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Studios Nanoyo présente
Miura Anjin : Le samouraï qui sentait le tournesol

Londres, le 28 décembre 1621  

 

Le portique en bois massif résonne sous les trois coups du maillet. Le vent glacial soufflait et engourdissait les joues rougeoyantes du facteur qui n'avait eu qu'une chose à effectuer ce jour-là. Un ordre issu d'un très haut placé qui viendrait de la famille royale elle-même. Il savait que cela lui permettrait bientôt de rentrer dans cette maison et s'y réchauffer auprès du feu. Malgré le vent, il entendit les gonds de la serrure se défaire et la porte s'entrouvrir sur une jeune femme de 21 ans, une très jolie britannique qui avait encore toutes ses dents et qui aurait fait un bien joli parti à marier.  

«Oh, c'est vous monsieur Maurice!» s'exclamait la jeune fille avec un sourire appuyé «entrez donc vous réchauffer, je vais vous annoncer auprès de mère.»  

Elle le fit entrer et tandis qu'il épousseta la petite neige de ses vêtements à l'entrée, la jeune femme hêlait en direction de la pièce où se trouvait le feu, expliquant qui venait d'entrer. Il put entendre une seconde voix mais pas assez distinctement, une voix plus âgée... La petite mine agréable de la jeune fille réapparut rapidement.  

«Mère propose que vous veniez vous asseoir avec nous si le temps vous le permet.»  

Il ne se fit pas prier et entra aussitôt près du feu qui amplissait la pièce entière.  

«J'ai le temps, je n'ai qu'une seule lettre à livrer à vrai dire...» après ces mots il eut une mine un peu plus attristée. «... Je suis navré Mary.»  

La vieille femme – Mary (Adrienne Fishburne) confortablement assise dans sa chaise ne laissa pas échaper la moindre expression mais elle soupira. Cela ressemblait à un profond soulagement.  

«Cela devait bien arriver un jour... J'aurais tout de même espéré le revoir avant, mais il n'a pas voulu pointer le bout de son groin en 30 ans.»  

«De qui parlez-vous, mère?»  

Le facteur dépliait la lettre qui arborait le cachet royal. Mary ne voulut pas répondre et attendit que l'homme exécute sa mission.  

«A l'attention de Mary Adams, femme de William Adams, et Delivrance Adams, fille de William Adams. Le dénommé William Adams reçoit les honneurs pour service exceptionnel auprès de sa Majesté et ce jusqu'au terme de sa vie. Il est offert, sur Ordre de sa Majesté ainsi que du Shogun du Japon un p...»  

«Allez droit au but, je suis vieille...» grogna alors Mary, un peu aigrie.  

Le facteur s'exécuta en hochant la tête et lu les dernières informations rapportée.  

«Il nous a été rapporté que William Adams est mort ce 16 mai 1620 au Japon, il vous lègue une partie de son héritage. La famille royale souhaite également vous rencontrer pour vous remettre cet héritage de grande valeur...»  

Mary soupira de nouveau tandis que Delivrance réalisait ce qu'il venait d'être annoncé. Le père qu'elle avait connu jusqu'à ses 10 ans était mort, ne laissant derrière lui qu'une succession de lettres.  

«Au moins il ne nous laisse pas sans le sou» grogna Mary, amère.  

«Oh... ça non...» répondit pour lui-même le facteur royal qui avait connaissance de l'héritage de grande valeur. On y trouvait des produits de luxes venus du Japon, évidemment, des artéfacts, des textes et un sabre de samouraï sur lequel était gravé les symbôles Japonais «Miura Anjin» - le maitre navigateur.  

 

19 avril 1600 – au large de Bungo  

 

Les vagues faisaient craquer le bois de la coquille qui flottait sur cet immense Océan dont aucun autre bruit ne s'échapait. L'agitation était quasi inexistante, pourtant un homme maintenait toujours la barre dans un état d'épuisement extrême. Sur les 24 membres d'équipages, il n'en restait plus que 9 de valides. A bout de force, William (Dick Revolutionnary) sait que son objectif ne pourra pas être atteint sans passer par le Japon. Mais il connait le danger de cette région qui n'accepte la présence que de quelques rares occidentaux. Le drapeau Hollandais du Navire s'était envolé dans les vents forts, pas loin de Timor, et il n'y avait pas beaucoup d'autres moyens pour se faire reconnaitre comme navire de commerce aux yeux des Japonais. Mais cela devrait suffire, de toute façon il le faudrait.  

 

Bungo, cité du commerce occidental  

 

«Un navire de commerce Hollandais est parvenu jusqu'ici? Je pensais qu'ils avaient tous disparu au sud de Timor?» s'exclama le Padre Valentim Carvalho, le père des prêtres Jésuites Portugais qui avaient élu domicile dans la cité de Bungo. Les occidentaux n'étaient pas autorisé à circuler en dehors de cette ville. Pour le Padre, il était nécessaire que ce navire coule afin de confirmer les bonnes relations entre le Japon et le Portugal. La Hollande est un ennemi tant commercial que religieux.  

«Informez le Shogun que ces hérétiques sont des pirates qui méritent la crucifixion! Pas question de les voir mettre un pied à terre.»  

 

Au large de Bungo, quelques heures plus tard  

 

«Le navire a du mal à avancer mon capitaine... Les courants nous éloignent des côtes!»  

«J'avais remarqué!» grogna William avec fureur.  

«CAPITAINE, NAVIRE A BABORD!» s'exclamait avec enthousiasme l'homme qui se trouvait à la mire. Un enthousiasme inattendu après un périple aussi épuisant. C'était une bonne nouvelle, la marine japonaise avait dû remarquer le navire en détresse. Avec les quelques forces restantes, ils se réjouissaient et William se saisit d'une longue-vue dont l'outillage optique lui permettait de voir dans le détail ce qui approchait. Son visage se décomposa.  

«Suceurs de queue Jésuites!» jura-t-il, retirant la longue vue de son oeil. Les marins Japonais étaient tous armés et deux prêtres Portugais étaient également sur le navire. Ca n'annonçait rien de bon... William ordonna à ses marins de descendre sur le pont, de faire remonter les blessés et les malades et de se montrer très coopératif... Ca ne serait pas une rencontre amicale.  

 

Sept jours plus tard, Chateau d'Osaka  

 

«Pourriture cupide! Sodomite! Fils de catin!» beuglait William en néerlandais à l'adresse du Padre aux traits fins qui se trouvaient de l'autre côté des barreaux. Celui-ci avait l'air de jubiler devant l'anglais qui avait repris autant d'énergie pour l'insulter.  

«Tes mots ne sont que des carresses, hérétique. Mais ne t'en fais pas, tu seras bientôt libéré de ta prison de chair.» s'amusait-il à lui répondre en Portugais.  

«Je comprends très bien ce que tu dis, le fourbe!» lui fit savoir William en Portugais. Le Padre ne s'attendait pas à tomber sur un marin instruit et ne savait pas exactement qui était ce britannique à la tête d'une expédition commerciale hollandaise.  

«Un instruit, je ne savais pas que ça se faisait chez les anglais.»  

William aurait bien voulu répondre mais d'autres personnes firent leur entrée. L'un d'eux était richement vêtu, parlant dans un Japonais rapide et soigné que le pauvre anglais ne comprit pourtant pas. On lui avait appris à naviguer, mais apprendre le Japonais ne pouvait se faire qu'en s'y rendant. Deux hommes en kimono se trouvaient également aux côté d'une jeune femme asiatique (Bayja Jezek) qui eut tôt fait d'envoûter le capitaine de la Royal Navy. Après le discours japonais, celle-ci s'inclina et s'exprima dans un Néerlandais difficile.  

«Nom de moi Oyuki-san, traductrice, enchantée rencontrer, très.» et tout en s'exprimant elle inclinait la tête devant la surprise du marin qui ne savait trop quoi répondre. Voyant qu'elle attendait une réponse, il s'exprima avec un peu de hâte.  

«Enchanté, bien sûr, Oyuki-san! Je suis William Adams, Capitaine de la Royal Navy venu apporter des denrées commerciales au profit de votre glori...»  

«Tchoto, tchoto-matte!» s'exclama-t-elle en agitant les mains vers le bas «Tchoto... Vite. Mots, beaucoup.»  

«Pardon?»  

«Elle dit que vous parlez trop vite, hérétique.» répondit le prêtre avant de s'exprimer dans un Japonais quasi parfait au noble qui était présent, entammant une briève discussion qui forca le prêtre à quitter les lieux.  

«Qu'a-t-il dit?» demanda alors William à la traductrice devant les yeux du noble et des deux hommes entuniqués.  

«Lui beaucoup mot. Nous vouloir mots de vous.»  

«Mes mots... Vous voulez entendre ma version?»  

«Ay, ay!» hocha-t-elle en acquiéscant. Et tout en discutant, William parvint à comprendre qu'elle agissait en traductrice pour le Shogun lui-même, c'était sûrement l'occasion de se trouver une échappatoire. Il parlèrent très rapidement du navire dans lequel il était arrivé, expliquant qu'il avait les connaissances pour en fabriquer d'autres qui seraient similaires. Au bout de deux heures, la jeune femme se releva et le salua, lui promettant de restituer ses mots au Shogun... Elle le fit si bien que William et son équipage survivant furent invité pour le rencontrer et au fil des discussions il parvint à démontrer l'honêteté de leur tâche, libérant l'équipage au complet. Pourtant, lorsqu'on le leur proposa, William refusa de rentrer en Occident.  

«Pour quelle raison, anjin-sama?» Anjin signifiait, en japonais, le navigateur car il s'était fait reconnaitre très rapidement pour ses qualités navales extraordinaires. C'est ainsi que le Shogun l'appelait et bientôt le peuple le connaitrait comme étant Miura Anjin, le maître navigateur et le premier samouraï venu de l'occident.  

Les raisons, William en avait de nombreuses, Oyuki en faisant partie, mais c'est un autre amour qui l'avait convaincu. Celui pour cette culture si noble et précieuse, si loin des grands dogmes religieux qui hantaient l'Europe. Il s'y sentait simplement chez lui.  

 

 

 

 

 

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Note de référence et d'Histoire : Miura Anjin est très célèbre au Japon, une journée nationale lui est dédié. Dans le manga Samouraï Champloo, la jeune fille est à la recherche d'un samouraï à l'odeur de tournesol (d'où mon titre) - son père en réalité - qui n'est autre que ce même Miura Anjin. William Adams fut un génialissime explorateur d'Asie, l'un des principaux instigateurs du commerce du 16ème siècle avec ces provinces. Il a prévenu et protégé le Japon face à l'attitude conquérante espagnole et portugaise, chassant et isolant les différents prêtres catholiques venus convertir le Japon en vue de l'affaiblir par des mouvements de révolte.

Scénario : (2 commentaires)
une série B historique de Les Frères Hero

Dick Revolutionnary

Bayja Jezek

Marcus Gordon

Adrienne Fishburne
Musique par Steven Hathaway
Sorti le 11 mai 2030 (Semaine 1323)
Entrées : 16 083 674
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