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Michael Whallbuck Productions présente
Ce qui dort

 

 

 

- jeudi 16 Octobre 2113 -  

 

Premier jour de ma nouvelle vie ! Le printemps antarctique fleurit partout dans la petite ville de Dunham. Tout est parfait ici : les maisons neuves s'alignent sagement sous le soleil, les gens sont accueillants, et surtout la fraîcheur de l'air est tellement agréable ! On dit que sur ce continent la température ne dépasse jamais les 30 degrés, même au plus fort de l'été... Totalement impensable de l'autre côté de l'océan !  

 

J'espère que ma famille pourra bientôt me rejoindre : pour le moment, comme tous les rescapés de l'engloutissement de Buenos Aires, ils sont forcés de s'entasser dans des logements de fortune, réduits à l'indigence après avoir tout perdu. Il n'y a plus rien pour nous là-bas, je suis bien convaincue que notre avenir est ici, en Antarctique. Le recul des glaces a libéré de vastes terres qui n'attendent plus qu'à être exploitées, et grâce à mon salaire à la mine dans quelques mois j'aurai assez d'argent pour faire venir mon mari et mon fils. Nous allons enfin laisser les malheurs derrière nous et prendre un nouveau départ. J'ai hâte !  

 

 

- lundi 20 -  

 

Aujourd'hui j'ai fait connaissance avec mes collègues. Dans un premier temps je vais surtout travailler avec Luis Ortega, l'ingénieur envoyé le mois dernier par le siège. Je dois dire qu'il ne m'a pas fait une grande impression : c'est tout juste s'il a prononcé une douzaine de mots de toute la journée, et son regard reste bizarrement dans le vague quand on s'adresse à lui. Tout le monde m'assure qu'il est très professionnel, je suppose que c'est ce qui compte. Demain je descendrai dans le puits avec lui, histoire de faire le tour du propriétaire.  

 

Tout ça est étrange, quand on y pense : nous sommes les tout premiers êtres humains à parcourir ces collines verdoyantes... Parfois, on dirait que les millénaires d'enfouissement sous le désert gelé ont laissé leur empreinte dans l'atmosphère de ce pays. On sent leur présence qui s'attarde, invisible, au-dessus des jeunes prairies, et même en plein midi on se surprend à frissonner. D'une certaine façon, il me semble que la terre elle-même est comme une personne invalide qui continue à ressentir des démangeaisons dans son membre amputé... Mon imagination me joue des tours, sans doute. Heureusement qu'Eduardo n'est pas là, je l'entends déjà se moquer de mon romantisme de pacotille !  

 

 

- mercredi 22 -  

 

Un drôle d'oiseau, cet Ortega. J'ai déjà rencontré des personnes passionnées par leur travail, mais chez lui c'est assez particulier... Une fois dans la mine je l'ai senti vraiment dans son élément. Il était transformé, beaucoup plus vif et totalement concentré sur les tâches à accomplir. En plus sa connaissance du terrain était étonnante, il a dû bosser comme un fou depuis six semaines qu'il est arrivé. Mais c'est surtout son flair qui m'a surprise : bien qu'à plusieurs endroits il ait dévié assez largement des plans, ses choix sont toujours excellents, et même assez élégants. En revanche toujours pas moyen de le faire parler d'autre chose que de boulot.  

 

Je m'adapte doucement à la vie dans le grand Sud. Pour le moment je suis logée aux frais de la compagnie dans une sorte de studio amélioré : il y a une cuisine dernier cri que je partage avec ma voisine Sarah, la DRH brésilienne. On s'entend à merveille, ça fait du bien de se soutenir entre exilées ! Les nouvelles d'Argentine sont aussi bonnes qu'elles peuvent l'être vu les circonstances. Tous les soirs je parle longuement avec Eduardo et Miguel, j'aimerais qu'ils soient déjà là.  

 

 

- samedi 25 -  

 

Pas pu dormir la nuit dernière. En voulant vérifier quelque chose sur les plans d'Ortega hier après-midi, je suis tombée sur plusieurs détails qui m'ont dérangé, sans vraiment réussir à mettre le doigt sur ce qui pouvait provoquer ma gêne. Tout semblait marqué au coin de la froide logique et de l'efficacité, et pourtant... Finalement j'ai décidé d'attendre lundi pour lui en parler et je suis allée profiter de la nuit blanche polaire avec Sarah, mais les schémas ont continué à tourner sans cesse dans ma tête, comme une obsession. Même après cinq ou six Penguin je continuais encore à réfléchir, je me sentais alerte, tout à fait lucide. Soudain la solution m'est apparue... Ç'a été une véritable épiphanie, j'ai été prise du besoin physique de me mettre à dessiner, au dos des sous-bocks, sur des serviettes en papier, enfin tout ce qui me tombait sous la main. Jamais je n'avais ressenti une telle bouffée d'inspiration, mon cerveau bouillonait d'idées plus puissantes les unes que les autres...  

 

Mes souvenirs des heures suivantes sont assez confus. Lorsque je suis revenue à moi, vers midi, j'étais au bureau, devant mon ordinateur. Apparemment j'ai abattu une montagne de travail, mais pour l'instant je tombe de fatigue. Tout s'embrouille dans ma tête, j'ai juste envie de me reposer...  

 

***  

 

J'ai rêvé d'eux. Ils m'ont raconté leur histoire, comment ils ont été emprisonnés ici, il y a longtemps, tellement longtemps... Comment il leur a fallu attendre pendant tous ces siècles.  

 

C'est Ortega qui a entendu leur appel le premier, mais ils comptent aussi sur mon aide désormais, et ils disent que beaucoup d'autres suivront. Bientôt le moment viendra où les étoiles leur seront à nouveau propices, et ils pourront enfin reprendre leur place dans le monde.  

 

 

Scénario : (2 commentaires)
une série B fantastique de Jenny Illsley

Ewan Blakstad

Amy Fielding

Bradley Alanson

Alix Sbrizzi
Sorti le 22 octobre 2027 (Semaine 1190)
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