Benoit et Julien forment un couple homosexuel depuis maintenant plus de deux ans.  

Benoit est un jeune trentenaire, commercial, actif, qui cache à tout son entourage sa tendance amoureuse tandis que Julien viens de souffler ses 24 bougies, ne fait rien dans la vie, et est le stéréotype parfait de la folle, exubérant et extraverti à souhait.  

Un soir, alors que julien attendait désespérément Benoit depuis plus d'une heure, ce dernier se ramena avec un autre homme, un peu plus jeune que lui. Les deux hommes rentrèrent silencieusement dans l'appartement sombre. Julien assis dans le canapé alluma la lumière en tendant le bras.  

"- Tiens donc... Voyez qui arrive !...  

- Ha bah ca va Benoit, ton coloc' est pas couché, on risquait pas de le réveiller.  

- Coloc' !? Mais espèce de pauvre tantouze ! Je suis son mec !  

- Julien bordel, ferme là ! lança Benoit  

- Comment ça son mec ?...  

- Parfaitement ! repris Julien de plus belle, son mec ! Et crois moi qu'on est le plus beau couple homo de tout Paris alors tu ferais mieux de te lever tôt si tu veux faire un truc avec lui !  

Sidéré, le jeune homme qui accompagnait Benoit marcha lentement à reculons, bouché bée, avant d'atteindre le palier et de s'enfuir en courant dans les escalier.  

Benoit, très calme, mais pas loin d'entrer en éruption, se retourna vers son ami et resta coi.  

- Bah alors ! Tu ramènes tes casses croûtes à la maison maintenant ? Et tu me fait passer pour un colocataire... Non mais je rêve !  

- ... C'était mon frère que je n'avais pas vu depuis 3 ans...  

- ... Celui qui à coupé les ponts avec tes parents et ta famille ?  

- Je n'ai aucun frère qui à coupé les ponts avec mes parents et ma famille...  

- ... J'ai fait de la pizza...  

Générique du film  

Un vendredi soir de pluie, Benoit rentra en courant chez lui. Il déboula dans le salon où Julien était affalé sur le canapé, les jambes en l'air, en train de manger des chips.  

- Ju ! J'ai une super bonne nouvelle ! Mon directeur va venir manger ici Dimanche soir avec sa femme !  

- ... Tu parles du vieux pervers homophobe xénophobe de 60 piges ?  

- Oui, voila, justement, lui. Donc, on met les choses au point ! Tu es mon cousin.  

- Quoi ?!?  

- Ecoutes, c'est pour mon job ! Pour le repas, je ferais appel à un traiteur.  

- Bah merci !  

- Et par contre, en fin de repas, on goûtera ces cigares que j'ai acheté pour l'occasion.  

- Bravo ! Bra-vo ! J'ai aéré toute la semaine pour faire partir l'odeur de moisi qui stagne depuis deux mois et tu me ramène des cigares qui puent...  

Le grand soir arrive.  

Les présentations se font sans aucun soucis. Monsieur DeGerdeck est agréable et sa femme ridée souriante. L'apéritif se traine, de multiple sujets de conversation tournant autour du boulot, de la politique et de l'économie animent la soirée.  

Profitant qu'un ange passe, Mr DeGerdeck en profite pour sortir un de ces cigares et l'allumer. Julien, les yeux exorbités, décide de conduire le fumeur dehors.  

- Monsieur DeGerdeck ! J'aimerais... Vous montrer la vue que l'on a de la terrasse, on distingue parfaitement la Défense, pouvez-vous m'expliquer certaines choses sur...  

- Mais bien sûr jeune homme ! Je vous suit !  

Les deux hommes s'éclipsèrent, laissant Benoit et la femme du directeur seuls, au salon.  

- Alors comme ça vous êtes célibataire Benoit ?  

- Et bien... Oui, je me consacre à mon job, uniquement !  

- Mhhh  

La vieille peau se rapprocha du jeune homme et commença à lui caresser la nuque.  

- Vous ne vous sentez pas... un peu seul ?  

- Non... ca va... merci... et vous ?  

- Terriblement seul mon garçon, si vous saviez...  

Alors que les deux hommes rentraient de la terrasse, Mr DeGerdeck tout sourire, et julien terrorisé, la femme du directeur sauta à sa place sur le champ, sans éveiller l'attention de son mari.  

Julien, qui paraissait choqué, se dirigea vers la cuisine.  

- Je vais... préparer la suite. Excusez-moi  

Benoit le suivi. Arrivé dans un recoin, ils se murmurèrent.  

- Julien chou ! La vieille me fait du rentre dedans, elle m'a caressé la nuque ! Qu'est ce que je dois faire ! Julien ?  

- Dit...  

- Oui ?  

- Ton patron n'est pas homophobe...  

- Comment tu sais ?  

- Il me fait du rentre dedans à moi aussi...  

Un long dîner allait s'annoncer...