Je souffle un peu, loin de la ville, de la foule, du bruit. Que la campagne est paisible, sereine pour une citadine très victime de la mode comme moi. C'est normal je travaille dedans, mais là j'ai décidé de me mettre au vert quelques jours. C'est au détour d'un chemin que j'arrive dans une ferme, les bâtiments semblent vétustes. Il règne un silence lourd. Celui-ci est troublé par un homme sortant de la battisse. Il tient une volaille par les pattes, du sang s'écoulant de la gorge de l'animal. Vu la taille ça doit être un chapon. Cet homme ne me voit pas. J'observe autour de moi, pas de trace de modernité ici. Même les machines agricoles semblent d'un autre temps. Je marche dans ce qui semble être de la merde de poule, une odeur acre s'échappant du lieux. Dans un enclos se trouve une oie assez grotesque avec une longue langue fourchue sortant de son bec plus grand que la normale et en compagnie d'un chien qui l'est tout autant, un long museau et de longs poils sales. Je continue mon exploration. Je croise un autre homme au visage affreux. Il est blanc tout autour des yeux, un nez rouge. Il ne me voit pas et poursuit son chemin. Je fais pareil.  

Je monte une petite pente, un portail s'y trouvant. Je sors de la propriété, un panneau métallique neuf indique «Jagel», le nom du lieu qu'aucune carte n'indique. Pas très loin un homme, type garde champêtre accompagné d'un chien, regarde à travers une fenêtre d'une maison. Je m'approche de la battisse, plus petite que la normale, je vois les fenêtres correspondant au 1er étage et uniquement des rideaux de dentelles. L'homme lui appuie sur ce qui semble être un compteur qui fait «clic clic clic» comme s'il comptait quelque chose. Dans ce silence on n'entend que ça. Me trouvant maintenant à quelques pas de cet individu, je tente de lui poser quelques questions. Sans avoir eu le temps de prononcer un mot celui ci dit sans même me regarder, les yeux dans le vide «Ne traînez pas ici mademoiselle». Son visage aussi est hideux. Blanc autour des yeux, nez rouge, une moustache cachant sa bouche. Puis il poursuit son chemin, tournant sur la gauche en poursuivant ses «clic clic» en regardant par les fenêtres des autres maisons.  

Sa mise en garde me glace un peu, ma curiosité attisée, prend le dessus. Cet endroit m'intrigue, je sors mon portable pour prendre quelque clichés, la batterie faible, il s'éteint. Je saisi mon appareil photo numérique. Je poursuis mon expédition le long d'un mur rouge, les branches des arbres faisant une voûte et empêchant les rayons du soleil passer, pour éviter de suivre le drôle de bonhomme. A droite du mur, derrière une clôture, une pelouse verte régulière retient mon attention. Juste après il y'a des murs d'autres petites maison. Je vais finir par arriver au coeur de ce village si typique. Je passe par dessus, des grognements de chiens me viennent aux oreilles. Je cours en direction d'un mur. Vu la hauteur, je l'enjamberai sans difficulté. Sauf que là, le mur est bien plus grand que les autres. Les chiens sont derrière moi, je les entend. Je suis prisonnière. Ils sont 3, tenus en laisse, un homme tout aussi affreux que les autres les tient. Ils passent à coté de moi, lentement, toujours grognant, sans me voir. Ce n'est pas après mois qu'ils en ont. Je regarde dans le direction ou ils partent. Je ne vois rien. Je retourne donc sur le chemin. Au loin, je vois la silhouette d'un homme jeune, plus alerte que les autres individus croisés. Je pars dans sa direction, pressant le pas, le froid tombant sur mes épaules, le soleil se couchant, sans que je m'en inquiète...  

L'heroine : Jewel Sagnier  

La silhouette masculine : Chubby Birze  

durée : 1h35