Charles (Hiromi Debney) est un jeune homme qui a toujours eu pour rêve de faire de la peinture. Dès sa plus jeune enfance, il se passionnait pour les tableaux de maître comme Monet ou Delacroix. C'est alors qu'il garda se rêve en tête car il savait qu'un jour, il passerait par l'étape du départ de sa campagne natale. Ce n'est pas qu'il n'aime pas sa vie à la ferme près de Nonancourt mais il rêve d'autres choses, ce qu'on du mal à comprendre ses parents qui le voient reprendre la ferme familiale. Malheureusement, en ce temps de guerre, la vie d'artiste ne rapporte rien malheureusement et il sait qu'il lui faudra travailler à l'usine pour pouvoir vivre sa passion dans la capitale.  

C'est à l'âge de vingt ans qu'il décide de partir de la ferme et de sa campagne pour Paris et le quartier Montmartre. La guerre venait de se finir et il fallait reconstruire le Paris que tout le monde connaissait, que tout le monde aimait en tentant d'effacer les stigmates d'une occupation douloureuse que Paul Eluard a su si bien décrire dans son texte "Paris a froid, Paris a faim". Bien entendu, à côté de ce travail à temps plein, Charles continuait à peindre. Il peignait dans cet atelier de 9 m² qui lui servait aussi de chambre. Il peignait des fruits, des objets, des rues, des ponts… Il peignait tout ce que Paris pouvait lui offrir de plus beau. Et un jour, Paris lui offrit la plus belle chose qu'il pouvait lui offrir…  

Nous sommes en décembre 1946. Charles est sur Paris depuis quelques mois déjà. Il se retrouve avec de moins en moins de travail, favorisant ainsi la peinture. Il expose même ses premières toiles dans les bistrots du coin où il retrouve les soirs Marcus (Weston Hatcher), le seul ami qu'il se soit fait. Marcus était un jeune poète qui avait les vers d'un grognard et la plume d'un Hugo. Il était capable d'être violent et plein de méchanceté en utilisant pourtant des mots d'une poésie et d'une mélodie jamais vues. Et il y a Lucie (Margot Copeland). Lucie est une belle jeune fille, un peu bohème dans sa façon d'être. Elle était l'atout charme de ce petit groupe, celle qui permettait de se produire où ils voulaient et quand ils voulaient. Tous trois vont vivre l'hiver solidairement, en chantant, en poétisant, en peignant. Peu importe l'art, ils animent les bistrots de leur présence et de leur chaleur contre un bon repas chaud. Comme ils disent si bien, ils ne vivent pas dans la misère, ils vivent au gré du vent et de leur inspiration. Entre Charles et Lucie, une intimité s'installe. Charles n'hésite pas à passer des nuits blanches pour peindre les contours sensuels de sa muse, retouchant parfois la ligne d'un sein ou le galbe d'une hanche. Ensemble, ils vivent comme des bohémiens. Rien ne pouvait arrêter cette vie qu'ils s'étaient imaginés et qu'ils vivaient. Mais la vie apporte parfois des changements.  

Charles se produit chaque soir dans un bistrot. C'est devenu une institution chaque soir puisque dans les rues, on entend parler que de lui. Pourtant, pour Charles, ce n'est qu'un passe-temps, un moyen d'amener quelques sous pour pouvoir manger un peu de pain avec du café au lait. Un soir, une grande dame est présente dans la salle. A la fin de la représentation, cette dame vient vers lui. Elle s'appelle Anne Barclay (Virginia Clouser) et c'est un impresario qui voudrait bien lui faire sortir des disques. Sous son bras, elle a un dossier avec différentes chansons de grands auteurs-compositeurs. Charles n'est pas plus intéressé que cela mais Anne se veut insistante. Il décide alors d'en parler avec Lucie. Cette dernière veut être là pour Charles, son amant, son ami, son amour mais elle sait que son rêve est de continuer d'exposer ses œuvres. Mais peut-être que cette opportunité est la meilleure option pour un jeune saltimbanque…