Il était une fois, dans l'Angleterre profonde – comprenez dans les terres anglaises – un homme regrettant une vieille période de l'histoire de son pays. Il avait fait le serment solennel qu'un jour, il redonnerait à son pays le souverain qui lui correspond. Pour se faire, il promit à son voisin le plus proche et le plus fidèle la main de sa pupille, son iris, sa rétine, Lady Rowena (Gina Tiger). Mais le sort en décida autrement puisque la Lady était follement amoureuse du fils de son tuteur et de surcroit de son "frère" Wilfried (Alan Evans). Afin d'éviter tout scandale d'inceste dans le prochain YorkPeople, Cédric de Rotherwood (Hugo Anderson) décida de déshérité son fils lorsque l'occasion se présenta. Wilfried décida alors de partir en croisade avec le Roi en place, Richard Roi de Cœur. C'est ici que commence cette histoire, sur une plage d'Angleterre, sous la brume, l'humidité, la pluie, les vents… bref, avec un temps typiquement anglais!  

Wilfried se réveille difficilement. Il a plein de sable dans la bouche, qu'il s'empresse de cracher. Il regarde autour de lui. Il ne voit que du sable pâteux, la mer arrivant doucement sur lui et au loin quelques rochers. Il se lève, commence à marcher malgré le poids de sa tenue qui a doublé à cause de l'eau. Il s'avance vers les rochers. Alors que la pluie s'intensifie, il croit apercevoir quelque chose dans les hauteurs. Il s'approche à pas rapide et voit le Graal: le panneau marqué "England". "Mon Angleterre, tu m'avais manqué!" s'écrie-t-il. Il continue alors à avancer, regagnant un chemin pour pouvoir rattraper une route. Sur son chemin, il ne rencontre personne. Après quelques minutes de marche, il tombe sur un panneau indiquant que York est à presque 500 000 verges. Autant dire que pour Wilfried, cela fait beaucoup trop à son goût. Il tente alors de trouver un cheval quelque part. Apercevant un bel étalon dans un champ voisin, il décide de s'approcher délicatement pour ne pas lui faire peur. Il l'enfourche et reprend la route pour rejoindre au plus vite sa destination.  

A York, les choses changent. Vêtu de sa plus belle tenue, de son plus beau collant faisant de lui un homme fortement viril, le Prince Jean Avec Terre (Jean-Philippe Herbien) s'avance vers le trône qu'il doit prendre par intérim, avec un dégoût fortement prononcé. Il s'installe dedans, amorçant un rire sournois, vil, un peu efféminé tout de même. La terreur commence au moment où l'orage gronde sur le château de York. Face à lui, ses fidèles serviteurs, Briand de Bois-Guilbert (Jack Chattaway), un homme prétentieux, usant de son charme à faire fuir les filles, à la carrure d'un joueur de ballon ovale en sable et Réginald de Front-de-Bœuf (Johnny Anderson), un gros lard qui pourrait être le sosie d'Obélix tellement il est gros.  

- Eh! Je ne suis pas gros ! Non monsieur! Enveloppé ... Tout juste enveloppé!  

Bien, bien, il est gros comme un porc que l'on va bientôt égorger. Il y en a un autre aussi, tellement laid qu'on ne peut le présenter et que dans l'optique de ne pas heurter la sensibilité des plus jeunes, nous ne mettrons dans aucune scène. Ils ont tous une mission: faire oublier le pauvre Richard, Roi de Cœur retenu prisonnier à Vienne, à écouter les Valses de Feldman (dans la réalité, c'est Dürnstein mais la blague ne collait plus…).  

Comme chaque année, un grand tournoi est organisé à York, un tournoi très important pour le Prince Jean Avec Terre. Il compte sur ses chevaliers pour le remporter et ainsi asseoir leur domination. Pour Réginald Front-de-Bœuf, l'enjeu est moindre tant son incompétence a été prouvé de tous à de nombreuses reprises. Pour Briand de Bois-Guilbert, l'enjeu est un peu plus important puisqu'il veut la main de Rebecca, fille d'Isaac d'York, un marchand juif. Lors de l'annonce officielle du tournoi par les crieurs, Wilfried arrive en ville. Il se nappe d'une couverture pour ne pas se faire repérer par les nombreux soldats occupés à surveiller leurs cartes pour ne pas perdre la dote misée. Il continue son chemin pour rejoindre le domaine dont lui avait parlé Richard en mission, un château magnifique où il pourrait vivre heureux et y avoir de nombreux enfants s'il le désirait avec une femme somptueuse non-fournie.  

Alors qu'il quitte la ville, il aperçoit sur une petite placette un jeune bouffon. Sa tête lui est familière. Il s'approche, le regarde faire son numéro pour quelques pièces. Le bouffon finit son numéro. Wilfried s'approche de lui et le félicite. Le bouffon remercie l'homme, se retourne et découvre la personne le remerciant. Il va pour crier de joie quand Wilfried, pour ne pas se faire repérer l'assomme d'un coup net. Il l'embarque discrètement sur son cheval et sort rapidement de la ville. Il le couche près d'un arbre et lui lance une violente baffe pour le réveiller. Wamba (Charles Ponthieux) se réveille en sursaut et exprime sa joie de revoir Wilfried. Il lui saute au cou, l'embrasse, l'accole… Wilfried le repousse délicatement. Il lui demande les nouvelles du pays.  

- Elles ne sont guères bonnes, mon cher maître. Jean est à la tête du pays de toute son incapacité, des hommes volent les plus pauvres pour les plus riches, votre père est dans une position délicate, votre chien est mort en voulant manger le chat et le chat est mort en tentant de se faire bouffer par le chien… Il décide alors de s'avancer vers ce domaine en compagnie de son nouveau compagnon et y voit sur le chemin un homme (John Coleman) se faire agresser par un chevalier. L'homme le menace de le tuer s'il ne lui donne pas ce qu'il veut. Wilfried s'avance et demande au chevalier ce qu'a fait ce pauvre homme.  

- Mêles toi de tes affaires, clochard! lui répond le chevalier.  

- Ne vous inquiétez point, honorable homme. Il veut juste la main de ma fille que je refuse de lui donner.  

Wilfried décide alors de continuer son chemin. Il s'approche du cheval de l'agresseur, met un coup sec pour le faire partir. Le chevalier est surpris et s'accroche à sa monture devenue folle. L'homme remercie Wilfried de son aide et l'invite à venir chez lui pour le remercier. A son domicile, il voit une jeune femme resplendissante, magnifique, trop belle pour être réelle. C'est la fille de l'homme, Rebecca (Cécile Bodin). La jeune femme se montre à son avantage, n'hésitant pas à montrer de nombreux atouts. Mais rien n'y fait, Wilfried a son cœur pris par Lady Rowena, qui lui manque terriblement…  

- J'ai appris la situation du royaume et je fais le serment solennel de rétablir l'ordre, de faire que les pauvres ne soient plus pillés par un malfrat, d'instaurer une allocation pour les plus démunis qu'on pourrait appelé le "revenu minimum indispensable" financé par les plus riches, de faire le plein emploi, de réduire les taxes chez les plus pauvres et d'augmenter celles des plus riches, d'octroyer aux paysans une semaine de congés payés, de…  

Isaac, nom de l'hôte, arrête Wilfried en lui disant que tout ça est bien beau mais qu'il faut s'occuper de Jean avant de faire un serment solennel. Il lui vient une idée: pourquoi ne pas participer au tournoi? Tout le monde trouve l'idée forte intéressante mais risquée. Il décide de s'inscrire sous le nom de "Desdichado".  

Le jour du grand tournoi arrive. Tout le royaume est convié. Dans la tribune d'honneur, sont présents Cédric de Rotherwood, Lady Rowena, Isaac d'York et sa fille Rebecca et surtout le maître de cérémonie, l'invité dont on peut se passer actuellement, la star du moment, j'ai nommé le Prince Jean. Dans sa tente, Wilfried se prépare pour les joutes. Il sait que son premier adversaire ne sera qu'une formalité mais que les suivants ne seront pas les plus simples. Il s'avance sur le terrain, lance en avant. Il ne fait qu'une bouchée du premier adversaire, puis du deuxième, enfin du troisième l'envoyant directement en finale où il devra affronter Briand de Bois-Guilbert. Il se prépare mentalement pour le combat du siècle. Un homme entre dans l'arène, micro en main. Le ciel plonge le terrain dans le noir, ne laissant transpercer qu'une légère lumière au-dessus du speaker.  

- Miladies, messeigneurs, bienvenu dans l'arène où vont s'affronter les meilleurs. A ma droite, il est grand, il est fort, il est connu de vous tous pour sa férocité, sa terreur, son sang-froid. Je vous parle bien entendu de notre grand champion Briand de Bois-Guilbert. A ma gauche, c'est un petit nouveau, personne ne le connait et pourtant son nom est lourd de signification. Merci de faire un triomphe au dédit du château (tout le monde rit). Chevaliers, armés!  

Chacun se prépare. Le premier tour est lancé. Wilfried esquive d'un "olé" la lance de Bois-Guilbert. Lors de la deuxième manche, il est légèrement touché au bras, tombant au sol. Wilfried se tient la tête de douleur. Le speaker s'approche et disqualifie Wilfried pour simulation. Il déclare Bois-Guilbert vainqueur. En enlevant le casque, tout le monde apprend avec effroi l'identité du chevalier anonyme. Jean n'en croit pas ses yeux, faisant tomber sa bouche au sol. Il s'énerve un bon coup!  

- Mais, mais, mais, mais...  

- On est en avril, sir dit discrètement Lady Rowena.  

- Vous, fermez là! Mais vous êtes lui! Qu'on l'enferme au cachot illico presto! dit Jean  

Les hommes se regardent.  

- Je suis entouré d'imbéciles... Lui, là, au cachot, tout de suite, maintenant!  

Les hommes le récupèrent mais ce dernier s'enfuit sur son cheval. Personne ne lui court après pour le simple et bonne raison qu'il va trop vite...  

- Bien, enfermez les tous! (rires rires rires rires)  

Wilfried est alerté de cette manœuvre et fait le serment solennel de les libérer. Il part demander l'aide de Lady Rowena dans cette tâche difficile, où amour, sexe, trahison, bêtise humaine, pognon, infidélité et nous en passons vont s'entremêler…  

Cette histoire est librement inspirée de l'œuvre de Walter Scott. Ceci est une parodie et certains éléments ont pu être ajoutés pour rendre l'histoire drôle.  

Affiche de GCP Arts