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Philadelphia Productions présente
Les flammes s'élèvent

Un film de Nadi Frizzi  

 

Gary Leroy joue le rôle de Begenter  

Lily Ellman joue la mère.  

Malcom Hardy est le père.  

Pamela Isham est Marie.  

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Begenter venait d'arriver à Hollywood. Il avait tout plaqué pour vivre son rêve américain, devenir acteur dans la plus belle des villes, Los Angeles. La Cité des Anges, vaste ensemble de pavillons. Les voitures se comptaient par milliers, on ne pouvait les dénombrer. Combien de personnes passaient ici chaque jour ? Probablement des millions. Begenter était arrivé sans aucun argent : il avait abandonné son métier de postier en Allemagne et ne possédait pas d'économie. Il vivait en location dans un appartement. Le propriétaire, peu sympatique, lui faisait exécuter des travaux tout le temps. Il était peu scrupuleux et notait chaque détérioration ou changement dans l'espace. Il était constamment au travail, chez lui et dehors. Ces heures de travail lui avaient forgés un sens de la concentration hors-du-commun : dès qu'il se plongeait dans un ouvrage, on ne pouvait le déranger et il n'écoutait rien. Ce qui créait un léger sentiment d'impatience et d'agacement dans l'esprit de l'autre. Cependant il regardait dans les yeux, souvent. Les siens, bleus comme le ciel, étaient durs, fermés. Ils reflétaient le miroir d'un homme mystérieux, fragile et réservé. Grand gaillard, il semblait déjà vieux et pourtant, il n'avait que 30 ans. La monotonie de la poste, l'avait dégoûté de la vie, il avait envie d'autre chose, d'une vie différente.Les quelques bribes de conversation qu'il échangeait étaient avec sa mère et des collègues de travail. Cette timidité ne l'encourageait pas dans son projet.  

 

Il entretenait une relation conflictuelle avec sa mère. Quand il étais jeune, ils étaient très proches, complices. Quand Begenter rentrait de l'école, il se jetait dans les bras de sa mère et lui faisait un long câlin.Il restait accroché à son cou comme si celui-ci était le seul repère, le seul cadre dans ce monde flou. Elle s'appelait Annabelle. Souvent, elle lui préparait des pancakes et sortait au cinéma avec lui. Le père de Begenter, restait muet. Il mangeait chaque soir mais il ne disait rien. Muet, il montait et s'endormaissait sans rien dire. Cette relation quasi-inexistante, contrastait avec son rapport avec Annabelle. L'été, il faisait des ballades en forêt. Il aimait découvrir les sentiers perdus, se promener parmi les chênes tendus. Ces ballades l'éduquaient au côté de la nature. Elle était là, bienveillante, méchante mais toujours juste. Leur maison était entourée de champs et de forêts. A chaque fois, ils revenaient avec un sac rempli de noix et des noisettes. Un jour, ils invitèrent leur voisine à venir avec eux.  

 

Elle avait le même âge que Begenter. De belles joues ornaient son visage et son sourire était profondément beau. Les dents blanches, le teint légèrement mat, elle regardait chaque soir Begenter et sa mère revenir de leurs ballades. Elle ne faisait rien chez elle, elle était tout seule. Ses parents étaient toujours au travail ou en voyage. Le seul moyen de s'évader était de regarder les gens qui partaient revenir. Cette solitude avait développée une peur du dehors si forte qu'elle avait des problèmes pour être scolarisée. Elle pensait que le monde extérieur était malsain, mauvais et pervers. Elle restait donc dans ce qu'elle considérait comme une "bulle" de protection aux mauvaises influences. Cependant ce jour-là, elle avait acceptée la proposition de Begenter d'un "oui" maladroit. Une parole arrachée à une carapace impénétrable. Il avait essayé de la rassurer en lui souriant et en lui faisant des gestes rassurants. La psychose de Marie avait cédée face au désir de sortir. Voir l'autre, ce qui se passe.  

Ils commencèrent cette balade en se rencontrant à un point de rendez-vous. Annabelle vit Marie d'un air surpris puis lui dit de l'air le plus doux possible:  

 

"Alors c'est toi Marie, je ne t'avais jamais vue ? Tes parents ne sont pas là ? Je ne les connait pas non plus, c'est bien dommage...  

-Ils ne sont jamais là, répliqua t-ellle timidement.  

-Ah c'est peut-être pour ça, qu'on a jamais pu organisé de barbecue avec eux !  

-Aller Maman, on y va ou pas ? Sinon on ne seras jamais rentrés pour 8 heures.  

-Oui mon petit ourson, on va y aller si on ne veut pas faire tard"  

 

Ils avancèrent en direction de la forêt. Lieu mystérieux, c'était là où se trouvaient toutes les réponses à leurs questions. Annabelle se sépara dès les premiers pas de Marie et de Begenter. Elle avait fait exprès de s'éloigner pour les laisser ensemble et leur laisser faire connaissance. La mousse tapissait les vieilles pierres qui étaient couchées ci et là sur le bord de la route. Le sol était humide et couvert de feuille. Les arbres, bruns et jaunes, se dépérissaient comme les derniers jours d'un vieillard. Quand l'arbre serait dépourvu de feuilles, il n'y aurait plus rien et alors, au printemps, la renaissance aurait lieu. Le phénix cyclique. Marie et Begenter marchaient main dans la main, le long du sentier. Ils observaient les oiseaux faire leur nid, les plantes remarquables tapissant le sol et les écureuils courant sur les troncs des arbres. La douceur des mains de Marie était semblable à la fourrure d'un lapin : douce, soyeuse, voluptueuse. Les mots ne pouvait décrire cette sensation : ce frisson du corps qui est inexpliqué. Ils se parlèrent :  

 

"Tu crois qu'elle a fait exprès de nous laisser ensemble ta mère ? Ou alors le hasard fait bien les choses ?  

-Si le hasard fait bien les choses cela veut dire que notre mère nous a laissés seuls, répondit de la manière la plus naturelle du monde Begenter.  

-Tu as vu l'oiseau là, qui donne la nourriture à ses enfants ? C'est tellement beau.  

-Oui, ça c'est moi et ma mère, inséparables et très complices. Et tes parents ils ne t'aiment pas ?  

-Disons qu'ils préfèrent voir leurs affaires fructifier que voir leur fille heureuse...  

-C'est horrible ! Et tu ne peux rien faire pour ça ?  

-Non, je dois faire avec et rester renfermée toute la journée. D'ailleurs là je n'avais pas le droit de sortir.  

-Tu n'as pas plus de droits qu'un chien, il faut changer ça.  

-Pas faux."  

 

Ils se regardèrent dans les yeux et virent en eux l'amour réciproque qu'ils portaient l'un de l'autre. Begenter toucha doucement les cheveux blonds de Marie qui lui arrivaient jusqu'à la poitrine. Ils étaient fins, dépourvus de saletés : purs. Purs comme leurs âmes d'enfants, qui étaient encore protégées des drames de la vie. Il passa ensuite ses mains autour de la taille et remonta plus haut jusqu'aux seins. Il viola l'espace sacré de Marie, et elle, ne dit rien et le laissa faire. Ce moment torride dans la froideur de l'automne, changea à tout jamais Begenter. Du jeune adolescent de 12 ans, il entra dans l'arène aux côtés des autres.  

 

Cette période fut particulièrement dure pour sa mère, l'adolescence avait apporté son lot de surprises et de disputes. Son fils, n'était plus un lapin, c'était un étalon en devenir qui avait besoin d'espace. D'espace et de liberté. Cette rupture entre le monde familial et le monde réel fut compliquée. De plus, Begenter à l'école, qui était de nature timide, commença a amuser la galerie et à avoir de mauvaises notes.Annabelle pensait même à l'envoyer dans un couvent pour le discipliner mais elle n'en fit rien. Robert, le père de Begenter, ne disait rien comme toujours. Il ne pensait qu'à manger et boire. Des fois, il devenait violent sous l'effet de l'alcool et frappait sa femme. Il lui infligeait des bleus, des contusions, des fractures. Annabelle, pour éviter les questions indiscrètes de la part des autres personnes, disait qu'elle avait une carence en calcium et les os fragiles. Ces plaies étaient enfouies sous sa peau, mais bien que cachées, elles étaient encore vives et faisaient mal. Cet environnement familial était devenu malsain et impossible à vivre pour Begenter. Un jour, pensant à l'avenir, il dit d'un air sûr et affirmé:  

 

"Dans un an c'est sûr, quand je serais majeur, je m'en irais d'ici ! Et alors je serais libre et je ne vous verrait plus.  

-De toute façon tu nous as apporté que des ennuis et jamais de l'argent. Tu es fainéant, tu n'étudies pas et refuses de nous écouter, cria d'une voix puissante le père.  

-Il a raison, tant que tu resteras ici, rien ne changeras.  

-Maintenant va te coucher et que je te revoies plus en train de dire du mal de nous ! lança le père."  

 

La rupture avait fait des dégâts. De part et d'autre, on s'efforçait de colmater les failles et les brèches qui s'ouvrait. L'eau : la relation fils/parents. Elle était sur le point de céder, l'équilibre de cet environnement ne tenait qu'à un fil. Begenter ne regrettait rien, il avait dit ce qu'il avait à dire. Il était dans sa chambre, en train de feuilleter quelques magazines, à laisser le temps s'écouler. Il n'avait plus de notion de celui-ci. Cette horloge infatigable lui semblait une absurdité tout droit sorti de l'esprit le plus dérangé. Le temps, tout ça ne pouvait pas être réel. Il entendait les longs sanglots de sa mère, en-dessous de lui. Elle pleurait de culpabilité, elle pensait qu'elle n'avait pas fait son travail de mère. Et son mari, ne faisait rien comme à son habitude. Cependant ce soir là, il avait osé se lever contre Begenter mais ce ne fut que de courte durée. Robert regardait sa femme, étendue sur le sol, en train de pleurer tous les maux et les problèmes de la terre. Et il la frappait, quand il buvait.  

 

Begenter s'enfuit le plus rapidement de cette enfer quotidien. Plus jamais il ne remit les pieds devant le seuil de la porte. Il avait également perdu contact avec Marie. Elle avait déménagé quelques mois après son arrivée. Il n'avait pas osé lui demandé sont numéro, ni même son nom. Ce fut une grande douleur pour son coeur. La première blessure de sa vie, et sûrement pas la dernière. Il se demandait encore comment son esprit avait résisté à ce tumulte de mauvaises nouvelles. Il avait déjà pensé au suicide, mais il savait que cela n'arrangerait rien. Et que surtout c'était trop facile. Il fallait vivre dans la dureté des évènements, l'impatience des gens.  

 

Il fit des petits boulots pour gagner un peu d'argent ci et là. Situation précaire : il vivait dans un squat d'immeuble. Moustache assumée, sac à dos ancien, cigarette sur la bouche. Cependant malgré cette pauvreté, il suivit des cours gratuits pour devenir postier. Cela ne le passionnait mais ça avait le mérite d'être gratuit (la formation) et surtout facile d'accès. Il devint le Mr Postier de la ville, distribuant ses lettres et sa bonne humeur par delà sa ville. En économisant, il put payer la location d'un appartement. Il vivait plutôt bien sa vie, quoique certains mois le budget était serré à cause des factures, du loyer et des impôts. Il n'avait pas besoin de luxe, de sophistication dans la vie. Sa drogue : rencontrer et aider les gens. En tant que postier, il s'efforçait d'être toujours présent pour ses "clients". Mais à 30 ans passés, quelque chose n'allait plus. Il avait l'impression de rester dans la même boucle intemporelle qui se répétait sans fin. Ses journées étaient strictement les même. Il vivait le même jour pendant des années. Et cette impression de monotonie le gênait. Il aimait le côté humain de ce métier, mais cela impliquait aussi de répéter inlassablement la même action. Il sentit qu'il était fait pour autre, que sa vocation était autre part.  

 

Il alla voir un film au cinéma, c'était un vieux film, en noir et blanc avec un son ancien. Il racontait l'histoire d'un ancien bandit reconverti en justicier. La première partie montrait la face sombre du personnage, le bandit qui pillait les banques et tuait des policiers tandis que l'autre partie montrait un justicier humble, gentil et profondément humaniste. Une phrase marqua Begenter: "Hier j'étais criminel, aujourd'hui je suis justicier et demain qui peut savoir ce que je deviendrais ?". Elle résumait l'existence de Begenter: il errait sans savoir quoi faire. Mais alors, une idée lui vint à l'esprit. Pourquoi pas acteur ? C'est vrai, pendant son adolescence, il faisait rire de nombreux gens et on disait qu'il avait du talent. Et pourtant ce talent était présent à côté de cette timidité. Des fois, l'un l'emportait sur l'autre mais il gardait un équilibre intérieur.  

 

Du jour au lendemain, il prit ses affaires, acheta un billet d'avion et s'envola vers les Etats-Unis. Arrivé sur place, trouver un logement fut dur. Mais à force de travail et de persévérance, il parvint à obtenir un petit pavillon en location. Il trouva également un travail fixe dans une agence de poste, là il monta rapidement en grade et commença a ramener pas mal d'argent chez soi. Maintenant qu'il avait une situation stable, il chercha des castings.  

 

Il téléphonait à de nombreux gens afin de leur demander un rendez-vous ou une audition. Souvent, 1on ne lui répondait pas, la messagerie faisant office de repoussoir. Un jour, il arriva a obtenir une audition. C'était pour un film de C.Nolan qui s'appellait : "Time". Il voulait avoir un second rôle. Il se rendit à l'adresse indiquée et entra dans un grand théâtre hollywoodien. Il était beau, embelli de grandes décorations. Les lumières du plafond éclairaient le hall d'entrée. De nombreuses personnes patientaient, certaines étaient déguisées, d'autres étaient habillées normalement. Begenter n'avait rien prévu, il était venu juste avec son sourire et son visage heureux. Il stressait. De la sueur coulait de son front et perlait en gouttes avant de tomber au sol. Ses cheveux, hirsutes et mal coiffés, étaient comme la crinière d'un lion mal coiffé. Il avait besoin de courage, et d'audace pour passer cette épreuve terrible.  

 

Après quelques heures d'attente, une voix retentit dans la grande salle : "Begenter Swartze, qu'il se présente ici !". Begenter se leva et suivit l'homme qui l'avait appelé. Ils empruntèrent un couloie étroit et arrivèrent dans une très grande pièce : c'était une scène de théâtre. Un imprésario était assis devant, lunettes sur son nez, il feuilletait son calepin d'un air sûr et affirmé. Il lui demanda de jouer n'importe quelle scène, il devait improviser. Begenter joua alors une grande tragédienne, faisant de grands mouvements, se lamentant lascivement. Il mettait tous ses sentiments dans le jeu et faisait ressortir l'émotion, tout simplement. Le monde extérieur, il n'y avait plus que lui et son personnage. Dialoguant dans sa tête pour trouver les bonnes phrases.  

 

Quand il eut fini cette scène, il donna son adresse et s'en alla. Quelques mois plus tard, il reçut une lettre. Elle disait qu'il n'avait pas été pris au casting car une autre personne avait payé pour l'obtenir. Tout s'écroula. Il était fou de rage, sa colère montait dans son esprit. Toutes les frustrations passées remontèrent : une nausée l'envahit. Il prend sa voiture, et son briquet. Tout ce monde hollywoodien doit périr par les flammes. Il grimpe la colline et allume un feu. Les flammes s'étendent çi et là. La fumée embrasé monte dans le ciel azur. Les nuances colorées du Soleil laissent place au gris et à la poussière. Begenter est là, c'est un Néron, observe les flammes et parle:  

 

"Allez et lavez cette ville de tous ses ingrats. Le séisme monte, la raz-de-marée de feu s'abat sur la ville. Les pierres fuient, plient sous la puissance. Répandez vous, répandez vous à travers le coeur de ces indignes"

Scénario : (3 commentaires)
une série B dramatique de Nadia Frizzi

Gary Leroy

Lily Ellman

Malcom Hardy

Pamela Isham
Sorti le 09 avril 2033 (Semaine 1475)
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