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Dans la banlieue d'Amsterdam, à Haarlemmermeer, les logements du centre commercial du "Housing and Shopping Stamplein Center" (H2SC) sont encore dépourvus de locataires mais les travaux sont terminés. Il ne reste qu'à inaugurer. Pourtant promoteurs (Francesca FISHBURNE) et investisseurs se font la guerre quant à savoir si les logements seront des logements sociaux ou non. Cela fait grand débat.  

 

Une loi néerlandaise stipule qu'une entreprise peut confier à quelque(s) individu(s) un bail de ses propres locaux le temps que ces locaux remplissent leurs fonctions.  

Autrement dit, tant que les consommateurs ne fouleront pas le sol du centre commercial et tant que les habitants, propriétaires ou locataires, n'auront pas investi les lieux.  

Toutes les boutiques sont toutes alignées et achalandées au rez-de-chaussée, rideaux de fer baissés, tandis que les étages sont meublés, desservis en eau courante et en électricité.  

Si ces derniers n'ont pas encore trouvé leur utilité et leur statut (compte tenu de la pénurie des logements dans la capitale hollandaise), les commerçants et les franchises se bousculent au portillon et font pression sur les promoteurs pour trouver vite une décision. Et cette décision appartient dorénavant à la justice.  

 

En pleine période de réforme judiciaire, les Pays-Bas connaissent une grave crise : les magistrats sont en grève, la décision n'avance pas.  

C'est qu'alors, au bout d'un mois, les promoteurs organisent un casting d'un goût un peu particulier et unique dans le monde, sous prétexte que le squat reste la meilleure arme contre les locaux inoccupés et leur dégradation.  

 

Deux questions sont posés aux candidats :  

Avez-vous déjà squatté ?  

Que penseriez-vous si on vous demandait d'habiter un centre commercial ?  

 

Plusieurs passent avec les looks et les réponses les plus farfelues, certains sont SDF, d'autres estiment que le squatt est un mode alternatif underground, pour eux habiter une maison est over réac'.  

Lukas Van Vugt (Charles FLANAGAN) s'avance en costume trois-pièces.  

 

Avez-vous déjà squatté ?  

Oui, illégalement.  

Que penseriez-vous si on vous demandait d'habiter un centre commercial ?  

C'est une aubaine, je recherche à habiter les lieux les plus insolites. J'ai déjà à mon actif une centrale électrique à Berlin, transformée en discothèque - le Berghain vous connaissez ? - et le temple de Middelbourg. Je tiens à préciser que ces squatts étaient provisoires et légaux et que les propriétaires m'ont manifesté toute leur satisfaction lorsque le bien a été restitué. On peut dire que je suis un squatteur professionnel.  

 

Lukas se démarquait des autres candidats. Selon le jury (Sarah LEE), Lukas est "plus un recordman mégalo qu'une bête sans avenir". Il a le profil parfait. Il est très vite embauché (détail important).  

 

Lukas emménage dans un logement au-dessus du centre commercial et il est grassement payé pour y rester. Si les quatre premiers mois se déroule comme prévu avec les trois rondes quotidiennes dans la galerie marchande avec tous les produits inimaginables, allant de l'électronique aux cosmétiques en passant par les vêtements, Lukas s'ennuie ferme. Pourtant à maintes reprises, il a déjà connu la solitude ferme à l'intérieur d'une ville mais il a toujours réussi à trouver de quoi s'occuper. N'ayant le droit qu'à un lit, une chaise et une table dans son logement, il passe le plus clair de son temps devant les magasins qu'il n'a pas le droit de toucher. Un inspecteur (Le drolatique Jan ROCHEFART) passe aléatoirement chaque mois pour voir si tout se passe bien et pour les provisions.  

C'est d'ailleurs lors d'une de ces visites que l'inspecteur omet sa clé passe-partout dans une serrure.  

Personne ne s'est préoccupé de la clé. Il ne fallu que 3 jours à Lukas pour ouvrir le premier rideau de fer, et un autre et un autre... A chaque fois Lukas ne prend qu'une chose, qu'il camoufle consciencieusement ou qu'il replace au même endroit lorsque cela était possible. Ses rayons préférés sont bricolage/jardinage (où il crée un parterre de fleurs dans la longueur du rayon) et le magasin de sport où tous les sport sont à portée de main, librement, gratuitement. La tentation existe, il en profite pendant de nombreux mois sans qu'aucun ne s'en aperçoive. Parallèlement, il forge sa réflexion sur le devenir de la société consumériste, véritable religion où l'on passe aisément de précepte à promotion, de verset à rayon.  

Cela fait dix mois que Lukas occupe les locaux et il ne fait aucun doute qu'il a perdu les pédales : ses désirs, de plus en plus, retranchés, prennent d'étranges allures fantastiques. Il construit des mammifères en boîtes de conserve, il fait des ballets à l'aide de chariot qu'il fait tourner et valser, et valser. Le centre commercial est devenu le théâtre du fantasme où plus rien n'est réalisable, où plus rien n'est puisque tout est là. Alors pour égayer les logements dans les étages, il commence à peindre, là une pièce rose, là une autre aux couleurs de l'arc-en-ciel, une autre inspirée de l'art urbain. Il pense nuit et jour à ces divers projets qui l'éparpille littéralement, qui ont eu raison de lui, jusqu'à l'insomnie.  

 

Lukas concocte un entremet au chocolat et va chercher des bougies. Aujourd'hui est un jour spécial. La justice n'avait toujours pas tranché sur le devenir du centre commercial flambant neuf. Une autre loi néerlandaise stipule que si un bâtiment est inoccupé pendant un an, celui-ci revient à l'occupant après un procès-verbal de la police.  

Ce soir, à 00h01, Lukas Van Vugt sera propriétaire d'un centre commercial et d'une cinquantaine de logements.  

D'un sourire en coin, il souffle sa bougie, à 00h02, appelle la police. La police arrive sur les lieux. Les policiers prennent note du caractère bizarre de la demande. Ils appellent les promoteurs : le bien ne peut pas lui appartenir puisqu'il est embauché !  

Erreur, grosse erreur, Lukas n'a jamais signé de contrat : il a donc perçu un salaire pour squatter illégalement et les lieux sont bien inoccupés depuis un an comme le premier salaire le désigne.  

Stupeur et consternation, la loi autorise à dresser un procès-verbal en faveur de Lukas Van Vugt qui, par son statut, devient le plus fortuné des squatteurs.  

Les médias s'emparent de l'évènement qui demandent à M. Van Vugt ce qu'il compte faire de sa propriété.  

Dans un premier temps, Lukas ne va rien faire de différent, juste ce qui avait été prévu. Lukas embauche, Lukas recrute une personne par magasin, selon ce qu'elle vend la personne prend une part de 5% sur le chiffre d'affaire. Ce qui est énorme. Dans les étages, des squatters venus de l'Europe sont venus s'installer dans cet eldorado du squat.  

Cette situation ne plaît pas à Lukas alors il annonce une journée gratuite. Dès l'ouverture des portes du centre, les gens se sont précipités, ont pris ce qu'ils ont pu, à l'arrachée, et même ce qui n'était pas nécessaire.  

Le centre est sans dessus dessous. Lukas sombre dans une ivresse euphorique et prend une troisième décision. Il décroche le téléphone.  

 

D'urgence, à l'aube, la police embarque tous les squatters et les fiche dehors, sans explication. Ils sont expulsés. Pendant quatre heures, Lukas resta devant le centre commercial qui a 10 h tapantes fut tiré par les artificiers qu'il avait engagés.

Scénario : (2 commentaires)
une série A comique (Satyre de tous les côtés) de Estelle Mirren

Charles Flanagan

Francesca Fishburne

Jan Rochefart

Sarah Lee
Sorti le 13 mai 2011 (Semaine 332)
Entrées : 16 955 571
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