Paul allume la radio pour tenter de ne pas s’endormir au volant. Il a finie tard ce soir. Depuis ce matin il est sur ce dossier, c’est lui qui fait le plus d’heures alors qu’il a été muté à la compta. Un ras le bol de la vie et pourtant Paul garde son calme n espérant secrètement que les choses vont bientôt changer. Allez, plus que dix minutes de route à vive allure et il sera enfin chez lui et retrouvera sa charmante femme qui l’aura attendu sagement en préparant un bon dîner.  

Paul quitte la rocade et pénètre dans la campagne. Il habite une petite maison perdu dans la foret, reliée avec le monde extérieur par une simple petite route boueuse qui mériterait de subir de nombreux travaux.  

La musique à fond dans la caisse, il klaxonne deux petits coups pour signaler à sa compagne de son arrivée. Il claque la portière, prend sa sacoche et se dirige vers la porte d’entrée. A ce moment préçis, Paul est loin d’imaginer ce qu’il va découvrir en entrant chez lui. A peine fait-il un pas dans l’entrée que l’angoisse jaillit des ténèbres. Choqué, il mettra plusieurs heures avant d’appeler la police, il restera de nombreuses minutes agenouillé devant la dépouille de sa femme dont le cadavre baigne dans une mare de sang.  

Il en fait une tête le patron…  

-Tiens donc ! Ca fait plus d’un an qu’on bat le beurre dans cette affaire et ca commence à gueuler en haut lieu. Sur ce coup-ci, cela fait sept victimes, quant aux nouveaux indices : zéro !  

Les deux flics restent imperturbable face à la scène du crime. Devant ce massacre, ils font leur job et tente de trouver un quelconque indice mais il n’y a rien à faire.  

Et celui là, qui est-ce ?  

- Le copain de la môme, c’est lui qui nous a appelé. Il n’y a rien à creuser de ce côté.  

Le flic s’avance vers Paul et tente de le réconforter tant bien que mal. Désolé mon vieux… Va falloir sortir… Nous allons placer les scellés. Si il y a du nouveau, on vous convoquera…  

Paul quitte sa propre demeure sans même se retourner. Il ne veux plus revoir cette scène qui risque de le hanter jusqu’à la fin de ses jours. Le cadavre de sa femme baignant dans le sang, ce sentiment de vengeance, cette volonté de crever à son tour… Paul est hanté par tant d’image maudites qu’il est à deux doigts de commettre l’irréparable.  

Paul s’approche de sa voiture afin de quitter ce lieu, il ne sait pas ou il va aller mais n’importe quel endroit sera désormais mieux que celui-là.  

Alors qu’il s’apprête à mettre le contact, Paul est rattrapé par l’un des deux policiers qui lui fait signe de baisser sa vitre.  

Une veine que je l’ai vu à temps ! Pour un peu votre chien restait enfermé dans la cuisine !  

Paul et sa femme n’ont jamais eu de chien… Et pourtant il ne rien au policier et fait monter ce nouveau compagnon dans sa voiture. Que va-t-il en faire ? Il imagine un court instant le tuer afin de venger sa femme puisqu’il ne fait aucun doute qu’il appartient au meurtrier… Et puis finalement cette pensée malsaine l’abandonne. Il voit en ce chien l’unique chose qui le lie désormais à sa douce Clara. Un instant même il s’imagine à ses côtés retrouvant son meurtrier et la venger…  

Qu'est ce qu je vais bien pouvoir faire de toi !  

Paul contemple le chien, certaines idées morbides lui viennent à la tête comme torturer ce pauvre animal pour qu'il avoue ou se trouve son propriétaire.  

Cela fait maintenant trois nuit de suite que Paul traîne autour du lieu du crime avec ce chien comme si il cherchait une piste sans jamais y parvenir, mais un soir le destin allait basculer.  

Une voiture approche, peut-être la police mais Paul préfère se cacher dans les hautes herbes.  

Endor !  

Le chien aboit... On dirait que ses maîtres sont bel et bien de retour. Avant qu'il n'attire d'avantage l'attention, Paul tire sur la laisse du chien et partent tout deux bien loin du véhicule. Paul a enfin une piste et bien plus encore, il a un appât.