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Les Films du Corbeau présente
Age d'or et de noir

AGE D’OR ET DE NOIR – l’ambivalence du cinéma français sous l’Occupation  

 

Le 2 septembre 1939, la France déclare la guerre à l’Allemagne. Dès lors, les artistes et les techniciens du cinéma français se mobilisent pour soutenir l’effort de guerre. Les productions se restreignent, la fréquentation des salles s’en ressent, mais les raisons en sont justes. Le gouvernement français encourage les productions de films au message solaire, prônant le courage et le bonheur. La censure vise quant à elle les films aux histoires déprimantes, immorales, et même celle prônant le pacifisme. L’heure n’est plus au bonheur serein, mais à la guerre, les mentalités doivent aller de l’avant et soutenir la Nation…  

Puis vient le mois de juin 1940 et la capitulation face aux forces allemandes. Les armées nazies entrent dans Paris, et le Dr. Dietrich, chef de la propagande des armées allemandes, fait main-basse sur l’exploitation du cinéma en France. Dès lors, on fait place nette : les productions et artistes qui se sont ouvertement prononcés contre l’Allemagne ne sont plus en odeur de sainteté. Ainsi, les films américains disparaissent des écrans français, et l’on assiste à l’exil de nombreux artistes, certains rejoignant Hollywood (Renoir, Clair, Gabin, Morgan…), d’autres choisissant des contrées différentes (Jouvet en Amérique du Sud, Rosay et Becker en Suisse…).  

 

Le public français est traumatisé et boude les salles où pleuvent les films d’outre-Rhin. Joseph Goebbels, ministre de la Propagande, encourage la création dès septembre 1940 d’une société de production française gigantesque, financée par des capitaux allemands, la Continental Films. Son but est d’encourager les productions de films français de qualité, pour le peuple français, mais contrôlés par les forces allemandes. Et la qualité est au rendez-vous. Et le public retrouve ses salles.  

Certains artistes Français n’ont pas fui le pays, mais ont rejoint la Zone libre. Ainsi Marseille et Nice deviennent deux places fortes de la production française. Leurs films ne sont projetés qu’une fois visés par les forces allemandes, mais leur souffle est plus libre, moins enfermés.  

 

Si l’année 1941 reflète encore mal la qualité des films à venir, les années d’Occupation seront contradictoirement considérées comme un « Age d’or » du cinéma français. Cloisonnés par la censure allemande et vichyste, par l’interdiction de travail aux anti-nazis et aux juifs, les artistes français sauront créer dans l’adversité des projets riches et forts. C’est le « bon en avant » : le public retrouve le plaisir du grand écran et couronne de succès des films tels L’Assassinat du Père-Noël, La Cage aux rossignols, Les Inconnus dans la maison, La Fille du puisatier… D’autres marqueront l’histoire du cinéma par leur qualité, tels Les Dames du bois de Boulogne, L’Assassin habite au 21...  

Si certains artistes ont choisi la fuite, d’autres sont restés. Parce qu’il le faut bien, ou parce qu’il faut combattre de l’intérieur, ou parce qu’ils y voient une occasion de trouver une gloire qui leur était interdite en tant de paix. Arrive le temps des collaborateurs publics bien sûr (à l’image de l’acteur Robert Le Vigan, condamné à l’indignité nationale après la Libération) et des artistes « frivoles » qui ne se soucient guerre des conséquences de leurs fréquentations et qui en subiront les conséquences après-guerre (les actrices Corinne Luchaire, Mireille Balin, Arletty…). Mais la plupart des comédiens et réalisateurs français travaillent pour la Continental sans partager les idées nazies. A l’image de l’actrice Danielle Darrieux, contrainte de tourner pour protéger son époux accusé d’espionnage par les forces nazies.  

D’autres encore seront victimes de la guerre, comme Harry Baur, acteur majeur du cinéma d’avant-guerre, juif, mort suite aux tortures de la Gestapo, ou le jeune Robert Lynen (interprète de Poil de Carotte dans les années 30), acteur résistant, mort fusillé à seulement 22 ans.  

 

Quand viendra le temps de la Libération, il sera difficile de démêler les intentions, la justification du message de tel ou tel film, la neutralité de tel ou tel artistes. Certains subiront de dures représailles (Mireille Balin sera emprisonnée, violée et battue par les « libérateurs » pour avoir aimée un Allemand par exemple), et la plupart des artistes ayant travaillé pour la Continental seront interdits de travail pour quelques années.  

Si l’Occupation française se démarque comme une période sombre de l’histoire, sa relation au cinéma hexagonal est ambivalente. Elle lui a permit de révéler des auteurs précieux (Clouzot, Carné, Bresson, Autant-Lara…) et de remplir quelques unes des plus belles pages du cinéma français. Certains films ont brillé par leur message sous-jacents, leur « Résistance » discrète (Les Visiteurs du soir), d’autres ont dû subir les foudres de la Libération avant d’être réhabilités comme les chefs-d’œuvre qu’ils sont (Le Corbeau, L’Eternel retour).  

 

A travers images d'archives et témoignages des survivants, ce film propose une introspection sur un âge d’or et de noir où le cinéma français s'interroge sur le meilleur et le pire de lui-même que, à l’image des peuples du monde entier, il a su montrer dans ces heures sombres…  

 

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Un film documentaire d’Ewan NOYES  

 

Avec les voix de  

Chuck MILLER  

Anastasia QUINLAN  

Alexander LANGHORNE  

Adrienne HARE  

 

Accompagné en musique par Pavel RYE

Scénario : (2 commentaires)
une série B documentaire de Ewan Noyes

Chuck Miller

Anastasia Quinlan

Alexander Langhorne

Adrienne Hare
Musique par Pavel Rye
Sorti le 10 août 2030 (Semaine 1336)
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