Le soleil se couchait lentement sur la ville de Norfolk dans le Nebraska. Le véhicule s'arrêta au feu, celui du croisement entre Madison Avenue et Johnny Carson Boulevard. Le capitaine Maple (Kiefer Wesley) conduisait la grande échelle tandis qu'à l'arrière Benjamin Sanson (Danny Attree) et Elm Flitz (Francesca Kosinski) se chamaillaient au sujet du prochain match des Yankees. Le jeune français dont les études l'avaient poussé à déménager dans le Nebraska soutenait l'idée que la victoire reviendrait à ces derniers. Alors que l'autre contestait cela en affirmant qu'une défaite était inévitable. Côté passager, Lina Gerwood (Gwendolyn Howell) assistait au spectacle et ne se retenait pas de rire à chacun des pics que l'un ou l'autre lançait. Le feu passa au vert et le véhicule reprit la route en direction de la caserne. Celle-ci était située à l'ouest de la ville et était loin d'être la plus grande des alentours. Cependant, l'équipe composée d'une trentaine de membres travaillant en alternance disposait d'équipement relativement récent et notamment d'une grande échelle dont peu de casernes disposaient. Cette dernière se retrouvait rarement en circulation du fait qu'elle soit appropriée pour les feux de grande envergure et notamment lorsqu'il fallait atteindre des espaces en hauteur. Pour le coup, le véhicule avait été déployé pour partir en intervention dans le quartier riche de la ville afin de venir en aide à une vieille femme dont le chat était monté sur le toit de l'immeuble sans savoir en redescendre seul. La femme avait donc appelé les pompiers pour lui venir en aide. Ce genre d'intervention était plutôt rare mais il permettait à l'équipe de se changer de la routine habituelle et de s'exercer sur la grande échelle en plus des entraînements mensuels.  

Alors que le débat persistait, la radio vint interrompre celui-ci:  

«Équipe une, ici central... Un incendie important a été déclaré à la Sycamor's Bank près de Pasewalk Avenue... La grande échelle est requise... A vous!  

- Équipe une à central... Nous nous dirigeons vers les lieux.... A vous!  

- Très bien... Nous vous envoyons une équipe en renfort».  

Sans se faire prier, le conducteur enclencha la sirène et réalisa une manœuvre difficile, mais très bien exécutée, lui permettant de se retrouver en sens inverse, prêt à filer vers le lieu du sinistre. Le Lieutenant Gerwood en profita pour rappeler aux deux «récentes» recrues les quelques consignes de sécurité à respecter et la procédure à suivre lors d'une telle intervention. Les deux jeunes gens étaient en effet arrivés quelques mois auparavant, et malgré leur formation dans l'une des écoles les plus réputées du pays, ils manquaient sans aucun conteste de pratique et de cas concrets. Une piqûre de rappel n'était donc pas sans intérêt.  

La grande échelle traversa donc les rues de Norfolk dans une course effrénée contre le temps. Le véhicule passait sur le milieu de la route, évitant les voitures qui s'écartaient au dernier moment.  

L'équipe arriva rapidement sur les lieux et se fraya un chemin au milieu des quelques curieux qui s'étaient rassemblés devant le bâtiment pour observer la suite des événements. Le capitaine Maple et ses coéquipiers rejoignirent rapidement la table de briefing que les renforts avaient placée à la hâte. Le responsable de l'opération prit la parole et s'adressa aux autres membres:  

- Bon je vais être bref. On nous a signalé un feu à l'intérieur de la banque, sans doute d'origine électrique due à l'équipement informatique que l'on peut trouver aux étages. L'opérateur marque une légère pause avant de reprendre. Il vous faudra donc être très prudent et rester en équipe de deux si les conditions nécessitent que vous vous sépariez. On nous a également certifié que des employés sont censés être dans les bureaux et n'ont probablement pas eu le temps de sortir du bâtiment. Ceux-ci sont notre priorité. Allez go!  

Deux pompiers gradés rejoignirent le responsable autour d'une carte que ce dernier venait de déplier. Les deux équipes prirent chacune une direction opposée et récupérèrent le matériel nécessaire. L'équipe Charlie entrerait par l'entrée principale dont le hall était pris dans les flammes, tandis que l'équipe Alpha du Capitaine Maple entrerait par les bureaux du deuxième étage grâce à la grande échelle.  

Sans perdre de temps, les quatre membres de l'équipe s'équipèrent du matériel dont ils avaient besoin et initièrent leur montée aux enfers au travers de l'échelle dont l'extrémité s'était posée contre une des fenêtres du deuxième étage. Benjamin Sanson prit les devants et une fois arrivée en haut, il brisa la fenêtre à l'aide de sa hache puis entra après avoir vérifié de ne pas laisser d'obstacle tranchant sur le rebord de la fenêtre. Ils entrèrent dans la pièce qui n'était pas encore prise dans les flammes. Cependant ils purent rapidement constater l'état du brasier en ouvrant la porte qui menait sur le couloir ainsi que l'escalier donnant accès à la salle des coffres. Maple prit alors les devants et annonça que l'accès à l'escalier était primordial pour pouvoir rejoindre la salle des coffres où certains employés s'étaient sans doute réfugiés. Ses équipiers le suivirent et se frayèrent un chemin dans le couloir en avançant patiemment tout en arrosant l'avant et les côtés. Alors qu'ils atteignaient l'escalier, un craquement se fit entendre au-dessus d'eux, et une poutre en bois vint s'abattre à quelques mètres devant eux, puis glissa le long des marches jusqu'en bas. Les quatre coéquipiers s'observèrent un instant, s'assurant de ce fait que tout le monde n'avait rien, et qu'ils pouvaient poursuivre leur traversée vers la salle des coffres. La descente des marches fut très dangereuse puisque celles-ci étaient en feu et qu'elles pouvaient à tout moment rompre sous leur poids.  

Ils se retrouvèrent alors face à une zone relativement épargnée par les flammes et menant vers un couloir au bout duquel se trouvait la salle des coffres dont la porte blindée était entre ouverte. L'équipe s'empressa de rejoindre la salle afin d'y secourir les réfugiés et d'avoir des informations sur d'éventuels autres endroits où auraient pu se confiner les employés de la banque. Alors qu'ils approchaient, un bruit violent résonna à l'intérieur. L'équipe se précipita alors à l'intérieur de peur que quelque chose ne soit arrivé à l'un des employés.  

Face à eux, une dizaine d'employés étaient allongés sur le sol, les mains sur leur tête. Devant eux, l'un des pompiers qui était sans doute monté seul à la salle des coffres, gisait dans une mare de sang. La visière de son casque présentait un impact de balle. Sur la droite, trois hommes cagoulés les pointaient à l'aide d'armes automatiques. La Lieutenant Gerwood se précipita sur le corps inerte et chercha tant bien que mal à le réanimer. L'un des hommes armés ordonna au Capitaine de les aider à se frayer un chemin vers l'arrière du bâtiment afin qu'ils puissent s'enfuir. Benjamin qui observait la scène prit alors son courage à deux mains et affronta l'homme cagoulé:  

- Nous ne ferons rien pour vous tant qu'ils ne seront pas en sécurité. Il désigne les civils puis reprend. Ils sont notre priori...  

Une balle vint l'interrompre en se logeant droit dans sa poitrine gauche, le faisant ainsi tomber lourdement sur le sol. Le capitaine Maple observa avec effroi la scène et voulu se précipiter vers le membre de son équipe, mais le canon d'une arme se posa contre sa tempe. Il jeta un coup d’œil en arrière et constata que les flammes avaient gagné du terrain et qu'elles ne tarderaient pas à pénétrer dans la salle des coffres. Un choix s'imposa alors: Aider les malfrats à se frayer un chemin vers la sortie en prenant le risque de laisser des innocents seuls face aux flammes. Ou refuser d'obéir aux ordres et avoir le même sort que son partenaire. Les flammes approchaient dangereusement de l'entrée, et une décision devait être prise.