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Studios Nanoyo présente
Le Premier

Une belle et bonne grosse bouillie, voilà ce que représentait ma puissance cognitive à chaque réveil. Un sentiment de ne jamais être à l'heure lorsqu'on me parle, comme s'il existait un opaque décalage entre ce que je vivais et ce que je pensais. Un démarrage tout en lenteur qu'on désignait comme étant initialement de la paresse ou le simple fait d'être une larve. Aujourd'hui, je me suis encore réveillé avec le sentiment de ne pas savoir qui j'étais ni où j'étais. Le lent décalage feutré me révélera par la suite la personnalité que j'incarnais, celle que je devais garder vivante et vibrante coûte que coûte.  

 

Je ne suis pas un grand homme dans ce monde ni même le passionné que j'avais rêvé d'être, je faisais partie de la masse, je n'étais que Frédéric Tatzu (William Merzi), et le simple fait de m'en rendre compte me laissait croire que je m'en démarquais du coup. Quel intérêt lorsqu'on a du mal à vivre et se souvenir du fonctionnement du monde dans lequel on vit ?  

 

Initialement, mon avenir semblait tracé dans les mots et la pensée, dans un triturage constant de matière grise dégoulinante. Mais il faut avouer que je me suis longuement cru hors de portée de tout problème de santé grave, considérant que mon cerveau était à l'abris de tous risques... Pourtant, dans toutes cette bouillies et ces souvenirs flous persiste une image marquante de ma vie. Une image consciente d'une puissance dissimulée dans mon crâne. Une énergie, une nervosité, une décharge électrique. Il parait que les cas d'épillepsie consciente sont extrêmement rares. Je peux donc m'estimer heureux, je suis quelqu'un de rare et d'exceptionnel, tout du moins pour le corps médical.  

 

Gavé de médicaments anti-épilleptique, je n'ai compris que trop tard ce qu'ils provoquaient réellement. Leur influence sur ma manière de penser et d'agir est importante. Je me suis transformé en une larve effroyablement molle et inactive. De toute manière, comment pourrais-je m'activer quand il m'est impossible de former des phrases complètes et structurées avant le milieu d'après-midi, moment où je retrouve un peu de ma personne et rare moment où il m'est possible de m'activer. Comme chaque matin, mon réflexe matinal n'est pas d'allumer la cafetière mais de prendre mon cachet de Dépakine, délicieux moment qui me rappelle à quel point j'y suis désormais lié à vie...  

 

"- Tu sais Maïa (Virginia Kosma) , j'ai parfois l'impression que ce que je vis n'est pas une maladie, que j'ai un pouvoir en moi. J'ai jusqu'ici cru qu'en fait ma mémoire fonctionnait mal et que je perdais des souvenirs, mais j'ai de plus en plus l'impression qu'en réalité je les zappais." disais-je à celle qui venait chaque jour chez moi pour vérifier que je prenais bien mes médicaments. Et évidemment elle hochait la tête puis me faisais encore des rappels.  

Mais aujourd'hui, j'ai encore l'impression que cette bouillasse s'électrifie et ça me rend extrêmement nerveux.  

"Assez ! J'en peux plus de tout ça !"  

 

Un choc électrique, l'impression que tout vole dans les airs...  

Mes yeux s'ouvrent de nouveau, je suis au même endroit, mais celui-ci a légèrement changé. Et visiblement, j'ai fait un sacré vaccarme puisque deux policiers viennent d'entrer à fracas en brisant les scellés qui étaient établis sur la porte.  

 

Deux airs d'ahuris, mais l'un d'eux réagit assez vite et active sa radio.  

"Chef... vous ne devinerez pas qui on vient de retrouver."  

 

 

 

- Quelques minutes plus tard, au commissariat de Rivet City -  

 

"DEUX MOIS !" rugit une voix que Frédéric Tatzu connaissait bien. Et tandis que les deux policiers l'escortaient jusqu'à celle-ci, il vit dans l'entrebaillement le visage extrêmement fatigué de Maïa qui n'arborait pour une fois pas son sourire habituel, mais une colère sanguinaire. Et en parlant de colère, ses yeux venaient de se fixer à ceux de Frédéric.  

"T'étais passé où pendant ces deux mois hein ?! T'imagines ce que j'ai vécu ?! Le harcèlement des journalistes, la garde à vue et même la prison !"  

 

Alors là, il n'en revenait pas. C'était sûrement une farce qu'on lui faisait. Encore une bonne blague où il devra faire bonne figure et... Mais sa réflexion s'arrêta sur un détail qu'il était le seul à pouvoir ressentir. Il se sentait vivant, libéré et actif. Un peu le sentiment qu'il avait autrefois, avant de commencer ses médicaments. S'en rendre compte en était déjà la preuve, il avait l'impression de se retrouver et qu'en quelques instants tout ralentissait pour lui laisser le temps de réfléchir et de se rendre compte. Quelque chose avait changé en lui et ce qu'il se passait autour de lui semblait sérieux.  

 

Au bout de quelques heures et de quelques faux avoeux sur ce qu'il aurait pu faire et devenir durant ces deux mois, Frédéric a l'assurance que Maïa ne sera pas poursuivie. Par contre, il était responsable de ce que les administrations appellent délicatement "les frais de dossiers". Un si petit détail face à la question qu'il se posait réellement. Une fois à l'écart des problèmes et isolé, il se mit au défi de trouver une réponse. Cette fois, il voulait voir et comprendre ce qu'il se passait.  

 

C'était simple, il lui suffisait de fixer l'extérieur et de faire comme il avait fait il y a quelques heures, enfin s'il peut appeler ça des heures vu qu'apparemment c'était il y a deux mois. Se concentrer sur ce courant électrique qu'il ressent, tenter de fuir, partir, s'éloigner... Rien ne se produisait jusque là. Alors il se concentrait sur quelque chose de plus précis, pourquoi pas l'envie d'être déjà à ce soir.  

 

Les pas s'accélèrent, les voitures défilent de plus en plus vite et le soleil se met à graviter de manière anormale. Mais plus encore, Frédéric sent à cet instant précis l'énergie qui est en lui augmenter au rythme que le temps s'accélère. Le temps passe, s'écoule si vite qu'il voit les nuits défiler et prends conscience qu'il perd jusque là tout contrôle. Le monde qui l'entoure disparait et se désagrège. La ville qui l'entourait se transforme, les murs se façonnent, se détruisent.  

Mais qu'est-ce que je viens de faire ? commenca-t-il à paniquer. Une panique qui se nourrissait de sa peur de ne pas contrôler ce qu'il venait de réaliser. Une peur panique qui s'exprime dans une crispation totale et un grand cri.  

 

Le temps se fige, l'esprit se calme.  

Le contrôle. Ca y'est, Frédéric en était persuadé maintenant, il pouvait contrôler son pouvoir... Il ne lui restait plus qu'à s'exercer. Car si Frédéric pouvait aller dans le futur et arrêter le temps, peut-être pourrait-il également aller dans le passé. Le seul moyen de le savoir était d'essayer. La vitre qui renvoyait sa silhouette lui rappela qu'on connaissait son visage. Il était temps de devenir un autre homme, il était temps de reprendre sa vie en main, ou plutôt... la vie des autres.  

 

Il prit un journal en main, trois ans s'étaient écoulés et le premier titre évoquait le meurtre sauvage de Katie Belfort (Stéphanie Gonçalves), une jeune étudiante... Et la suite n'intéressait déjà plus notre héros. L'article annonçait l'heure approximative et le lieu, il était temps d'essayer son nouveau pouvoir, autant le faire en sauvant quelqu'un !  

 

 

 

- Paï Taï, petite ville de la Chine des Ming en 1458 -  

 

Frédéric avait beaucoup voyagé, il avait toujours cru aider mais se rendait rapidement compte qu'il lui était impossible de contrôler parfaitement le monde qui l'entourait. Il lui arrivait parfois de venir ici dans cette campagne médiévale de la Chine d'où sa famille était apparemment originaire. Pour lui, c'était toujours raffraichissant car le monde tel qu'il l'a connu était bien trop perverti... Ou peut-être était-ce l'amour qui le pervertissait. Taï Tzaya (Marie Gregson) venait des steppes et Frédéric l'avait sauvé d'une des nombreuses attaques de rebelles que subissait le village. Il était devenu un héros pour le village, et par ce titre avait le droit de se choisir une femme...  

 

Il savait qu'il lui fallait retourner dans son époque mais sans savoir pourquoi, aujourd'hui, il n'y parvenait pas. Quand il tentait d'altérer le temps il ressentait un profond malaise comme si quelque chose l'en empêchait. Il ne se doutait pas qu'il était sur le point de rencontrer cette "chose".  

 

"Alors c'était donc vrai, je ne suis pas le seul à posséder ce pouvoir" déclara une voix derrière lui. Son sang se glaça un instant et il fit volte-face. L'homme qu'il avait face à lui (Raoul Yusef) était souriant et ne semblait pas lui vouloir de mal. En tout cas, sa couleur de peau tâchait avec ce qu'on pouvait voir en Chine à cette époque...  

"Je suis Kor et c'est pour moi un honneur de rencontrer celui qu'on nomme comme étant Le Premier, celui qui répandit son pouvoir à travers le temps, l'espace et les dimensions."  

 

Ils eurent la discussion la plus étrange qui soit et Taï Tzaya eut beau s'efforcer d'écouter, elle ne parvenait pas à comprendre de quoi ils parlaient. Elle savait que son mari possédait un grand pouvoir mais elle n'imaginait pas que celui-ci était aussi important. Kor était venu relayer un message au Premier. Il l'appelle comme ça car selon un culte de son monde, les pouvoirs magiques leur ont été offerts par les pouvoirs de Frédéric lui même. C'est un Oracle qui aura guidé Kor jusqu'à lui. Le Premier était invité à voyager vers cet autre monde pour offrir son enseignement à ceux qui ont été touchés par le pouvoir.  

 

Une offre qu'il accepta lorsque l'individu confirma que sa femme pouvait venir aussi, un simple contact des mains permettait de stabiliser le pouvoir et le décupler...  

 

Ce n'est que plus tard qu'il viendra à penser qu'il aurait dû refuser, qu'il n'aurait jamais dû découvrir ce pouvoir, qu'il n'aurait jamais dû l'exploiter. Bien plus tard.  

 

Les yeux figés une jeune fille aux cheveux extrêmement blonds, qu'on aurait pu dire blanc. Une enfant (Sharon Molchany) qui venait aussi d'un autre monde, traumatisée par son pouvoir et son voyage; mais qui ce jour-là révélait son vrai visage en félicitant Kor de ce qu'il venait de faire.  

"C'est parfait Kor, tu n'as désormais plus personne capable de se mesurer à toi. Il est temps de se mettre en route."  

"Tu as raison Phaeïa, allons en Astrazzie."  

 

Trahi, meurtri, Frédéric sentait sa vie le quitter et le froid l'envahir. Il savait qu'il venait également de condamner ce monde à une terrible fin en ayant ainsi permis à Kor de développer son pouvoir... Celui-ci était immense, peut-être même infini.  

 

Il était temps de se concentrer...  

Une toute dernière fois...  

 

S'il pouvait contrôler le temps, l'espace, les mondes parallèles et avoir de l'influence sur le pouvoir des autres, peut-être que Frédéric pourrait faire une dernière expérience et peut-être que son sacrifice ne sera pas inutile.

Scénario : (3 commentaires)
une série A d'action (fantastique) de Michael C. Hunter

William Merzi

Marie Gregson

Raoul Yusef

Sharon Molchany
Avec la participation exceptionnelle de Stephanie Gonçalves, Virginia Kosma
Musique par Sebastian Kaida
Sorti le 15 janvier 2022 (Semaine 889)
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