AVERTISSEMENT : Explication de l'affiche par le réalisateur en seconde partie.  

A Tokyo, de nos jours, Yukio (Virginia Winstone) a dix sept ans. Dans son lycée, il n' ya pas de garçons. Il n'y en a pas. C'est une sorte d'asile sexuel, elle ne sait rien d'eux. La loi veut que l'école ne soit pas mixte. Elle sort avec ses amies. Sort des tonnes de préjugés. Des petits rêves romantiques, aux reflets maritimes, à la foire, sous un feu d'artifice. Yukio rêve beaucoup. Ses amis, pour fêter son anniversaire, l'invitent à se prémunir contre ses rêves, ses fantasmes, et mieux... Elles l'invitent à ne plus être seule. A franchir le pas. Rien qu'à l'idée, Yukio rougit, sans plus de nuance.  

Sur l'autre trottoir se trouve Akitoki (Barclay Weiner). Il n'est plus qu'à un seul passage piéton de son rendez-vous. Il baîlle. Pour lui, c'est de l'argent de poche, il n'a qu'une vision : pour les études de médecine. Il ira sans doute lui offrir une bague de pacotille. Akitoki n'est pas très amoureux ; il travaille avec un bouquet à la main. Il refuse par éthique d'embrasser d'ailleurs. Akitoki aime bien la compagnie des femmes mais les filles n'ont que des choses très primaires en tête. Elle croit qu'il est son prince charmant. C'est la troisième fois qu'elle lui demande sa main cette semaine. Et des bagues, il lui en a mise à tous les doigts, et à tous les doigts de ses copines. Elle est passée à l'agence Love Story. Une enseigne en anglais, c'est tendance, c'est exotique. L'éclairage est rose bonbon. C'est un conte de fée à 28 000 yens de l'heure.  

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Tiré d'un phénomène réel au Japon, Klaus De La Boulaye s'est attaché à faire vivre au coeur de l'institut "Love Story", la vie quotidienne d'une maison close du XXIème siècle, une société encore romantique mais désenchantée, dans des rencontres pour compensation et assistance (Enjo kosai), une société qui cherche encore l'âme soeur, porte-monnaie à la main. Ces relations ne débouchent que rarement sur un baiser ou une relation sexuelle... Mais ce film nous dit le contraire, portant les jeunes filles dans la désillusion. D'où sur l'affiche un blanc de drapeau japonais un peu sali, d'où le cercle rouge n'est plus un soleil lumineux mais une pupille sur cette société. Je ne suis pas contre la prostitution, qu'elle soit masculine, compense moralement et historiquement mais... je pense qu'on a pas le droit de jouer avec le coeur de jeune fille de 15 ans prête à s'ouvrir les veines pour quelqu'un qui ne les aime qu'avec un peu de fortune.