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Grindy Polarized Production présente
Feu Ardent

Liège se réveille. La gare des Guillemins laisse traverser la lumière du soleil à peine levant. Les trains s’arrêtent et redémarrent, transportant étudiants, travailleurs et simples voyageurs. Les rayons du soleil réfléchissent sur la Meuse. Elle en serait presque agréable à l’oeil. Les rues du Carré et ses alentours sont nettoyées après la guindaille passée. Les rues se bondent. Des gens, toujours des gens, qui marchent pour faire du shopping, aller à l’unif, au boulot, prendre le bus, le train. Une masse déconnectée ne possédant aucun but, qui erre en ne voyant que son propre reflet sur la vitrine. Très vite, le soleil se couche. Les Guillemins s’illuminent en même temps que la rue des putes, adjacente. La Meuse retrouve son aspect dégueulasse. Les bleus, les baptisés arrivent en masse dans le Carré. L’odeur de gerbe se mélange à l’oxygène. Ca grouille de monde comme un mariage dans un 11 mètres carrés. Pendant ce temps, loin de cette “agitation de jeunes”, les vieux bourgeois vont au resto, font des promenades ou argumentent sur la pertinence de la dernière expo mondaine qu’ils ont vu. Les coteaux s’illuminent. Liège s’endort. Le lendemain, la cité ardente s’embrasera et se réveillera, tachée de sang.  

 

Du haut de la Citadelle, Guillaume (Rémy Eloy) regarde le panorama que la ville lui offre. Un curieux mélange de gratte-ciel moderne, de palais d’un ancien âge et d’anciens bâtiments miniers. Il est 6h30 du matin et Liège commence à se réveiller. Guillaume est subitement atteint d’une étrange sensation. Il ressent une certaine excitation tout en sentant le doute s’emparer de lui. C’est comme avant de donner un discours devant une salle remplie de personnes. En fait, c’est un peu ce qu’il s’apprête à faire. Emilie se rend compte de l’hésitation de Guillaume. Elle décide de le rassurer. Tout ceci, c’était l’idée d’Emilie. En fait, c’est Emilie (Eva Berdinger) qui a toutes les idées et Guillaume la suit, aveuglé par son amour pour elle. Guillaume passe son bras par dessus les épaules d’Emilie. Cette dernière lui donne un bisou sur la joue. “Aujourd’hui, Liège va finalement se réveiller. Le message sera reçu ! Le feu du changement va commencer à brûler !” chuchote Emilie à l’oreille de Guillaume. Celui-ci hoche la tête et prend le sac à ses pieds. Les deux amoureux s’en vont du panorama de la Citadelle afin de délivrer leur discours. Après tout, il est presque 7h.  

 

Sur la place Saint-Lambert, dont l’imposant palais des princes-évêques fait face, Jonathan (Reginald Ballard) prépare la commande de sa mère et de sa soeur. Ces dernières avaient décidé de lui rendre visite à son lieu de travail, une sandwicherie sur la place. Jonathan est heureux de les voir. Cela change de la routine quotidienne du boulot. Il est également de voir sa mère souriante, après tout ce qu’elle a traversé…Après tout ce qu’ils ont traversé. Jonathan et sa famille sont originaires du Congo. Lorsque la guerre civile éclata, le chaos s’empara du pays et le sang coula. Le père de Jonathan était très actif durant la guerre. Il faisait parti d’une des milices cherchant à diriger le pays. Il possédait un idéalisme puissant. Il vivait dans une véritable utopie. Il rêvait d’un Congo fort où tous ses habitants bénéficieraient d’un niveau de vie élevé, où l’esclavage et la misère serait inexistants. Il pensait que ce Congo-là serait le moteur de la renaissance de l’Afrique. Un continent indépendant et fort, doté d’une richesse culturelle et scientifique inestimable, qui se tiendrait debout face aux impérialistes de tout horizon. Le père de Jonathan se fit assassiné sur ordre de la milice dirigeante. La milice du père se dissout très rapidement après sa mort. Craignant pour leur vie, la famille de Jonathan s’enfuit loin du Congo ensanglanté et atterrit en Belgique. Néanmoins, leur calvaire n’était pas fini. Jonathan et sa famille ne furent pas les seuls à avoir eu la même idée. L’attente pour la demande d’asile fut long, très long. Pendant 5 ans, la mère de Jonathan n’a pas pu travailler, n’a reçu aucunes aides pour survire tout ce temps. La famille vivait dans un centre aux conditions douteuses, dans une pièce ridiculement petite pour les trois membre de la famille. Finalement, l’asile leur a été accordé mais, malgré tout, ils ont dû se battre pour survivre. Survivre aux préjugés et au racisme ambiant qui grandissait vis-à-vis de ces “nouveaux migrants” en provenance d’Afrique et du Monde Arabe. Mais tout cela, c’est du passé. Presque 20 ans plus tard, la situation s’est améliorée même si elle est loin d’être idéal. Une fois arrivé à l’âge adulte, Jonathan enchaina les jobs pour subvenir aux besoins de sa famille. Sa soeur est actuellement en dernière année de droit à l’université. Elle souhaite devenir avocate spécialisé dans le droit d’asile. Jonathan a obtenu une petite pause pour parler un peu avec sa famille. Ils se dirigent vers la place Saint-Lambert. Un jeune homme, à l’air pressé, bouscule légèrement Jonathan. Le jeune homme s’excuse vite fait et repart, toujours à un rythme pressé. Il porte une veste kaki avec un foulard rouge qui entoure son bras gauche. Il est 6h50. Mesdames et messieurs, prenez place !  

 

Après s’être excusé auprès de l’homme qu’il vient de percuter, Guillaume continue son chemin vers l’une des poubelles de la place Saint-Lambert. Emilie, portant également une veste kaki et un foulard rouge, se trouve sur l’esplanade de la place, à quelques mètres de Guillaume. Ce dernier jette brièvement un regard en direction de la jeune femme. Il est hésitant. Doit-on vraiment en arriver là pour que le peuple entende un message ? Guillaume n’a toujours eu que des idées d’une société meilleure, des théories. Emilie, quant à elle, a toujours été active. Ce qu’elle voulait, c’était du concret, pas du bourrage de crâne intellectuel ! De temps en temps, Guillaume tentait de remettre en question les plans d’Emilie. Ne va t-elle pas un peu trop loin ? Néanmoins, elle trouvait toujours les mots pour rassurer Guillaume et lui rappeler leur objectif. Emilie a l’âme d’un vrai leader, elle possède un charisme fou. Les gens l’écoutent, pas comme le timide Guillaume qui est toujours dans l’ombre de sa bien-aimée.  

 

Quelques secondes plus tard, Guillaume se ressaisit et dépose un paquet dans la poubelle. Ensuite, il marche, avec le même tempo pressé, en direction d’une sandwicherie. Une fois arrivé, il fait la file afin de commander un sandwich. Derrière lui, la porte s’ouvre et l’homme qu’il a bousculé entre, accompagné de sa famille probablement, et se dirige derrière le comptoir. L’homme prend la commande de Guillaume et, au bout d’un certain temps, lui tend son sandwich. Guillaume s’assit à une table et commence à manger. Anxieux, il regarde l’heure : 6h55. Il n’a pas beaucoup de temps. Il s’en va de la sandwicherie et se dirige sur l’esplanade afin de rejoindre Emilie. En dessous de la table, son sac à dos est resté. Emilie jette un petit clin d’oeil à Guillaume. Tous les deux commencent à mettre en place l’imposante banderole qui se déroulera à 7h.  

 

Cela fait bientôt une heure que Lucie (Stefanie Cosmic) a commencé son service au commissariat de Liège. Il est bientôt 7h et Lucie est en train de finir son rapport sur une petite embrouille entre deux bourrés dans le Carré. Rien d’inhabituel en somme. En voyant l’horloge au mur, un sentiment d’ennui gagne Lucie. Cela fait bientôt 10 ans qu’elle travaille dans les services de police. Elle commence à en avoir de marre de se coltiner les petites affaires. Cela fait 10 ans qu’elle travaille dur pour obtenir une promotion mais aucun résultat jusqu’à présent. Néanmoins, Lucie aime son travail. Elle souhaite juste être reconnue à sa juste valeur et pouvoir s’occuper de cas plus importants en tant qu’inspectrice. Il est 7h. L’odeur forte du café monte jusqu’aux narines de Lucie. En parlant de café…Tout d’un coup, les téléphones commencent à sonner et tout le monde se comporte comme s’ils avaient bu 10 litres de ce fameux café. Lucie se lève de son bureau. Avant qu’elle puisse demander à l’un de ses collègues ce qu’il se passe, le commissaire hurle le nom de Lucie et l’ordonne de venir dans son bureau. Avait-elle fait une connerie, se disait-elle.  

 

Le commissaire a la voix tremblante, remplie d’émotion. Il explique à Lucie la situation. Celle-ci n’arrive pas à y croire. A 7h, plusieurs bombes ont détonné sur la place Saint-Lambert. D’après les coups de fils reçus, il y aurait un grand nombre de victimes et blessés. Lucie est sans voix. Le commissaire a décidé de lui confier l’affaire, comme “test”. Malgré son air bouche-bée, Lucie n’éprouve aucune empathie pour les victimes. Elle a enfin sa “grande affaire” ! Elle se voit déjà inspectrice. Lucie n’aimait pas grand monde sur son lieu de travail, ni même en dehors. Elle reste principalement toute seule tout le temps. Elle n’arrivait pas vraiment à se faire des amis. Elle est limite anti-sociale. Pourtant, elle adore rendre service aux gens mais reste la plupart extrêmement froide. Sans montrer sa joie intérieure, elle remercie le commissaire, prend ses affaires et se dirige sur les lieux de l’attaque.  

 

Tout est prêt ! Il sera 7h dans moins d’une minute. Et puis boum ! Un bus rempli de monde s’arrête, à côté de la poubelle piégée, afin de laisser monter et descendre des gens. Guillaume a l’air inquiet. Il n’était pas censé avoir de gens à l’endroit de la poubelle, encore moins un bus bondé. Il se tourne vers Emilie.  

“Toute révolution se fait dans le sang ! Ils meurent en martyrs à cause de notre système actuel ! Nous ne devrons jamais oublier le sang versé pour notre cause !” lui dit cette dernière.  

 

Encore une fois, Guillaume avale ce qu’Emilie lui dit sans se poser de questions. Un homme sort de la sandwicherie plus bas en regardant dans toutes les directions. Il est 7h tapantes ! Tout semble se passer au ralenti. Emilie et Guillaume déroulent la banderole en même temps que les premières bombes explosent. La bombe posée dans la poubelle explose. Sa déflagration enveloppe la majorité des passagers du bus ainsi que certains piétons à coté. Tout de suite après, la sandwicherie vole en éclats, projetant bouts de verres, de tables à une vitesse folle. L’homme qui se trouvait devant est catapulté vers le sol. Au milieu des cris et des hurlements, deux autres détonations se font entendre. Les flammes s’élèvent. Le sang se répand sur la place. Les deux amoureux regardent cette scène de souffrance, avec deux regards différents. Guillaume y voit l’horreur. Des gens, en feu, courent dans tous les sens avant de s’écrouler au sol. Les rescapés pleurent leurs morts. Le feu assombrit le regard de Guillaume. Emilie, quant à elle, voit, dans toute cette violence, de la poésie. Elle voit des gens qui courent sans but, des moutons décérébrés par l’oppression de la propagande capitaliste qui finissent purifiés par le feu ardent de la révolte populaire. Le feu brille dans les yeux d’Emilie. Le couple se regarde amoureusement. Ils décident de profiter du mouvement de panique pour s’enfuir. Ils se mêlent à la foule et disparaissent. Au-dessus des flames, la banderole dit, en grandes lettres rouge sang : “ LE PEUPLE SE VENGERA ET REPRENDRA CE QUI EST A LUI !”  

 

Jonathan se dirige vers l’extérieur. Il cherche le jeune homme qui a oublié son sac à dos dans la sandwicherie. Ne voyant aucune trace de celui-ci, il décide de retourner au travail. Il se tourne en direction de la sandwicherie et regarde sa mère et sa soeur discuter avec le gérant. Un sourire aux lèvres, il s’apprête à rentrer dans la sandwicherie mais 7h sonne. En un éclair, tout changea. Il entend derrière lui un bruit sourd, similaire à une explosion. Il se retourne vite fait pour voir ce qu’il s’est passé. La seule chose qu’il put apercevoir est le bus en feu, avant d’être propulsé, avec violence, par une autre explosion. La sandwicherie est détruite. Jonathan se réveille après avoir perdu brièvement connaissance. Les sirènes rugissent autour de lui. Il a mal un peu partout, des bouts de verres enfoncés également partout. Sa tête tourne à une vitesse folle. Les flammes et le sang sont les seules choses qu’il voit. Il tourne doucement sa tête en direction de la sandwicherie. C’est là qu’il remarque que son lieu de travail en feu. Ignorant la douleur physique qu’il éprouve, il se dirige, le plus vite qu’il peut, vers la sandwicherie. Il crie le nom de sa soeur et de sa mère dans les décombres. Il tente de soulever des débris pour vérifier mais il souffre bien trop pour cela. Soudain, on l’attrape par l’épaule. Ce sont les services de secours qui veulent l’emmener en lieu sûr. Cependant, Jonathan ne veut pas. Les pompiers sont obligés de trainer Jonathan pendant que celui-ci, les larmes coulantes sur ses joues, appelant désespérément sa soeur et sa mère, en espérant entendre une réponse. Alors qu’on le conduit en dehors de la place Saint-Lambert, Jonathan lève la tête et aperçoit l’énorme banderole aux lettres rouge sang que deux jeunes amoureux ont déployé à 7h pile.  

 

7h15, Lucie arrive sur les lieux de l’attaque. Elle y découvre l’horreur. Les cadavres jonchent le sol. Les survivants pleurent et essaient de réaliser ce qu’il vient de se passer. Les bâtiments sont en feu. Les pompiers tentent d’éteindre les flammes et aident les blessés coincés dans les décombres des explosions. Les ambulances sont remplies de gens et font des allers-retours avec l’hôpital. Les policiers tentent de savoir ce qu’il s’est passé ici. Lucie demande à l’un de ses collègues un bref topo. Il y aurait une cinquantaine de victimes et presque une centaine de blessés à l’heure actuelle. D’après les temoins, il y aurait eu 4 explosions à divers endroits de la place. La première explosion proviendrait d’une poubelle juste à côté de l’arrêt de bus. Le seul indice que les enquêteurs ont trouvés est une banderole imposante, probablement déployé par le ou les coupable. Lucie est excitée. Il s’agit d’une affaire de la plus haute importance et elle est en charge de celle ci. Elle déploie ses hommes pour trouver d’autres pistes et avoir une meilleure vue d’ensemble des événements.  

 

Il est 8h. Une course-poursuite folle s’enclenche. Guillaume et Emilie tentent de se faire discret. Lucie et toute la police liégeoise recherche les responsables des explosions. Jonathan, découvrant les corps à moitié calcinés de sa famille, crie vengeance. Le sang coulera encore. Des idéalistes, semant la terreur, sont en cavale. Une flic, négligée par ses supérieurs, est prête à tout pour réaliser son objectif. Un jeune homme, accablé par la perte cruelle de sa mère et de sa soeur, lance une vendetta contre ces terroristes. La Cité Ardente va être le théâtre d’une lutte sans merci.  

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D'après un scénario original d'Alex Goodlifer  

 

Produit et distribué par Grindy Polarized Production  

 

Un film de Sharon Nicotero  

 

Avec  

 

Rémy Eloy  

Stefanie Cosmic  

Reginald Ballard  

Eva Berdinger

Scénario : (4 commentaires)
une série B thriller (Drame) de Sharon Nicotero

Rémy Eloy

Stefanie Cosmic

Reginald Ballard

Eva Berdinger
Musique par Gaia Laws
Sorti le 27 décembre 2036 (Semaine 1669)
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