Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

Oz Films présente
The Passion of Alawn Lynch

La chaleur était réconfortante.  

Ironique que ce fusent les larmes qui apportèrent cette lueur bienvenue.  

Elles coulaient à flot sur le visage d’Alawn Lynch. Lui, qui observait ce qui restait de son amour, de sa passion. Une tombe. Avec un nom gravé, comme seul signe qui la distinguait de toutes les autres.  

Rachel. La seule lecture de ce nom, sa simple évocation, suffisait à saturer les glandes lacrymales d’Alawn, et à déverser sur ses joues la tiédeur humide de ses larmes. Et avec elles, dans chaque goutte, son lot de souvenirs. Pensées nostalgiques qui ne faisaient qu’alourdir la douleur de l’instant. Car à l’heure où il se tenait là, elle était morte.  

Sa femme, son unique amour, celle qui l’avait conduit à revoir entièrement le sens de sa propre existence, à tout remettre en question. Et à tout sacrifier pour elle. Il aurait pu en parler des heures, mais sans la moindre utilité, car il n’y avait en vérité aucun mot qui fut juste. Aucun mot qui pouvait définir Rachel, et ce qu’elle représentait. Aucun mot pour qualifier l’amour qu’il lui portait, et lui porterait toute sa vie.  

 

Sa vie.  

Valait-elle encore quelque chose, maintenant ?  

Six mois plus tôt, il n’aurait pu abandonner le combat que si une lame ou une balle venait à le transpercer de part en part. Il aurait même continué, vaille que vaille, si longtemps que ses jambes auraient pu le porter. Pour son amour d’alors. Pour son pays. Pour la justice. Pour cette vague idée pré-formatée qu’on avait si savamment intégrée à l’esprit des occidentaux : le « Bien ».  

Le Bien qu’il représentait, lui et les autres agents du Prestige. Sobriquet bien imposant et orgueilleux qui était tombé d’on-ne-sait-où, par on-ne-sait-qui. Toujours était-il que la tâche qui incombait à ceux que le Prestige enrôlait, était bel et bien à la hauteur du nom. Qu’est-il de plus illustre et de plus glorieux pour un trompe-la-mort que de donner sa vie pour défendre son pays ? Vouer son existence à maintenir les siens dans une bulle de sécurité jugée « satisfaisante ».  

 

Et bien Alawn, avait découvert le véritable sens de ce mot. Pour lui, le Prestige n’était pas dans une fonction, dans un rôle, ni une mission, encore moins un uniforme. Ce n’était pas même dans la nature de ce qu’il faisait. C’était au-delà de ça. Le Prestige, c’était d’aimer. Chérir une autre personne. Rendre à la vie d’autrui toute sa valeur, lui qui avait si souvent été prié de l’ôter arbitrairement, simplement parce que l’autre gars, à l’est d’un mur, avait pour boulot de faire exactement la même chose que lui. Il devait tuer, avant qu’on ne le tue.  

Ironie du sort, c’était en faisait la seule chose qu’il savait vraiment faire, qu’il avait rencontré Rachel. La jeune femme avait été approchée par le Prestige, pour aider Alawn. Pourquoi elle ? Parce qu’elle était au mauvais endroit, au mauvais moment. Ou était-ce au bon moment ? Simple question de point de vue.  

 

Rachel était la secrétaire d’une cible du Prestige, un golden boy de Wall Street qui avait jugé bon d’accentuer sa fortune en offrant ses services avisés au KGB. Après tout, pour faire tomber l’Occident, il n’y avait rien de mieux que de faire tomber tout son système économique. Là où le Prestige britannique avait tiqué, c’était quand le centre financier londonien avait commencé à remplir les rapports fournis aux renseignements soviétiques.  

Cet homme devait être stoppé net. Et parce qu’elle était secrétaire, donc assez proche pour introduire n’importe qui, et assez distante pour ne pas trop en savoir, Rachel avait été mise à l’épreuve. Elle avait vu son patron mourir presque sous ses yeux, froidement abattu par le silencieux d’un agent britannique aux accents gallois. Alawn Lynch.  

 

Même s’il avait déjà subi ce genre de scène auparavant – ce n’était pas la première et, le pensait-il, pas la dernière fois qu’une innocente jeune femme se retrouvé mêlée bien malgré elle à des questions d’Intelligence qui la dépassait à tout point de vue – Alawn avait vu quelque chose de différent dans le regard émeraude de cette Rachel. Il n’aurait pu dire quoi exactement, le savait-il seulement lui-même ?  

Touché en plein cœur. Transpercé de part en part. C’était la sensation qu’il avait ressentie. Mais plutôt que de lui ôter la vie, cette blessure avait au contraire réveillé toute son âme.  

C’était le jour où tout avait basculé, pour la première fois.  

Dans le bon sens. Le début d’un amour acharné.  

D’une résurrection.  

Une passion.  

 

 

Seulement, on n’échappe pas à son passé. Quand bien même on s’efforce à l’oublier, à l’enterrer au plus profond de son esprit, il finit toujours par nous rattraper. Quelqu’un, quelque part, ne l’aura pas oublié. On est ce que l’on est, on en change jamais vraiment, même en y mettant tout son cœur et toute sa volonté.  

Et Alawn y avait mis toute la sienne. Rachel également. La pauvre enfant innocente. Elle avait tout donné, absolument tout, pour un homme qui était persuadé qu’il n’en valait pas la peine. Et elle n’y avait gagné que de la souffrance, fut-elle brève.  

En Lune de Miel, loin de toute l’agitation, loin de son passé, la mort était venue. Elle qu’il avait côtoyé tout sa vie durant, avec laquelle il avait flirté, et qu’il avait fui, elle revenait pour prendre ce qui était devenu sa raison d’être. Son Prestige.  

Alawn et Rachel étaient dans une étreinte innocente, pleine d’amour, de joie et d’insouciance. Un sifflement parvint à leurs oreilles, puis un choc. Sec, vif. Puis le froid.  

L’épaule l’Alawn avait été traversée. Dans ses bras, sa princesse blanche se couvrait de pourpre. À la poitrine. La balle avait continué sa course jusqu’au cœur de Rachel.  

L’éclat brillant et étincelant de l’émeraude disparaissait de ses yeux. Le froid.  

Il n’y avait plus que le froid.  

Partout. Et avec lui, la mort.  

 

 

Une fois séchée ses larmes, Alawn ne vit qu’une seule option. Il n’y avait qu’une seule chose qui pouvait le guérir de la peine. C’était la haine.  

Même s’il ignorait, encore, que ni l’une, ni l’autre ne pouvait le faire échapper à la souffrance.  

A ce moment précis, c’était tout ce, qu’il voyait. Il en était submergé, il était aveuglé par sa haine. Personne n’aurait pu l’empêcher de foncer tant ses œillères étaient épaisses et sombres. Ce faisant, il enfonçait son âme peinée un peu plus dans les ténèbres, mais c’était tout ce qu’il savait faire. Il allait tuer.  

 

Il avait tout arrêté pour Rachel. Tout ce qui s’était passé depuis leur rencontre, il l’avait fait contre sa nature, contre ce qu’il avait toujours fait. Contre l’avis de ses employeurs. Son chef de section lui avait même contre-indiqué sa Lune de Miel. Parbleu elle avait eu raison. Comme elle avait eu raison sur tout, à vrai dire. À croire qu’une femme savait mieux que quiconque à quoi s’en tenir avec lui. Rachel aussi, d’ailleurs.  

La différence était que, elle, croyait pouvoir le changer. Elle avait finalement eu tort. Parce que désormais, il allait redevenir lui-même. Il avait tenté de fuir, d’échapper à son passé, en vain.  

Il allait maintenant revivre le passé.  

 

 

Nul n’en doutait, Alawn Lynch ne serait plus jamais le même homme. Et il chercherait à assouvir sa vengeance. Le Prestige était très bien avec ça, il servirait ses intérêts en éliminant de nouvelles cibles. Les points de vues divergeaient donc, les motivations aussi, mais la fin était identique. Et comme on disait, elle justifie toujours tous les moyens.  

 

Vu de son côté, Alawn ne changeait rien grand-chose à son ancienne routine.  

Quand le Prestige était menacé, il tuait.  

Aujourd’hui, le Prestige a été tué.  

Il allait le venger.  

Scénario :
une série A thriller (Action) de Lawrence Hendrickx

Karl Klimek

Bella Sumi

Erwan Roux

Anya Fox
Avec la participation exceptionnelle de William Goodwin
Musique par Quentin Courage
Sorti le 30 septembre 2028 (Semaine 1239)
Entrées : 24 612 686
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=20176