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Prod'Artaud présente
A l'abattoir !

Dans une ferme normande vivait Viviane, la trentaine dans les années soixante. Isolée, dans un village où les rumeurs sont contagieuses, elle est ouvertement faiseuse d'ange.  

 

Chaque semaine, elle recevait les femmes esseulées dont leur ventre voyait l'aube d'une rondeur inhabituelle. Quelques symptômes annonciateurs d'une grossesse poussaient ses clientes d'un jour à venir la voir d'urgence. Ainsi, sans ressource, Viviane vivait d'avortements artisanaux. Autrement, elle s'occupait de cochons qu'elle n'osait tuer seule. Ils lui apportaient une couverture contre les ragots des habitants qui, sachant ses activités clandestines, pensaient qu'elle donnât les foetus à disparaître dans la gueule de ces maudits porcs. On l'appelait "La mère Cochon". Le surnom ingrat perdura. Mais comme la Mère Cochon sauva plus d'une famille dans le village, que ce fusse d'un cocuage ou d'un viol incestueux, les habitants turent leurs commentaires et ne la confèrent jamais aux autorités. Chacun, dans ce village, de près ou de loin, allait de sa petite histoire avec la Mère Cochon.  

 

Pourtant, elle avait pris l'habitude de ne rien savoir sur les circonstances de l'engrossement. En 1965, elle apprit, d'un mot de trop de la boulangère, que celle-ci avait eu une liaison avec le curé de l'Eglise St-Jacques. La boulangère fut avortée comme toutes les autres mais ne sut retenir sa langue lorsqu'elle mourrut trois jours plus tard. Le curé, apprenant que la mère Cochon savait la vérité, rendit visite dans l'espoir de la faire taire.  

 

Pris dans l'étau de ses convictions, le curé risque l'excommunication si révélation était faite à l'Eglise catholique. Mais, surtout, il se déclare fervemment défenseur de l'abstinence et réitère sa position contre l'avortement lors d'un sermont quelques dimanche auparavant.  

 

La discussion avec la Mère Cochon dégénère. Après l'avoir corrigée, le curé relève sa soutane. Personne ne l'entendra plus.  

 

Huit mois passe après ce nouveau pêché. Le curé est toujours en place dans son église, debout dans sa chaire à sermonner des aveugles et des sourds. Les thèmes abordés sont l'éducation des enfants face à Dieu. Tout à coup, le face-à-face horrible se produit : la mère Cochon entre, le ventre dans ses mains, rond comme une panse de truie. Le curé cesse de parler car une âme impure vient de franchir le seuil de la maison divine. Viviane venait lui montrer ce qu'il avait fait sans dire un mot. Se retirant soudainement dans sa chambre, la mère Cochon explique au curé qu'il fera naître l'enfant et que cet enfant grandira sous sa coupe. Le curé hoche de la tête. Pourquoi n'a-t-elle pas avortée ?, se demande-t-il. Elle dit n'avoir su que trop tard mais qu'aujourd'hui, son géniteur devra payer ses fautes.  

 

En accouchant, la mère Cochon perd la vie. Le nourrisson, grouinant comme un pourceau, est en pleine santé. Le curé décide de porter l'enfant dans la porcherie, un bâtiment annexe de la ferme : "Ici sera ta maison, je viendrais tous les jours donner la bouillie que tu mérites."  

 

Les années passent. Un jour d'octobre 1969, comme chaque jour, le curé apporte une gammelle de bouillie et de restes de repas dans la porcherie. Mais aussitôt qu'il ouvert un battant de la porte, il s'aperçoit que tous les cochons sont morts éventrés. L'enfant se dresse au milieu.  

 

"C'est ce que tu veux hein ?", dit le curé en tendant la gammelle. Le curé fait un pas dans la porcherie. L'enfant balance sa nourriture d'un revers de la main et croque les doigts de l'écclesiaste, puis il empoigne au cou. Le curé tombe à la renverse, il recule, il recule dans la boue tandis que l'enfant avance, avance en lui arrchant tour à tour quelques lambeaux de chairs à sa portée. L'enfant finit de lui fouiller les intestins. L'homme en noir et en blanc est maintenant en sang ; c'est lui qui gueule comme un goret à présent.  

 

L'enfant devient un jeune homme. Après avoir assassiné les héritiers et les différents visiteurs, il s'est confectionné un habit de rose et de peaux cousues. Il a creusé une tête de porc pour s'en faire un masque. Un à un, il s'attaquera aux habitants du village, où, autrefois, sa mère servait de deus ex machina.  

Caché sous les lits, dans la pénombre d'une porte, de ses dents acérés, il dévore, il arrache, il extirpe, il poignarde comme il empoigne, il croque, il fouille, il déterre... un passé animal perpétuellement à la recherche de sa mère.

Scénario : (3 commentaires)
une série B d'horreur de Logan Berger

Pierre Jezek

Lisa Chusid

Hubert Dupontal

Elizabeth Huppart
Sorti le 25 novembre 2011 (Semaine 360)
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