Mes yeux cherchent la lumière...; je suis lourd de cernes et quelqu'un joue au "tape taupe" à l'intérieur de mon crâne. Je suis entouré par les pas sans bruits des pieds nus qui passent et repassent autour de moi. A en déduire par la bonne odeur des tartines grillées, J'ai du m'assoupir tout près de la cuisine . J'entends quelques notes de piano qui me sont familières mais trop lointaines pour que je puisse les identifiées.  

Je tente de me lever, je n'ai aucun souvenir du temps qui s'est passé. Je ne reconnais point mon environnement. Les yeux mi clos je décide de suivre la douce mélodie qui s'est aventurée hors du jardin.  

Je suis dans une immense maison en bois, allongée sur la falaise, et entourée d'Eucalyptus. L'océan dessous, où des enfants jouent, nous tapes dessus. J'entends le bruit des vagues qui concoure avec le rire des filles. Le soleil vient à peine de se lever et déjà me rappelle que je ne suis pas prêt à l'affronter. Et pourtant je suis là. Faisant face à un paysage que le soleil, je le savais, voulait garder pour soi.  

Elle était nue....., caressait les touches et murmurait les notes joyeusement; balançant sa silhouette au vent du chantonnement; Je m'approche; Elle à le même parfum que l'ocean. Le sel sur sa peau crée une multitude de petites étoiles renvoyant au soleil l'affront de ses rayons. Elle à les yeux du pacifique, des épaules qui sentent la vanille et ses tétons durs comme des pastilles fondent dans mon imagination comme des cachets effervescents sous ma langue impudente. Pendant un court instant mon regard se mis à suivre les gouttes d'eau qui perlaient sur sa peau, dessinant un circuit jusqu'à son centre de vie , m'invitant à venir me noyer entre ses jambes longues et parfumées.  

Elle m'a vue...  

"-Hey.. stupid french guy! are you dreaming ?" me lançat-elle avec son bel accent australien.  

(hey, stupide français! est-tu en train de rêver?)  

Mon anglais n'était pas très bon, mais j'avais tout de même compris qu'elle m'avait appelé "stupide français".  

Cependant, je vois qu'elle attent ma réponse et me fixe comme si elle attendait que je rougisse jusqu'à me confondre avec le mur de brique.  

"-hey......australian girl" (luis répondis-je maladroitement)  

Elle avait réussi son coup, j'étais à présent complêtement à sa merci. Incapable de dire autre chose que ces mots dont je regrétais l'existence. Me viens alors un minimum de courage:  

"-Stupid french guy?" (demandais-je , confus)  

"-Stop making that face, you make me laugh and i have no panties!" (elle se mit à rire)  

("Arrête de faire cette tête là, tu me fais rire et j'ai pas de culotte")  

Elle avait de l'humour et avait réussi à me faire esquisser un sourire.  

C'est à ce moment là que je me suis rendu compte qu'elle n'étais point la seule dans cette situation.  

J'étais nu....complêtement nu, ...nu comme un vers au milieu de tout ces gens, qui étaient nus aussi. Nu devant elle, qui me regardait en rigolant. J'aurais souhaité me confondre à nouveau avec le mur de brique et y rester jusqu'à la fin de mes jours mais à présent tout le monde me regardait; il était donc difficile de se cacher. Je devais affronter cette situation cocasse et en sortir dignement.  

"-I just realized that i have no underwear too " (dis-je, pensant faire de l'humour)  

("Je viens de réaliser que je n'en porte pas non plus")  

Elle se mit à rire encore plus fort; ce qui attira encore plus l'attention sur moi. Puis après m'avoir fais passer par toute les couleurs de l'arc en ciel, elle me tendit la main.  

"-Come and sit" (me dit elle en montrant l'autre moitié du banc où elle se trouvait)  

("vient t'assoir")  

Sa main était douce et chaude et à présent toute ma personne ne tenait qu'au fond de sa paume, comme un minuscule coquillage avec lequel elle s'amusait.  

"-I want you to teach me the rest of the song" (me dit-elle )  

"(Je veux que tu m'apprenne le reste de la chanson)"  

"-What song?" (répondis-je, confus)  

(quelle chanson?)  

"-the one you tried to teach me last night. I think i remember the beginning, listen..."  

(Celle que tu as essayé de m'apprendre hier soir. Je crois que je me rapelle du début..ecoutes..")  

Elle se mit de nouveau à jouer ces notes qui m'étaient si famillières; son regard fixé sur les touches du piano et le mien se cachant derrière mes paupières pour entendre son souffle porter les notes jusqu'à mon pauvre coeur, qui n'avait jusqu'alors arrêté de me lancer des signes.  

Elle s'arrêtas brusquement.  

J'ouvris les yeux.  

Elle me regarda  

"-You still don't remember the name of the song? I wish i knew what I try to play" (me lança-t'elle, dans l'idée de me taquiner)  

("tu ne te rappelles toujours pas du nom de la chanson? j'aimerais bien savoir ce que j'essaye de jouer")  

En réalité je m'en souvenais maintenant; comme de tout ce qui s'était passé jusqu'à cet instant ,où, en tenue d'adam, nous rêvions d'une chanson dont je ne me rapellais pas le nom. C'était une chanson de Geoffrey krimmer , un jazzman qui avait marqué mon enfance; et cette chanson n'avais jamais été aussi belle que ce matin. Avoir oublié son nom ne m'importait plus; car elle avait à présent pour moi une autre signification. Et comme si je voulais être certain de me rappeler de ce moment , je l'avais baptisé autrement.  

"-Un Matin au Paradis".