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Les Films du Corbeau présente
Il Maggiordomo

Palerme, Sicile  

 

Quand Gianni (Jim Suter) rentra de l’usine, il trouva le sac de provisions couché sur la table de la cuisine. Des tomates avaient roulé jusque sous le frigidaire, et Rosalia (Angela Ford) se tenait dans l’encadrement d’une fenêtre ouverte. Elle ne semblait pas avoir vu qu’il faisait presque nuit noire dans l’appartement.  

« Eh bien ? Que se passe-t-il ? »  

Il s’approcha d’elle. Rosalia avait le regard perdu dans la ville, qui s’étendait sous leurs yeux depuis le 6ème étage du HLM. Pour toute réponse, elle lui tendit la lettre qu’elle tenait entre les mains. L’en-tête du courrier indiquait l’office notarial du Signore Ciancini. Cela l’étonna, vu qu’ils n’avaient jamais rien eu à faire avec un notaire. Mais ce ne fut rien en comparaison de l’effet que lui fit le contenu de la lettre. Il releva des yeux ahuris vers son épouse, qui gardait les siens sur les lumières de la ville. Puis il les posa, comme elle le faisait, sur le palais d’Annunzio qui surplombait le centre-ville.  

« Mais qu’est-ce que c’est que ces foutaises ?  

- Je ne sais pas… »  

Il parcourut une deuxième fois la lettre. Elle était explicite. Le prince d’Annunzio di Carlofane, le vieil aristocrate qui avait rendu l’âme une semaine auparavant, léguait son palais à la Signora Rosalia Umbrazzi. C’était écrit noir sur blanc.  

« Mais… Qu’est-ce que… Pourquoi… »  

Elle plongea son regard dans le sien. Un regard emplit de confusion, et dans lequel se reflétait une étincelle de peur. Comme si elle redoutait qu’il ne la crut pas.  

« Je t’assure que je n’en sais rien ! Je n’ai jamais rencontré ce prince. Dieu m’est témoin, je ne sais même pas à quoi il ressemble ! Je n’en sais rien ! Je n’en sais rien… »  

 

 

*** IL MAGGIORDOMO ***  

 

 

Leurs pas résonnaient sous la voute du couloir en pierres blanches. Autour d’eux, des statues de marbre arboraient les corps sibyllins d’hommes et de femmes antiques. Des yeux se posaient sur leur passage depuis les toiles accrochées au mur, semblant signifier à Rosalia qu’elle était une intruse.  

Le notaire l’avait confirmé : il ne s’agissait pas d’une erreur. Il avait tenté de les rassurer.  

« Prenez cela pour une lubie de vieil excentrique ! »  

Ils pénétrèrent dans un salon ombragé peuplé de meubles anciens au bois vernis, ou aux fauteuils couverts de tissus vénitiens. La demeure restait fraiche malgré le soleil de plomb. Des angelots et des saints se tendaient la main sur les peintures délicates qui recouvraient le plafond. Gianni n’en avait vue de pareilles qu’à l’église.  

Les paroles du notaire résonnaient encore dans leurs têtes.  

« Si vous acceptez cet héritage, vous devrez vous engager à vivre trente ans dans ce palais. Après quoi vous serez libres de le quitter ou de le vendre. Si vous le quittez avant le terme de la clause, vous devrez verser le montant d’un loyer équivalent, avec effet rétroactif et intérêts. »  

La porte-fenêtre s’ouvrait sur une terrasse énorme surplombant le port de Palerme.  

« Il vous sera versé une rente mensuelle de 20 000 euros pour l’entretien de la maison. Vous ne pourrez vous séparer d’aucun objet et devrez veiller à la conservation des œuvres d’art. »  

La salle à manger sentait la cire de bois. Une table à manger gigantesque s’étirait sur toute sa longueur, et un imposant lustre de cristal pendait au-dessus d’elle.  

« Vous devez également vous engager à ne pas licencier le majordome du prince, il signore Salvatore Marra. »  

Rosalia tourna la tête lorsqu’elle entendit le plancher grincer. Un homme se tenait dans l’encadrement de la porte. Le dos droit, le regard fixe et froid posé sur elle, il était vêtu d’une livrée de majordome qu’on aurait pu croire sortie de la Belle Epoque (Herbert Schneider).  

 

*  

 

Rosalia se tenait assise sur le canapé du salon qu’ils avaient choisi d’investir. Il y en avait trois. Et treize chambres, 7 salles de bains, et 5 cabinets d’aisance. Sur quatre étages. La jeune femme fixait distraitement la télévision, l’un des seuls objets qu’ils avaient amené de leur appartement, parce qu’il n’y en avait pas dans le palais. Ils n’avaient pas pris leurs meubles. Ils auraient été encore plus incongrus que le poste de télé dans ce décor suranné de conte de fées. Leurs cadres et photos de famille, ils les avaient entassés dans leur chambre. Parce qu’ils n’avaient leur place dans aucune autre pièce.  

Ils avaient décidé d’accepter l’héritage. Ce n’était pas elle qui l’avait voulu, elle aurait préféré refuser. Mais Gianni a pensé qu’ils ne pouvaient pas se le permettre.  

Quelle était cette mascarade ? Rosalia s’attendait à tout moment à être sortie de force du palais. On allait lui dire que c’était une plaisanterie. Ou une émission de télé-réalité. Elle n’était pas à sa place ici.  

Et pourquoi était-ce à son nom à elle que ce prince inconnu avait légué le palais ? Et pas à celui de Gianni, ou à celui du couple ? Elle voyait bien que Gianni ne l’avait pas digéré. Il était affreusement vieux jeu sur ce genre de questions.  

Il avait reprit le chemin de l’usine ce matin-là. Il ne voulait pas changer quoi que ce soit d’autre à sa vie. Rosalia redoutait les moqueries de ses collègues ouvriers. Ou leur jalousie.  

Et ce majordome la mettait affreusement mal à l’aise. Il était tellement rigide. Quand il la regardait, elle sentait une forme de mépris qui lui confirmait qu’elle n’avait rien à faire ici.  

Salvatore entra justement dans le salon à ce moment-là.  

« Madame voudra-t-elle déjeuner dans la salle à manger ?  

- Oh non, je mangerai dans la cuisine…  

- Si Madame me le permet, la place de la maîtresse de maison n’est pas dans la cuisine. Je peux lui préparer une table plus décontractée ici-même, dans le salon. Ou sur la terrasse.  

- … Oui, ce sera très bien Salvatore. Mais ne vous embêtez pas, je me préparerai moi-même quelque chose de simple. Une salade ou…  

- Madame n’a rien à faire dans la cuisine ! »  

Son ton s’était fait soudain dur et cassant. Il n’admettrait clairement pas de réplique. Rosalia rougit de confusion.  

« Très bien… Faisons comme cela, Salvatore… Pardonnez-moi si je vous ai blessé. »  

Elle se sentit nue, et sale, sous le mépris de son regard.  

 

Quand Gianni revint du travail, ils s’installèrent pour dîner l’un près de l’autre sur un coin de la grande table de la salle à manger, que Salvatore avait dressé pour eux. Gianni n’était pas plus à l’aise que Rosalia.  

« Pourquoi on mange ici ? On a l’air con… »  

Rosalia se forçat à rire.  

« Salvatore avait déjà mis le couvert, je n’ai pas osé lui demander de changer. Et puis il faut bien qu’on commence à s’habituer, non ? Tout ceci est à nous, mon amour.  

- Justement, tu devrais arrêter d’avoir peur de lui. Si tu veux qu’il fasse ci ou ça, il n’a qu’à le faire. Je ne peux pas sentir ce type. Il nous regarde de haut.  

- Il faut qu’on s’habitue à lui comme il doit s’habituer à nous. C’est normal. Le notaire m’a dit qu’il avait passé toute sa vie au service du prince. Ca ne doit pas être facile pour lui non plus. »  

Elle ne sut pas exactement pourquoi elle ne lui parla pas de la petite altercation qu’elle avait eue avec le majordome. Gianni avait raison, elle avait un peu peur de lui.  

 

*  

 

« Ma chérie, mais qu’est-ce que c’est que cette blague ? C’est le palais des mille et une nuit ma parole ! »  

Voir les couleurs criardes de la robe de Francesca (Logan Mandown) au milieu des objets d’art faisait du bien à Rosalia. La présence de son amie la rassurait et lui montrait que ce n’était pas seulement elle qui n’était pas à sa place dans ce décor, mais tout son monde. Après tout, Gianni et sa démarche de garçon d’écurie aussi faisaient tâche sur le carrelage en marbre.  

Pourtant, elle avait envie de retenir Francesca quand celle-ci tripatouillait les bougeoirs en cristal, les cendriers laqués ou le verni des tableaux. Elle n’aimait pas son sans-gêne sur ces si beaux objets. Finalement, elle commençait peut-être à s’approprier toutes ces choses !  

Elles s’installèrent dans le salon. Francesca semblait ravie, ce qui fit plaisir à Rosalia. D’autres de ses amies, et même sa propre mère, avaient été très mal à l’aise lors de leurs visites. Et il lui semblait même que leur regard sur elle avait un peu changé. Comme si elles craignaient que Rosalia ne fut plus la même. Ou comme si elles lui en voulaient de changer de vie, leur vie à elles toutes. Mais Francesca était différente. Elle trouvait la situation géniale et se réjouissait vraiment pour elle.  

Salvatore entra en poussant une table à roulettes sur laquelle étaient disposés le nécessaire à thé et une boite de pâtisseries encore ficelée. Il s’adressa à sa maîtresse avec une voix respectueuse. Francesca le regardait avec amusement par-dessus ses grandes lunettes de soleil.  

« J’ai pris l’initiative de vous proposer des pâtisseries de chez Lancredo. Ce sont les plus fines de la ville. Le prince en raffolait.  

- Merci beaucoup, Salvatore. »  

Il se retira. Rosalia s’apprêta à servir le thé, quand son amie éclata de rire.  

« Non mais tu l’as vu ? On le croirait sorti d’un musée ce type !  

- Oui, je sais. Il est un peu guindé.  

- Et puis… tu n’es pas gênée par la façon dont il t’a regardée ?  

- … Comment ça ?  

- Il t’a carrément reluquée, oui !  

- Quoi ?  

- Je t’assure ! Il a carrément planté ses yeux sur tes seins. Et sans se cacher en plus, le vieux cochon ! »  

Rosalia rougit et, inconsciemment, reboutonna son décolleté.  

« Tu dis n’importe quoi… Il doit avoir 50 ou 60 balais…  

- Ca n’empêche pas qu’il ait la tuyauterie qui le démange…  

- Arrête ! »  

Elles rirent. Rosalia ouvrit la boîte de chez Lancredo et se redressa brusquement en hurlant de frayeur. Un rat mort était allongé au milieu des pâtisseries. Salvatore réapparût quelques secondes plus tard.  

« Est-ce Madame qui a crié ?  

- Qu’est-ce que c’est que CA ? »  

Elle pointait l’animal du doigt. Le visage de Salvatore se décomposa. Mais Rosalia ne se sentait pas du tout intimidée cette fois.  

« Mon Dieu, mais je l’ignore…  

- Ne vous foutez pas de moi. Cela vous amuse ? Vous voulez me faire honte devant mon amie ?  

- Mais… Madame ne peut pas croire que… Je vous assure…  

- Taisez-vous et retirez ça tout de suite ! »  

Il retira la boîte et disparut, les yeux baissés. Rosalia eut besoin d’une minute pour retrouver son calme.  

« Eh bien, ma Rosa ! Il ne faut pas te chercher ! », plaisanta Francesca.  

Ce qui eut l’effet de détendre Rosalia. Oui, elle était elle-même surprise de la fermeté de sa réaction…  

 

 

Salvatore attendit que Francesca soit partie pour reparaître devant Rosalia. Elle était sur la terrasse et il toussota dans son dos pour attirer son attention. Son ton était mielleux.  

« Je voudrais à nouveau présenter toutes mes excuses à Madame. Ma faute est impardonnable. J’aurais dû vérifier le contenu de cette boîte avant de vous l’apporter.  

- Vous ignoriez qu’elle contenait cet animal ?  

- Absolument. Je ferai part de notre indignation à Lancredo. »  

Espérait-il vraiment qu’elle croie cela ? Elle ne baissa pas le regard. Il ne lui faisait plus peur.  

« Vous pouvez vous retirer. »  

Il s’apprêtait à le faire quand il revint sur ses pas. Il releva la tête.  

« Si je peux me permettre, Madame s’est comportée comme une vraie maîtresse aujourd’hui. J’admire cela. »  

Son regard avait changé, ce qui décontenança Rosalia. Et… il regardait ouvertement sa poitrine ! Francesca avait raison ! Elle leva la main jusqu’à son décolleté. En se retirant, Salvatore eut un léger sourire au coin des lèvres, et un geste… que Rosalia ne fut pas sûre d’avoir bien vue. Mais elle aurait juré qu’il s’était caressé le sexe…  

 

 

Elle raconta la mésaventure du rat à Gianni. Il fut en rage.  

« Je vais le foutre dehors, ce connard ! »  

Rosalia le retint.  

« On ne peut pas ! Et je ne suis même pas sûre qu’il y soit pour quelque chose. C’est à moi de réagir. N’interviens pas dans cette histoire. »  

Gianni la regarda avec effarement.  

« Alors qu’est-ce que je dois faire ? Rester à côté et te regarder jouer à la maîtresse de maison ?  

- Ce n’est pas un jeu. Je dois juste lui montrer que c’est moi qui tiens les rennes.  

- Mais tu t’entends ? Qu’est-ce qu’on fout là, Rosa ? C’est n’importe quoi. Je crois qu’on a fait une grosse connerie. On devrait rentrer chez nous. Il n’est pas trop tard, ça ne nous coûtera pas trop cher.  

- Non ! C’est ma maison. Et c’est à moi d… enfin je veux dire ‘‘notre’’ maison… »  

Gianni la foudroya du regard.  

« Tu l’as dit. C’est TA maison. C’est toi qui décide. »  

Il se retira dans la chambre sans terminer son repas.  

Rosalia était dépitée. Elle avait bien fait de ne pas lui parler de ce que Salvatore avait fait sur la terrasse. Il aurait été capable de le tuer. Elle ressentit une bouffée de colère contre le majordome. Elle était presque sûre qu’il la testait. Il voulait voir à quel point elle pouvait prendre le dessus.  

 

*  

 

Elle ne trouvait pas le sommeil. La fenêtre ouverte sur Palerme renvoyait la brise chaude du sirocco qui leur venait d’Afrique. Gianni semblait dormir, tourné de l’autre côté du lit. Soudain, il lui sembla entendre un bruit sur le parquet du couloir. Mais elle n’en était pas sûre. La poignée de la porte n’était-elle pas en train de bouger ? Il faisait trop sombre…  

Elle se leva sans faire de bruit. Si Salvatore était là, elle ne voulait pas que Gianni le voit. Mais il n’y avait personne dans le couloir. Malgré sa semi-nudité (elle ne portait qu’une nuisette), elle ne put s’empêcher de s’enfoncer dans le couloir pour s’en assurer. Elle marchait en direction de la chambre de Salvatore. La porte était fermée, tout était silencieux. Elle avait dû rêver.  

Pourtant, alors qu’elle parvenait à sa chambre, elle crut entendre une respiration. Elle semblait venir de la vieille armure médiévale qui se tenait debout dans l’angle du couloir. Elle s’approcha et posa la main dessus. Soudain, l’armure bougea. Elle lui tombait dessus ! Rosalia s’écarta, mais chuta en même temps que l’armure qui se répandit sur le sol en se démembrant dans un vacarme assourdissant.  

Gianni apparut presque aussitôt. Il retrouva son épouse assise par terre, fermant la main sur sa jambe ensanglantée. L’épée, dans sa chute, lui avait tailladé le mollet. Rosalia était en larmes, sous le choc de la frayeur.  

« C’est… je crois que c’est Salvatore qui… »  

La fureur qu’elle lut dans le regard de Gianni l’épouvanta presque autant que l’armure. Il fila droit dans le couloir.  

« Non ! Gianni ! »  

Il ouvrit la porte de la chambre du majordome avec fracas. Salvatore sursauta dans son lit et eut à peine le temps d’allumer la lumière que Gianni était déjà sur lui et serrait son cou entre ses mains.  

« Espèce de salaud ! »  

Il était incontrôlable, et les yeux du majordome s’écarquillaient alors qu’il recherchait à reprendre son souffle. Rosalia entra dans la chambre en boitant et se jeta sur Gianni.  

« Arrête ! Arrête ! Je me suis trompée, tu vois bien qu’il était couché ! Arrête, tu vas le tuer !!! »  

A ces mots, Gianni sembla reprendre emprise sur lui-même. Il vit le visage rouge et aux abois de Salvatore. Il desserra son étreinte. Le majordome reprit son souffle en toussant. Rosalia se pressa contre son mari.  

« Je me suis trompée… Excuse-moi, je me suis trompée… »  

Il sortit de la chambre sans se retourner. Rosalia regarda Salvatore qui reprenait contenance. Elle ressentit une bouffée de haine envers lui. S’était-elle trompée ?  

« Pardonnez mon mari. »  

Elle se retira sans attendre sa réponse.  

 

*  

 

Salvatore ne se montra pas le lendemain matin, ce qui les soulagea. Rosalia prit son petit déjeuner dans la cuisine avec Gianni, qui était sombre et silencieux. La sonnette retentit, et Salvatore ne se fit toujours pas entendre. Ce fut Gianni qui se déplaça. De l’autre côté de la porte se tenaient deux carabiniers.  

« Gianni Umbrazzi ? Vous êtes en état d’arrestation pour tentative de meurtre sur la personne de Salvatore Marra. »  

Rosalia tenta de s’interposer, mais elle ne put rien faire. Elle était en robe de chambre et ne put pas non plus les suivre. Elle regarda les carabiniers menotter son mari et l’emmener. Quand elle ferma la porte, totalement confuse, elle leva les yeux vers le grand escalier. Salvatore se tenait debout et la regardait. Maintenant, ils étaient seuls dans la maison.  

 

 

*****************  

 

Un film de Gary STRÖMER  

Sur un scénario du Corbeau, librement adapté du roman A l’abri du sirocco de Domenico Campana  

 

Avec  

Angela FORD - Rosalia Umbrazzi  

Herbert SCHNEIDER - Salvatore Marra  

Jim SUTER - Gianni Umbrazzi  

Logan MANDOWN - Francesca  

 

Sur une musique de Peter FALTERMEYER  

Scénario : (3 commentaires)
une série B thriller de Gary Strömer

Herbert Schneider

Angela Ford

Jim Suter

Logan Mandown
Musique par Peter Faltermeyer
Sorti le 12 septembre 2037 (Semaine 1706)
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