Tout allait bien dans ma vie. Sauf peut être question sentimentale mais je ne m'en plaignait pas encore.  

Je vivais seul, dans un appartement modeste noyé au milieu de la capitale. Mon boulot, même s'il ne me plaisait pas tant que ça, n'était pas des plus terribles.  

Tout allait bien.  

Ce samedi soir était vraiment génial. On a fait la fermeture du "Ring Phone" vers les quatre heures du mat' avec Ludo et Maéva, et j'aurais jamais pensé tenir aussi bien les mélanges qu'on y a bu. Dommage que dans l'ambiance j'ai perdu mes clopes, j'en aurait bien grillé une sur la route pour bien finir cette soirée.  

Le dimanche était comme tous les dimanche après avoir trop bu. Aucune envie de rien faire. On navigue entre l'ordinateur, la télé et la console de jeu, ne sachant pas quelle activité serait la plus distrayante.  

C'est la tête dans le brouillard que je suis retourné chercher une deuxième baguette de pain pour le souper, je sais pas ce que j'ai fait de la première... J'ai dû la laisser au tabac-presse quand j'ai acheté le quotidien.  

Lundi matin, le cerveau encore légèrement dans le cirage de l'apéro d'hier soir avec Julie, j'arrive légèrement en retard au bureau. La journée avait déjà bien commencé quand je me suis rendu compte qu'un plaisantin s'est amusé à me voler mes clefs. Il a fallu attendre le concierge de l'immeuble pendant plus d'une heure. Je suis allé voir Ludo. J'étais persuadé que c'était lui qui m'avait planqué mes clefs, mais ça a finit en engueulade. Soit c'est pas lui, soit il veut vraiment me faire chier aujourd'hui.  

N'empêche... tout allait encore bien.  

C'est vrai qu'il m'arrive de perdre certains trucs, mais là c'est quand même beaucoup pour une coïncidence.  

En allant chercher un poulet à l'épicerie de quartier, j'ai commencé à flipper quand j'ai pas retrouvé le petit magasin. Je croyais être passé devant sans l'avoir vu mais après avoir refait la rue deux fois, j'ai vraiment paniqué.  

J'ai pas pu me tromper de rue, je sais que c'est cette rue, j'y venais quand j'étais tout gosse ! Où c'est moi qui devient fou ? Je sais pas pourquoi, mais je me suis assis sur le bord du trottoir et j'ai voulu appeler Julie pour qu'elle me rassure.  

Le numéro en mémoire dans mon portable depuis plus d'un an me mettait sur la messagerie des numéros qui n'étaient pas attribués.  

C'est à partir de là que tout s'est empiré.  

Tourné dans les studios "Le Mercenaire"