Alan (Andreas Martinez) est un jeune homme tout ce qu'il y a de plus normal en apparence. Un jeune homme proche de sa famille, un élève assidu et brillant enchaînant les bonnes notes et les bonnes appréciations, un travailleur acharné toujours présent pour aider les autres. Mais tout cela n'est qu'une apparence. Car derrière ce portrait de l'enfant modèle se cache un tableau un peu plus dérangeant. Comme tout jeune de son âge, pour se sentir plus mâle que ce que peut être un jeune de vingt ans, il fume et boit. Ce n'est qu'un cliché pour vous et pourtant, l'abus peut provoquer des dérapages qui ne sont pas souvent contrôlés…  

Comme chaque samedi soir, comme tout personne de son âge, Alan sort dans des endroits que peu pourraient fréquentés tant ils sont vraiment lugubres, glauques, sales. Dans ce genre d'endroit, si on veut entrer dans le wagon, il ne faut pas hésiter à se mettre sur les rails. Et c'est ce que fait Alan. Il ne veut pas décevoir ce groupe de personnes dont il ne connait personne et qui sont pourtant ses amis l'instant d'une soirée. Lorsqu'il arrive, il a l'impression d'être un cow-boy, un homme puissant sur son cheval. Plus la soirée passe, plus Alan se sent puissant, plus il se sent mâle, plus il se sent intouchable. Parfois, un vrai cow-boy reste sur sa monture et parfois, il en chute. Alan va suivre la deuxième solution peu avant minuit. Il tombe, comme une merde, au sol. Il gît, se faisant marcher dessus par ses soi-disant amis qui ne prêtent même pas la moindre attention à cet homme qui est K-O sur le sol. Il faudra attendre une âme charitable pour l'aider, une sorte d'ange-gardien. Alan est alors transporté à l'hôpital. Il est dans un coma profond dont seul lui pourra se sortir.  

Alan est en plein voyage. Il est sur son cheval. Il voyage à son rythme, avec toujours cette prestance, cette assurance, ce mode si hautain qu'il pourrait tuer un homme avec juste son regard. Il voyage vers une lumière lointaine, une lumière annonçant un autre monde, une autre illusion, une autre vision. A côté de lui, passe un train. Cela peut sembler sans importance et pourtant, ce train contient beaucoup trop de monde pour n'être considéré comme tel. Alan le regarde avec toujours cette prestance. Il laisse le train filé avant de se mettre sur les rails avec son cheval. Le cow-boy continue son aventure jusqu'au prochain village, un village où la population principale est composée de femmes. Ils les regardent comme un vautour guette ses proies. On peut penser qu'Alan se demande quelle fille il va choisir. Et puis, pourquoi il devrait choisir sachant qu'elles sont toutes à ses pieds. Pourquoi ne pas s'en faire une, la jeter, s'en faire une autre, la jeter également et ainsi de suite? Quand on est un cow-boy, on peut se permettre ce genre de choses… Mais chasser le naturel, il revient au galop!  

Il n'en choisit qu'une, une fille qui lui rappelle quelque chose, un visage qu'il lui est familier. Il se souvient l'avoir vu quelque part mais il ne sait pas où. Elle s'appelle Sara (Whitney Carpenter), c'est une jeune fille qui ressemble à ce qu'Alan est en apparence. Parmi toutes les filles, c'est une fille simple, une fille belle sous toutes ses formes. Dans ce village, elle est celle qui est aux services des gens, voulant aider tout le monde. Ensemble, il monte dans une chambre. Elle sait qu'elle est la proie de ce jeune cow-boy, qu'il peut en faire ce qu'il veut. Alan la regarde, déboucle sa ceinture. Il s'approche d'elle, toute arme dehors. Il n'hésite pas à la guider selon ses envies, faisant passer son plaisir avant celui de sa compagne d'un instant. Ce qu'il cherche, libérer son esprit pour repartir sur la route. Et Sara reste le meilleur parti pour arriver à ce résultat. Mais pour Alan, il ne veut pas qu'elle soit la soumission d'un instant mais la libération de tous les instants. Après l'avoir enfourché, ils enfourchent le cheval pour repartir pour la suite du voyage.  

Ils partent ensemble vers cette lumière, une lumière sur un chemin sans fin. Personne ne sait quand ils arriveront à destination. Sur ce chemin, il tombe sur un homme (Alex Kruger) un peu bizarre. Il est ni beau, ni moche, il est ni froid, ni accueillant, il est ni simple, ni compliqué. C'est un homme à qui l'âge a donne beaucoup de force mais aussi beaucoup de sagesse, un homme avec qui on se sent à la fois en sécurité et menacé. L'homme regarde Alan, toujours aussi droit et aussi fier. L'homme dégaine son flingue et tire un coup en l'air. Le cheval se cabre et Alan est le seul à tomber. On entend au loin les hyènes rirent. Alan en a pris un coup dans sa fierté, inébranlable depuis le départ de son aventure. Alan remonte sur son cheval et laisse l'homme sur le côté, le snobant. Lui et Sara continuent leur chemin sans pour autant savoir où ils vont.  

Ils arrivent dans un autre village. Il n'y a pas un chat, pas une souris. Alan continue son chemin. Vers la sortie du village, il aperçoit une femme (Alice Gilstrap). Il la connait très bien. Il sait que cette femme a été le fruit de son existence, sa protection lorsqu'il était jeune, la personne qui lui a donné son sein et sa vie. Il regarde cette femme avec un air de mépris, lui murmurant du regard qu'elle n'est plus rien puisqu'elle est la cause de ce qu'il est aujourd'hui, qu'elle est la créatrice de cet homme qui si fort, si beau et si puissant. Il continue son chemin, sur son cheval, Sara toujours derrière lui. Il s'arrête avant la sortie du village, regarde cette femme et crache au sol avant de lui tourner le dos et continuer son périple à travers ce désert sans fin.  

Mais les heures se font longues. Le cheval tombe. Alan et Sara sont à terre. Alan lance un cri de douleur. Il ne sent plus sa jambe, ni son bras. Il ne sait pas ce qu'il lui arrive. Plus le temps passe, moins il sent de choses. Au fur et à mesure du temps, c'est son autre bras qui devient inexistant puis son autre jambe. Pourtant, il sent toujours cette douleur venant de l'inconnu. Il voit au loin partir Sara, ne pouvant l'aider, peut-être effrayée. Il est seul, avec ce mauvais cheval, avec cette douleur inexplicable…  

MERCI A GERARD POUR L'AFFICHE