Roger, comme tout les soirs depuis son mariage, va se souler au bar de son ami à la sortie de son boulot minable.  

Il arrive aux alentours de 18h30, 19h... et repars aux environs de 2... voire 3 grammes.  

Le vendredi soir, fin de semaine, Roger se rend au "bouchon" le bar de son vieux pote Raoul et commande comme à son habitude.  

-" Salut Raoul ! Tu me met un jaune ?"  

-"Hooo... Salut Roger... Dit donc, juste comme ça, ca remonte à quand la dernière fois que tu as réglé ton ardoise ?"  

-"Hooooo ! Raoul ! J'suis un gars sérieux tu me connais."  

-"Ouais, je te connais, mais y a aussi des tas de gens que je connais qui m'ont déjà entubé...  

-"Ecoutes... Raoul... J'ai pas encore touché ma paye..."  

-"Bah tu touchera pas ton verre."  

-" NON ! Tu peux pas me faire ça ! Je suis un pote ! Je suis un de tes meilleurs clients !"  

-"Si tu payais tu serais un de mes meilleurs clients, là t'es un trou de la sécu pour moi !"  

-"Raoul !"  

-"Allez, c'est bon tu dégages. J'en ai assez vu de toi."  

-"M'en fout d'abord ! Je peux très bien aller me saouler dans n'importe quel autre bar de toute façon !"  

-"Justement non. Je viens d'envoyer ton profil à l'Association des Distributeurs d'Alcool Distillés Agréée."  

-"L'ADADA ?!"  

-"L'ADADA, oui..."  

-"J'y crois pas... Tu m'as fiché à l'ADADA ?"  

-"Fallait payer Roger..."  

-"... Tu vas me le payer !"  

-"Je t'ai dit non ! Je te payerais plus un coup!"  

-"Je parlais de vengeance ! Tu me le paiera !  

En repartant chez lui, Roger imagina toute sortes de plans plus ou moins foireux pour planifier sa vengeance.  

-"Et si je plaçais une bombe dans son rad ?... non... Et si j'envoyais une lettre anonyme à... non... Et si j'arrêtais de boire ?... non... Et si je quittais ma femme ?... Hmmm... oui mais pas de rapport avec Raoul... Putain... dès que j'ai une bonne idée, c'est pas le bon moment..."  

Roger arriva chez lui et gara sa voiture dans le garage. Il profita d'être dans le garage pour descendre à la cave histoire de boire quelque chose. Il s'installa sur un tabouret et s'ouvrit une bouteille de vin.  

-"Regardez moi ça... Pourquoi chercher à aller dans un bar... j'ai assez d'alcool ici pour ouvrir un bar...  

...  

Non de ! OUI !"  

Roger couru à l'étage retrouver sa femme et l'attrapa par les épaules, la regardant dans les yeux, tout affolé.  

-"Monique !"  

-"Heu... Carole..."  

-"C'est pas le moment ! Tu as gardé la tenue de serveuse cochonne en cuir qu'on avait acheté au sex shop ???"  

-"Bah oui... elle doit être au grenier...Depuis que tu achète plus les pillules, on s'en sert plus."  

-"Ouais bah tu va la chercher... Tu en profites pour perdre un peu des cuisses et tu la remet, on va monter notre propre affaire !"  

Quelques jours plus tard, Roger venait d'ouvrir son bar clandestin dans sa cave. Sa femme faisait guise de serveuse dans une tenue affriolante et son fils de 14 ans, déjà bien expérimenté dans la catégorie bibine, faisait bar-man.  

Alors que "le bistrot du sous-sol" commençait à se faire connaître, les autres établissements de la ville voyaient leur effectif d'alcoolo diminuer. C'est alors que la section de l'ADADA régionale engagea un détective privé pour enquêter sur le pourquoi du comment.  

Blaise O'drom, un privé d'origine Irlandaise, entendu parler de cette rumeur de bar du sous-sol. Il se mit en tête d'infiltrer le bistrot, et pour cela, il devait se faire passer pour un fût de bière !  

L'idée paraissait totalement ridicule et inutile au premier abord, mais en fait, elle l'était vraiment... Blaise resta plusieurs jours enfermé dans son fût sur le parking de la pharmacie de la ville sans succès...  

Le lendemain de sa libération (il réussit à faire rouiller une partie du tonneau métallique en urinant dessus à plusieurs reprises) il mis au point son plan B.  

Téléphoner un par un, tout les habitants de la ville et leur demander s'ils sont oui ou non, le gérant du bistrot clandestin.  

Après douze semaines de coups de téléphone en vain, le détective privé se rendit à l'évidence... Le tenancier clandestin était fort, très fort. Et Blaise devra redoubler de talent s'il veut mettre la main sur la terreur des bars de la ville.