Nega Arayazewal, petit bourgeois d’origine éthiopienne, cadre représentant du groupe Francastel à la fin des années 60-70, a quitté son pays natal en 74, lorsque Haïlé Sélassié fut renversé par Mariam Mengistu Hailé. Son protecteur de toujours s’en est allé, il ne lui restait qu’à partir du régime stalinien qui se préparait. En France, ses repères traditionnels lui manquaient mais ils furent vite motivés par un mariage, une connaissance d’entreprise. Il prend le nom de sa compagne, en usant de ses relations, mais il a du en outre faire face au racisme interne professionnel.  

Son mariage, avec Céline Devarre, plus âgée que lui, de dix ans, fait d’amour à travers les critiques (mariage blanc, racisme, bonne famille déchirée par l’intrusion d’un étranger). Cette même union le sort de l’enfer du déracinement. Les années passent, Céline meurt de vieillesse, et ils n’ont pas eu le temps de visiter ce pays, de retourner au pays pour Nega. Il découvre son testament, et il va mettre tout en œuvre pour le réaliser. Une seule condition à son enterrement : reposer à Addis Abeba. Il a compris, malgré la vieillesse qu’il doit se battre pour réclamer le corps à sa famille, laquelle se défend avec acharnement, qu’il doit obtenir la nationalité éthiopienne pour sa femme, qu’il doit renouer avec certaines relations qu’il avait perdu de vue, qu’il y a la préparation du transport, le matériel, l’enterrement, et le repos.