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H2 Pictures présente
The Rig

Mark van Aswegen était ouvrier sur Songa, une plate-forme de forage en eau profonde semi-submersible qui opère au large du Cap de Bonne-Espérance, dans la pointe de l'Afrique. Une des zones d'exploitation les plus périlleuses au monde, entre tempêtes fréquentes et communication intermittentes. En contrepartie, un package salarial XXL. Mark connaissait sa chance. Venant d'une famille ouvrière tourmentée, il s'était engagé dans la marine à 19 ans. Juste le temps d'essayer des études qui n'étaient pas faites pour lui. Schéma classique. Il avait trouvé sa voie, il avait un but. Ses qualités étaient louées. Il aimait faire partie de quelque chose de plus large, de plus important.  

 

Et puis, l'accident, la démobilisation, le PTSD, etc. Il devait se trouver un nouveau job. Mark a d’abord envisagé la police, avant de se raviser. Il vivait à Port Elizabeth à cette époque, et des émeutes éclataient à intervalle régulier. Avec un enfant en approche, ni lui, ni sa petite amie ne pouvaient projeter un avenir dans ces circonstances. Mark s’est alors engagé dans les services de secours, comme ambulancier, comme pompier, il était ballotté d’un service à l’autre et acceptait sans rechigner. Après un moment, une offre est arrivée. De celles qui ne se refusent pas. Alors, Mark a choisi l'argent.  

 

Aujourd'hui, il se tenait le long de la ligne de touche d'un terrain de football de la banlieue de Knysna. Son fils était assis sur le banc, mais allait entrer en jeu. Son premier match. Le petit Charles ne parlait que ça depuis sa convocation. Il ne pensait qu'à ça, il était si fier. Il allait assurer. Ce soir serait une célébration. Et demain, Mark partirait. Direction Cape Town, direction le bateau, direction Songa. Pour trois semaines.  

 

 

* * * Cinq jours plus tard. * * *  

 

En tant que responsable de la sécurité, Mark organise un briefing lors de chaque rotation. Histoire de rappeler des procédures que l’habitude et la routine ont tendance à vous faire oublier, plus ou moins volontairement. Des procédures redondantes, plus monotones que d’un colloque de comptables, mais qui ont fait leurs preuves. En cas de problème, elles épargnent des blessures et potentiellement, sauvent des vies.  

Ce jour-là, il y a un point supplémentaire à l’ordre du jour. On signale une recrudescence de l’activité des pirates au large des côtes. Ils ne sont jamais venus inquiéter la plate-forme auparavant - trop éloignée et trop compliquée à attaquer - mais le mot d’ordre est de rester vigilant et de s’en tenir au protocole d’urgence si quelque chose devait arriver. Si les alertes persistent dans la journée, Mark annonce qu’il organisera un exercice à la prochaine rotation, dans 12 heures.  

 

En attendant, la plate-forme tourne comme si de rien n’était. Le pétrole remplit les réservoirs à un rythme ininterrompu. On relève les données, on envoie les rapports à la compagnie. Les chiffres sont excellents. Aucun problème majeur en vue, rien à signaler. Business as usual. Les hommes en oublient très vite la menace qui rôde. Pourquoi s’en soucieraient-ils ?  

 

Pourtant, les alertes continuent à alimenter le flux d’information du contrôle maritime. Un détail inquiète Mark: ils semblent cibler les tankers. Et si ce n’étaient pas de simples pirates ? Et si un objectif plus vaste motivait ces attaques ? Mark a pris sa décision. Il demande à réaliser un exercice sur-le-champ.  

 

Requête refusée.  

 

Le ton monte entre le responsable de la sécurité et le chef des opérations.  

 

“Tu n’est bon qu’à obéir, à te plier aux stupides exigences d’administrateurs inconscients. Ils n’ont aucune idée des risques qu’on prend, mais toi oui. ça fait de toi un complice doublé d’un traître !”  

 

Pour apaiser les tensions, le représentant de la compagnie accepte la demande de Mark. L’alarme est déclenchée, l’exercice annoncé. Les différentes équipes se rassemblent et s’organisent, en suivant les instructions de Mark. L’expérience est poussive, les hommes manquent de sérieux, mais petit à petit, un semblant d’ordre commence à apparaître. Il s’en contentera, avec l’intention de répéter l’exercice plus tard.  

 

Durant la nuit, un petit bateau, à peine plus grand qu'un esquif, approche de la plate-forme, feux éteints. Sa taille et l’absence d’étoiles dans le ciel le rendent difficile à voir depuis la tour de contrôle. Les pirates sont presque invisibles. Ce n’est qu’une fois montés à bord que leur présence est détectée. Trop tard. Les coups de feu percent les ténèbres. Les premiers corps s’écroulent le long des coursives.  

L’alarme est à nouveau déclenchée. Cette fois, ce n’est pas un exercice.  

 

Mark demande à l’équipage de se cacher, de préférence par petits groupes dispersés aux quatre coins de l’immense Songa. Quand les pirates prennent d’assaut la salle de contrôle, Mark se trouve à seulement quelques mètres de là, dans l'un des couloirs de la tentaculaire plate-forme. Il entend des cris, suivis de sanglots et de suppliques. Dans la confusion, il discerne la voix de l’un des pirates. Une voix féminine. Mark est pétrifié par les signaux contradictoires que son esprit lui envoie, entre la terreur et le besoin de prendre un maximum d'informations.  

 

Mark est en apnée. Son cœur percute sa cage thoracique à un rythme effréné. Il fait le vide autour de lui.  

 

Pas des pirates… libération… nature… avidité… destruction… conséquence… les autres… allez-y…  

 

Puis, la voix ordonne de fouiller la plate-forme de fond en combles. Mark prend la fuite, sur la pointe des pieds, les muscles tendus. Quand il est assez loin, il se met à courir à toute vitesse. Il est désormais seul. Seul dans les couloirs. Seul dans la nuit. Seul face à la mort. Il doit trouver des membres d’équipage. Ensemble, ils doivent travailler à une solution. Un sauvetage au cœur du danger. Car qui que soit cette femme, quoi que veuillent ces “pirates”, ils sont prêts à tuer pour l’obtenir. Face à un adversaire fanatique et sans pitié, il n'y a qu'une voie possible.  

 

La rationalité froide et implacable.  

 

 

Scénario : (5 commentaires)
une série Z d'action (Huis-Clos) de Oliver Rickman

Joshua Glennie-Smith

Ada Davis
Sorti le 03 juillet 2066 (Semaine 3209)
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