La nuit tombe sur les rues de Gérardmerveille. Les premiers lampadaires éclairent les grands boulevards de cette ville de la démesure. A chaque coin de rue, on peut y lire sur les quelques enseignes lumineuses des noms trafiqués de grandes productions de cinéma de la ville. Ainsi, on peut prendre le « Mourcar » pour se balader dans la ville, on peut manger chez « Gé mon Cousin » ou encore se faire réparer son ordinateur chez « Cyborg Computer ». Au sommet du plus grand boulevard, on peut y voir les affiches des films sur le point de sortir ou déjà sortis. La ville s’illumine au rythme de ce qui la fait vivre.  

Dans une rue parallèle, un homme (Robert Angier) avance d’un pas rapide. Il regarde de temps à autre derrière lui, craignant une présence, d’être suivi. Il accélère à chaque perpendiculaire. Sa longue veste noire ne laisse rien apparaître, si ce n’est que ses longs pieds. Il continue sa folle course avant d’entrer dans un bâtiment peu éclairé. Il s’avance jusqu’au fond du long couloir. Il enlève son chapeau, sa veste et s’installe sur cette chaise couleur sombre. On peut voir un homme inquiet, inquiet de son sort peut-être, inquiet de savoir le sort qui va lui être réservé. Une femme (Logan Mandown) entre dans la pièce, élancée comme tout homme lisant des PlayBoy aime. Elle a un chat en main, un chat noir. Elle s’installe face à l’homme. Elle le regarde.  

Tu as fait ce que je t’ai demandé ?, demande la femme sans un tremblement dans la voix.  

L’homme bafouille, se perd dans les mots. Il ne semble pas certain de sa réponse. Il semble perdu dans ce qu’il veut dire mais qu’importe, il dit ce que la femme veut entendre. La femme n’est guère convaincue. Elle fait un petit geste du menton. La seconde d’après, l’homme se retrouve à terre, une balle ayant traversé sa tête.  

Dans un appartement de Cousin Street, Monroe (Jim Suter) se décapsule une bière, se calant dans son canapé devant un bon match de la Havana Cup. Le match commence sous les cris mâles de l’homme. Il contemple l’arrivée des joueuses en lingerie sur le terrain. Autour de lui jaillissent de nombreux trophées du lycée et de l’université, quelques DVD pour tout public ou un public plus averti. Cependant, rien ne traîne au sol, sur les tables. Un maniaque en somme. Au moment de l’arrivée des joueuses, la sonnette retentit. Il s’en va ouvrir et voit débarquer Ann (Edith Mayer).  

Pourquoi viens-tu m’embêter pendant le match le plus important de la semaine ? demande Monroe d’un ton agacé.  

Prépare toi, nous avons un meurtre à élucider !  

Monroe souffle, devant rater le match.  

Monroe et Ann se connaissent depuis longtemps. Ils se sont rencontrés la première fois au collège. A cette époque, Ann était une fille sage, limite perdue et Monroe le « badboy ». Puis, au fur et à mesure du temps, Ann est passée de rôle de victime du « gang » de Monroe à ami de ce gars sans sentiment, surtout depuis le jour où elle lui a mis une raclée devant tout le monde. Mais jamais entre les deux, il n’y a eu un sentiment plus important qu’un autre. Jamais de l’amour, une amitié importante pour l’un comme pour l’autre.  

Les deux amis arrivent sur le lieu du crime. Le lieu n’inspire pas Monroe.  

mmmm, un homme tué par balle dans un bâtiment inoccupé depuis des années ? Rien d’étrange pour le moment…  

Ann le baffe comme pour lui montrer qu’elle en a ras-le-bol de son attitude. Monroe parcourt la pièce, à la recherche d’un indice. Soudain, il trouve un carton.  

Le festival du film de Gérardmerveille… N’est-ce pas ce soir cet événement ? demande Monroe à son amie, qui confirme ses dires.  

Ils partent tout deux vers le Palais d’Orient.  

Les lumières éclairent la nuit noire. Différents acteurs se présentent sur le tapis rouge, heureux d’être devant les médias. On peut y voir Alec Lederman, on peut aussi y voir Cassie Dickinson. Après le passage de plusieurs limousines, vient celle de l’une des stars de la soirée, Greta, surnommé « la Merveille » de par sa beauté et son teint jeune malgré les années qui passent. Pendant longtemps, elle a été l’égérie du célèbre photographe Gérard Kowisky (Frank Mattis). Elle répond aux journalistes présents pour l’occasion. Depuis quelques mois, elle sort avec un homme tout aussi nébuleux qu’elle, un certain Patrick (Patrick Loro). Monroe et Ann arrivent devant le Palais. Ils voient au loin la multitude de stars présentent.  

Nous cherchons un talon aiguille dans un parterre de femmes… lance Monroe, perplexe.  

Ann s’avance, habillée de l’une de ses plus belles robes, ce qui attire l’œil des photographes. Ils s’avancent jusqu’à l’entrée du Palais, ne sachant quoi chercher. Monroe regarde la salle, les stars. Rien ne l’inspire. Il sort la carte, la regarde et constate quelque chose, un cheveu blanc/blond/brun. Il sourit bêtement.  

Au même moment, Ann reçoit un appel. Elle acquiesce et raccroche.  

Nous sommes attendus à l’appartement de Gérard Kowisky. Ils partent discrètement.  

Vous avez été agressé, vous dîtes ? lance Ann au photographe. Ce dernier affirme de la tête.  

Quelqu’un vous en veut ? demande-t-elle. Il hausse les épaules.  

Monroe regarde les différents portraits et un détail l’intrigue.  

Vous avez vu récemment cette jeune femme ? demande-t-il. Le photographe cherche et déclare l’avoir vu il y a un mois de cela. Monroe sourit en coin et décide de retourner au Palais.  

La soirée se termine et les stars sortent une à une du Palais. Greta, récompensée pour un second rôle, sort à son tour.  

Beau prix entend-elle. Elle cherche du regard qui aurait pu lui dire ça. Monroe apparaît non loin d’elle, une cigarette à la bouche.  

Vous êtes demande-t-elle.  

Pardonnez-moi, mes bonnes manières se perdent. Monroe, mon nom est Monroe.  

Que voulez-vous ?  

Je suis envoyé par un certain Kowisky, vous le connaissez ?  

Ce n’est ni le lieu, ni le moment pour me parler de cet homme. Pardonnez-moi, je dois rentrer.  

Monroe attrape le bras de la femme.  

Pas si vite. Nous n’avons pas fini notre discussion.  

Je crois que si.  

Elle fait un signe du menton et soudainement, Patrick sort son arme et oblige l’homme à partir. Monroe s’exécute.  

Il rejoint Ann au bureau. Il lui raconte son aventure de quelques minutes avec l’une des plus grandes stars du cinéma.  

Donc, elle est mêlée à cette histoire ?  

Monroe ne peut que confirmer. Ils décident de retourner voir Kowisky. Mais une fois sur place, une surprise de taille les attend…