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Guards Brothers présente
Don't Watch The Slender

L'odeur âpre du sang. L'odeur âpre de la mort qui remontait dans ses narines. Elle le brûlait. Elle le dévorait. Il ne pensait plus qu'à mourir, arrêter ces souffrances. Le sang. Il est là. Il me voit. Il mesure au moins deux mètres. Il n'a pas de regard, pas d'yeux. Il me fixe. Il me dévore du regard. Il disparaît au profit d'un obstacle. Il réapparaît. Plus près. Il n'est plus très loin. Fuis. Sa présence se ressent jusqu'ici. Un frisson. Une odeur.  

Il est .  

 

« Qu'en dis-tu, Sam ? T'es partant ou pas ? » Eliott lui souriait à pleines dents. Il voulait l'inviter à la soirée qu'il organisait le soir même – pas que participer à une fête ne plaisait pas à Sam, mais il avait d'autres préoccupations en tête. Il se contenta d'un Non et tourna le dos à son ami. La sonnerie de la fin des cours venait de retentir, il était temps de rentrer chez soi. Enfin. Il prit son sac et sortit de son lycée. Le lycée de Pretown se trouvait en marge du centre-ville, presque à la lisière des bois qui entouraient le bourg. C'était plutôt avantageux pour Sam qui habitait justement plus loin dans cette forêt, dans ce que ces potes appelaient « La Cabane dans les bois » Non pas qu'il s'agisse d'une cabane, mais sa maison était dans les bois. Il devait ainsi remonter un long chemin de terre jusqu'à chez lui. Il faisait ça depuis des années. Et ce chemin l'avait toujours effrayé.  

Il ne savait pourquoi, il ne savait même comment, mais remonter ce sentier l'avait toujours terrifié au plus au point. Il ne cessait de regarder derrière lui, de peur qu'on le suive ou qu'on l'observe... il ne savait pas vraiment pourquoi, en réalité. Une psychose s'emparait de lui à chaque fois qu'il l'empruntait dans tous les cas. Il ne s'agissait d'ailleurs pas totalement d'un sentier, puisque la première partie était goudronnée – c'était une partie de la route nationale qui passait non loin de là. Plus il avançait vers chez lui, moins il y avait de monde autour de lui. En dix minutes, il se retrouva seul, remontant le long de la route goudronnée. Les arbres mesuraient des dizaines de mètres, leurs cimes étaient invisibles, cachées par leurs feuillages denses qui ne laissaient passer que très peu de lumière à l'intérieur des bois. Pourtant, autour de Sam, tout était lumineux. Il regarda derrière lui lorsqu'il entendit un bruit sourd. C'était une voiture. Une Ford bleue qui passa en trombe à côté de lui. Son regard suivit son mouvement, et lorsqu'elle disparut derrière un virage, il continua de fixer son point de chute.  

Le silence. Tout était silencieux. Il n'y avait pas un bruit. Enfin presque – le bruit de la forêt, et peut-être même, le bruit du silence. Le bruit de l'isolement, le bruit de la peur primaire. Il regarda derrière lui. Il s'attendait à voire quelque chose, quelqu'un. Il était seul. Seul au milieu de ces bois, seul contre cette nature menaçante.  

Seul.  

Le soleil baissait au fur et à mesure qu'il avançait. La lumière avec. Chaque pas était un pas vers l'obscurité. Un coup de vent fit voleter ses cheveux blonds. Puis soudain un bruit. Un bruit sourd. Il fit volte face. Il regardait derrière lui. Qu'est-ce que c'était ? Cette ombre là-bas, qu'est-ce que c'est ? Il plissa les yeux. Il n'en voyait pas plus. Je ne peux plus avancer. Sam tremblait, de la tête aux pieds. Si. Il faut avancer. Fuis. Il se mit à courir, aussi vite qu'il put. Il était à mi-chemin. La route disparut au profit d'un chemin de terre. Boueux, peu entretenu, et s'enfonçant dans la noirceur, dans l'obscurité des bois qui s'ouvraient à lui.  

Seul.  

Il trébucha. Il regarda ce qui l'avait fait tomber. C'était un trou dans le chemin. Il sentit une douleur très forte venir de sa jambe et se releva péniblement. Puis, il Le vit. Alors qu'il se relevait, il Le vit. Derrière un arbre, en contrebas du chemin, là où il venait de passer. Ce fut un bref coup d’œil involontaire. Grand, noire, et un visage blanc. Il fit un bond en arrière mais Il avait disparu.  

Seul.  

Sam se releva en un instant. Je ne suis plus très loin. Il sentit des gouttelettes perler sur son front. Cours. Cours. Un pas. Deux pas. La forêt alentours. La peur. La peur. Les arbres le dévorent, le son du vent qui emporte ses pas. Trois pas. Quatre pas. L'obscurité grandissante. Lui. Il est . Derrière lui. Sam le sait. Il voit sa maison. Elle n'est plus très loin. Vingt foulées. Trente foulées. Plus vite. Cours.  

 

La pluie battait à l'extérieur. Sam avait posé sa tête contre la vitre de sa chambre. Ses yeux sillonnaient les alentours. Il n'était pas sortit de la pièce depuis le début du week-end, sauf pour manger et pisser. Il était terrifié en faites. Je suis sur de L'avoir vu. Il ne pensait plus qu'a Lui. Son visage blanc, ce grand corps noir. Ses pensées n'étaient que dans un seul sens, et Il en était la finalité. Sam ne savait que faire. Après pas mal de réflexions sans intérêts, il s'était décidé à surveiller son chez soi. La porte d'entrée en faites. Si Il approchait, il faudrait fuir. Il ne faut pas Le combattre. C'était une intuition, Sam ne savait pas vraiment pourquoi il pensait cela.  

Les gouttes coulaient sur la vitre épaisse, et obstruaient en grande partie son champ d'action. Il ne voyait plus grand chose. Peut-être était-ce une illusion. Peut-être n'a t-Il jamais existé. Pourtant Sam était certain de L'avoir vu. Il existe, quoi qu'Il soit, Il existe. La nuit tomba plus vite qu'il ne l'eut cru. Ses paupières commencèrent à tomber, le sommeil l'envahissait. Ne t'endors pas. La nuit, la pluie, le bruit du silence.  

Après quelques heures, Sam s’assoupit.  

 

Lorsque Sam se réveilla, la nuit était toujours là. La pluie s'était arrêtée. A l'extérieur, l'obscurité. La lune éclairait cependant le paysage qui s'offrait à lui – c'était une pleine lune – et Sam parvint à discerner différents éléments. Après quelques minutes, sa vision s'habitua à l'obscurité et il voyait clairement les alentours. Il regarda la lisière de la forêt. Les arbres formaient un mur qui empêchait toute observation. C'est soudain qui Le vit. Il ne sut pas tout de suite de quoi il s'agissait – il plissa les yeux, mais il Le vit. Une forme longue, debout, noire, au crâne blanc, cachée entre ces deux arbres plus loin. Sam fit un bond en arrière. Il n'avait pas de visage, pas d'yeux. Il était immobile, complètement immobile. Il tomba sur le sol et lorsqu'il se releva pour essayer de voir à nouveau l'étranger, Il avait disparu.  

Sam tremblait. Il n'avait jamais autant eut peur. Il était figé de terreur. Il fixait encore l'endroit où l'étranger s'était tenu, quelques instants auparavant. Il se releva difficilement et s'approcha de son lit. Il ne dormirait pas cette nuit. Je n'y arriverais pas. Il regarda l'heure. 2:00 Dans cinq heures, il devrait être debout, prêt à revenir au lycée.  

 

Eliott se trouvait à côté de Sam. Leurs plateaux-repas étaient remplis de ce que la cantine avait préparé aujourd'hui – des saucisses infectes et des desserts puants. Eliott avala tout assez rapidement, mais Sam n'y toucha pas. Lynn était aussi là. Elle dévisageait Sam – il se doutait qu'elle devait trouver son attitude bizarre, mais il la remercia de ne pas le faire remarquer. La sonnerie finit par retentir et ils regagnèrent leurs cours. Littérature. Mon pied... Mr Swift les accueillit avec des gestes énergiques, et ils s'installèrent à leur place. Sam avait toujours haït la littérature. Une fois assis, il se concentra sur la forêt, qu'il pouvait voir de sa place, à travers la fenêtre. Il m'observe. Il doit être là, caché derrière un arbre, à me fixer. Il est là. Quelque part.  

Des nuages se formèrent.  

L'obscurité gagnait Pretown, et rapidement, si Sam regardait par la fenêtre, il ne pouvait voir que la pluie, et le gris. L'obscurité.  

 

Il était désormais seul dans la salle de cours. Mr Swift avait disparu. Eliott avait disparu. Et Lynn. Et tous les autres. Il n'y avait plus que Sam. Il était seul. La salle aussi avait changé. Comme si il elle avait été abandonnée depuis des décennies. Des papiers et des débris jonchaient le sol. La pluie s'était arrêtée dehors. Mais c'était un décors dévasté qui s'offrait à Sam. Son lycée n'était plus qu'une ruine, le ciel était gris, la forêt en cendres. Il se leva tranquillement, regarda le plafond. Un trou béant s'y trouvait, et il pouvait admirer le plafond de celle du dessus.  

Il s'avança près de la porte de sortie de la salle. C'est là qu'il remarqua une feuille de papier qui y était collée. Quelque chose était inscris dessus, de façon difficilement lisible, comme si le texte avait été écrit à la va-vite.  

Aidez-nous.  

Le message le fit trembler. Les deux mots étaient barbouillés au milieu de griffonnages indescriptibles. Il décrocha la feuille et l'examina de plus près. Alors, à l'extérieure, retentit un bruit sourd. Un bruit terrifiant. Sam s'approcha de la fenêtre. C'est là qu'il Le vit. Il n'en revenait pas. Il se tenait là-bas, en lisière de la forêt, sa grande taille, son costume noir, son crâne blanc sans visage et sans yeux. Et pourtant Il le fixait. Sam fit demi-tour et se dépêcha de rejoindre la porte, qu'il ouvrit à la volée. Il sortit dans le couloir. Les mêmes déchets tapissaient le sol déjà habituellement très sale. Au fond du couloir il vit une seconde feuille. Le même format, le même aspect que la première qu'il venait de décrocher. Il était trop loin pour y lire quoi que ce soit et s'approcha furtivement. Il ne doit pas m'entendre. Il n'était plus très loin désormais et parvint à y déchiffrer quelques mots.  

Il est là.  

Il frissonna, pris la feuille. Un bruit sourd. Derrière lui, là d'où il venait. Il se retourna brusquement et Le vit. Il n'était plus en lisière de la forêt. Il était là, à quelques mètres de Sam. Il le fixait, derrière la porte entrebâillée de la salle de Littérature. Sam cria. Aussi fort qu'il put. Quelqu'un devait l'entendre. Il le faut. Mais il n'y avait personne, et il le savait. Il était seul. Seul.  

 

Sam se réveilla en sursaut. La sonnerie retentissait. C'était la fin du cours. Il se releva, tout engourdit, et se dirigea vers la sortie. Eliott lui rit au nez en disant qu'il avait pioncé tout le cours. C'était si... réel. Un orage terrible s'était levé. Il pleuvait des cordes. Sam ne voulait pas dormir. Il avait trop peur de s'assoupir à nouveau et de Le voir une nouvelle fois. Si près. La fin de la journée arriva plus vite qu'il ne l'eut cru. Après les Maths, la dernière sonnerie de sa journée retentit. Il frissonnait depuis le matin à cette idée. Je dois rentre chez moi. Il prit son sac, le mit sur son dos, sorti du lycée. La pluie tombait si fort sur ses cheveux qu'il aurait put se croire sous la douche. Il distinguait à peine la mairie, pourtant facilement visible par temps clair. Je ne Le verrai pas.  

La route. Une ou deux voitures mais aucune ne s'arrête pour l'aider. Sam marche. Il compte ses pas. Un, deux, trois. Il est là. Quatre, cinq, six. Le voilà. Sept, huit, neuf. Aide-moi Dix, onze, douze. Plus qu'un pas. Les mots résonnent comme un chant enfantin dans sa tête. Le décompte de ses pas. Les feuilles de papiers.  

 

Il ne pleut plus. Il n'y a plus qu'une terre dévastée. Les arbres n'ont plus de feuilles. La route est cabossée. Sam est immobile car là, derrière un arbre, à quelques mètres, Il est là. Son visage blanc, sans yeux, sans expression, son costume noir. Une feuille à ses pieds.  

Ne le regarde pas.  

 

La pluie n'a de cesse. Elle s'intensifie. Sam n'arrive pas à distinguer quoi que ce soit derrière les premiers arbres à ses côtés. Je ne le verrai pas arriver. Il déglutit. Puis il se décide. Sam court. Cette course folle lui pris moins d'une minute pour arriver au chemin de terre mais ça lui sembla durer des siècles. Une fois au chemin, il s'arrêta. Essoufflé, il regarda derrière lui. La pluie. Il est là, invisible.  

 

Ses jambes tremblent. Il vient de courir aussi vite qu'il a pu. Ses yeux sillonnent les arbres, à Sa recherche. C'est soudain qu'il le voit. Le papier. Un quatrième. Il s'en approche. L'écriture est encore plus difficilement lisible. Un mot, un seul. Il peine à le lire et l'interprète comme un terme qui lui est inconnu.  

Slender.  

 

Sam court à nouveau. Dans un élan de terreur, il tourne sa tête à droite. A travers les gouttelettes, il croit L'apercevoir. Qui Le regarde. Ne le regarde pas. Le Slender est ici. Il le poursuit. Sam le sait, mais il ne veut pas s'y convaincre. Je ne m'en sortirai pas. Il trébuche.  

Il tombe sur le sol.  

Il est là, juste derrière lui.  

Il n'y a plus de temps à perdre, il faut lui échapper.  

Sam crie, mais il n'y a personne. Il le sait, il est seul. Seul. Ou presque.  

 

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Evan Osburn - Sam  

Emma Stewart - Maman  

Lenny Slepers - Eliott  

Effy Prister - Lynn  

Présenté en Sélection Officielle pour le 2ème Festival International d'Horreur de Gérardmerveille, organisé la semaine du 29 octobre 2027.

Scénario : (2 commentaires)
une série B d'horreur (The Slender, the Marble & the Hornets) de Bradley Flanagan

Evan Osburn

Emma Stewart

Lenny Slepers

Effy Prister
Musique par Jason Goodman
Sorti le 29 octobre 2027 (Semaine 1191)
Entrées : 18 955 384
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