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NUIT NOIRE présente
Dans la boîte

Le crépuscule engloutissait la ville lorsque Alma (Anastasia Fielding), les épaules alourdies par la journée écoulée entre les rayons poussiéreux de la bibliothèque municipale où elle travaillait, franchit le seuil de son immeuble. Les couloirs sombres, éclairés par des appliques murales jaunies par le temps, dégageaient une odeur forte de bois vernis et de poussière.  

Alma replaça une mèche derrière son oreille alors qu'elle atteignait l'ascenseur. Ses longs cheveux blonds encadraient un visage au contour doux, encore marqué par la jeunesse.  

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent lentement, révélant un espace confiné aux murs décorés de graffitis à moitié effacés. Elle pressa le bouton de son étage, et les portes se refermèrent dans un pénible grincement. C'est alors qu'un jeune inconnu (Hugo Garrett) entra précipitamment avant que les portes ne se ferment complètement. Ils échangèrent un rapide bonjour de courtoisie. Qui était-il ? Alma s’interrogea. Dans cet immeuble où tout le monde se connaissait, croiser de nouveaux visages était rare. En quittant l’ascenseur, Alma ne put s'empêcher de jeter un dernier regard curieux sur l'inconnu qui se dirigeait vers l'appartement de Monsieur Jenkins au troisième étage, une clef à la main.  

 

En se dirigeant vers son appartement, quelque chose attira son regard : sur le seuil de l’appartement voisin, se trouvait une boîte en carton, un colis. Les coins étaient éraflés, et une bande adhésive brune le maintenait fermé de manière précaire. Sur le dessus, en lettres majuscules noires, se détachait le nom "SONORA SIEFKEN".  

Les lettres noires étaient tracées d'une main ferme, presque agressive. Elle s'approcha lentement, hésitant un instant, son sac à main toujours sur l'épaule. Sonora était une voisine qu'Alma connaissait bien, une amie même. Elle s'agenouilla pour le ramasser et frappa doucement à la porte de Sonora.  

 

Pas de réponse.  

 

Elle saisit le carton sous son bras et retourna à son propre appartement. Il valait mieux le garder en sécurité chez elle, en attendant que Sonora rentre.  

 

Quelques jours s'écoulèrent sans nouvelles de Sonora. Alma, de plus en plus préoccupée, avait tenté de la contacter à plusieurs reprises, en vain. Ses appels allaient tous directement sur répondeur, et aucun de ses messages ne recevait de réponse.  

Inquiète, Alma entreprit de frapper aux portes des voisins. La vieille du premier n'avait rien remarqué d'inhabituel, et personne d'autre ne semblait avoir remarqué quoi que ce soit de suspect. Alma arriva finalement devant la porte de Monsieur Jenkins, le voisin du troisième étage. Lorsqu'elle frappa, c'est l'inconnu de l'ascenseur qui ouvrit la porte. Il se présenta comme le fils de Monsieur Jenkins, expliquant que son père était récemment décédé. Il était venu pour régler ses affaires et préparer la vente de l'appartement.  

Déterminée à obtenir des réponses, elle avait ensuite appelé la police, mais ses préoccupations avaient été balayées d'un simple revers de main. Un jour qu'elle tentait encore d'appeler Sonora, un message se fit entendre : "Ce numéro n'est plus attribué". Ne sachant plus où chercher, son regard se tourna vers la boîte cartonnée qui n'avait jamais quitté son entrée.  

 

Elle prit un couteau de cuisine et entailla soigneusement le ruban adhésif. Le carton s'ouvrit avec un léger crissement, exhalant une odeur de papier vieilli. Alma écarta les rabats et plongea ses mains dans les rembourrages de papier journal froissé.  

 

Ses doigts rencontrèrent une enveloppe en papier kraft. Elle l'ouvrit avec précaution, révélant une liasse de photos. En les tirant hors de l'enveloppe, Alma sentit son souffle lui manquer.  

Les photos étaient nettes, cruellement précises. Le visage familier de Sonora sur la première photo figea Alma dans une stupeur glaciale. Sonora, habituellement souriante et confiante, regardait l'objectif avec une expression hantée. Alma feuilleta frénétiquement les suivantes. Son amie apparaissait dans divers décors familiers, mais quelque chose clochait.  

Puis elle tomba sur une image qui la fit lâcher un petit cri d'effroi. La photo montrait une scène de crime macabre. Le corps sans vie d'un homme gisait sur un sol carrelé, une mare écarlate s'étendant autour de lui. Et enfin vint la photo qui la fit vaciller : une arme maculée de sang, posée avec une précision calculée, accompagnée d'une inscription accusatrice : "TES MAINS SALES SONT GRAVÉES SUR LA CROSSE".  

 

Alma sentit une boule d'angoisse monter en elle. Qui avait envoyé ça ? Pourquoi ? Qu'avait pu faire Sonora ? Un meurtre ? Elle en aurait été incapable. Si elle était innocente, qui était derrière ce coup monté diabolique ? Et où était maintenant son amie ?  

 

Les questions tourbillonnaient dans son esprit alors qu'elle relisait encore et encore les mots du corbeau.  

La disparition de son amie prenait une dimension sombre et oppressante, alimentant sa détermination à trouver des réponses coûte que coûte.  

Alma se tenait devant son téléphone, une main crispée sur le combiné. Elle hésita à composer le numéro de la police puis s'y refusa : elle refusait catégoriquement de croire en l'implication meurtrière de Sonora. Les flics n'y comprendraient rien. C'était à elle de retrouver son amie en même temps que la vérité.  

 

Quelques jours plus tard, la lumière vacillante de son appartement révélait un chaos silencieux : des livres empilés de manière désordonnée sur les étagères, des tasses de café froides abandonnées sur la table basse, et des papiers éparpillés en un désordre absolu sur le sol. Alma était plongée dans une quête obsessionnelle, scrutant chaque détail des photos trouvées dans la boîte avec une intensité presque fiévreuse. Chaque minute de chaque jour était consacrée à reconstituer les fragments du puzzle de la disparition de Sonora.  

 

Un matin, parmi les factures et les publicités, une enveloppe déposée dans sa boîte aux lettres attira son attention. Elle l'ouvrit fébrilement dans le hall et découvrit les mots du maître-chanteur, qui cette fois s'adressaient à elle : "TU CROIS VRAIMENT TOUT SAVOIR SUR TON AMIE ?". Une photo accompagnait le message, montrant Alma et Sonora ensemble, mais le visage de Sonora était marqué d'une croix rouge sang.  

Le choc figea Alma sur place. son souffle se coupant dans sa poitrine. Soudain, une présence se fit sentir derrière elle. Elle se retourna. C'était le fils de Monsieur Jenkins. Prise de panique et submergée par le choc, Alma s'enfuit précipitamment, sans un mot.  

 

Les jours qui suivirent se ressemblèrent : chaque matin apportait son lot de nouvelles lettres, chacune plus précise, plus violente, plus personnelle que la précédente. Alma devint progressivement la cible directe du maître-corbeau.  

Les nuits sans sommeil se succédaient alors qu'elle revisitait chaque indice, chaque interaction avec Sonora, cherchant désespérément des motifs, des mensonges cachés. Le silence de Sonora, habituellement si présente, était maintenant assourdissant.  

 

L'horreur atteignit son paroxysme un soir alors qu'Alma regagnait son appartement. Franchissant le pas de sa porte, elle découvrit un silence pesant, brisé seulement par deux voix : celle de Sonora, puis la sienne.  

Déposé sur la table de son salon, un magnétophone grésillait doucement dans la pénombre de son deux-pièces. La lumière rougeoyante révélait une bobine qui tournait en boucle :  

 

Sonora: "Alma, je ne sais pas quoi faire maintenant. Je ne sais pas comment m'en sortir, je ne peux pas gérer ça seule"  

 

Alma: "Est-ce que quelqu'un d'autre est au courant ?"  

 

Sonora : "Non, personne ne sait rien. Retrouve-moi chez moi ce soir ?"  

 

Alma écoutait avec incrédulité. Cette conversation enregistrée semblait irréelle, déconnectée de sa mémoire. Elle n'avait jamais prononcé ces mots.  

Le magnétophone continuait à tourner, répétant les paroles comme un sinistre mantra.  

Les avait-elle prononcés ?  

Alors que le doute s'insinuait dans son esprit, elle secoua la tête. Non. Le corbeau ne devait pas gagner, il fallait s'accrocher à la vérité, ne pas céder à ce jeu dégueulasse, garder le cap.  

 

Ce malade était venu chez elle.  

Alma sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Elle parcourut fébrilement chaque recoin de son appartement, ouvrit les placards, inspecta sous le lit, vérifia derrière les rideaux. Rien. Il n'était pas là.  

 

Et alors qu'elle s'efforçait de retrouver son calme, ses yeux captèrent une inscription macabre sur le mur, tracée en lettres noires : "TU ES LA PROCHAINE".  

 

Sans réfléchir, elle bondit vers la porte d'entrée et la verrouilla à double tour, puis éteignit les lumières et ferma les rideaux.  

 

Soudain, quelqu'un toqua à la porte. Alma reteint sa respiration, ne répondit pas. Le silence s'étira, oppressant, puis la voix rauque du fils de Monsieur Jenkins se fit entendre :  

 

"C’est Bob... Bob Jenkins.......... je vous en prie je sais que vous êtes là. Alma, je vous en supplie, répondez... Vous aussi, vous avez reçu ces foutues lettres, n'est-ce pas ?"  

 

Pas de réponse.  

 

"Mon père aussi... il a reçu ces lettres avant de... avant que..."  

 

---  

 

Alma osera-t-elle ouvrir sa porte ?  

Le fils de Monsieur Jenkins est-il vraiment ce qu'il prétend être ? est-il digne de confiance ?  

Sonora est-elle vivante ? Que se cache-t-il derrière la porte close de son appartement ?  

Qui est ce maître-corbeau ? Le meurtre qu'il mentionne a-t-il réellement été commis ? Tout cela consiste-il en un simple jeu pervers ou en une vendetta plus profonde ?  

Pourquoi les locataires de ce paisible immeuble sont-ils uns à uns pris pour cible ? Qu'est-ce qui les relie entre eux ?  

 

 

Scénario : (3 commentaires)
une série Z thriller de Howard Jezek

Hugo Garrett

Anastasia Fielding
Sorti le 18 décembre 2066 (Semaine 3233)
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