Je me présente. Je suis le string Hello Kitty. Un comme il en existe des milliers d'autres sur la Terre. Ma naissance est due à deux conjonctions : d'une part, si ma famille a toujours existé, je suis un pur produit de cette société de consommation et d'image car nous avons pullulé dans les années 80 lorsque les sociétés occidentales nous ont adopté ; d'autre part grâce à la société Sanrio qui a eu l'idée de cette petite chatte sans bouche, ce qui fit son succès auprès des femmes du monde entier à la fin des années 1990.  

Mon histoire aurait pu être banale comme celles de mes frangins. Etre sortie de temps en temps, envelopper une carrosserie plus ou moins agréable, puis être remisé au placard entre soutifs et chaussettes.  

Ce ne fut pas le cas.  

Dans le magasin où j'ai atterri après des heures en cargo depuis ma naissance à Taiwan, je l'ai vite repéré. Avec ses bouclettes blondes, elle avait un côté enfantin. Mais ses yeux luisants révélaient la coquine qui sommeillait en elle. Sa tenue dévoilait de bien jolies formes même si il manquait un élément pour mettre en valeur son derrière rebondissant. C'est sûr qu'elle me cherchait.  

Elle était venue avec deux autres filles qui n'avait ni son charme ni la même débrouillardise. C'était de simples pouffes, mal nippées, vulgaires et sans intérêt. Elles devaient servir de faire valoir. Ma blonde à bouclette savait ce qu'elle voulait, elle s'est approchée de moi et en me voyant, un grand smile s'est dessiné sur son visage. J'ai rougi. Elle m'a prise, elle s'est avancée vers la caisse et à sortir un billet de 20 $ piqué dans le portefeuille de son père.  

Ca, je l'ai su plus tard. Car j'étais le confident de Julie. Le soir dans sa chambre, après avoir regardé son Facebook et échangé des SMS avec ses copines, elle me disait tout : que ses parents la faisait chier, qu'elle voulait être chanteuse comme Britney Spears, qu'elle révait du prince charmant, que son prof de math la faisait craquer, quelle aimerait bien attirer l'attention du caïd de sa classe de Seconde.  

Celui là, je l'ai vu rapidement. Il s'appelait Melik et ses yeux plongeaient sur moi. Forcément, il était juste derrière Julie en classe et cette dernière faisait exprès de laisser tomber un stylo par terre pour le ramasser et dévoiler une partie de sa carrosserie ! Melik n'en pouvait plus et je voyais qu'il était clairement en rut voulant le garage de Julie pour y mettre sa tige !  

Ca n'a pas traîné. Grâce à la complicité des deux pouffes, Melik accepta le rendez-vous au Mac Do. Intelligent, il ne mis pas la main au panier immédiatement. Il avait de la retenue ce petit caïd. Ma Julie était aux anges d'être avec Melik, le rebelle du lycée qui faisait crisser les profs et qui était trop fort en EPS. Elle riait pour un rien. J'étais un peu jaloux car elle lui disait pleins de secrets qu'elle ne racontait qu'à moi, avachie sur son lit. Y a pas à dire, ce Melik était balaise.  

Le soir, ma copine Wonderbra m'en dit des biens belles. Lorsque Melik lui avait tapé la bise en partant, ses tétons s'étaient immédiatement durcis et ses mamelles avaient pris du volume.  

Dans le placard, on élaborait des stratagèmes. Même les jumeaux chausettes Brice de Nice y allaient de leurs conseils. On espérait tous que ça marche. Au fond, y avait que moi qui angoissait. Les mains de Melik seront-elles aussi douces que celles de Julie ?