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Baker Films Production présente
Buzzard

Le chaos régnait au dehors. A travers l’une des fenêtres d’une bicoque misérable secouée par les éléments et située à la sortie de PickersTown, Bill Rathigan, l’ex-shérif de la bourgade, ne cessait de penser à celle qu’il avait mis en cloque … A la lumière de quelques bougies dispersées dans la pièce principale, il serra machinalement son antique colt. Sur la crosse de santal, toujours intacte, y était inscrit « Buzzard », seul vestige funèbre qui était transmis de père en fils depuis des générations et ce soir, il revenait à Bill de faire parler la poudre autrement dit la mort si nécessaire. L’ex-shérif devenu pistolero par la force des choses se savait pris dans un étau et en revenant à PickersTown, il avait appris que celle qu’il avait toujours aimée sans jamais oser le révéler, était sur le point d’accoucher. Cet enfant était de lui, il le savait … son foutu vieux père s’était occupé de cela alors que lui, Bill, voulait, par-dessus tout, tout foutre en l’air, lui y compris. Bill Rathigan n’était pas comme son père, un pistolero lui aussi, renommé et redouté : John « Buzzard » Rathigan. Mais si John Buzzard allait de par les cieux où dieu savait où, déranger les habitants de PickersTown c’était pour mieux préparer le retour de son fils (et le sien par la même occasion, surtout le sien d’ailleurs), autrefois congédié par l’actuel shérif qui avait toute la bourgade de PickersTown sous sa coupe désormais : le père Labrazo.  

Ainsi, Bill Rathigan était revenu incognito dans son fief, indésirable qu’il était mais au moins était-il sûr d’une chose : si Carlitta, son amour, survivait par miracle à l’accouchement, elle n’aurait plus à se soucier d’elle-même. Engendrer une goule la laisserait dans un état végétatif, à la merci du père Labrazo mais il fallait bien cela pour ramener l’âme de Buzzard ici bas et évincer ce fieffé connard nécromancien qu’était ce prêtre.  

 

* * *  

 

La mâchoire serrée, Bill écrasa aussi rapidement une larme au coin de l’œil qu’il avait appuyé sur la gachette du colt. Blam ! Dans la nuit tempétueuse, le bruit fut plus ou moins étouffé … il n’y avait de toute façon plus grand monde à tendre l’oreille à cette heure tardive de la nuit si ce n’était les derniers alcooliques du saloon encore présents à l’entrée de ce dernier mais bien trop éméchés pour faire la corrélation entre le tonnerre et un tir d’arme à feu, et c’était très bien ainsi.  

Dans la maisonnée, en l’espace de quelques minutes, régna un bordel monstre avec les cris d’horreur de Josepha Badlett, la jeune sœur de Carlitta, apprentie sage-femme pour l’occasion et maintenant complice d’un acte innommable. Bill la claqua violemment afin qu’elle se taise et qu’elle reprenne ses esprits … Certes, sa sœur était morte, mais aussi une femme aimée, une mère partie trop tôt … mais comme s’y attendait Bill, le bébé bien vivant qui criait de tout son corps venait de libérer l’âme de Buzzard, feu son père John Rathigan, quelque part non loin de PickersTown.  

Les yeux exorbités, la bouche béante pleine d’écume, Carlitta avec une balle entre les deux yeux, resta prostrée raide morte sur la table à manger du salon, où siégaient encore les restes des victuailles du dernier repas. Le pistolero prit dans ses bras son enfant emmitouflé dans un drap, ouvrit la porte alors que claquait non loin un éclair … il tombait des cordes … Bill disparut dans la nuit.  

 

« Non ! ». Andreas Labrazo s’accouda soudainement, pleinement réveillé par un cauchemar, une révélation. Le cœur battant, ses yeux cherchèrent une lueur, quelque chose pour le rassurer, chez lui. Il entendit au dehors la tempête faire rage, puis il fit son signe de croix rapidement. Une de ses ouailles s’en était allée, il le sentait. Le shérif se rhabilla en quatrième vitesse pour rejoindre la crypte située sous l’église. Si la mort avait frappée cette nuit le père Labrazo le saurait et il agirait en conséquence. Il prit son arme de service avec lui et partit.  

 

Buzzard revint donc à PickersTown de la pire des manières : sur fond de vengeance personnelle mais aussi pour le bien de sa descendance. Seulement, ce choix irréversible qui était de retrouver le père Labrazo et de le voir crever la gueule ouverte avait un inconvénient de taille : revenir d’entre les morts signifiait pour le pistolero de devenir une âme errante pour l’éternité et pire que tout, il se savait maintenant dans la ligne de mire de son ennemi le prêtre-shérif car celui-ci pouvait localiser et manipuler les âmes meurtries. C’était une longue histoire et le père Labrazo avait finalement réussit à retrouver le fils de John Rathigan à PickersTown, pour les pourrir jusqu’au trognon.  

John Rathigan était au départ un chasseur de prime, réputé pour avoir la gâchette facile mais surtout pour accomplir des tâches que personne n’avait osé affronter. Alors, lorsqu’il s’occupa du cas Andreas Labrazo, un « homme qui manipulait la mort », il était entré dans un monde encore inconnu jusque là.  

Remonter jusqu’à Andréas Labrazo signifiait fouiller un passé obscur, certains affirmaient qu’il était ancien marchand d’âmes d’esclaves, reconverti en prêtre … Toujours était-il que John Rathigan retrouva sa trace chez un ranchero comme simple vaqueros … un autre type d’élevage et de traite effectivement.  

En pleine « Texas Fever », Andréas Labrazo menait son petit monde à la baguette et très rapidement, les bêtes se mirent à crever au fur et à mesure. Mais tout se savait et John Rathigan fit en sorte que le maître des lieux, l’employeur d’Andréas, sache ce qu’il savait de lui. Le chasseur de prime tenait à ce qu’il prenne le nécromancien en flagrant délit et effectivement, l’apprenti-vaqueros fut proprement éjecté du Ranch, pointé du doigt concernant le malheur qui s’était abattu sur le troupeau du ranch.  

 

John Rathigan intervint une nuit alors qu’Andréas exécutait un sacrifice immuable à l’encontre de son ex-employeur. Planqué derrière un buisson juste derrière sa cible, dehors en pleine nuit, l’homme qui se tenait devant un feu de camp déclamait des incantations. Sur les dents, le chasseur de prime se sentit entouré de présences étranges mais resta concentré sur son objectif, il enclencha le chien de son colt. Andréas Labrazo brandit une dague rougie par le feu puis trancha la paume d’une de ses mains !  

« … C’est le moment … » fit le chasseur de prime avant de s’engager subrepticement.  

Pour lui, c’était clair, la récompense pour cet homme mort ou vif serait versée pour un homme mort et plutôt deux fois qu’une. Le canon du colt dans la ligne de mire du crâne cracha sa balle mortelle et le colt rugit ! Une balle se logea nette dans l’homme qui encaissa, cessa immédiatement son monologue mais ne s’affaissa pas !  

Les yeux écarquillés, John recula apeuré alors qu’Andréas Labrazo se retourna sourire aux lèvres … « Je vous attendais John Rathigan … Vous tombez à pic, il me manque quelques entrailles pour que je puisse y voir l’avenir »  

« Par les dieux, ne bougez pas ! » vociféra John … il sentit plus distinctement des présences autour de lui, partout … Pris de panique, il appuya frénétiquement sur la gâchette pour éliminer une bonne fois pour toute cette vision qui le dépassait complètement.  

« On ne joue pas avec la mort Monsieur Rathigan … » fit Andréas qui encaissait sans broncher les balles dans un bruit tonitruant et dans un écho infernal !  

A ce moment précis, le chasseur de prime en pissa dans son froc quand il vit de ses propres yeux ses parents morts ou les fantômes de ses parents ainsi que des personnes qu’il connaissait que trop bien : celles qu’il avait tué lors de ses missions …  

Incapable de bouger, ces entités le maintenait sur place alors qu’un froid intense le saisissait et ne put que constater l’effroyable surgir devant lui : Andréas prit de lui-même le colt de John et le pointa sur son crâne … avant d’appuyer sur la gâchette …  

« C’est la mort qui joue avec vous John Rathigan, et elle vous poursuivra jusqu’à la fin de vos jours, comptez sur moi » fit l’homme qui brandit une croix et fit son signe.  

John sentit le canon bouillant contre son front et fixa ce qui serait son ultime obsession désormais : buter le père Labrazo.  

« Amen mon fils » fit Andréas avant que le coup ne parte …  

 

A partir de ce jour, Andréas se présenta en tant que prêtre de paroisse à bon nombre de bourgades sans succès. Diriger son monde était devenu une priorité mais encore fallait-il qu’il gagne la confiance des personnes. Si les âmes mortes lui obéissaient, il en était tout autrement des vivants … Mais il est des proverbes véridiques tels que « L’amour éternel relève du hasard ou de la mort prématurée » qui parfois changeaient le cours des choses et Andréas en tuant prématurément John Rathigan avait enclenché un hasard bien heureux pour lui-même en arrivant à PickersTown. Mais tout en cherchant à gangréner la famille Rathigan, il venait d’alimenter une vengeance implacable venue d’outre tombe et qui s’appelait Buzzard alias John Rathigan.  

 

Bill, accompagné de Josepha ainsi que du bambin dans les bras de cette dernière, arrivèrent à l’endroit qui lui était venu tout de suite à l’esprit pour reprendre contact avec son vieux père.  

L’endroit était investi de présences pas de doute, et d’un geste, Bill sentit le métal froid de l’arme … Elle lui parlait, son père aussi. Il était là, attendant son heure.  

Tous les trois étaient arrivés à l’endroit même où John avait été tué de sang froid. Bill descendit de cheval puis entreprit immédiatement de faire un feu de camp.  

« … Est-ce que ce bébé a un nom au moins ? » fit entre deux spasmes Josepha, avec le bébé dans les bras.  

« John … » fit Bill lorsqu’enfin le feu prit bel et bien « … comme mon père … »  

« Dieu te bénisse, Josepha, c’est toi qui t’occupera de mon fils désormais … Connais-tu ce proverbe, Josepha ? L’amour éternel relève du hasard ou … » entonna Bill  

« … de la mort prématurée » termina Josepha droit dans les yeux du pistolero. »  

« Oui je le connais Bill, c’est le shérif … je veux dire père Labrazo qui nous l’a inculqué … ».  

 

Les flammes du feu de camp se reflétèrent dans les yeux du pistolero, en direction de Josepha Badlett, il fronça les sourcils soudainement puis se détendit.  

« La mort n’est pas un hasard Josepha … Parle-moi de PickersTown et de ce père Labrazo depuis tout ce temps … » fit Bill tout en s’approchant de la monture de Josepha. Il prit son fils dans ses bras.  

« Vous voulez dire depuis le jour où père Labrazo ainsi que les habitants vous ont congédié ? » fit Josepha un sourire en coin. Bill Lathigan lança un regard noir qui traversa cette dernière, surprise, puis elle raconta le visage fermé ce qu’elle savait.  

Josépha était certes jeune mais elle connaissait tout ou presque de Bill, ce qu’il était au sein de PickersTown et ce qu’il était advenu de lui-même après son départ forcé avec l’arrivée du nouveau shérif, le père Labrazo.  

Ce dernier avait visiblement réussi ce qu’il n’avait jamais réussi à faire ailleurs, endoctriner des personnes « vivantes » sous ses ordres. La petite ville de PickersTown ne possédait pas de paroisse et un homme de « dieu » était le bienvenu et ce dernier vendait du rêve, de l’espoir et savait se vendre. Bill aurait dû réagir rapidement contre cet intrus mais agir dans les règles en tant que shérif était impossible.  

 

Devant un autel improvisé constitué de buissons, Bill, à contre cœur s’entaya, la paume d’une de ses mains ainsi que celle de sa progéniture. Dans un pur moment de silence latent, interminable, un froid intense prit place en Bill qui se dressa sur lui-même les yeux révulsés ! Le brasier s’éteignit d’un coup, comme soufflé par un vent soudain ! Une porte s’était ouverte, et John « Buzzard » Rathigan revint parmi les siens, en Bill. Josepha avait vu toute la scène à quelques mètres, frissonnante d’effroi. Il se passait quelque chose et rien de bon à en juger par la possession du pistolero. Dès qu’elle le put, elle prit l’initiative néanmoins de reprendre le bébé frigorifié, seul membre de la famille Badlett avec elle. Aussi, il en était terminé de manipuler cet enfant et elle se jura d’être une mère exemplaire pour lui.  

 

Le pistolero revint à lui silencieusement, jeta un œil aux alentours puis doucement dégaina son colt. Il l’observa, le retourna dans tous les sens « … Buzzard … » souffla-t-il dans sa barbe. Il rengaina son arme puis dans un souffle, prit sa monture et prit la direction de PickersTown sous un vent glacial.  

Josepha Badlett le suivit de loin. A en juger par l’attitude de l’homme, il avait manifestement changé.  

Une nouvelle chance était offerte à John « Buzzard » Rathigan en prenant possession du corps de son fils, et cette fois-ci il saisirait cette chance pleinement car il avait compris une chose : si ce prêtre-shérif de PickersTown « manipulait la mort » ce serait la mort elle-même qui le manipulerait et le liquiderait pour de bon puisque ce dernier ne pouvait visiblement pas mourir par la main d’un vivant … Son colt n’était pas une faucille mais Buzzard aurait le loisir de lui fourrer une balle funeste entre les deux yeux grâce au bras de Bill, son propre fils …  

 

Néanmoins, Buzzard était loin d’imaginer de ce qui l’attendait à PickersTown, ce que lui réservait le père Labrazo allait bouleverser Buzzard / Bill Rathigan. Le claudiquement de sa monture s’arrêta à l’entrée de la bourgade sinistre. Sur son cheval, le regard de Buzzard se posa au niveau de l’église alors qu’un éclair claqua … Un rictus apparut sur le visage du pistolero. Bill, du fin fond de son esprit raviva sa présence … Une peur panique s’installa … Carlitta Badlett ou son enveloppe spirituelle se tenait raide vivante devant lui, elle vint à sa rencontre.  

Plus loin, la porte de la paroisse, la porte de l’antre du père Labrazo, s’ouvrit en grincant et il apparut comme toute la communauté au même moment …  

Visiblement, Josepha avait dû oublier de lui avouer une chose importante : PickersTown était visiblement devenue une ville fantôme car toutes les entités que Bill Rathigan connaissait étaient là, présentes et malheureusement haineuses du retour de l’ex-shérif …  

Andréas Labrazo sourit de toutes ses dents, le nécromancien était le maître des lieux, à n’en pas douter, et Buzzard allait avoir fort à faire pour le déloger de son antre.  

 

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Pickaboost films  

vous a présenté  

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BUZZARD  

 

Un film écrit par Baker Stoecklin et Edward Bradford  

 

Réalisation : Maurizio Gira  

Musique composée par Leila Sansel  

 

Casting :  

M. Rammstein dans le rôle de John « Buzzard » Rathigan  

Finn N. Howard dans le rôle de Carlitta Badlett  

Nathan Kondor dans le rôle de Bill Rathigan  

Margot Yusef dans le rôle de Josepha Badlett  

 

Guest-star :  

Vincent Vinding dans le rôle du Shérif / père Labrazo  

 

Scénario :
une série A fantastique (Western occulte) de Maurizio Gira

Mr.Rammstein

Finn N. Howard

Nathan Kondor

Margot Yusef
Avec la participation exceptionnelle de Vincent Vinding
Musique par Leila Sansel
Sorti le 25 novembre 2028 (Semaine 1247)
Entrées : 19 302 882
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