Aux États-Unis, l'hôpital psychiatrique à la plus haute sécurité maximale est le théâtre de multiples tragédies : meurtres, viols et démembrements. Le service de police local est en état d'alerte. Comment de tels atrocités peuvent-ils se produire alors que tous les patients potentiellement capables d'accomplir ses actes sont enfermés à double tour dans leur chambre ?  

Voilà la question que se pose Nick Chartier, de l'escouade des crimes contre la personne de Miami. Les crimes se multiplient, et les indices portent tous vers une seule et même personne : Rocko Magnolo, le patient dont la schizophrénie atteint un niveau encore inconnu de la science. Un problème se pose : Magnolo est surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre et prisonnier d'une chambre dont les murs capitonnés taisent ses hurlements, mais surtout l'empêchent de sortir.  

L'enquête tourne en rond et les alternatives commencent à manquer. On ne peut fermer l'hôpital puisqu'aucune ressource ne peut soutenir des gens aussi atteints mentalement. Il ne reste que la surveillance policière accrue. Mais encore là, on découvre des cadavres, et les traces du meurtre pointent toujours le démentiel Magnolo, pourtant surveillé de près par le corps policier.  

Un de ses soirs pluvieux, où l'orage éclate et l'eau fracasse la taule du toît de l'enquêteur Chartier, le téléphone crache une plainte sourde. Dixième victime ... dont les membres inférieurs et supérieurs ont été trouvés calcinés dans le four de la cafétéria de l'établissement.  

— Des dents, lance le répartiteur de service de police, on croit que la forme des dents enfoncés dans la peau de la victime sont ceux de Magnolo.  

— Où est-il celui-là ? questionne Chartier, que la fatigue assomme de plus en plus, de jour en jour, de nuit en nuit.  

— Sa chambre, verrouillée, sans fenêtre, trois polices de la garde fédéral surveillent sans arrêt. Ce n'est pas lui ...  

Cannibalisme. C'était bien la dernière atrocité dont Chartier voulait entendre parler. Il se lève, cale un verre double scotch en jurant, s'allume une cigarette et part en direction du Queen's Hospital.  

Les enquêteurs s'affairent à repérer le plus d'indices possibles sur la scène du crime. On ne trouve rien. Chartier se rend vers la chambre de Magnolo, le médecin légiste en sort. Son air ahuri fais douter Chartier ; l'enquête prendrait-elle un nouveau tournant ?  

— Magnolo ... les psychiatres, les infirmiers et les policiers ont voulu lui faire un examen de la bouche et un moulage sur ses dents.  

— Et puis ?  

— Il lui en manque. Plusieurs ... et le sang coulait. On lui en a arrachées juste avant le meurtre, c'est clair ! Et j'ai trouvé ceci ...  

Il lui tend des menottes. Comment peuvent-elles avoir atterries dans la chambre pourtant fermée de Magnolo ?  

— Sa mâchoire, on dirait qu'on lui a donné un coup ...  

— Un coup de poing ?  

— Non, quelque chose de plus lourd que ça.  

L'enquêteur réfléchit, mais une seule idée lui vient à l'esprit : une matraque.