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Huxley Production présente
Prends moi dans tes bras

Tu ne me comprends pas. Tu ne me comprendras jamais.  

 

Tu redeviens comme avant, depuis deux semaines. Oui, tous les matins, je n’ai droit qu’à tes foudres, le soir à une ignorance passive, en journée, tu ne réponds pas à mes appels. Ce n’est plus de mon âge de pleurer ? Mais c’est une question d’âge ? Je croyais que c’était une question d’émotion. En es-tu à ce point que tu te sois barricadé dans une tour d’ivoire que toi-même ne ressentes plus d’émotion ? Tu dis que je juge, mais que fais tu sinon me juger, constamment ?  

 

Je suis redevenu, comme avant, un objet dont tu es fier, ou pas. Je suis redevenu un des éléments de ta fierté, froidement, sans considération, sans affection. Comment veux-tu que j’aille bien, dans ces conditions ? Et en plus, m’as-tu seulement posé une question sur ce qui se passait dans ma vie en ce moment ? Non, tu sanctionnes, tu méprises, tu juges.  

 

Ce matin a été celui de trop. Oui, je suis vraiment partit travailler. Oui quand tu m’as appelé sur mon téléphone portable, j’étais dans le bus. Oui j’avais mal au crâne, eu ventre et oui je n’ai pas voulu aller travailler. J’étais dans un état lamentable. M’as-tu seulement demandé pourquoi ? Non, tu n’as pas cru à ma migraine et tu as tout fait voler en éclat. Tu dis que si je vis comme ça, je ne vivrais plus avec toi ?  

 

Nous n’avons pas les mêmes mondes, dis-tu. Je confirme. Je ne suis pas de ce monde où la dureté compense la tristesse, ou la force prend le pas sur la faiblesse. Le monde normal est fait de gens qui vont au boulot, quel que soient leurs problèmes, ajoutes-tu. Bien. Alors je ne suis pas normal. Et j’assume. Renvoie moi en enfer si tu penses que je le mérite, renvois moi là bas, moi qui ne suis plus digne de vivre avec toi. Je pense vraiment que la faiblesse est une chose importante car elle est mère des sentiments. Et je ne cautionne pas la lamentation et l’auto apitoiement, j’appelais juste un peu de ta tendresse. Je voulais vraiment que tu me prennes dans tes bras quand je pleurais. Et tu t’es contenté de dire « Arrête de pleurer, ce n’est pas de ton âge ! » d’une voix dure et froide. Bon sang !  

 

Tu m’as brisé. Exactement de la même façon que l’année dernière, à deux mois près. Sauf qu’aujourd’hui j’ai des choses auxquelles me rattraper. Quand vas-tu comprendre que je ne marche pas comme ça et que cette violence ne marche pas avec moi ? Elle ne sert qu’à me torturer, et ne me fait pas aller de l’avant. Je ne suis pas de ceux à qui l’on dit « tu n’y arriveras jamais » pour qu’ils se surpassent et y arrivent. Il me faut des encouragements, un entourage, des gestes, des mots… Je suis définitivement différent de toi. Et je ne deviendrais jamais comme toi.  

 

Tu ne te rends pas compte de la tornade qui tourne dans ma tête. Et je te parle d’homme à homme, que ça te fasse sourire ou non. Tu n’as pas le droit de me faire ça, c’est trop violent et trop semblable, affectivement, à ce que tu m’as aidé à fuir il y a un an. Le monde est vaste, je trouverais sûrement un coin où les gens rêvent et pleurent, même à 32 ans. Et où ils travailleront aussi, où ils auront une vie construite et droite eux aussi. Je ne crois pas que ce soit antinomique, contrairement à ce que penses, manifestement.  

 

Tu ne me comprends pas et nous ne nous comprendrons jamais, Papa.  

 

 

Un fils, un père ...  

Un amour qui reste un conflit...  

 

Scénario : (2 commentaires)
une série Z dramatique de Raphael Berger

Weston Hemmings

Cecilia Troughton
Sorti le 28 novembre 2009 (Semaine 256)
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