Durée: 2h43  

Restriction: PG-13  

Ce film est dédié à l'actrice Tamara Salmon  

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Afrique, de nos jours. A l’aéroport de Zanzibar, un vieux McDonnel Douglas de Air Tanzania atterrit sur la piste envahie par la végétation. Les portes s’ouvrent et un groupe de touristes russes sortent de l’appareil. Une demi-dizaine d’amis, nouveaux riches, ayant décidé de vivre l’aventure dans la savane de la réserve protégée de Mikumi, en Tanzanie. Ils louent un véhicule et sortent de la ville, roulant sur une route tortueuse et sans fin, au cœur de la savane déserte et sans âme. Ils foncent vers une fermette isolée au milieu de nulle part, où les attend leur « contact », un type énigmatique qu’il leur a été recommandé par des amis. C’est cet homme qui doit leur remettre les « clés » de leur aventure, c’est lui qui doit leur servir de guide jusqu’à la réserve inaccessible. Après plusieurs heures de route dans le confort le plus basique, ils atteignent enfin la ferme. Elle est composée de vieux bâtiments en bois, empruntés aux westerns spaghettis des années 60, vieillis par l’isolement et l’absence évidente de tout entretien. C’était à se demander s’il y avait encore âme qui vive dans ce vestige du passé.  

Les touristes s’arrêtent et se pressent, intrigués autant qu’étonnés, à la porte du bâtiment principal. A leur grande surprise, un vieil homme vient leur ouvrir. Sans dire un mot, l’étrange vieillard les fait enter et disparaît dans la maison, laissant les touristes plantés dans le hall. De plus en plus inquiets et curieux, ils avancent dans ce qui fût un salon : une vaste pièce richement meublée, aux murs couverts de trophées de chasse. Un désordre catastrophique règne désormais dans la pièce, poussiéreuse et non éclairée. Au fond, caché entre deux armoires débordantes de babioles, un autre homme. Celui-ci était plus jeune que le vieillard, bien que déjà largement cinquantenaire. Il avait un regard froid et pénétrant, un visage mal rasé et durci par une existence torturée. C’était lui, c’était leur contact, M. Stanley.  

Le groupe de touriste lui adressa la parole et il leur répondit froidement ce qu’ils voulaient entendre : il leur donna la localisation exacte de la Réserve, une carte, les moyens d’y entrer sans dommages, divers renseignements propres au safari,… Ils se demandèrent pourquoi il leur racontait tout ça, alors qu’il était censé les accompagner. L’isolement l’avait probablement rendu à moitié fou !  

Stanley prit le chemin de la Réserve dès le coucher du soleil, emmenant les russes dans sa vieille Jeep militaire. Il atteignit les lieux une ou deux heures plus tard, débarqua les touristes en leur donnant du matériel et ses derniers conseils, avant de s’en aller. Sa mission à lui s’arrêtait ici, il ne voulait pas être mêlé à tout ce qui allait suivre. L’horreur, il l’avait déjà vécue et aujourd’hui, il était trop vieux pour ces choses là. Et si ces touristes voulaient vraiment entrer, ils avaient tout ce qu’il faut pour y arriver. En rentrant à la ferme, Stanley se posa dans son fauteuil et écouta son poste de radio toute la nuit. Mais vers minuit, un affreux doute lui traversa l’esprit. Si le groupe qu’il avait emmené pouvait entrer dans la Réserve, qu’est-ce qui les empêcherai d’en sortir ? Si par miracle ils parvenaient à sortir de la savane et à retrouver les limites de la Réserve, jamais ils ne resteront à l’intérieur. Et la Chose non plus. Alors, Stanley téléphona d’urgence au Dr Stavinic et lui fit part de ses inquiétudes. Son interlocuteur le rassura en lui annonçant qu’une équipe de sécurité était prête à se mettre en action si nécessaire. Pour finir, le docteur mit sur la table les chiffres indiscutables du project Destiny : depuis la fin de la guerre froide, un demi-millier d’autres touristes fortunés et en manque de sensation avaient bravés l’interdit de la Réserve. Aucun d’entre eux n’en était jamais revenu.  

Dans la Réserve, le petit groupe avait réussi à passer sans aucun problème les grillages de sécurité. Ils étaient désormais en marche dans la savane obscure, faiblement éclairée par une demi-lune. Ici, les arbres étaient plus concentrés et plus hauts, la végétation plus dense et variée. On était très proche d’un climat équatorial. Les animaux dormaient pour la plupart, et il n’y a jamais de prédateur dans les parties extérieures des réserves. Ils préfèrent le centre, là où les points cruciaux sont rassemblés, avec le gibier. Ainsi, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter de quoi que ce soit, et ce malgré le comportement insolite du « guide ». Les touristes trouvèrent rapidement un coin douillet pour passer la nuit. Deux d’entre eux grimpèrent à un arbre pour observer les alentours. Alors qu’ils décrivaient ce qu’ils pouvaient voir, un grognement s’éleva derrière les deux hommes. Ils se retournèrent, silencieux, et ne virent rien d’autre que l’épais et obscur feuillage de l’arbre. En bas, les autres n’entendaient plus que le silence de la nuit. En dépit de leurs appels, seul le son des feuilles bercées par le vent leur répondait. Jusqu’à ce cri rauque et assourdissant. Le cri de quelque chose de dangereux. Ils firent alors un mouvement de recul avant de voir tomber sous leur nez les deux corps charcutés des observateurs. Tétanisés par la vision d’horreur qui leur crevait les yeux, les 3 autres touristes ne pouvaient plus faire le moindre mouvement, alors que la Chose semblait descendre lentement de son arbre. Le feuillage frémit et s’ouvrit, deux ellipses jaunes étaient visibles dans la pénombre, et une bave visqueuse tombait sur le sol. Toujours figés, ils virent une bouche baveuse s’ouvrir dans un terrifiant grognement et laissa échapper des lambeaux de chair des pauvres victimes. La Chose bougea et se prépara à leur bondir dessus quand un homme la précéda, sauvant les 3 russes qui croisèrent une dernière fois les yeux assassins du démon.  

Cet homme, c’était Joe Castle. Ancien agent de MI6 et agent double pour le compte du KGB, il avait participé activement à l’élaboration du project Destiny. Ce plan a objectifs militaires avait pour but de créer une arme biologique sans pitié ; un monstre. La réserve de Mikumi, propriété de la Russie, servait de laboratoire pour le développement de l’arme. Castle fut envoyé par son gouvernement britannique pour « espionner » les lieux et il découvrit avec effroi le fruit des recherches scientifiques. L’URSS venait de tomber, la qualité d’agent double de Joe n’avait plus de raison d’être et les agents russes présents en Afrique l’enfermèrent dans la réserve, jeté en pâture à la Chose. Depuis lors, le gouvernement russe avait envoyé à la mort de nombreux concitoyens, pour poursuivre dans le secret l’expérimentation. La Réserve était isolée, close et inhabitée. Seul une troupe de militaires surveillait le bon déroulement des opérations, depuis un poste avancé proche des limites de la réserve.  

Ainsi, les touristes avaient été trompés par leur ami, qui leur avait conseillé la réserve et le recours à Stanley. Cet ami n’était qu’un simple membre infiltré du gouvernement, et ils en avaient été les victimes comme des centaines d’autres personnes avant eux. Maintenant, il ne leur restait plus qu’une chose à faire : sortir vivant de cette impasse. Mais ce n’était pas si facile, on se perdait facilement, même en se souvenant d’où on venait. Castle y était lui-même bloqué depuis des années. Ensuite se poserait le problème de la faim. Ils devraient à ce moment faire preuve d’instinct de survie et faire abstraction de leur éducation, car dans la Réserve c’est la loi de la jungle : manger ou être mangé…