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Oz Films présente
Fauve

 

Tasmanie, de nos jours.  

Au cœur de la forêt septentrionale, une petite station-service survit en silence. Agonisante, elle garde le pavillon dressé avec fierté et vaillance. Son espoir lui est donné par les quelques aventuriers journaliers, qui se perdent dans les méandres des Midlands humides et sauvages, et finissent par atterrir, on ne sait trop comment, par miracle, sur la station. Chacune de ces interventions quasi-divines suffit à nourrir la boutique un jour de plus. Juste une petite journée de sursis sur cette terre lointaine.  

Le tenancier (Ivan Suerte) attend patiemment le voyageur égaré, assis sur sa chaise longue, faisant face au soleil et à la verdoyante végétation. Abattu,, tant par la chaleur humide que par le fatalisme teinté de désespoir, il attend toute la journée durant, dans un immobilisme surréaliste et inquiétant. Les bêtes charognardes en seraient presque tentées.  

Un bruissement tout proche, dans son dos, est pourtant loin d'être suffisant pour le sortir de son hibernation. Quand les craquements se font plus forts, plus proches, un sursaut de conscience lui fait ouvrir les yeux. Sitôt brûlés par le feu du soleil, ils se referment sans demander leur reste. Un dernier buisson murmure sur le passage d'un animal. Deux pas félins sont étouffés par la terre sablonneuse recouvrant la route. Un choc sourd, puis un second. Un rugissement rompt le calme olympien de la scène. Les yeux sont restés fermés. Ils ne s'ouvriront plus jamais.  

Pour l'homme allongé, c'est la fin du sursis.  

La fin des tracas.  

 

 

* * * F A U V E * * *  

 

 

Les véhicules tout-terrain traversent la forêt à toute vitesse. La route de terre, étroite et cahoteuse, laisse les roues creuser de profondes traces humides. Les éclaboussures boueuses recouvrent les vitres de plexiglas. Les branchages commencent à percuter les châssis métalliques, et sont arrachés au passage des bolides imperturbablement lancés.  

Une main surgit, hors d'une voiture. Le poing fermé, brandi, signale aux suiveurs le ralentissement et la halte qui s'ensuivent. Une paire de bottes au cuir usé marche dans la gadoue. Le Capitaine Keller (Lucas Segel), à la tête du convoi motorisé, a repéré les traces d'agitation juste devant. Son second, Tony Sing (Andreas Martinez), marche dans ses pas.  

Des branches et des amas végétaux sont éparpillés sur la route boueuse. Mais aucun véhicule n'y est pourtant passé récemment. Quelque chose de gros, quelque chose de puissant, a traversé l'endroit. L’hypothèse d’une lutte n'est pas à écarter. Les traces continuent, hors de la route, à travers la forêt, au cœur des arbres, des buissons, et de la jungle humide.  

Pied à terre, pour tout le monde ! Armes, vivres, et tout le matériel nécessaire. La traque peut commencer...  

 

* * *  

 

Quelques heures plus tôt...  

En plein cœur de la Tasmanie, à l'abri de tout regard, caché du monde, un centre scientifique se fond discrètement entres les feuillages. Dépendant tant de l'Agence de Recherche Scientifique que du Ministère de la Défense, le laboratoire n'a officiellement aucune existence. Tous les clichés du genre sont d'application: recherches top-secrètes, haute-surveillance, présence militaire, etc. L'arme biologique sert de prétexte à tout cela. Un être vivant génétiquement modifié. Une espèce disparue ramenée à la vie, améliorée, dangereuse, mais dressée. Une arme sans libre-arbitre, sans état-d'âme, sans le moindre scrupule ni considération humaniste. Une machine de guerre, parfaite en tous points.  

La colonel Lettie Gamble (Tanya Johnson), du département biologique et bactériologique, est en charge de la supervision. Repérée à l'université pour sa grande implication en génie génétique, elle avait reçu un soutien financier de l'armée pour poursuivre un doctorat dans les meilleures écoles, auprès des plus éminents spécialistes. Après son parcours académique, elle avait été appelée à intégrer la branche R&D de la Défense. Un grand projet était en phase de lancement. Un grand centre, caché, en Tasmanie. Loin des regards indiscrets. Lettie avait emmené avec elle son mentor, le Professeur Maglus Khan, de Caltech.  

 

Le Pr. Khan (Ron Buchanan), tendu et fermé, explique à son ancien élève la portée de la "chose" qui est lâchée dans la nature. Le fruit des plus éminentes prouesses en matière de sciences biologiques. Sur base d'un animal préhistorique, un tigre à dents de sabre grand comme un petit éléphant, ils avaient développé l'arme vivante la plus terrifiante de l'Histoire. Les gènes d'espèces contemporaines circulent dans le corps du monstre, à commencer par le Lynx du Canada. Mais dans l'élan de ses progrès et de ses recherches, Khan a également poussé l'expérience au-delà des lois.  

- Le monde est rempli de curiosités, de mystères. Des plantes aux micro-organismes capables de survivre des millénaires dans le froid le plus glacial, ou la chaleur la plus torride, dans les terres les plus sèches de notre planète aux tréfonds les plus sombres. Une diversité fascinante, comme un iceberg dont nous commençons à peine à esquisser la pointe émergée.  

- Maglus, où voulez-vous en venir ? Qu'avez-vous mis dans la créature ?  

- L'Homme ne fait pas exception. En fait, nous ne connaissons notre propre espèce que de façon analytique et superficielle. Nous élaborons progressivement une connaissance plus systémique de notre corps, mais il reste tant à faire. Toutes ces choses inexplicables, derrière notre âme, dans notre cerveau.  

- Et après ? Vous comptez vous réorienter dans les neurosciences ?  

- Je pense que l'humain est capable de bien des curiosités, de par son esprit. Mais je suis convaincu que de nombreux mystères ne sont pas seulement le fruit de représentations mentales. Certaines choses existent, matériellement, concrètement.  

- Oh, bon sang ! Allez droit au but, Maglus...  

- Ce que je veux dire, c'est que les capacités extraordinaires de certains individus sont fermement ancrées dans leur patrimoine génétique. Elles sont, comment dire ? Innées... J'en suis certain. Je l'ai fait...  

- Vous l'avez fait ?  

- J'ai intégré des facultés télékinésiques dans la créature.  

 

Plusieurs expérimentations, recherches, projets, etc. ont cours dans le centre de recherche. Autant d’applications potentielles. Autant d'armes en devenir. Dans le laboratoire n°8, il y a une jeune fille, une enfant. Douée d'incroyables talents cérébraux. Elle avait des capacités en télékinésie. Quelque chose d'exceptionnel, de totalement dingue. Mais elle est la preuve vivante que ce genre de chose existe. Qu'il y a toujours quelqu'un de curieux pour s'y intéresser, en chercher les causes, les conséquences, etc. Toujours. Et qu'il y a toujours quelqu'un d'intéressé pour en imaginer les applications. Toujours. Pour en faire une arme. Pour faire la guerre. Pour le sang, pour la mort. Toujours.  

 

* * *  

 

Des balles fusent. Les bombes explosent. Le feu brûle le bois des arbres, fait fondre la verdure de la jungle. L'humain est ainsi fait. Des hommes tombent, assommés par des projectiles, écrasés par la chute de branches, terrassés par des balles perdues. Quelques mouvements furtifs, une grande masse sombre, se mouvant rapidement et agilement entre les arbres, entre les buissons. Puis le silence. Plus un craquement, plus un mouvement. Le feu, rien que le feu, consumant la nature. Les cris d'agonie des hommes. Sing, le second, gît sur le sol, la gorge en sang.  

 

Lettie fonce à travers la jungle. Elle suit les traces laissées dans la boue par la colonne armée. Elle prie pour qu'il ne soit par trop tard. Le Cpt. Keller doit être averti de la nature de son ennemi. Il doit savoir ce qu'il cherche, sur quoi il va tomber. Quel genre de chose, quel genre de monstre. Elle arrive derrière les véhicules arrêtés. Mais personne, plus personne à l'horizon. De la fumée s'élève dans la forêt, à quelques mètres. Elle découvre les vestiges d'un combat. Il y a du sang. Il y a des corps. Mais personne, plus personne ne respire, plus personne ne vit. Un bruit la fait sursauter. Un moteur. Elle se détend en espérant quelques renforts. Mais ce n'est que Khan. Le Pr. Maglus Khan, et l'enfant (Miranda Seyfried). Le scientifique ne cherche même pas à justifier sa présence. Il est là, simplement, essayant de réparer son erreur. Le créateur à la recherche de sa créature.  

 

* * *  

 

La Cpt. Keller se fige. Quelle monstruosité, quelle aberration ont-ils encore engendré ? Il n'est même pas étonné de ce qu'il vient d'entendre. Un centre de recherche, coupé du monde, isolé, au fin fond de la jungle de Tasmanie. Il n'y a que l'idiot qui aurait pu croire à la transparence et la légalité de ce qui se faisait dans ces murs. C'est évident que ces gens s'adonnaient à des expérimentations peu orthodoxes. Mais c'est à chaque fois un coup à encaisser, lorsqu'on découvre le fruit de ces "génies" scientifiques. Pour lui, des apprentis-sorciers.  

Il y a cependant pire encore. Bien pire, en réalité. Keller poursuivait le fauve depuis le début de la journée. La bête s'était enfuie durant la nuit précédente, très probablement. Une nouvelle nuit tomberait sous peu. Le soleil était bas, sa lumière crépusculaire teintant le ciel d'orange-rouge. La traque dure depuis plusieurs heures. Les descriptions de Khan ne collent pourtant pas à ce que le corps armé a vécu au cours de cette journée. Keller trace deux cercles concentrique sur uen carte de la jungle, autour de ce qu'il indique comme étant le centre de recherche. À cette heure, le fauve devrait être entre les deux lignes. Au minimum au-delà de la première. Potentiellement, au niveau de la seconde. Or, la troupe avançait derrière la bête, au même rythme. Et ils se trouvent dans le premier cercle. Bien en dessous de la limite basse.  

- Si le fauve cherchait à fuir, vous l'avez dit, il pourrait facilement courir au-delà de nos positions. Loin, très loin d'ici. Mais au lieu de ça, nous sommes toujours concentrés à proximité du centre. En d'autres termes...  

- En d'autres termes, elle ne cherche pas à fuir. Elle n'essaie pas de s'éloigner... elle nous attend.  

- Elle nous traque. Seigneur! C'est nous qui devrions fuir...  

 

La fillette avait déserté le camp de fortune. Elle avait senti un appel. Compris quelque chose qui n'avait été ni prononcé, ni montré. Dans l'esprit. Elle avait compris. Fuis! Aussi vite et aussi loin que tu le peux.  

Le craquement soulève les paupières refermées, réveille les âmes endormies. Le rugissement glace le sang juste un instant avant de voir la mort ouvrir une gueule gigantesque. Les balles fusent. Les bombes explosent. La chair se déchire. Le sang gicle. Le feu brûle, brûle les arbres et fond les feuilles. Le feu consume la jungle, consume les Hommes. Le fauve bondit d'arbre en arbre, de buisson en buisson. Entre les balles, entre les bombes. Entre les flammes. Il se meut en silence, avec rapidité et agilité. Il brise les branches et écrase les Hommes. Puis écrase les branches et brise les os.  

Un instant fugace, presque volé, la créature croise le regard de son créateur. Au milieu des balles, des bombes et du feu, le monstre s'arrête et met en garde le Pr. Khan. D'un simple regard, un simple coup d’œil. Puis, il bondit, derrière les flammes, dans la fumée. Il disparaît.  

Le silence après la bataille. Juste le feu se consumant, encore. Les hommes agonisant, encore. La nature brûlée, toujours.  

 

L'humain est ainsi fait. Jouant à Dieu, détruisant la nature.  

Se faisant détruire à son tour.  

Par l'Homme lui-même.  

Par la nature.  

 

La traque ne fait pourtant que commencer.  

Un fauve. Une fillette.  

Et les Hommes.  

 

 

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Oz Films présente  

Fauve  

 

Un film de Bradley Lester  

Écrit par Loki Oz et Joan Dreyfus, sur une histoire originale de Lawrence Hendrickx  

Musique de Joan Jodorowsky  

 

Avec  

Lucas Segel (Capitaine Keller)  

Miranda Seyfried (La Fillette et le Fauve)  

Ron Buchanan (Professeur Maglus Khan)  

et Tanya Johnson (Colonel Lettie Gamble)  

Avec la participation de Ivan Suerte (Le pompiste)  

et Andreas Martinez (Tony Sing)  

 

 

Scénario : (1 commentaire)
une série A d'action (Fantastique) de Bradley Lester

Lucas Segel

Miranda Seyfried

Ron Buchanan

Tanya Johnson
Avec la participation exceptionnelle de Ivan Suerte, Andreas Martinez
Musique par Joan Jodorowsky
Sorti le 25 avril 2037 (Semaine 1686)
Entrées : 24 331 237
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