Gérardmerveille.  

Ville merveilleuse d'histoires.  

Ville d'histoires merveilleuses.  

Histoires merveilleuses ayant trouvées vie dans l'imaginaire merveilleux de personnes faisant vivre les rêves.  

Gérardmerveille.  

Faisant rêver pour ses multiples plages, son cadre maritime sublime mêlé aux résidences luxueuses attirant les touristes de toutes situations sociales mais également un patrimoine culturelle de haut rang avec ses nombreux musées et ce cinéma mythique.  

Gérardmerveille était réputée pour ses chantiers navals qui faisaient la fierté de la ville et de ses politiciens. Nombre de bâtiments de guerre sont sortis des chantiers navals durant le XIXe siècle afin d'accroître la puissance navale de l'île-état à une époque troublée.  

Des navires de guerre qui ont, peu à peu, laisser place à des navires de croisières ainsi qu'aux navires de plaisance dans une ville où le cinéma amena un apport économique considérable au début du XXIe siècle, permettant à la ville de bénéficier d'un développement majeur où le luxe et le glamour se sont mêlés avec la passion de personnes créateurs et créatrices d'histoires.  

La vie est un livre.  

Composée de chapitres.  

Des chapitres que nous pouvons relire avec une nostalgie nous faisant ressentir divers sentiments.  

Tristesse et joie venant nourrir les souvenirs errant dans notre esprit.  

Une flambée qui nous réchaufferait le coeur.  

Gérardmerveille est-elle également devenu un souvenir ?  

Réchauffant les nostalgiques arpentant ses multiples rues où de nombreux chapitres se sont écrits.  

Et si ?  

Et si... un nouveau chapitre était entrain de s'écrire ?  

Gérardmerveille, merveille d'Histoire.  

Gérardmerveille, merveille de nostalgie.  

Gérardmerveille, nostalgie d'une merveille.  

"C'est ici que tout a commencé pour moi.  

Cette passion pour le cinéma.  

Cette envie de devenir acteur et tourner dans les films de ces productions qui étaient devenues mythiques.  

Cette salle de cinéma est une source de souvenirs qui sont tellement ancrés dans ma mémoire. Je me souviens encore de cette odeur de popcorn.  

Cette atmosphère si particulière quand la lumière disparaissait peu à peu juste avant le début de la projection."  

Nicolas Badalamenti prend sa caméra et filme l'entrée de la Lanterne Magique, salle de cinéma de la ville de Gérardmerveille situé dans le Quartier ouvrier. Elle ne dispose que d'une seule salle de projection mais sa particularité de diffuser de vieux films ayant obtenus cette étiquette de "film culte" faisait venir des centaines de visiteurs chaque semaine.  

Des personnes nostalgiques de l'époque où Gérardmerveille était LA ville du cinéma.  

Une époque dont les parents de Nicolas voulaient partager avec lui et d'une certaine manière amener leur fils dans cette salle de cinéma, fondée par Yann Barclay, sous l'égérie des Films du Cyborg, était le meilleur moyen. L'animateur septuagénaire de Radio Merveille est toujours présent sur les lieux plusieurs fois par semaine.  

"C'est la seule célébrité de Gérardmerveille qui pointe encore le bout de son nez par ici.  

Le Quartier ouvrier n'est pas la destination phare des multiples célébrités de la ville.  

Personne ne s'est vraiment intéressé à nous, habitants du quartier ouvrier, personne à part Dante Machine et l'actrice Geneva Backhouse. Le documentaire réalisé par Esteban Del Rincòn montre un côté sombre mais très peu représentatif, le quartier Skinnyred était un cas à part où des rebus de la société y avaient mis les pieds car les politiciens de l'époque ne regardaient pas par ici, se concentrant sur les quartiers accueillants de Gérardmerveille qui basait sa gestion économique sur le tourisme et le cinéma.  

Mais on ne peut pas en vouloir aux gens.  

Le quartier a longtemps eu une mauvaise réputation, la vente de drogues diverses est peut-être ce qui revient le plus après les armes qui circulent. Il ne faut pas oublier que notre quartier est aussi un quartier de culture, la Lanterne Magique mais également et surtout le Mirific, le café-théâtre et a donné envie à de nombreuses personnes de s'en sortir en plus d'améliorer la vie dans le quartier ouvrier depuis 2019.  

Ce sont des clichés désormais, 32 ans après la sortie de ce documentaire les choses ont grandement changées !  

Alors oui la drogue est toujours présente mais qu'on vienne me dire qu'elle est absente des quartiers les plus riches de la ville !"  

Le trentenaire filme divers photographies affichées dans le hall d'entrée recouvrant un mur entier avec une mine dépitée.  

Ces différents clichés relatent les événements majeurs qui se sont produits au sein du cinéma, Nicolas regarde attentivement un pan du mur où une date est inscrite en grandes lettres.  

Mars 2033.  

Avant-première du Machine Annual Show, "L'Hypothèse de Gaïa" réalisé par Dante Machine pour célébrer les dix années de présence des Films du Cyborg à Gérardmerveille. Soirée prestigieuse avec des invités de marque. Quelques mois plus tard, en juillet, que ce cinéma devient un réel endroit de prestige pour une soirée qui l'est tout autant.  

Sélectionné par Les Films du Corbeau pour la cérémonie de clôture du "Concours Biopic" ce sont des centaines de personnes qui assisteront au spectacle, des gérardmerveilleux tentant d'apercevoir les stars de l'époque, actrices, acteurs, réalisateurs, producteurs ainsi que des journalistes et paparazzis s'étant déplacés pour couvrir l'événement.  

"Ca devait être quelque chose ! Toutes ces stars réunis dans un cinéma de 200 places. Jamais plus dans le quartier ouvrier, que ce soit à l'époque de mes parents ou actuellement, nous n'avons eu un quelconque événement."  

Le jeune acteur regarde les différentes photos avec une certaine admiration.  

"Il y avait du beau monde." commente-t-il en s'arrêtant sur divers photographies où les différents producteurs de la ville avaient posés devant l'entrée du cinéma accompagnés de leur épouse et proches de l'époque. Ari Golan, Gérard Cousin, Ian Morcar, Corbeau, Kelvin Pitbull, Daresha Mandown, Nanoyo, Emilien Ford, Mickael Guillaume, Sergio T. ou encore les regrettés Daphné Edward et Nikolas Morcar qui nous ont quitté en 2054 et 2055.  

"Etre acteur durant cette époque.  

C'était autre chose que de nos jours.  

Jouer pour procurer du plaisir aux gens, pour incarner un personnage qui pourrait propulser l'artiste sur les tapis rouges de la ville et ainsi laisser son nom dans un héritage cinématographique !  

Les derniers GM Awards datent de 2042 !  

Une éternité.  

Désormais les artistes sont obligés de jouer dans des productions minables pour survivre ou à la télévision mais il faut un sacré coup de piston.  

Mais j'ai de l'espoir pour Gérardmerveille !  

Peut-être que je mens à moi-même en déclarant que 2066 est l'année de la renaissance du cinéma de Gérardmerveille.  

Le commencement d'une nouvelle génération à Gérardmerveille serait excellent. Cette ville a subit un abandon durant une trop grande période."  

Beaucoup sont les personnes qui ont passé nombre de castings pour nombre de productions. Certaines, malheureusement, n'ont été qu'éphémères mais ont permis de lancer quelques acteurs et actrices qui ont été appréciés par les milliers de personnes qui voyaient leurs films dans les salles obscurs et qui s'attachaient aux personnages qu'ils interprétaient.  

Interpréter un personnage dans une des plusieurs franchises, toutes aussi célèbres les unes que les autres, que ce soit "Major Harris", "Dakota Smith", "Mark Reed", "Dr Cropes", "Western Union", "Galactic Western", "Worth", "Uncharted Waters", "Outlaws" ou encore "Lost Shadows" a la signification de graal pour beaucoup.  

Nicolas sort de la Lanterne Magique, tout en regardant la façade du lieu mythique de Gérardmerveille, il déclare avec joie que ces dernières seamines, l'activité cinématographique a repris de façon inespérée mais surtout spontanément avec le retour d'anciennes productions et l'arrivée de nouvelles.  

Il souhaite d'autres retours combinés à des arrivées jeunes producteurs et productrices qui ont la motivation de faire vivre le cinéma et l'amour du 7e art pour à nouveau exercer ce métier avec la passion qu'il mérite et cette fierté de déclarer "je suis acteur".  

"Ne nous lançons pas dans des ambitions que nous ne tiendrions pas."  

- Nanoyo -  

C'est une autre artiste que nous allons suivre à présent, totalement opposé à Nicolas dans le parcours et le style de vie.  

Nous quittons donc le Quartier Ouvrier et nous dirigeons désormais à Mountain Hill.  

Fondé dans les années 30, du XXe siècle, par Dixon Hill, magnat financier, Mountain Hill fut d'abord un projet de "promoteur" qui se termine d'une triste manière devant les tribunaux rapidement suivi par le suicide de Dixon Hill.  

Laissé à l'abandon durant de longues décennies, ce n'est que durant les années 90 que le quartier éveille l'intérêt de quelques chefs d'entreprise qui commencent à investir dans un Mountain Hill en triste état.  

Le quartier devient rapidement luxueux, producteurs et artistes commencent à s'installer en 2005, achetant ou construisant des résidences aussi impressionnantes les unes que les autres. La ville de Gérardmerveille connaît une activité cinématographique en plein essor.  

Désormais, le quartier attire les touristes qui tentent d'apercevoir les stars d'autrefois et visitent les studios de cinéma sans activité.  

Clarisse Amen est une artiste qui multiplie les seconds rôles à la télévision. Fille d'un magnat de l'immobilier et d'une avocate reconnue à Gérardmerveille, elle a toujours voulu faire du cinéma, cependant, son physique qualifié de "passe partout" n'aide pas la jeune femme qui n'arrive pas à décrocher un rôle important.  

"Je ne manque pas d'argent grâce à mes parents mais j'ai toujours eu cette envie d'appartenir au monde du cinéma.  

Ces soirées ciné avec mes parents, chaque week-end, dès mon plus jeune âge, m'ont toujours donné envie de jouer aux côtés de ces artistes qui cassent l'écran.  

Que ce soit Alec Lederman, Avi Elias, Courteney Campbell-Seasong, Léa Geoffrey ou encore Jeff Collins. Et j'en passe ! Ce serait trop long de citer tous ces acteurs et actrices qui ont marqué le cinéma de Gérardmerveille et Cinéjeu Island !  

Je peux très bien suivre l'héritage que mes parents ont construit, travailler avec l'un des deux et suivre la voie... mais faire quelque chose que moi et moi seule souhaite et ne pas me contenter de la fortune familiale en usant de mon nom.  

Chose que beaucoup trop de personnes font de nos jours.  

Ils ont certainement raison dans un sens.  

Mais je ne voulais pas faire partie de ce type de personnes."  

Mountain Hill est un quartier où le luxe est présent à chaque coin de rue, il suffit de voir l'immense manoir Cousin qui est devenu l'une des attractions phare des touristes.  

Tentant d'apercevoir le célèbre producteur, Gérard Cousin, qui n'est plus apparu en public depuis 2055, à l'enterrement de Nikolas Morcar.  

Certains affirment que le célèbre producteur vieillissant n'a pas supporter de voir la ville tomber dans un état aussi critique combiné au décès de son plus vieil ami.  

Beaucoup se souviennent de ses coups de gueule explosifs.  

Le dernier étant directement adressé à l'ancien maire de la ville en 2053, le considérant comme responsable du déclin du cinéma de la ville en promouvant les divers plateformes de VOD et laissant mourir le cinéma.  

"Pourquoi on se souviendra de vous ? Pour votre mandat ridicule et vos décisions tout aussi inexistantes que votre personne. Vos avis ? Ca m'en fait toucher une sans faire bouger l'autre ! Vous me donner envie de dégueuler !"  

Un coup de gueule devenu tout aussi mythique que le personnage.  

Clarisse aime son quartier, non pas pour le luxe mais pour ces histoires qui ont fait les gros titres des journaux de l'époque. Que ce soit les scandales liés aux différents producteurs, comme Emilio et Giovanni Morenzia acteurs ayant des liens avec la Mafia de Gérardmerveille ainsi que des dérapages avec l'alcool et la drogue les ont mené à leur perte. L'Affaire Santano étant encore mentionné par les anciens de la ville.  

Une affaire médiatisée parmi tant d'autres.  

Le "scandale du Manoir de Bretsonville" ayant impliqué des producteurs de renom tel que Ari Golan, Gérard Cousin, TonTon Luc et même Nikolas Morcar.  

Le "scandale Pitbull" en 2048 qui mène au divorce de Kelvin et Amandine Pitbull, quelques mois plus tard, ainsi qu'au départ spontané de la ville par ce dernier. Affirmant ayant été victime de manigances de la part de personnes mal intentionnées.  

Ces histoires, bien que peu reluisantes, font également partie du cinéma car le pêché et la tentation font partie de l'espèce humaine et davantage d'un univers où le luxe et la célébrité font pot commun.  

Pour la jeune actrice, l'arrivée de ces nouvelles boîtes de production ainsi que de nouveaux artistes vont permettre à de nouvelles histoires de prendre vie dans le quartier.  

Après tout, la vie est un cycle qui en amène un autre qui, lui-même, en amène un autre avec son lot de scandales à la clé.  

La vie doit être regardée en arrière afin d'être comprise par les gens, tout comme Gérarmerveille où la vie est une aventure aussi longue que profonde qui vaut la peine d'être vécue.  

"Le cinéma est fait pour s'évader, rêver, rire, pleurer, oublier, frissonner, aimer. Quel meilleur métier peut exister que d'offrir tout cela aux gens ?"  

- Nikolas Morcar (1972 - 2055) -