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Les Films du Corbeau présente
Un Ange trépasse

BO : https://www.youtube.com/watch?v=uTAaKAVpOOM  

 

Sur la marina de Dubaï, les voitures de luxe longeaient les trottoirs bondés où se côtoyaient des hommes en dishdash éclatants, des femmes voilées distinguées et des touristes en tous genres, dont certains avaient déjà la peau cramoisies sous le soleil écrasant. Tous déambulaient devant les vitrines des commerces de luxe, et tous, à un moment ou un autre, relevaient la tête pour poser le regard sur la tour Burj Khalifa, qui surplombait la ville du haut de ses 828 mètres. Tous, sauf une femme. Son voile noir lui recouvrait partiellement le visage, ses vêtements souillés de poussière la distinguait parmi les tenues chatoyantes des anonymes qu’elle croisait. Elle avançait d’une démarche incertaine, sans paraître savoir où ses pas la portaient. Ses mains battaient l’air pour préserver l’équilibre et montraient, au-delà de la crasse, une peau blanche. Des femmes émiraties s’écartèrent pour l’éviter, le visage emprunt de dégoût. Mais elle-même s’était brusquement écartée lorsqu’elle les avait aperçues, comme si elle craignait de les salir.  

Elle parvint tant bien que mal aux marches de l’entrée de la tour Habtoor Business. L’effort fut sans doute de trop, car ses jambes se dérobèrent et elle tomba à genou en haut des escaliers. Le militaire qui surveillait l’entrée du Consulat de Cinéjeu Island s’approcha d’elle et lui saisit l’avant-bras. Il s’adressa à elle en arabe. Mais lorsqu’elle releva le visage, il s’aperçut qu’elle n’avait rien d’émiratie. Ses traits étaient tirés et son visage strié de larmes. Elle paraissait dans une grande détresse. Il l’aida à se redresser.  

- Aidez-moi…  

Sa voix n’était qu’un murmure.  

- Que dites-vous ?  

- A l’aide…  

Elle parlait la même langue que lui. Elle s’agrippa à lui. Il eut un mouvement de recul.  

- Que vous arrive-t-il ?  

Elle ouvrit sa tunique noire avec difficulté et l’écarta pour lui montrer son corps.  

- Mais que faites-vous ?  

- Je suis citoyenne cinéjeusienne. Je m’appelle Isobel Clarence, et si vous n’appelez pas à l’aide, nous allons tous mourir…  

Le militaire sentit son sang refluer de son visage. Par-dessus les vêtements sales de la jeune femme, une ceinture de dynamite était accrochée à son ventre. Un minuteur indiquait un décompte lumineux, rouge. 4min27. 4min26…  

 

 

*********** UN ANGE TREPASSE ************  

Un film de Shannon Hecht  

 

 

Non. Vraiment, elle n’était pas d’accord. Et lorsqu’il reviendrait enfin, elle le lui ferait savoir clairement. Si elle était encore là à son retour. Assise au bar de la piscine de l’hôtel, Isobel (Suri Pendragon) commanda un dernier daïquiri. Elle sentait la colère monter en elle, toujours plus, d’heure en heure. Pour qui la prenait-elle ? Elle n’avait rien d’une femme au foyer et se sentait offensée qu’il semble penser le contraire.  

Lorsqu’elle avait accepté d’accompagner Magnus Carlsberg (John Mears) à Dubaï, elle avait été très claire. Si ses affaires lui demandaient plus de deux jours, elle n’attendrait pas et il la retrouverait directement à Londres. Ils avaient quitté Hong Kong ensemble, où la vie n’était plus possible ni pour lui, ni pour elle après les terribles événements qui les avaient amenés à se rencontrer. Elle l’avait cru terroriste et assassin, il la croyait prostituée de luxe. Au moins lui n’avait pas tort, puisqu’elle l’avait rencontré en se vendant à lui pour le compte des services secrets gérardmerveilleux. Mais les événements, après les avoir confrontés, avaient fait tomber les masques. Et l’un comme l’autre ne s’étaient pas quitté depuis.  

Pour la première fois depuis bien longtemps, Isobel s’était engagée auprès d’un homme. Mais pas à ce point-là ! Pas au point de végéter en l’attendant auprès de la piscine ! Plus de 2 heures de retard…  

L’espace d’une seconde, elle eut envie de se venger : choisir un homme, au hasard, autour d’elle, et montrer à Magnus qu’elle avait toujours son indépendance. Il y avait encore peu de temps, ç’aurait été pour elle plus qu’une facilité, un réflexe. Mais elle devait bien admettre qu’elle n’en avait même pas envie. Elle n’avait envie que de Magnus.  

Un homme avait le regard fixé sur elle depuis plusieurs minutes. Si elle l’avait voulu, c’était probablement lui qu’elle aurait choisi : il était beau, les yeux clairs au milieu d’un visage buriné, mis en valeur par sa dishdash blanche. Faire des avances à un émirati dans ce pays était sans doute scandaleux. Raison de plus pour céder à la tentation. Mais… non.  

Lorsque l’homme se leva et avança dans sa direction, elle leva les yeux au ciel. Il perdait son temps. Mais il s’assit en face d’elle et son regard n’avait rien de charmeur.  

- Que faites-vous là ?  

La question surprit Isobel.  

- … Qui êtes-vous ?  

- C’est une chose d’entrer dans le pays sans prendre la peine de nous le signaler, Vera. Mais c’en est une autre d’empiéter dans des histoires auxquelles vous ne savez visiblement rien du tout. Qui vous envoie ?  

« Vera »… Non seulement il semblait la connaître, mais il savait sous quel nom elle avait travaillé pour les services secrets. Elle sentit une pointe lui vriller l’estomac.  

- Je ne comprends rien à ce que vous dites. Qui êtes-vous, bon sang ?  

- Elias Zekri (Leonard Brumel). C’est moi qui dirige la section de nos services ici. Et je vous le demande une dernière fois : que faites-vous ici, et qui vous a envoyé ?  

- C’est une méprise. Je n’ai plus rien à voir avec les services secrets de Gérardmerveille, ni aucun autre. Et je suis ici totalement par hasard. J’accompagne un ami, et nous partons pour Londres demain.  

- Vous voulez me faire croire que vous êtes proche de Magnus Carlsberg, après les événements de Hong Kong ?  

Elle était bien placée pour connaître l’efficacité des renseignements gérardmerveilleux. Mais l’effet en était toujours très déplaisant.  

- Moi, je ne vous demande rien du tout. Je vous dis simplement que vous vous trompez sur mon compte. Je n’ai rien à voir avec vous, et c’est très bien comme cela. Maintenant partez, M. Carlsberg va arriver.  

Il sourit, mais son regard était emprunt de soupçons.  

- Je suis au moins certain d’une chose, c’est qu’il ne risque pas d’arriver. Vous allez me faire croire que vous ignorez que Carlsberg est au Yemen à l’heure qu’il est ?  

S’il ne la croyait pas, il ne put néanmoins se méprendre sur l’expression du choc qu’elle ressentit.  

- Vous dites n’importe quoi.  

- Quand je vous disais que vous ignoriez où vous mettez les pieds… Je veux bien vous laissez le bénéfice du doute. A condition que vous preniez le prochain vol pour Cinéjeu Island. La situation est suffisamment difficile pour que vous n’y mettiez pas les pieds, ma belle.  

 

*  

 

Lorsque la nuit tomba, elle dut bien se rendre à l’évidence. Magnus ne revenait pas. Mais que diable était-il parti faire au Yemen ? Elle était persuadée qu’il n’avait pas prévu un tel voyage. Ils ne se cachaient plus rien. Plus après ce qu’ils avaient vécu. Il devait rencontrer le Sheikh Nishad bin Khalid Al Vayad, l’un des principaux actionnaires de la société dont il allait prendre la direction à Londres. Une visite de courtoisie, presque pas professionnelle.  

Le lendemain matin, un mot l’attendait à la réception. L’agent Zekri lui avait envoyé un taxi pour la conduire à l’aéroport. Mais elle insista pour que le chauffeur fasse un détour par le siège de l’Emirates Bank. Celle dont Vayad était à la tête.  

Après beaucoup d’insistances, elle parvint à se faire recevoir par l’assistant de Vayad.  

- Je suis au regret, mais M. Vayad n’est pas dans nos bureaux aujourd’hui.  

- Je suis la compagne de M. Carlsberg. Ils se sont rencontrés hier. Et j’attends toujours son retour.  

- Je suis au regret, mais je ne suis pas en mesure de m’entretenir avec vous des affaires professionnelles de M. Vayad.  

Son ton obséquieux la rendait hors d’elle, au point qu’elle renonça à se montrer prudente. Elle tapa du poing sur la table.  

- Mais bordel, que sont-ils partis foutre au Yemen ? Je vais vous foutre Interpol au cul pour enlèvement et séquestration ! S’il avait dû partir de son plein gré, je le saurais !  

Le regard de son interlocuteur se fit plus incisif, menaçant.  

- Mademoiselle, vous perdez votre sang-froid. Je vous conseille de ne pas manquer votre vol. Nul doute que M. Carlsberg vous retrouvera sous peu à Londres.  

Plutôt que de lui foutre son poing où elle le souhaitait, elle partit en claquant la porte. Alors même ce connard en savait plus sur sa vie privée qu’elle-même ? Elle en savait trop sur les méthodes des services secrets et des organisations terroristes pour s’apaiser. Magnus avait été entrainé au Yemen, d’une façon ou d’une autre, et cela était forcément signe que quelque chose clochait. Une grande lassitude s’abattit sur ses épaules. Alors une fois encore, sa vie se retrouvait liée à de sombres manigances où elle n’avait ni les tenants, ni les aboutissants !  

Malgré tout, lorsqu’elle arriva à l’aéroport, elle prit un billet pour le premier vol à destination de Sanaa. En rangeant son billet, elle tomba sur la carte de l’agent Zekri.  

 

 

Elias Zekri regardait les passagers s’engager dans le couloir d’embarquement lorsque son téléphone vibra. Un texto :  

« Croyez-moi ou non. En tout cas, je vais chercher mon mec au Yemen. Si vous avez des couilles, vous m’apporterez votre aide. »  

- Nahdin o mouk !, jura-t-il, au moment même où il apercevait la jeune femme parmi les passagers.  

 

*  

 

Il lui avait fallu deux jours pour retrouver la trace de Nishad al Vayad. Mais c’était bien lui (Hugo Vetenssen) qui pénétrait dans ce restaurant, à quelques pas de l’endroit où elle se tenait. Ses deux gardes du corps en attestaient. Elle dut forcer le passage du majordome, qui tentait de lui faire comprendre que les femmes n’étaient pas admises ici et que son voile ne recouvrait pas toute sa chevelure. Mais ce sont les deux hommes de mains qui parvinrent à la retenir, l’empoignant par ses épaules, alors qu’elle atteignait sa table. Il la regarda avec surprise pendant qu’elle criait sur les deux macaques.  

- Vous allez me dire où est Magnus Carlsberg !  

En entendant ce nom, Nishad al Vayad stoppa le mouvement de ses hommes. Il plongea son regard perçant dans celui de la jeune femme, qu’elle lui renvoyait noir et enflammé. Puis, à sa surprise, il l’invita à sa table. Méfiante, elle n’avait de toute façon d’autre choix que d’accepter.  

- M. Carlsberg ne m’a pas dit à quel point son épouse était charmante.  

Elle en avait ras-le-pompon du Yemen, de la chaleur, du voile, de ne comprendre personne… Alors elle se dit qu’il n’était plus temps de rectifier l’usage d’« épouse ».  

- Où est Magnus ?  

- Je suis confus, si j’avais su qu’il ne voyageait pas seul, j’aurais pris soin de vous inviter également.  

- Monsieur Vayad, j’ignore quelles sont vos coutumes en terme d’« invitation », mais je pense que même vous n’acceptez pas d’invitation à quitter un pays sans prendre une seule valise. Arrêtez votre comédie. Magnus est-il toujours en vie ?  

Vayad rit.  

- Vous êtes très franche, Madame. Mais vous vous méprenez. M. Carlsberg va on ne peut mieux. Néanmoins, j’ai quelques difficultés à vous parler de mes affaires en plein milieu d’un restaurant. Suivez-moi dans ma propriété. Mes hommes vous raccompagneront ensuite à votre hôtel.  

 

*  

 

Le soir déclinait sur Sanaa et Isobel regardait les lumières de la ville s’allumer peu à peu depuis la terrasse panoramique de Vayad. Il lui avait servi un verre. Ils étaient seuls maintenant. Mais son cœur n’était pas à l’apaisement. Vayad lui avait expliqué qu’en prenant connaissance des événements de Hong Kong, il avait voulu s’assurer de l’honnêteté de Magnus et de sa capacité d’engagement pour la société. Alors il l’avait convaincu de faire ce détour par Sanaa pour découvrir l’activité de la maison-mère basée au Yemen, en possession de la majorité des parts de la société londonienne, et ainsi permettre à ses associés de se faire une opinion du jeune homme sur le terrain. Il serait de retour auprès d’elle dès le lendemain matin, lui avait-t-il assuré.  

Isobel n’était pas convaincue. Ces méthodes… Il y avait toujours ces méthodes qui l’empêchaient de ne pas voir d’anguille sous roche.  

- Pour quelle raison ne puis-je le rejoindre dès maintenant ?  

- Il est à l’extérieur de Sanaa. Tranquillisez-vous, tout va très bien. Mes associés m’ont déjà fait retour de tout le bien qu’ils pensaient de lui. Détendez-vous.  

Il vint s’asseoir à ses côtés et posa la main sur sa cuisse.  

- Un homme doit bien faire ce qu’il faut pour protéger ses affaires. Navré que nos méthodes puissent vous paraître maladroites.  

Elle posa la main sur la sienne, qui se faisait trop caressante.  

- Vous paraissez pourtant maîtriser vos méthodes à la perfection.  

Elle le repoussa franchement.  

- Pour qui me prenez-vous ?  

Il la regarda avec amusement, et son regard se fit plus brutal.  

- Allons. Il n’y a pas que vous qui sachiez débusquer des inconnus. Je sais moi-même plus de choses sur vous qu’à l’heure de notre rencontre. Je sais ce que vous faites. Et si c’est de l’argent que vous souhaitez, vous vous doutez que ce n’est pas un problème.  

Il agrippa son poignet plus fermement et l’attira vers son entrejambe. Elle saisit son verre vide et l’explosa contre son crâne. Vayad se prit la tête entre les mains. Une rigole de sang sillonnait son front. Isobel se releva et s’apprêtait à disparaître. Elle y était peut-être allée un peu fort.  

- Je trouverai le chemin de la sortie.  

- Chienne ! On ne me traite pas comme ça !  

Elle se précipita à l’extérieur et croisa le plus sereinement qu’elle put le vigile de l’entrée, qui s’interrogeait sur les cris de son maître qui commençaient à remplir les couloirs de la maison. Elle sortit et se réfugia dans un taxi qui, heureusement pour elle, passait à ce moment. Elle prit la direction de son hôtel. Il fallait qu’elle en parte. Elle connaissait trop les hommes puissants pour ne pas craindre les répercussions de son geste. Elle se maudit également : les conséquences de son coup de sang allaient probablement rejaillir sur Magnus. Il fallait qu’elle contacte Elias Zekri, elle ne pouvait plus s’en sortir seule.  

Une agitation dans la rue stoppa le taxi. Des lumières de gyrophares clignotaient devant l’entrée de son hôtel, à quelques dizaines de mètres plus loin. Elle quitta le véhicule et s’approcha. Un policier gardait l’entrée de l’hôtel. Elle vit alors que la fenêtre de sa chambre était éclairée, et qu’il y régnait une grande agitation. Cela ne sentait pas bon. Elle préféra reculer, et sursauta quand une main lui empoigna l’épaule. L’agent Zekri la regardait avec fureur.  

- Je vous avais dit de rester en dehors de ça, sombre idiote !  

- Que se passe-t-il ?  

- Vous voyez ce véhicule ? La brigade anti-terroriste. Qu’avez-vous amené dans vos bagages ?  

- Mais rien !  

Elle se sentit soudainement idiote effectivement. Peu importe qu’il n’y eut rien dans ses bagages, Vayad avait probablement utilisé le temps de sa visite chez lui pour y faire glisser ce qu’il fallait pour la faire expulser dès que possible, ou arrêter... ou pire ! Elle se tourna vers Zekri, résolue.  

- Pas la peine de me demander de quitter le pays. Il est hors de question que je parte sans Magnus. Il est en danger.  

- Ca, c’est certain. Et si je voulais vous voir partir, je ne vous demanderais pas votre avis. Mais ce n’est plus possible. Votre signalement est partout.  

 

*  

 

« Vous auriez dû nous faire confiance. » C’est ce que lui rabâcha Zekri toute la nuit, dans la planque qu’il lui avait trouvée, et où il lui expliqua ce qu’il savait. Que Vayad mangeait à tous les râteliers. Qu’il s’enrichissait d’un côté par le grand jeu des finances capitalistes occidentales et qu’il finançait de l’autre les mouvements rétrogrades islamistes, comme Daesh ou Al-Qaïda. Et que pour autant que Zekri connaissait ses méthodes, il s’était méfié de Carlsberg et l’avait envoyé en « cure d’islamisation » forcée. S’il réussissait, Carlsberg serait un parfait pion sur l’échiquier de la City. Et s’il n’y parvenait pas, Carlsberg serait balayé de la partie.  

- Que pouvons-nous faire ?  

- Déjà, vous pouvez changer de peau. Vous en avez l’habitude.  

Zekri lui tendit un passeport et une carte d’identité, sur lesquelles il ne manquait plus que son visage. Laïla Zenoumi, tunisienne.  

- Et quitte à être bloquée ici, vous allez pouvoir nous être utile.  

 

*  

 

BO : https://www.youtube.com/watch?v=x5_FtHnpmNw  

 

Isobel se calfeutrait sous son voile noir. Pour une fois, elle était ravie de le porter. Ce n’était pas la première fois qu’elle risquait sa vie. Mais pour la première fois, elle se retrouvait sans atout dans la mission qu’elle s’était elle-même attirée sur les épaules. Elle marchait aux côtés de Muskaan (Laura Liden), l’agent yéménite de Zikra. Elle avait rejoint la jeune femme dans sa mission d’infiltration au sein de la communauté islamiste. Elles faisaient ensemble leur entrée dans un centre de rééducation pour femmes, dirigé par des hommes reconnus par Zikra comme des membres du réseau Daesh. Elles étaient en plein cœur du désert Rub al-Khali, près de la frontière saoudienne, et pénétraient dans un contrefort qui ressemblait fortement à une ancienne prison. Pendant deux mois, elles étaient censées y suivre un enseignement de « sensibilisation à la cause d’Allah ». Muskaan ne l’avait pas dit à Isobel, mais entre agents yéménites, ils parlaient de ce centre comme d’une « école à sacrifiés », car bon nombres d’attentats-suicides au Moyen-Orient avaient été exécutés par des anonymes qui étaient passé par cet endroit.  

- Gloire à Allah, bénissez-Le car il vous ouvre les portes de la connaissance et vous serez bénies parmi les bienheureux.  

Le visage de l’homme (Malcom Emerson) qui prononçait ces paroles ne reflétait rien de la bénédiction et du bonheur promis. Son expression était fermée et il scrutait les nouvelles arrivantes avec défiance et autorité. Isobel tenta de se faire discrète et se rapprocha de Muskaan. Celle-ci n’avait rien fait pour la mettre en confiance.  

- A la rigueur on peut te faire passer pour Tunisienne, lui avait-elle dit, mais je ne sais pas ce qu’on dira quand ils découvriront que tu ne parles pas arabe.  

Les femmes, qu’Isobel découvrit d’âges et d’appartenance sociale différents, furent rassemblées dans une vaste salle au plafond bas. Les murs étaient de terre séchée et elles s’agenouillèrent sur des tapis usés qui les protégeaient de la terre battue. L’homme se présenta sous le nom de Khalid. Il s’adressa à elles avec la même fermeté qu’à leur arrivée.  

- Vous vous sentez loin d’Allah et avez choisi de nous rejoindre pour vous recentrer sur votre amour pour Lui. Vous en serez bénie. Car le monde est en guerre contre Lui, et seule la mort doit nous défaire de notre devoir envers Lui.  

Muskaan dut cesser de traduire les paroles à Isobel car elle attirait l’attention sur elles. Aussi la jeune femme ne comprit pas la suite de l’exposé. Elle se contenta de crier « Allahu akbar » en même temps que les autres. Et entre-temps, son esprit vagabondait.  

Mais que venait-elle faire dans cette galère ? Zekri l’avait convaincu car il était persuadé que Magnus ne pouvait être que dans ce centre. Mais comment allait-elle s’en sortir ? Et les sortir tous deux de ce traquenard ? Son sort ne reposait que sur Maskaan. Que lui arriverait-il s’il arrivait quelque chose à sa compagne ?  

Son regard se portait sur l’ouverture grillagée faite dans la terre et qui faisait office de fenêtre. Elle crut un instant se tromper, mais c’était bien Nishad al Vayad qu’elle venait d’apercevoir. Sur le crâne, il portait un keffieh blanc qui ne camouflait pas tout à fait le pansement en haut de son front. Elle sentit un élan de colère monter en elle et se retourna vers Khalid qui vitupérait encore. Elle en avait vu d’autres. Elle s’en sortirait.  

 

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Un film réalisé par Shannon HECHT  

Sur un scénario original du Corbeau  

 

Avec  

Suri PENDRAGON - Isobel Clarence/Vera  

Hugo VETENSSEN - Nishad al Vayad  

Laurie PATTON - Muskaan  

Malcom EMERSON - Khalid  

Leonard BRUMEL - Elias Zekri  

John MEARS - Magnus Carlsberg  

 

Sur une musique de Jessica BERRY  

BO : 1) https://www.youtube.com/watch?v=uTAaKAVpOOM ;  

2) https://www.youtube.com/watch?v=x5_FtHnpmNw  

Scénario : (1 commentaire)
une série A thriller de Shannon Hecht

Hugo Vetenssen

Suri Pendragon

Malcom Emerson

Laura Liden
Avec la participation exceptionnelle de Leonard Brumel, John Mears
Musique par Jessica Berry
Sorti le 06 avril 2035 (Semaine 1579)
Entrées : 24 678 671
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