Ils formaient une belle et heureuse famille. Pour eux, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Une vie simple et remplie de sourires jusqu'à ce maudit jour de pluies. Le jeune Nathan ne s'était posé aucune question lorsque ses parents le laissèrent chez sa nourrice le temps d'un après-midi. C'était chose courante lorsque ces derniers s'absentaient pour une raison ou une autre.  

Lorsque ses parents revinrent le chercher, le jeune garçon sentie que quelque chose n'allait pas. Sa mère et sa nourrice restaient souvent parler et à rigoler ensemble quelques instant avant de repartir. Cette fois-ci, il en fut tout autre. Sa mère n'était même pas descendu de la voiture tandis que son père le ramena à la vitesse du son sans décrocher un seul mot. Un simple signe de tête suffit à remercier la nourrice.  

La petite famille habitait à quelques minutes seulement mais le trajet fut bien plus long que d'habitude. Le silence était de mise dans la voiture, pas un bruit, pas un sourires, pas une once de bonheur...  

Le repas du soir se déroula dans la même continuité. Un samedi soir froid, au point que pour la première fois, Nathan fut conduit à sa chambre dès la fin du repas, comme un simple de jour de semaine. Dans ses souvenir, le jeune garçon n'avait rien fait de mal et ne méritait pas une telle punition. Qu'avait-il pu bien faire ? Afin de se faire pardonner et d'obtenir ce droit unique qu'est de regarder la télévision un samedi soir, il décida de réaliser un dessin pour sa mère. Une fois son oeuvre réalisée, il se précipita pour offrir cette Joconde d'enfant à sa mère et c'est là que la réalité lé frappa en plein visage... Sa mère et son père n'avait toujours pas quitté la table du repas. Elle en pleur, et lui, tentant de retenir ses larmes et rassurer son épouse... Face à cette scène, le jeune garçon resta immobile, le coeur remplie d'incompréhension...  

*  

Perdus dans leurs pensées, les parents n'avaient même pas remarqué qu'ils étaient observés. C'est pas une simple et unique question que Nathan allait faire trembler cette maison. Une simple question qui allait opposer un enfant à la dure réalité du monde.  

- Pourquoi vous pleurez ?  

Ses simples mots stoppèrent net les larmes de sa mère qui chercha d'une manière ou d'une autre à cacher ses larmes afin de protéger son enfant. Son époux la regarda et lui fit comprendre d'un simple regard qu'il était temps d'expliquer à Nathan ce qu'il se passait. Il se leva de sa chaise et s'approcha de son fils. La dernière fois que Nathan avit vu son père avoir un tel comportement à son égard, c'est lorsque ce dernier lui expliqua que c'était mal de jouer aux indiens et d'allumer un feu dans le jardin afin d'invoquer les esprits. Se sentant coupable d'une autre faute, Nathan commença à baisser les yeux par peur d'affronter son père.  

- Ecoute Nathan, parfois la vie...  

Difficile de trouver les mots lorsqu'on doit expliquer à un enfant que sa mère est malade. Difficile de trouver les mots lorsqu'on dire à son fils que sa mère est mourante.  

Son époux commençait à trembler et n'osait plus affronter le regard de cette enfant qui ne comprenait pas la moindre scène qui se déroulait dans cette pièce. De ce fait, elle se leva à son tours, fit signe à son mari de s'écarter. Elle essouilla ses larmes et commença à expliquer à son fils qu'il ne devait pas avoir peur, ni pleurer, que ces drames font pleinement partis de la vie. Afin que cet enfant innocent puisse comprendre sans pour autant prendre peur, elle compara son coeur à une simple horloge. Une horloge détraqué que les médecin n'ont pu soigner. La mécanique qui la fait marcher et vivre s'use de jour en jour et va bientôt s'arrêter pour toujours...  

*  

Nathan avait bien compris que sa mère allait mourir mais il ne savait pas très bien que ce que ce mot signifiait. Dans cette longue conversation avec ses parents, une seule et unique chose avait marqué son esprit, il se devait de réparer l'horloge de sa mère pour la sauver.  

Le jeune garçon ne ferma pas l'oeil de la nuit. Il restait planté là, assis sur son lit, caché sous sa lourde couette à réflechir à comment réparer cette maudite horloge. C'est à ce moment là qu'une voix douce l'interpella. Sortie de nulle part, une jeune fille d'à peu près le même âge que lui, se glissa sous la couette à ses côtés. Légèrement style garçon manqué, elle avait la particularité d'afficher un sourire permanent. Elle répondait au nom de Dania et su immédiatement trouver les mots pour rassurer Nathan. Tout deux s'amusaient à refaire le monde, lancaient quelques plaisanteries avant d'en venir à cette horloge détraquée.  

Le jeune garçon se mit à fondre en larme mais Dania resta à ses côtés, le consola et lui affirma qu'ensemble, il pourront sauver sa mère.  

Alors que la vie continuait son cours, le jeune Nathan se mit à rêver. Lui et Dania quittèrent la chambre en secret et partirent à la conquête du monde. Tout deux allaient retrouver cette horloge synonyme de maladie. Tout deux allaient remettre en route la mécanique de la vie.  

Perdu dans son imaginaire, cherchant un moyen de fuir la réalité, Nathan s'enferma dans ce monde qu'il était en train de créer. Un monde ou il était capable de venir en aide à sa mère, un monde dont lui seul était le héros.