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Well Walling Production présente
La Mort Romantique

 

Un scénario de Silvane Harrita et Evan Rycley, avec :  

- Whitney Carpenter : Renée Vivien/Sapho  

- Greta Voss : Hélène de Zuylen  

- Rebecca Goldenberg : Natalie Clifford Barney  

- Ivan Suerte : Anatole France  

- Michael Post : James Joyce  

- Sylvain Barré : Pierre Louÿs  

 

 

 

Paris, été 1909  

 

Renée Vivien se tenait, molle, à la rambarde du balcon de son appartement parisien. Elle savait que la mort allait prochainement l'emporter, dans quelques mois peut-être. La dépression la dévorait. Les gens la verrait alors comme une artiste névrosée et non comme la talentueuse poète et magnifique femme qu'elle était. Elle inspira une puissante goulée d'air avant de s'affaisser sur un transat couleur chair, faisant tinter sa cane sur le carrelage blanc. Renée se sentait nauséeuse et l'atmosphère chargée de parfums d'été ne faisait qu'accentuer son malaise. Elle se sentait si seule, si fragile, si démunie. Pourquoi toutes les femmes qu'elle avait eu le cœur d'aimer l'avaient abandonnées ?  

 

 

1899, Paris  

 

Renée Vivien était dans la fleur de l'âge. A à peine dix-huit ans, elle s'était illustrer durant sa scolarité par ses réflexions littéraire et sa langue bien parlante. Renée était née pour conter et contester. D'ailleurs, tout dans son apparence montrait un désir assumer de provoquer et d'être libre. Pourquoi les hommes pouvaient l'être et non les femmes ? Ainsi, elle troqua sa tenue longue et terne de jeune écolière pour un pantalon chic fait sur mesure par le retentissant couturier Walder Hirchman, situé avenue Boulogne, juste en bas de chez elle. Sa veste sombre montrait ses formes et ses mains sableuses étaient occupées à griffonner sur un petit cahier quelques vers encore méconnus. Elle était attablée à un petit café Parisien sans prétentions, lorsque deux jeunes femmes vinrent l'accoster. Elles s’essayèrent sur la banquette de l'autre côté de la table, mais Renée ne fit même pas mine de lever la tête, tant elle était plongée dans ses écrits.  

"- Une écrivaine, tu crois ?" gloussa l'une.  

"- Il semblerait" répondit l'autre.  

Renée ferma précipitamment son carnet et le posa sur ses genoux. Elle n'aimait pas que l'on lise ses poèmes avant qu'elle ne les ai publié. Embarrassée, le rouge aux joues, elle salua les deux inconnues.  

"- Rassurez-vous, Mademoiselle, nous ne sommes pas là pour vous importuner. Non, mon amie et moi désirions juste connaître votre nom pour vous invitez à une soirée très mondaine donnée en notre demeure, par nous même."  

Celle qui avait parler était la plus vieille, de l'âge à Renée. L'autre devait avoir seulement dix-huit ou dix-neuf ans. Blonde, ses boucles attachées en un chignon savant, elle avait des yeux tendre et malicieux. Renée ne savait si elle pouvait se fier à elle et dédaigna l'invitation, prétextant le manque de temps. Elle devait écrire son troisième recueil de poème pour une édition très pressée. La jeune fille se mit à rire à gorge déployée, puis redevenant sérieuse tout à coup, se pencha par dessus la table pour murmurer à son oreille : "Mais c'est une soirée littéraire !  

Après un moment de rires avec son amie de gauche, elle reprit, alors que Renée tentait d'y comprendre quelque chose :  

"- Il y aura de très grands artistes, voyons ! Il y aura l'écrivain Anatole France, ou encore la romancière Colette. Connaissez-vous Colette ?  

Renée rougit de plus belle. Évidemment qu'elle connaissait Colette ! Quel poète, quel écrivain, quel artiste ne la connaissait pas !? Mais Renée doutait de la véracité de ses propos et le lui fit savoir, ce qui fit rire son interlocutrice encore plus fort que précédemment.  

"- Mais voyons, ma jeune amie, ne vous intéressez-vous pas aux autres auteurs ? Je suis Natalie Clifford Barney et voici ma jeune soeur, Laura."  

Sur ce, elles prirent le large dans un salut élaboré. Renée, à nouveau seule, réfléchit intensément, délaissant son petit carnet pendant quelques instants. Et si cette fofolle disait vrai et qu'elle loupait un salon littéraire où elle pourrait rencontrer Colette, juste par méfiance ? Elle nota l'adresse que la jeune femme lui avait donnée et fonça chez elle, se préparer.  

 

Renée fit son entrée dans un vaste appartement richement décoré. L'ambiance y était feutrée, et elle avait dit vrai : ici, il n'y avait que des artistes populaires ou en voie de l'être, dont Colette, qui se présenta poliment à elle. Elles parlèrent quelques minutes avant d'être interrompues par Natalie, toute heureuse de son monde. Colette et elle s'enlacèrent sensuellement, mettant Renée mal à l'aise. Puis Colette partit en quête d'une autre compagnie, alors que Natalie alla saluer d'autres nouveaux arrivants. Renée discuta toute la soirée avec un groupe d'auteurs florissants et au plus noir de la nuit, alors que le vin avait bien coulé et que les convives s'étaient rempli la panse, la musique se fit plus mouvementée, et certains dansèrent. Renée fut invitée par deux fois, mais refusa. Finalement, c'est Natalie, toute fougueuse, qui la poussa sur la piste et elles dansèrent pendant longtemps, pour ne cesser qu'une fois épuisées. Après un dernier verre, de bourbon semblait-il, la jeune hôte proposa à Renée de lui faire visiter sa demeure, où elle vivait avec sa mère et sa sœur, Alice et Laura. L'appartement était très spacieux et chic et arrivée dans une chambre de jeune femme, Natalie referma la porte et poussa la poète sur le lit. Renée se laissa déshabiller, alors que Natalie passait sa langue humide sur ses seins et qu'un doigts s'aventurait dans son entre-jambes. Renée ne méconnaissait pas ce terrain là. Elle avait déjà eu plusieurs aventures féminines et lui exposa son savoir faire dans une étreinte ardente. Elles s'endormirent là pendant quelques heures, jusqu'à ce que Laura vienne frappée à la porte et les sortes du lit. Genée au début, elle se rendit compte que sa sœur ne faisait même pas cas de la compagnie de Natalie et elle se détendit. Dans un baiser fougueux, elle se retira chez elle, l'esprit sur un petit nuage, le corps endolori.  

Ainsi commença son aventure avec Miss Clifford Barney et elles se revirent régulièrement pendant des mois. Mais un jour, alors qu'elle pénétrait dans l'appartement parisien de sa compagne par surprise, elle la trouva au lit avec une autre et ne voulut plus jamais la revoir. Pourtant, Natalie avait toujours été clair : il n'y avait rien d'exclusif entre elles. Mais Renée espérait pourtant... Mais la surprendre avec une autre lui avait passer l'envie de continuer. Dès le lendemain, elle prit un billet d'avion destination les États-Unis, pour changer d'air.  

 

 

1907, Paris  

 

A son retour en France, elle fit la connaissance de la baronne Hélène de Zuylen, tout à fait par hasard et elles débutèrent une relation passionnée. Calme, posée, la baronne était mariée et mère de deux enfants, si bien qu'elles ne pouvaient s'afficher ouvertement ensembles. Néanmoins, Renée l'aimait. Elles voyageaient régulièrement ensembles, dans des destinations aussi exotiques que le Japon, la Turquie ou Constantinople. Elles firent aussi le tour de l'Europe de l'ouest, alors que la fibre littéraire de Renée prenait son essor et qu'elle continuait à publier sous le nom de Sapho. Les deux femmes partagèrent même des œuvres, Hélène sous le couvert de Paule Riversdale.  

"- Crois-tu que nous pourrions aller en Grèce ?" demanda Renée, alors qu'Hélène était occupée à lui masser le dos.  

"- Si tu le désire, alors oui, mon amour..." dit-elle, amoureuse.  

On frappa à la porte. Renée se rhabilla à la hâte et ouvrit la porte de sa petite chambre d'hôtel, qu'elle louait uniquement pour recevoir en toute discrétion sa baronne. Un homme en uniforme réglementaire lui remit une lettre et elle la jeta dans un coin d la pièce pour se jeter dans les bras d'Hélène. Ses longs cheveux bruns s'enroulaient autour de ses bras et Renée chercha sa bouche pour y fourrer sa langue avec tendresse. Leur étreinte terminée, la baronne s'éclipsa et Renée, de nouveau seule, ouvrit son courrier. C'était une lettre de Kérimé Turkhan Pacha, épouse d'un diplomate turc, avec qui elle correspondait régulièrement depuis quatre ans. Elles s'étaient vu aussi, en toute illégalité : Kérimé cachant sa relation à son mari et Renée la masquant à Hélène. Même si Renée avait mauvaise conscience, cette double relation lui était bénéfique et elle se rassurait en se disant qu'elle ne voyait que très rarement la jeune étrangère. Elle farfouilla dans son sac pour retrouver son petit cahier et griffonna dessus quelques vers, avant de rejoindre sa mère à déjeuner, en bas de la rue.  

Trois jours plus tard, elle retrouva Hélène dans l'habituelle chambre d'hôtel, mais la baronne n'était pas d'humeur à la lover. Elle venait rompre avec elle. Renée tomba des nues, n'ayant pas vu le coup venir. Elle tenta de questionner son amante, mais elle ne lâcha rien, selon elle, leur amour était passé. Écroulée, Renée passa la semaine enfermée dans sa chambre d'hôtel, à ne manger que très peu et sans voir personne. Finalement, c'est sa mère qui la débusqua et toutes deux s’enfuirent au Japon, prendre l'air. Elle ne revint que quelques mois plus tard, affaiblie par une maladie exotique attrapée en voyage, et décida de sortir, retrouver dans un salon littéraire organisée chez Lucie Delarue-Mardrus, ses amis habituels. Mais elle se trouva là être la risée de la coterie lesbienne regroupée là, toutes murmurants que la baronne l'avait quittée pour une autre, une plus jeune, plus belle. Renée en fut touchée et partit rapidement. Quelques jours plus tard, elle apprit par un bref courrier que Kérimé la quittait à son tour, pour suivre son mari à Saint-Pétersbourg. Nouveau coup dur pour Renée qui plongea dans une lourde dépression. Elle refusa alors de se nourrir et tenta même de se suicider. Mais, échouant, elle se retrouva encore plus affaiblie qu’auparavant.  

Elle reçut des fleurs le matin suivant. Le petit mot les accompagnant était signé Natalie Clifford Barney. Elle était invitée chez cette dernière pour une soirée dont elle se souviendrait, disait-elle. "- Encore ses orgies" soupira Renée. Elle n'en voulait pas, elle n'en voulait plus...  

Scénario : (1 commentaire)
une série A historique (Drame/Comédie Sentimentale) de Adélaide Doyle

Ivan Suerte

Whitney Carpenter

Michael Post

Greta Voss
Avec la participation exceptionnelle de Sylvain Barré, Rebecca Goldenberg
Musique par Joan Jodorowsky
Sorti le 02 mars 2030 (Semaine 1313)
Entrées : 22 471 860
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