les pensées les plus morbides et c’était d’une conduite alerte mais sécurisée que Georges prit quelques voies de traverse pour arriver au plus vite à leur lieu de rendez-vous. Ils y passeraient un bon moment, enfin ils l’espéraient.  

 

… Trois …  

 

Ce matin, Joselita se préparait comme à l’accoutumé sauf que le cœur n’y était pas. Ni la tête, surtout la tête d’ailleurs. Les quelques jours de congés imposés par le décès du petit Jenkins l’avait considérablement troublée et elle fût incapable de manger quoi que ce soit pendant ses quelques jours de repos forcés. Reprendre le service chez les Jenkins et certainement devoir travailler alors que le défunt demeurait sur toutes ses photos encadrées partout dans la maison … Elle se sentirait observée, épiée. Les morts parlaient pour Josélita et sûr que si Thomas pouvait maintenant le faire, elle n’aurait plus à se taire, elle non plus.  

 

… Quatre …  

 

L’enveloppe tournait sans arrêt entre les mains de Geoffrey McBride. De mémoire d’employeur, il avait pourtant essuyé pas mal de situations complexes. La gestion d’un restaurant rapide était quelque chose de passionnant pour lui dans le sens où il était amené à côtoyer des employés, des jeunes hommes ou des jeunes femmes au passé divers et variés pour finalement passer à autre chose très rapidement. Il établissait des contacts, suffisamment en tout cas pour connaître l’état d’esprit de ses « petits » comme il les appelait. Des « petits » paumés, motivés, timides ou quoique ce soit d’autre c’était l’équipe au final qui garantissait une cohésion de groupe. Et Geoffrey, dernièrement, avait recruté Thomas et quoi que Geoffrey ait pensé de lui, il en savait suffisamment pour être mal à l’aise ce jour. La nouvelle était tombée comme une pierre à ses oreilles : Thomas Jenkins était mort …  

Il restait à Geoffrey un courrier, la première et dernière paye de Thomas à y bien réfléchir et symboliquement, le « chief » comme l’aimait appeler ses « petits » du resto composa un numéro de téléphone, celui qu’il aurait dû composer depuis le départ …  

 

… Cinq …  

 

La voiture des Badlet croisa Ed Ballister qui était en train de regarder ses mains, blanches, puis les referma. Poings serrés, comme sa mâchoire. Il était appuyé contre l’un des bouleaux qui ornait la rue amenant notamment chez les Jenkins. S’il était un jour qui se devait d’être mémorable, se devait être celui-là … à défaut d’être celui qu’il avait tant espéré avant que Thomas ne disparaisse. Lui, Ed, avait tenu le choc et en ce jour de deuil, il était là, après s’être fait violence pour faire délier les langues et se libérer d’un poids depuis bien trop longtemps ancré en lui.  

Ici, tout respirait l’apparence trompeur d’une vie trop calme aux entournures … ça puait le non-dit. Et c’était avec ce dégoût qu’exécrait Ed du plus profond de lui-même qu’il marcha droit devant lui, il était temps de faire avancer les choses bien qu’il fût maintenant trop tard. Thomas en avait payé les conséquences.  

 

 

… Six …  

 

A l’instar de sa chère et tendre épouse, Georges Badelt avait dû se rendre à l’évidence : sortir jouer au Bridge était une idée de merde et il s’était vu incapable de penser à autre chose qu’à Thomas Jenkins. Il avait vu les yeux inquisiteurs de sa femme, mais elle, avait réussi à passer outre et continuer à vivre en faisant abstraction de ce qui les obsédait.  

A un point tel que Georges s’excusa platement, en pleine partie, pour prétexter une envie de « pisser » d’un ton franchouillard, qui ne lui ressemblait pas.  

Les jambes flageolantes, il agrippa le rebord d’un des lavabos et se regarda dans le miroir, sous la lumière d’un néon défaillant. Bon dieu, cette nuit où il entendit les appels à l’aide du jeune Thomas provenant de la demeure de ses parents. Georges se rappelait de tout, y compris de sa peur et de son incompréhension. Il pleuvait à torrent cette nuit-là et ils avaient augmenté le volume de la télévision … La vieillesse et sa surdité sans doute … à moins que ce ne fût pour couvrir le son de la voix et des poings du jeune voisin, coincé dehors, contre la porte d’entrée des Badelt. Curieux comme une chouette, il avait vu Thomas détaler de chez ses parents, il pleuvait des cordes et le jeune homme était dans un état pitoyable. Panique … honte dissimulée … ou peur irraisonnée, ils se recroquevillèrent dans leur surdité et stupidité qui les arrangeait quand ils le voulaient. Alors qu’ils savaient pertinemment ce qui se passait car tout se savait ici et les Badelt pouvaient se valoir d’être maintenant associé à ce suicide.  

Georges déglutît, le visage fermé. Il était empli d’une colère qui l’habiterait toute sa putain de vie, déjà bien longue. L’écho des rires potaches de ses amis vînt à ses oreilles …. Dans un soupir, tout en se fixant dans le miroir, il tâta d’une main sa poche droite … il avait prit la boîte de pilule. Il eut une brève pensée pour sa femme avant de commettre l’irréparable.  

 

 

… Sept …  

 

Joselita sentait clairement les pulsations des battements de son cœur s’accélérait lorsqu’elle passa en bicyclette devant la résidence de son employeur : la famille Jenkins. Ils pouvaient l’attendre longtemps, puisqu’elle avait décidé de bifurquer plutôt vers un endroit qu’elle craignait mais les circonstances faisaient que cela s’était imposé désormais à elle. Malgré elle.  

Car là où elle allait était un lieu qu’elle avait conjuré jusqu’à présent, du mieux qu’elle le pouvait. Mais c’était sa conscience qui avait pris le dessus maintenant, et depuis bien longtemps qu’elle redoutait d’entendre sa mère … entre autre … elle s’était dit que ce jour serait celui de ses doléances, ses confessions enfouies. Elle se sentait salie et en colère contre elle-même, et si les morts lui parlait, Joselita aurait eu au moins le cran de vider son sac avant toute chose. Le crissement des freins de sa bicyclette retentit sur le parvis d’une place vide, Joselita ne s’était jamais aussi vivante aujourd’hui. Cela faisait bien une paire d’années qu’elle n’était revenue ici. Elle poussa une porte qui s’ouvrit en grinçant et pris de plein fouet des chants, religieux. Thomas Jenkins la hantait. Il était temps pour elle de se confesser … de livrer ce qu’elle savait. Ainsi, elle serait enfin prête pour pouvoir se repentir de ses pêchés et faire taire cette voix depuis tant d’années, celle de sa mère, qui ne cessait de lui dire qu’elle ne l’avait pas éduqué de cette manière : vivre dans la honte et le secret.  

 

… Huit …  

 

La conversation téléphonique fut brève, concise et même lorsqu’il raccrocha le combiné, Geoffrey McBride se demandait s’il n’avait pas commis une erreur.  

Tel un zombie, sans plus d’explications, il prit congé auprès de son assistant pour pouvoir partir en direction du commissariat le plus proche. Ce qu’il avait fait était un geste fort, une délivrance en réalité. Il prit l’enveloppe renfermant le bulletin de paie de Thomas Jenkins avec lui.  

Le trajet s’effectua comme dans un rêve … un cauchemar en l’occurence, comme si Georges savait depuis le départ que ce moment arriverait et ce jour était le jour J visiblement. Mais il était prêt, il avait joué au con depuis trop longtemps et le silence était cet index accusateur qui l’on pointait en direction du fauteur de trouble, de l’enfoiré de service.  

Thomas Jenkins avait tout déclenché, et Georges McBride qui s’était jusque là approprié professionnellement et sexuellement quelques uns de ses « petits » s’en était tirer sans trop de conséquences sauf que ses agissements était arrivés à un véritable précipice.  

Pour Georges, il était évident que Thomas Jenkins, en mettant volontairement fin à sa vie, l’avait poussé à tout arrêter, à se livrer aux autorités. Il était allé trop loin et en s’appropriant Thomas, Georges Mcbride s’était pourtant rendu compte d’une chose : ce garçon était véritablement paumé et au bout du rouleau. Il avait abusé de lui et de son autorité depuis trop longtemps.  

 

… Neuf …  

 

Ed Ballister approchait de son but et vit, les yeux rougis par la colère, une jeune fille qu’il connaissait pour l’avoir dévisageait entièrement, de haut jusqu’en bas. Elle était en train de sortir de chez les Jenkins pour regagner son véhicule. Il se rappelait parfaitement le jour où cette dernière lui avait clairement explicité les choses : Thomas Jenkins était sa propriété, son ami, et personne d’autre n’interférerait entre leur amitié.  

Sauf que Thomas en avait décidé tout autrement …  

Ed ne put s’empêcher de se dire qu’elle avait forcément casser du sucre sur son dos, manipulant les parents de Thomas et ne favorisant pas la qualité de leurs relations.  

Il revenait à Ed un proverbe dont il était incapable de se rappeler l’auteur « Méfies-toi de tes amis maintenant car ils feront tes meilleurs ennemis plus tard … » … de toute manière, il ne s’agissait plus de penser mais d’agir.  

Il pouffa d’un rire nerveux. Il était livide, mais déterminé. Ed sortit de son pantalon l’arme dont s’était servi Thomas et héla la jeune femme …  

Elle n’eut pas le temps de se retourner qu’une déflagration retentit dans le quartier calme.  

Le signal qui mit fin définitivement à une torpeur latente, il lui fallait régler quelques comptes.  

 

… Dix …  

 

Dix. Cela faisait dix mois jour pour jour que Thomas l’avait annoncé à ses parents. Et ce fût loin d’être une paire de manche, car connaissant ses parents … son père surtout, c’était pratiquement perdu d’avance mais il s’y était préparé. Il avait trouvé un job pour subvenir à ses besoins et puis surtout il y avait son amie Ashley en qui il avait entièrement confiance. Elle, au moins, saurait apprécier la situation sans jugement de valeur. Il n’en fut rien, bien au contraire. Et ce fût finalement le début d’une vague de propos immondes à son encontre, ses choix, sa vie. Une véritable descente aux enfers. Car visiblement, tout le monde n’était pas encore prêt à entendre qu’être gay signifiait être comme tout le monde. Calomnieux, insupportable, honteux et intolérable d’accepter que la chair de sa chair puisse s’épanouir en aimant une personne du même sexe que lui.  

Georges accouru lorsqu’il entendu le coup de feu et vit Ashley, à terre, sans vie. Et Ed, celui par qui son fils devînt un véritable débauché, déshonorant une famille droite dans ses bottes, injuriant la réputation de cette dernière aux yeux de ses voisins silencieux et si charmant.  

Non, il en était en fini de tout cela et un pour bon paquet de monde.  

 

 

Scénario : (1 commentaire)
une superproduction dramatique de Julia Cummings

Vincent Vinding

Tanya Johnson

Adam Lyons

Ruth Chambers
Avec la participation exceptionnelle de Vivian Gold, Sabrina Sbrizi, Jeff Collins, Joan Krumholtz, Sean Bright
Musique par Kerrilyn Harris
Sorti le 09 septembre 2028 (Semaine 1236)
Entrées : 19 148 280
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