"Qui se ressemble s'assemble", une citation bien connue et assez souvent juste, mais qui avait toujours eu le dont d'énerver Hellen au plus au point.  

------------------------------ Un film de Sharon Nicotero -------------------------------  

Hellen Stall était une jeune femme de 24 ans originaire du nord de l'Angleterre. Elle sortait fraichement d'un long cursus d'études en psychologie à la très réputée université de Cambridge, mené avec brio et couronné par une place de major de promotion. Une longue lutte pour cette jeune femme travailleuse, assidue et intelligente. Elle fut même si impliquée dans cette entreprise qu'elle su décrocher le prestigieux diplôme en rejetant du plus profond d'elle même la majorité des grandes théories qui étaient enseignées par ses professeurs. Prenant sur elle chaque jour un peu plus pour ne pas risquer d'échouer dans de si couteuses études, elle s'était appliquée à restituer à la lettre les cours magistraux, les citations d'auteurs reconnus et les grands principes régissant la psychologie moderne avec lesquels elle était pourtant en profond désaccord.  

Mais peu importe toute cette souffrance intérieure, elle possédait enfin le précieux diplôme qui assurerait une confortable carrière à n'importe qui. Mais si elle n'avait eu aucun scrupule à duper l'ensemble du corps professoral de Cambridge, elle était bien décidée à ne pas mettre en pratique ces notions froidement ingérées, mais bien de répandre sa propre vision de la psychologie et d'en prouver la pertinence.  

Le point de départ de cette initiative fut la fameuse citation sur-exploitée "qui se ressemble s'assemble". Du plus loin qu'elle s'en souvenait, elle avait toujours trouvé ces mots insensés et presque même offensants, comme si la société obligeait chaque individu à côtoyer un entourage de copies de lui-même et à ne trouver l'amour que dans son propre reflet dans le miroir.  

Son plan d'action pour enfin faire chuter cette idée reçue de son piédestal : un site de rencontre bien particulier. Un site sur lequel les membres se verraient proposer automatiquement un rendez-vous avec une personne déterminée par un soit-disant puissant algorithme comme étant celle qui leur correspond le mieux.  

Ce qui, évident, resterait dissimulé aux yeux de tous, c'est qu'en réalité Hellen mettrait en relation des personnes n'ayant au contraire aucun point commun les uns avec les autres.  

Avec une stratégie publicitaire ingénieuse et efficace, le site connu en quelques jours un intéressant succès, et les premiers rendez-vous furent fixés pour le soir de la saint-Valentin.  

Hellen, aux premières loges dans un restaurent spécialement ciblé pour recevoir plusieurs de ces couples expérimentaux, s'apprêtait à assister à une soirée des plus excitantes.  

Lorsque qu'elle vit s'installer face à face les profils qui avaient été sélectionnés pour se vouer un amour non-conformiste, un léger doute la traversa. Parmi eux se trouvaient Julian et Julia. Excepté leurs prénoms, ce que d'ailleurs Hellen espérait être un facteur d'amorce de discussion entre eux, ces deux personnes n'avaient visiblement rien en commun. Julian était un grand et jeune gaillard d'environ 25 ans, bâtit comme un rugbyman affuté, les cheveux blonds légèrement assombris par la Gomina et un visage carré au faciès relativement commun. Il portait un pantalon de costume noir et une chemise blanche d'un rien trop ample malgré sa large carrure. Julian était elle âgée d'une trentaine bien révolue, des petites lunettes allongées d'un orange pâle, des cheveux bruns coiffés d'un chignon attaché sans grand soin, un léger pull bleu et un pantalon en toile beige. Les traits fins de son visage accentuaient un nez assez large mais pas dénué d'un certain charme, et ses yeux fuyants, cherchant sans cesse le sol, révélaient une timidité certaine.  

Autour de leur table, si l'on avait connaissance de ce qui se tramait en cette soirée, on pouvait reconnaitre sans mal les autres couples de l'expérience. Il y avait la jeune femme en sur-poids serrée dans son tailleur et le hippie dégarni en short, la boule de muscle d'un mètre soixante et le sosie d'Arielle Dombasle, le boutonneux à lunettes et la pin-up des magazines des années 80... un véritable album de caricatures.  

Les duos s'étaient installés et avaient calmement engagés une présentation. Mais très rapidement une petite goûte de sueur glissa le long de la tempe d'Hellen lorsqu'un silence de mort envahit la pièce. Certains étaient profondément plongés dans le menu, d'autres portaient frénétiquement un verre à leur bouche toutes les quinze secondes, tous les regards se fuyaient. Seuls quelques cliquetis de verres et de couverts venaient rompre ce silence d'église, accentuant plus encore le côté pesant de cette ambiance.  

Alors que la situation devenait de plus en plus insupportable, Hellen se décida à embraser elle-même les débats. Elle profita du passage d'un serveur portant un grand plateau de bouteilles et d'apéritifs pour, d'un croche-pied habile, l'envoyer s'étaler au sol dans un fracas de verres brisés. Elle se saisit alors de l'avantage de sa diversion pour basculer la chandelle qui siégeait sur sa table et mettre le feu à sa nappe. S'ensuivit un joyeux chaos qui, bien que résolu en quelques minutes, permit à toute l'assistance de se détendre et d'enfin engager la soirée.  

Entre passion, affronts, romance et déboires, Hellen pu observer une expérience surprenante aux résultats inattendus, mais non sans conséquences...  

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* Une interprétation de Bianca Garrett dans le rôle d'Hellen Stall pleine d'intensité * (AlloCitron)  

* Bianca Garrett laisse peu de place à ses partenaires dans ce rôle parfaitement à sa mesure, mais on notera tout de même la belle prestation d'Alexander Langhorne dans la peau de Julian * (CinemAdvisor)